KATUTURA


vendredi, février 27, 2009
 
Un signe de notre temps: la soif de spiritualité



Allez dans n'importe quelle librairie et vous êtes sûr d'y trouver une quantitié de livres traitant de spiritualité. Les choses de l'esprit fascinent toujours plus les gens! C'est un signe de notre temps comme le dit le théologien Albert Nolan dans « Jesus Today » (mainte fois mentionné dans le blog) et qui inspire ce petit billet. Hier j'ai écrit que la spiritualité de Jésus entièrement contextuelle. Elle est enracinée dans la réalité et en surgit tel le regard de Abba, notre créateur, sur nous!

Nous faisons intrinsèquement partie de la réalité mondiale, régionale, locale que nous lisons dans les journaux ou regardons sur l'écran TV ou vivons en directe. Nous sommes, je suis, un élément, infime, du réseau de relations mondiales. Dans l'Unitude. Ce monde est ma patrie et je lui appartiens et je ne peux pas prier hors de cette patrie terrestre, qui fut et est, celle de Jésus et de sa spiritualité.

Il existe des écrits sur la spiritualité sans rapport avec Jésus; il est simplement mis à l'écart. Ces recherches sont néanmoins valables. D'autre part, des écrits spirituels sont centrés sur Jésus lui-même en tant qu'objet de la spiritualité et passent ainsi à côté de Jésus qui a sa propre spiritualité. C'est assez traditionnel et c'est aussi valable.

Mais la spiritualité de Jésus, ce paysan juif et Fils de l'Homme, peut inspirer notre recherche de spiritualité dans notre conrtexte post moderne. Arriver à mieux connaître, apprécier la force de la spiritualité de Jésus en son temps nous éclaire sur l'urgence, pour moi, pour nous, de laisser surgir l'Esprit d'Amour et de liberté en nous, personnellement, engagés dans la construction d'une création inachevée. Il s'agit d'une spiritualité pratique enracinée ici et maintenant dans celle du Christ et dont le but et la vision est une spiritualité de libération radicale!

Jésus a fait des choses, il a dit des choses alors qu'Il se trouvait impliqué comme nous aujourd'hui, dans les réalités culturelles, sociales, religieuses, de son pays! Sa motivation, c'était quoi? Sa passion pour le plus grand bien pour tous, c'était quoi, cela venait d'où? Et pour nous, c'est quoi? cela vient d'où, la foi et l'énergie indispensables à la lutte pour un monde meilleur?



jeudi, février 26, 2009
 
Spiritualité de la libération



Les banques, la finance, l'économie, les salaires, le chômage figurent au top des priorités, dans les médias, les conversations. C'est comme une chape étouffante dont on ose émerger car elle protège de quelque chose de pire! Et les petites gens ont peur, peur de perdre le travail, le salaire, quelques économies en un mot peur de n'avoir plus « droit » au Pain quotidien! Une personne me dit ce matin même: « Les nouvelles ne peuvent être pires ». C'est comme une peur qui paralyse.
Et nos têtes restent enfouies dans le sable durant les cérémonies religieuses, elles-mêmes déconnectées, semble-t-il, de la dure réalité du monde ouvrier. La roue tourne.

Est-ce naïf, audacieux de voir une catastrophe transformée en chance? En challenge? C'est, je crois, un signe des temps. Un Kairos. Le moment de prendre « ce qui arrive »au sérieux et de battre le fer pendant qu'il est chaud! Facile à dire. L'analyse des causes radicales, faite par ceux professionnellement aptes à ce genre de travail permettrait d'y voir clair. De discerner comment nous tirer d'affaire à court et à long terme. Il s'agit de prendre conscience.

C'est un exercice de conversion durable durant ce carême. Prendre notre réalité au sérieux et prendre Jésus au sérieux. Les deux sont liés comme la serrure et la clé. Cela fonctionne comment? L'Histoire l'enseigne et les petites histoires de lutte témoignent de la résilience, de l'énergie pour la survie. Le choix de la vie dans des réalités de non-vie (Deutéronome 30, 15-20 ).

Selon le théologien Albert Nolan, nous vivons parfois dans un monde de rêves et nous essayons de ne pas faire trop attention aux menaces et aux défis actuels. Nous restons au bord de l'eau, comme Pierre - ce premier pape - faisait parce que, selon lui, il n'y avait plus de poissons dans le lac. Jésus sourit ironiquement et dit gentiment: « Avance en eau profonde, va au large et jetez les filets ! »

Il en a fallu pour que Pierre bouge et se mouille juste après l'échec vécu la nuit même! Mais il a fait le poing dans poche et a pris le large.

Il semble que les experts du monde de la finance, de l'économie et de la politique s'évertuent pour trouver des bouées de sauvetage sur les rives des eaux glauques où les banques (drift) « voguent » un peu comme du bois mort (driftwood). Et c'est justement dans ce contexte sans repères que nous pouvons vivre un spiritualité entièrement contextuelle avec Jésus. Oui Jésus est directement concerné par la montée des eaux. J'y reviendrai demain.



mercredi, février 25, 2009
 
INFRAROUGE

Tard hier soir, Infrarouge (TSR) traitait du secret bancaire en Suisse. Alain Robert, directeur d'UBS suisse faisait face, reconnaissait les erreurs, les fautes avec un sang-froid extraordinaire. Myret Zaki du Temps mettait l'éclairage d'une enquête sur cette affaire. Courageuse.

Monsieur Alain Robert a-t-il appréhendé cette rencontre? Et les autres protagonistes? On ne sait pas. Mais on sentait une gêne presque obligatoirement honnête puisque qu'il n'y avait plus d'échapatoire. Et je me demandais comment, depuis 2002 – et même avant – on a pu faire « comme si » le fonctionnement et ses rendements suffisaient à satisfaire la conscience collective des responsables payés pour gérer à un sou près, les économies des petites gens?

Combien d'hommes et de femmes sont amenés devant les juges, exposés au public, sans d'autres arguments pour leur défense que leur peau et leur peur! Eux se trouvaient peut-être au mauvais endroit au mauvais moment! Derrière le trône du juge (dans les tribunaux de certains cantons, je l'ai vu) le crucifix en flagrante contradiction avec ce que Jésus a proclamé « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés » (Luc 6:37). Cela dépasse l'entendement que l'on ose se dire chrétiens.




Jésus a connu la peur, l'appréhension, la terreur à l'idée de rencontrer les chefs des prêtres, les scribes, les anciens dans « l'Infrarouge » de Jérusalem et finir condemmé et exécuté. Avez-vous jamais appréhendé rencontrer une autorité? Moi si. Comme tout un chacun. C'est tellement humain, Jésus a eu peur! Il est à ce point proche de nous. Pour sa défense Il n'avait que la vérité. Sa Vérité, c'était LUI. Et c'est cela que la « noblesse religieuse » ne supportait pas. Non cela ne sert à rien de vouloir « sauver sa vie » pour gagner en prestige ou en fric!

Voilà peut-être un petit éclairage de l'Evangile de jeudi sur un fragment de notre vie.



 
Carême: du 25 février au au 12 avril 2009

L'argent et les cendres




Carême: la conversion en direct durable comme on dit « développement durable ». C'est s'accepter soi-même indépendamment du regard des autres, je pense. Avec humour. C'est accepter les autres et ne pas rechigner le débat. Plus difficile! Les yeux se décillent au fil des ans sur notre mystère d'êtres humains, sur nos systèmes et notre place dans ces systèmes, sur notre raison d'être et le sens de notre vie.
Le carême, c'est la longue marche au désert vers la Terre promise; c'est les 40 jours de Jésus au désert, c'est-à-dire toute sa vie enflammée par l'urgence de la Bonne Nouvelle à nous annoncer. Le Pain quotidien, fruit de la terre et du travail des terriens!

Le Chaos. La mise en situation du carême 2009, mondialement ressentie par les nantis, davantage si c'est possible, que par les pauvres qui n'ont jamais connu de comptes en banque, ni même de droit au minimum vital (!), ce contexte, en commençant par Bulle, la Suisse, l'Europe et bien au-delà, exposé, commenté, quasi ironiquement dans le livre des Proverbes 6:1-15:

Les systèmes financiers aujourd'hui:

1 Mon fils, si tu t'es porté garant des dettes de ton prochain,
si tu t'es engagé pour autrui en topant dans la main [geste d'engagement. pour assurer le capital )
2 si tu t'es laissé prendre au piège par tes promesses,
si tu es prisonnier de tes propres paroles,
3 alors, vite, mon fils, fais ce que je te dis pour te désengager,
car tu t'es livré toi-même au pouvoir d'autrui:
va, humilie-toi devant le créancier, insiste auprès de lui,
4 n'accorde ni sommeil à tes yeux,
ni assoupissement à tes paupières;
5 dégage-toi comme la gazelle du piège tendu,
comme l'oiseau du filet de l'oiseleur.
Dégage-toi de toute urgence!


Ce message concerne qui? Les victimes des systèmes et ou les gardiens des systèmes ou les deux?
La conversion in direct s'adresse à chacun selon sa conscience profonde!

Jésus au désert selon Ivan Kramskoy

Que l'oiseleur, le piège, le filet, soient le système capitaliste (bancaire), qu'ils se nomment « Madof et autres fatcats » au service du Capital, dont ils deviennent eux-mêmes victimes étonnées, (est-ce concevable???) ne change rien au défi: « C’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous, c’est la bénédiction et la malédiction. Tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance ... » (Deutéronome 30:15-20)

L'urgence, c'est que les gazelles, les nuées de petits oiseaux, les millions d' ouvriers, de chômeurs, se démènent, se dégagent, acceptent que les écailles tombent, que les yeux se décillent! Que nous permettions à l'énergie de la révolte justifiée de dépasser les lamentations pour se convertir en actions concertées, collectives et vigoureuses afin de reconquérir le droit à la dignité bafouée par Mammon qui tente d' emporter ses adorateurs et ses victimes dans sa ruine.
Jésus au désert nous assure qu'il peut en être autrement, que le mensonge, la rapine, la famine et la mort n'auront pas le dernier mot!
Comment? Les chocs et les besoins créent de nouvelles possibilités!
Pour moi, je fais ce que je peux avec tous ceux et toutes celles qui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils sont, ce qu'ils ont, en s'associant aux réflexions, aux analyses, aux mouvements pour créer un autre monde sur la base de systèmes justes qui travaillent au plus grand bien pour le plus grand nombre.
Un jour d'espérance que ce mercredi des cendres!


Voir, si souhaité:
vendredi, février 08, 2008 ,
et février 2007 idem

http.www.Katutura.blogspot.com




lundi, février 23, 2009
 
Anne-Marie, que vous rencontrez souvent dans mon blog, toujours pour l'enrichir, m'a permis de transmettre l'interview qui suit. Je l'insère quel avec toute ma reconnaissance, juste un jour après l'anniversaire du grand ami de notre mouvement anti-apartheid: Hans Erni!

« "Il vaut mieux ajouter de la vie à ses jours que des jours à sa vie »



Voici une petite interview de Rita Levi-Montalcini 100 ans.

Née le 22 avril 1909 à Turin Piémont.

- Comment célébrer vos 100 ans ?
Ah, je ne sais pas si je vivrais jusque là et de plus les célébrations ne me plaisent pas.
Ce qui m'intéresse et me plait, c'est ce que je fais chaque jour.

- Et que faites-vous ?
Je travaille à obtenir des bourses d'étude pour des fillettes africaines afin qu'elles étudient et se préparent à travailler pour l'avancement de leur pays.
Je continue ma réflexion.

- Vous n'êtes pas à votre retraite ?
Jamais ! La retraite détruit le cerveau. Plusieurs personnes à la retraite abandonne, cela tue le cerveau et rend malade.

- Comment fonctionne votre cerveau ?
Exactement comme à mes 20 ans. Je ne note aucune différence dans mes désirs ni dans mes capacités. Demain je participerai à un congrès médical.

- Mais n'y aurait-il pas quelque limite génétique ?
Non, mon cerveau aura bientôt un siècle ...., la mais il ne connaît pas la sénilité. Mon corps se ride, c'est inévitable, mais pas le cerveau.

- Comment cela se fait ?
Nous jouissons d'une grande plasticité neuronale : même si des neurones meurent, celles qui restent se réorganisent afin de maintenir les mêmes fonctions, mais
encore faut-il les stimuler.

- Aidez-moi à le faire.
Maintient des désirs, active ton cerveau, fais-le fonctionner, ainsi il ne dégénérera jamais.

- Et je vivrai plus longtemps ?
Vous vivrez mieux les années que vous aurez à vivre, et c'est cela qui est intéressant. Le secret c'est demeurer curieux, engagé et avoir des passions.

- La vôtre fut la recherche scientifique.
Oui, et je continue aussi passionnée.

- Vous avez découvert comment croissent et se renouvellent les cellules du système nerveux.
Oui, en 1942. J'ai appelé cette découverte : "nerve growth factor NGF" (facteur de croissance nerveuse), et pendant presqu'un demi-siècle je fus interdite,
jusqu'à ce que soit reconnue la validité de ma découverte. En 1986 je reçu pour cette découverte la prix Nobel.

- Comment une jeune fille italienne des années 20 a-t-elle pu parvenir à être neuroscientifique ?
Depuis mon enfance je me suis dédiée à étudier. Mon père voulait que je fasse un bon mariage, que je sois une bonne épouse et une bonne mère...
Mais j'ai refusé. Je me suis tenue devant lui et je lui ai dit que je voulais étudier.

- Quelle contrariété pour papa non ?
Oui, c'est que je ne me sentais pas heureuse enfant. Je me sentais un vilain petit canard, sotte et très peu de chose. Mes frères ainés étaient brillants et je me
sentais tellement inférieure.

- Je vois que vous avez fait de cela un stimulant.
Oui, mais l'exemple du docteur Albert Schweitzer, qui était en Afrique pour pallier à la lèpre, m'a qussi stimulée. J'ai désiré aider ceux qui souffraient, c'était
mon grand rêve.

- Vous l'avez réalisé..., au moyen de la science. Et aujourd'hui aider les fillettes d'Afrique afin qu'elles étudient.
Nous luttons contre la maladie, qui, mais tout peut s'améliorer si nous arrêtons l'oppression de la femme dans ces pays islamiques.

- La religion freine-t-elle le développement cognitif ? Le développement de la connaissance ?
Oui le religion marginalise la femme face à l'homme, elle la met de côté quant au développement des connaissances.

- Existe-t-il une différence entre le cerveau d'un homme et celui d'une femme ?
Seulement dans les fonctions cérébrales qui sont en relation aux émotions liées au système endocrinien. Mais quant aux fonctions cognitives, il n'y a aucune
différence .

- Pourquoi n'y a-t-il encore que très peu de femmes scientifiques ?
Non, ce n'est pas ainsi ! Plusieurs découvertes scientifiques attribuées à des hommes furent en vérité l'œuvre de leur sœurs, épouses ou filles.

- C'est vrai ?
On n'admettait pas l'intelligence féminine, on la laissait dans l'ombre. Heureusement aujourd'hui il y a plus de femmes que d'hommes dans l'investigation scientifique :
les héritières d'Hypatia.

- La sage Alexandrine du IV siècle.

Maintenant nous ne terminerons plus assassinées dans la rue par les moines misogines chrétiens, telle qu'elle le fut. Certainement quelque chose s'est amélioré
dans le monde.

- Personne n'a essayé de vous assassiner ....
Durant le fachisme, Mussolini voulu imiter Hitler dans la persécution juive ... je dus me cacher un temps. Mais je n'ai pas cessé mes recherches :
j'ai monté mon laboratoire dans ma chambre à coucher ... et c'est en ce temps que j'ai découvert l'apoptosis, c'est à-dire la mort programmée des cellules.

- Pourquoi y a-t-il un pourcentage si élevé chez les juifs de scientifiques et d'intellectuels ?
L'exclusion a provoqué chez les juifs le travail intellectuel : on peut tout prohiber, mais non ce que tu penses. C'est certains qu'il y a plusieurs prix Nobel parmi
le juifs.

- Comment vous expliquez-vous la follie nazie ?
Hitler & Mussolini surent parler aux foules, là c'est le cerveau émotionnel qui prédomine toujours sur la cerveau néo - cortical, l'intellectuel. Ils manipulèrent
les émotions, non la raison.

- Est-ce encore ainsi aujourd'hui ?
Pourquoi croyez-vous que dans plusieurs écoles des états-unis on enseigne le créationnisme au lieu de l'évolutionnisme ?

- L'idéologie est émotion, elle est sans raison.
La raison est fille de l'imperfection. Chez les invertébrés tout est programmé, ils sont parfaits. Nous non !
Étant imparfaits, nous avons recours à la raison, aux valeurs étiques : discerner entre le bien et le mal c'est le plus haut grade de l'évolution darwinienne'

- Vous ne vous êtes jamais mariée, vous n'avez pas eu d'enfant ?
Non, je suis entrée dans la jungle du système nerveux. Je suis demeurée fascinée de sa beauté et j'ai décidé de lui dédier tout mon temps, toute ma vie.

Ce que dit Rita Montalcini peut être débattu, discuté, nuancé. Il y a de nombreux éléments qui déterminent l'état de santé d'une personne. L'approche holistique nous aide à mieux comprendre les causes, souvent économiques et sociales, qui influent sur le développement d'une personne.
Claire-Marie



samedi, février 21, 2009
 
Méditation dom. 22.02.09




Une petite Sœur de plus de 80 années savoure une tasse de thé à mes côtés. On raconte ce que dit la radio: corruption en Chine, aux USA, en Europe, oui, en Suisse, oui, même dans le canton de Fribourg. Les affaires bancaires, la sacrosaint UBS et les autres, la misère de la sacrosainte Église: Ecône niché au Valais tout proche et Williamson qui a 10 jours pour quitter l'Argentine et qui ne s'est toujours pas rétracté, la pandémie du cancer par ici, des morts et des enterrements chaque semaine, parfois plusieurs par jour! La vieille petite Sœur, tasse en main dit de sa voix douce « Tout pète à la fois »! Jamais elle n'avait employé ce mot-là: péter! Abcès crevés. Cela sent mauvais. Mais c'est bon signe!
« C'est du trop-plein du cœur que parle sa bouche ».

« Pourquoi, pourquoi », il faut questionner: « Pourquoi » jusqu'à ce qu'on découvre la cause radicale de cette dégringolade des sommets hiérarchisés jusque …on ne sait trop où, pas sur un tapis rouge sûrement. Quand même, « Quand des éléphants se battent, c'est l'herbe qui souffre. » Peut-on souffrir davantage que les millions sans grenier ni cave ni compte en banque ni bourse à cordon ni internet ni eau ni pain pour demain! Comment prier le « Notre Père » au Zimbabwe, en Chine, chez les Gens sans terre au Brésil, en Haïti, chez ceux sans toit, jusque dans les replis de notre beau pays? A l'ombre d'un système bancaire dépouillé malgré lui de ses masques et qui entraine dans sa chute: des « fidèles malgré eux ».

L'Église aussi peine à faire face à ce que tout un chacun sait ou, pire, soupçonne sans être au clair et se tait! La Hiérarchie peine à donner la parole aux fidèles saturés de questions, elle peine à ouvrir pour une fois ses oreilles et ses yeux – et son cœur – elle peine à se convertir au peuple de Dieu en route vers un autre monde. Qui ressemble davantage au règne de Jésus qu'à une institution.

« Un autre monde est possible », c'est plus qu'un livre (Suzan George) et plus qu'un slogan, c'est une perche que le Créateur nous tend, une chance unique de redevenir humains, entrainés, par Jésus, l'homme divinement humain qui veut que nous soyons des hommes et des femmes debout! Guéris de nos paralysies.

Dans les églises catholiques, ce dimanche, 22 février la Bonne Nouvelle de Jésus sera, selon saint Marc 2,1-12 :

Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison.
Tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole.
Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.
Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes :
« Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu'ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ?
Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »

Elle est merveilleuse, cette histoire: Jésus au milieu des gens dans une maison, il parlait avec eux, il « annonçait la Parole » selon leurs besoins. Mais voici le paralysé porté sur un brancard par 4 amis. Pas moyen d'entrer. Cela dérangerait cette « liturgie ». On ignore l'étranger qui va déranger. On serre les rangs. Mais ces étrangers « flairent » Jésus. Qu'importe l'ordre prévu, on grimpe sur le toit (plat) on y fait un trou, et on descend le paralysé couché sur le brancard. J'imagine la scène dans une de nos églises le jour d'une messe radiodiffusée. Jésus est émerveillé de la foi (le culot dirait-on) de ces étrangers à la réputation de pécheurs. Et Jésus dit: « Pas de problème, tes péchés sont pardonnés » C'en est trop pour les hommes de Lois! Il se prend pour qui? Pour Dieu? Jésus connaît leurs pensées, il dit gentiment: « Pourquoi vos raisonnements? Je suis bien le Fils de l'Homme et je dis à cet homme humilié: Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » Fou de joie il se lève et va chez lui et les témoins de bonne volonté applaudissent .» C'est rendre gloire à Dieu! «
Tan pis pour les docteurs de la Loi! Jésus peut, si nous le lui permettons, changer notre cœur de pierre en un cœur de chair! . (Ez 36, 25-27)

Je prie que demain, ce cœur de chair éclaire notre esprit et nous donne la force d'imaginer un monde nouveau, en éliminant les vieilles outres et les vieux tissus râpés des systèmes financiers pour mettre sur pied, patiemment des structures qui permettront « le plus grand bien pour le plus grand nombre! » Utopie? C'est le moment de décision: notre Kairios!
Je crois en un avenir meilleur pour tous, même s'il est incertain!




mercredi, février 18, 2009
 
Il neige



Sans arrêt, de nuit, de jour, les flocons tourbillonnent, comme des nuages de flocons d’avoine cendrés tomberaient dans la marmite des trottoirs pour La Soupe ! On patauge comme des canards claudicants dans du porridge à l’anglaise ! Gluant, dangereusement glissant et qui se dérobe sous vos semelles !

Plus loin on dirait une couverture moutonnante, cacahouétée, comme un début de rougeole sur une peau anémique! Au-delà des rues, des trottoirs, des chemins, il y a les magnifiques champs enneigés et, lorsque le soleil brille, c’est un cadeau du ciel !
Nous sommes en Europe et les sports d’hiver réjouissent la population, soit les sportifs actifs, soit les spectateurs « télé » somnolents ou excités, c’est selon ! Les luges, les patins d’antan sont remplacés par des raquettes à neige , des snowboards et le surf ! L’ivresse de la vitesse, l’énergie décuplée, on s’amuse comme des fous et on fait bien… L’hiver après tout c’est comme la Riviera pour ceux qui ont assez de fric pour s’envoler surfer sur les vagues du Cap ! Vive le sport !
Mais la saison hivernale traîne… ça n’en finit pas et j’ai l’impression parfois, tant les maisons sont surchauffées, d’être en semi-hibernation ! Oh ! Vite quelques rayons de soleil qui durent 3 minutes de plus par jour, car dans ce pays, ça se compte à la minute près, le lever et le coucher du soleil. Je n’ai jamais pu m’habituer au minutage occidental ! Tant mieux. Pourquoi ne pas faire confiance à notre rythme naturel ?
Mais je plaisante.
La semi hibernation ne saurait engourdir notre sensibilité et je reste à l'affût de chaque nouvelle du Zimbabwe, de Gaza, de la pandémie semble-t-il , des débâcles financières, des escrocs traités comme des princes, des petits délinquants traqués, traînés en taule et en justice pour avoir volé ce qui leur faisait envie sur les étalages d’un super marché de camelote !
Jésus vit aujourd’hui, dans notre monde, avec la même intensité et la même passion pour la justice qu’à l’époque où, dans son pays natal, sa Mission le conduisait par monts et par vaux dénoncer l’exploitation, la domination pour annoncer que seul, « L’Homme debout, est la gloire de Dieu !» Concrètement, comment faire ? Ici?


L'intrépide bonhomme de neige

Un jour, un bonhomme de neige
Eut envie de voyager.
Il prit sa belle écharpe beige
Et son bâton de noisetier.
A peine arrivé en Afrique,
Il se sentit très fatigué.
Il fut piqué par un moustique
À l'ombre d'un grand cocotier.
Il fut pris d'une forte fièvre
Et soudain se mit à trembler,
Comme tremblent lapins et lièvres
Quand la chasse va commencer.
Il transpirait à grosses gouttes,
Il fondait de la tête aux pieds … morale???
Albert Atzenwiler (1898-1941)



dimanche, février 15, 2009
 
Quand un certain entêtement paie!

La lecture du blog laissait à désirer. Des balises par-ci par-là rendait la lecture des petits billets désagréable et cela m'ennuyait. Je crois qu'après une aide attentionnée d'un homme comme tous les autres et comme aucun des autres, je crois bien que cela va marcher.
Ceci est un essai. Touch wood! Mais nous avons confiance.
Le Carnaval de Bulle, c'est fini pour cette année. Une très chère consœur a basculé dans l'éternité en cette nuit de carnaval de Bulle après 100 années de cheminement en zigzaguant notre petit pays, depuis sa naissance, eh! Oui, à Delémont, un jour de Carnaval également. En 1909. Elle rayonnait une espièglerie évangélique durant la saison de carnaval. Hamba Hahle, porte-toi bien, chère Sœur Charlotte! Fairwell!




Encore une amélioration, j'ai si souvent désiré insérer un petit billet en anglais, une si belle langue et que j'ai écoutée et parlée durant toute ma vie active en Afrique du Sud. Jusque en mai 2007, j'avais la possibilité « to think, write, sometimes chat » sur mon ancien blog Katutura qui poursuit sa route au côté de grand frère à 24 Heures. Eh! Bien, nous avons réussi à insérer un lien qui s'ouvre sur l'anglais. J'en suis ravie. Je suis comblée. L'hiver est moins glacial, la neige moins menaçante et la chaleur humaine compose une petite chanson!



 


Bulle fait son cinéma

Le 13, le 14 et le 15 février 2009 : le carnaval de Bulle fait son cinéma !
http://www.carnavaldebulle.ch/guggen.html

Le Foyer Sainte-Croix, est situé juste en face du Marché. C’est une chance car il règne une espèce d’osmose entre la vie, et la vitalité des Bullois et les résidents du Foyer, des Sœurs, dont moi, qui vivent, apparemment sécurisées à l’intérieur de murs anciens, épais, solides. A l’abri du bruit et de toutes sortes de nuisances. Eh ! bien non ! Les murs sont poreux et ces trois derniers jours, fanfares, tambours, cymbales, coccinelles No 53 d’enfants, pétards, fusées, odeurs, senteurs, cotillons, des Bullois, des Gruyériens s’éclatent, se défoulent, marchent, dansent, voltigent, titubent, tombent et retombent sur leurs pattes, formant un cortège multicolore, multiforme, avançant sous des giboulées de flocons de neige cum confettis frissonnant sous d’inattendus rayons de soleil taquin ! Les murs sont poreux et la célébration de carnaval délicieusement capricieuse et fantaisiste faisait sourire et rire les sœurs en de ça des murs avec la même turbulence que en de là des murs !

La musique jouait impertinemment faux, faux faux ! Je m’exclamais : « Ils jouent tout faux ! » Réponse : « Ils ont appris à jouer faux pour Carnaval et c’est même pas facile! » Tien ! Tiens ! on peut donc apprendre, voire être éduqué à jouer faux pour carnaval ! Pour Carnaval seulement ? Le plus fascinant était les groupes d’enfants en costumes de lapins, d’oursons, d’oiseaux, ou encore pédalant à l’aide de papa dans les coccinelles 53, bleues, blanches, avec les phares jaunes à l'avant! Un groupe de petits bonhommes en frocs noirs guidées par une dame enveloppée d’une grande mante violette marchait benoîtement, puis sautillait, les gosses se dispersant dans tous les sens du côté de l’hôtel de ville.

J’ai sursauté en entendant soudain une espèce de mini fanfare qui jouait, sans fausse note s'il vous plaît, cette mélodie connue et si souvent chantée en Afrique du Sud : « By the rivers of Babylon there we sat down ye-eah we wept, when we remembered Zion… » J’ai pu écouter ce magnifique psaume 137 en anglais.

Chapitre 137
« Sur le bord des fleuves de Babylone Nous nous sommes assis, Et là nous avons pleuré, nous souvenant de Sion.
Aux saules du rivage nous avons suspendu nos harpes,
Car ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient des paroles de cantiques, Et ceux qui nous faisaient souffrir, des chants de joie ! Chantez-nous quelque chose des chants de Sion !
Comment chanterions-nous les cantiques de l'Éternel Sur une terre étrangère ?
Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite s'oublie !
Que ma langue s'attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je n'élève Jérusalem Au-dessus de toutes mes joies !
Garde, Eternel, aux fils d'Edom le souvenir de la journée de Jérusalem, alors qu'ils disaient : Démolissez, démolissez, Jusqu'à ses fondements !
Fille de Babylone, la dévastée, heureux qui te rendra ce que tu nous as fait ; Heureux qui saisira tes petits enfants et les écrasera contre la pierre ! » Ecoutez!

http://www.levangile.com/Bible-Annotee-Psaumes-137.htm

Epuisée, mes vibrations canavaleresques se sont éteintes comme les restes du Bonhomme d’hiver que les flammes dévoraient sur la place du Marché de Bulle. Un petit tas de cendres.
Coïncidence, c’est aujourd’hui la fête des amoureux. Ne sommes-nous pas tous nés amoureux ? Cela sonne juste, pas faux. A moins d’être éduqué à ce que cela se fasse et sonne faux, pour juste : l’AMOUR.
L’esprit de carnaval flotte dans l’air nocturne et glacial, et les chers Bullois en fêtes et réchauffés dansent encore sur la place et dans la rue du Marché, juste sous ma fenêtre alors que j’écris ces dernières lignes qui sont aussi l’ébauche d’une méditation dominicale.



samedi, février 07, 2009
 


Le palais épiscopal de Helder Camara

Le 7 février 2009, Il aurait eu 100 ans

Il y a aujourd’hui cent ans qu’un bébé naissait à Fortaleza, Brésil. Il deviendrait Dom Helder Camara. Comme nous, il grandit. Il eut une jeunesse très traditionaliste, il devint prêtre et fut d’abord assez légaliste. Ceci suffit aux autorités ecclésiastiques pour le promouvoir à l’épiscopat à Olinda et Recife. Puis il entendit la voix de Jésus dans le cri des pauvres et il se convertit. Il quitta son palais épiscopal, s’installa dans la sacristie de l’église et sentit ce que c’est que la vraie pauvreté. Il dénonce publiquement les injustices commises dans son pays, lance les “opérations Espérance” destinées à éduquer et responsabiliser le petit peuple. Inspiré par la Théologie de la libération et celle de la non-violence, il lance également le mouvement Action Justice et Paix fondé sur la “pression morale libératrice”. Et lorsqu'il est traité d'“évêque rouge”, il rétorque habilement : « Quand je donne de la nourriture aux pauvres, on m'appelle un saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m'appelle un communiste. » http://www.fraternet.com/magazine/etr1805.htm

« Dom Helder Camara tout au long du concile Vatican II écrira des lettres: 290 lettres où se mêlent reportages, anecdotes, portraits, dialogues, états des lieux et des questions, méditations, états d'âme. Quatre ans durant lesquels le petit archevêque de Recife, célèbre « voix des sans voix », il ne cesse de « conscientiser » et « d’articuler », dans les coulisses, les acteurs du Concile, théologiens et évêques, jusqu’au pape, sur un programme clair : une église autrement, servante et pauvre pour un monde autrement, plus juste, plus humain, plus fraternel. « Pactes », « complots », angoisses, actions de grâce : ce témoignage d'un mystique actif, animateur discret de la majorité conciliaire, est riche de rebondissements. Jusqu'au rêve d'un Vatican II. »
L'édition française intégrale de cette foisonnante correspondance comptera plus de mille pages. Voici les détails :

LIVRE - « Lettres conciliaires, 1962-1965 », de Dom Helder Camara
Texte : Dom Helder Camara.
Version française sous la direction de José de Broucker
Préface par le Cardinal Roger Etchegaray
Postface par Étienne Fouilloux
Tome I - « J’ai déjà un programme bien tracé » ; 492 pages, 44 euros ISBN 9782204081894
Tome II - « Des belles théories à la dure réalité » ; 1170 pages, 54 euros, ISBN : 9782204081900



J’aurais aimé écrire plus longuement sur Helder Camara. Ce « petit évêque rouge » porteur de courage pour nous, pour tous. Pour la construction d’un monde où la terre est à tous, le pain et l’eau pour tous, et où l’Amour est notre Vie.
Helder Camara est mort le 27 août 1999

Le Credo de Helder Camara
« Je crois, oui je crois qu'un jour,
ton jour ô mon Dieu,
Je m'avancerai vers Toi avec mes pas titubants
Avec toutes mes larmes dans mes mains
Et ce cœur merveilleux que Tu nous as donné,
Ce coeur trop grand pour nous
puisqu'il est fait pour Toi...

Un jour, je viendrai, et Tu liras sur mon visage
toute la détresse, tous les combats,
tous les échecs des chemins de la liberté
Un jour, ton jour, ô mon Dieu,
je viendrai vers Toi
et dans la formidable explosion
De ma résurrection,
je saurai enfin que la tendresse, c'est Toi,
que ma liberté, C'est encore Toi,
je viendrai vers Toi ô mon Dieu et Tu me donneras ton visage.
Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou :
T'apporter le monde dans mes bras.
Je viendrai vers Toi et je Te crierai à pleine voix
toute la vérité de la vie sur la terre. »



vendredi, février 06, 2009
 
VOTER



Selon les pays, le citoyen a le droit et le privilège de voter après quelques années de résidence dans le pays. Depuis que je suis revenu dans mon pays natal, je m’étonne du foisonnement des possibilités d’aller voter ! Je ne manque jamais une occasion d’aller voter… au moins lorsque l’enjeu des résultats est clair, ce qui n’est pas toujours le cas ! Mais je sais, en conscience, que je dois répondre à la confiance que le « Pays » me fait, c’est-à-dire, donner mon avis. Je m’étonne d’autre part qu’un si petit pourcentage de la population vote !
Mon expérience de vie en Afrique du sud, soi-disant démocratique pour ceux et celles de race blanche, m’a fait apprécier la nature d’un suffrage universel. Etant naturalisée, j’avais le droit de vote dans ce pays. Avec beaucoup d’autres Blancs, j’ai boycotté toutes ces occasions de voter parce que nous étions dans une espèce de démocratie partielle basée sur la couleur de la peau. Et que nous étions engagés dans la lutte pour conquérir le suffrage universel. En avril 1994 enfin !
Le 27 avril 1994 donc, j’étais sur la liste des électeurs sud-africains, et je suis allée à Zurich afin de voter pour la première de ma vie « en Afrique du Sud.» C’était le sentiment – et la réalité – d’une responsabilité partagée, d’une communion avec le peuple qui donnait naissance à une démocratie à construire. Il y aura vingt-cinq ans de cela. C’est ainsi, et c’est pourquoi j’apprécie le droit de voter en Suisse et que j’aimerais que le taux de participation soit au moins de 99% ce week-end ! La « libre circulation des personnes », ne signifie pas que tout un chacun vienne dans un Eldorado y faire ce qui lui plaît. Cela signifie que les gens qui viennent en Suisse contribuent d’emblée au bien commun. Et ce devrait être la condition déterminante. Et si le bien commun est bon pour nous, il est bon pour tous ! A condition d’y contribuer en connaissance de cause.

OUI, j’ai voté OUI à la « Libre circulation des personnes » et j’espère que le OUI l’emportera.



jeudi, février 05, 2009
 
VOTONS MASSIVEMENT OUI; CE 8 FEVRIER 2009



Ceux et celles qui œuvrent à réparer la tasse brisée :

Voter ce weekend pour la Libre circulation des personnes. Voter OUI. « En toute connaissance de cause » a dit Micheline Calmey Rey. Le simple bon sens nous dit de voter OUI dans notre propre intérêt d’abord :
Par besoin de pouvoir nous-mêmes, Suisses, circuler librement dans les autres pays. Par besoin de nous connaître les uns les autres, d’élargir nos horizons, de nous oxygéner, de nous humaniser et de contribuer finalement à la survie de notre espèce humaine. Dans l’intérêt des autres aussi : que nous voulons traiter comme nous espérons être traités par eux, dans leurs pays. Par besoin tout simplement de respecter notre propre dignité humaine qui aspire à dépasser les frontières, les barrières, les déserts. Votons OUI afin de permettre à nos propres ailes de se déployer et de construire une identité commune. WWW. World Wide.






mercredi, février 04, 2009
 


La réalité vue et sentie de, et à ma table de travail, face au portrait du Christ au désert (Ivan Kramskoy, 1872). L’homme Jésus contemporain, plongé dans sa réflexion et qui réfléchit sur la réalité de son pays et des défis qu’elle lui lance. Son pays et le nôtre aujourd’hui.
La réalité en Suisse et au-delà, jusqu’aux confins du monde, jusque dans quelques replis – Oh ! infimes - de l’Univers. Jésus révèle Dieu et la volonté de Dieu, nous a-t-on enseigné. Son Esprit nous habite et nous aide à contempler l’Aujourd’hui, né de Hier et enfantant Demain. Avec lui nous poursuivons, à partir du Chaos qui est le nôtre, de faire surgir sa famille, sa création, son univers. Nous sommes des ouvriers … même de la « dernière heure ». Son énergie brûle, réchauffe ce qui est glace, illumine ce qui est ténèbres. Pour notre espèce humaine, nous rêvons d’une famille en marche.
La réalité, l’actualité ressemble à « une tasse brisée en mille morceaux » (Adam Small) dont l’eau s’est écoulée. C’est dans ce chaos, cette faille, que je vis et agis. Comment ? Comme je peux, dans ma situation liée au monde et à l’au-delà. Concrètement ? Oui, à travers les liens multiples tissés avec d’autres humains à longueur de temps ! Souvent le travail de tissage s’effectue dans la solitude. La blogosphère est un moyen de tisser des liens dans la solitude totale me semble-t-il. Donc de participer à la difficile réparation de la « Tasse brisée » qui contient l’eau vive de la Source. Mais j’y reviendrai demain !



« Plus souvent que d'ordinaire, j'ai regardé le plus que j'ai pu les visages des pauvres, brisés par la faim, écrasés par les humiliations et dans ces visages, j'ai découvert Ton visage, Christ ressuscité! » Dom Helder C
âmara



lundi, février 02, 2009
 
Vieillir et vivre



Nous sommes dans la temporalité, les heures passent, les mois, les années, elles ne reviennent pas. Lorsqu'on est petit, on devient ceci ou cela, cela va plus ou moins bien, plus ou moins long. Il y a le déclin, l'au revoir.

On entre dans la dimension hors espace-temps, du vrai bonheur, du vrai amour qu’on a désiré dès la naissance. Cette soif a motivé toutes nos actions sans jamais nous satisfaire. La source, on l’atteint en échappant de notre petite écorce humaine dont le contenu « a fait son temps » ! ... ou encore, nous nous éteignons parce que notre bougie a brûlé jusqu'au bout.

Je crois me réjouir de cette dimension de liberté pure, celle de l’innocence retrouvée comme Jonathan le goéland ouvre ses ailes et s’élance, abandonnant l’inessentiel pour retrouver l’origine.

Etre vieux, être jeune, c’est naturel. Marcher avec une canne ou deux, c’est aussi naturel que de rouler à trottinette. Vingt c'est vingt et quatre fois vingt c'est quatre fois vingt.

Ce qui rend la chose difficile est le système de compartimentation qui place les gens différents dans des endroits différents imperméables aux relations humaines. Quasi. C’est la mentalité des petites boîtes. On connaît la chanson : Petites boîtes petites boîtes toutes les mêmes, du berceau au cercueil, une chaîne de petites boîtes les unes emboîtant les autres jusqu’à la dernière. Ces quatre planches ou ce linceul au fond du trou. Ou rien du tout dans la fosse commune.

En Europe on dit que les systèmes ont été conçus pour que tous y trouvent leur compte. La courroie de transmission a sa propre impulsion. Sa mentalité figée qui stérilise les libertés individuelles, atrophie les pulsions d’énergie, asphyxie le cerveau et le corps mutilés qui finissent par se « sentir » chez eux dans la petite cage dorée. Pour y périr ! Y mourir d’asphyxie.

Alors que mourir n’est pas périr ! C’est l’arrivée là d’où l’on vient : libéré de notre corps de mort ! (Rm 7,24: "Qui me délivrera de ce corps de mort ?) Tâche accomplie ! J’ai fait un tour de piste ! Une traversée, un long voyage vers la liberté, la libération des systèmes qui me déshumanisent dès ma naissance.

Mais ce n'est qu'un aspect de ce qui me fait frémir parfois en Suisse, davantage peut-être qu'en Afrique.
Mandela sur son Robben Island et dans les autres prisons avait un esprit libre car il avait un but que lui, au-delà de toutes les cages, de toutes les apartheids, lui ou ceux qui viendraient après lui, réaliseraient, concrétiseraient une terre où l'on se sent chez soi. La vieillesse est donc naturelle et normale, cela ne signifie pas que c’est facile, agréable. C'est difficile d'entrer dans la nuit quand on ne sait pas trop où on met les pieds... mais quelle joie et quelle lumière à la vue de la première étoile qui nous invite à la maison. E.T. ! Maison.

Il me semble que, quand le soleil, la pluie, la chaleur du printemps ou de l'été appellent la petite graine enfouie dans la terre pour le réveil, alors elle germe, pousse, fleurit, s'épanouit, porte des fruits dans le déploiement infini de l’Univers !

Le passé et le future sont connectés dans ce moment présent, unique, intemporel, plus de montre... Let it be, let it be let it be, les Beatles avaient senti ça. L'appel de l'avenir, quand ont arrive sur la piste d'atterrissage, éclaire la réalité du passé dans la chance du moment présent: perfect landing. Atterrissage parfait. A la maison! On voit alors dans toute sa clarté, le sens d'une vie qui parfois nous semblait vide de sens. C'est la foi de Mandela. La lumière et la chaleur des petites bougies que nous sommes passent outre toutes frontières Il faut seulement essayer de brûler jusqu'au bout. Burn on till you burn out. On peut aussi être éteint dans un violent orage... un souffle nous éteint... c'est un court-circuit vers le retour à la source.

« Marcheur solitaire, je ne distingue plus entre les pulsions, les désirs qui m'agitent intérieurement et le concert de la nature en éveil m'enveloppant de ses mille voix. » Hermann Hesse.