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dimanche, décembre 06, 2009
![]() Le pain La sainte famille à table; Jan MOSTAERT Papa et le pain, c’est tout un. Ce que j’écris est plus qu’un souvenir, c’est la vie et j’écris comme on écrirait l’évangile à l’indicatif présent. Papa, c’est le laboureur, le semeur, le moissonneur, le boulanger, et celui qui partageait « Notre pain quotidien » sous le regard sacerdotal de maman qui avait préparé la table, comme on prépare la table pour une eucharistie de gratitude. On est conscient de faire partie intégrante de la terre, de la famille, du travail, de la faim et/ou de l’appétit, du partage du pain. Une fois par semaine, papa versait la farine dans le pétrin en bois brut. Il en mélangeait une petite quantité avec de la levure, du sel et de l’eau, le couvrait d’un linge humide pour le laissait reposer la nuit. Tôt le lendemain matin, le levain était longuement pétri dans et avec la farine restante, ses mains empoignaient, arrondissaient, levaient le morceau de pâte vers le ciel, et le renvoyaient vigoureusement mais gracieusement vers la planche à pétrir… un peu comme la danse du Boléro de Ravel avec Béjart: http://www.youtube.com/watch?v=UnSh-KPV7QQ. Le bois chauffait le four durant une bonne heure à l’avance, cela était suivi du nettoyage méthodique des brindilles calcinées et des cendres et enfin un linge humide finissait la toilette du four juste avant que commence l’enfournée! Les belles mains souples de maman formaient la miche, belle et ronde, la déposait sur la palette en bois à enfourner, que papa soulevait et faisait glisser jusqu’au fond du four. Ainsi une quinzaine de miches se laissaient dorer et brunir à la chaleur du bois à la senteur des pins de la forêt toute proche. Quant à moi, j’avais l’insigne privilège de ramasser les derniers restes de pâte, d’en former des petits oiseaux, prêts à ouvrir leurs ailes, aux gazouillis de rossignols mêlés à nos pépiements paysans. N’était-ce pas l’eucharistie dans son dépouillement et sa pureté ? La plus vraie ?
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