KATUTURA


mardi, mai 31, 2005
 


31 mai 2005

La Visite de Marie à Elisabeth quelque part en Palestine

Le 31 mai 1902, en Afrique du Sud, un traité met fin
à une terrible guerre de 30 mois entre les Boers et les Anglais...

Le 31 mai 1910 est fondée l'Union sud-africaine, qui consacre le rapprochement
entre les anciens ennemis de la guerre des Boers.

Dans les deux cas, les Africains sudafricains sont les spectateurs - et les victimes -
des blancs "civilisés et chrétiens" dit- on qui s'entre-tuent dans ce pays
qu'ils ont pour mission de civiliser et de christianiser.

En Palestine:
bien avant le 20ème siècle, un 31 mai, raconte-t-on, deux belles femmes se rencontrent
pour se raconter la vie! Les époux sont à maison.
Elisabeth, l'aînée (très âgée dit-on) est enceinte de 5 mois.
Marie, toute jeunette, vient de se rendre compte qu'elle est enceinte
de quelques huit semaines. Ces deux femmes, porteuses de Vie
sont joyeuses: elles s'accueillent, elles tressaillent de bonheur,
elles jubilent, elles chantent!

Quelles femmes! J'aurais aimé être avec elles! Des révolutionnaires dans l'âme!
Pour Elisabeth, les lois de la nature ont été balayées, puisque,
après des années de stérilité - et ce n'est sûrement pas faute d'avoir essayé - voilà
que ce garçon, (elle sait d'avance que c'est un garçon), fait des pirouettes dans son ventre.
Y a d'la joie, elle le dit, Elisabeth!

Sa cousine Marie est de la même trempe: la jubilation est contagieuse, elle jubile et,
comme elle doit avoir la plus belle voix au monde elle se met à chanter!
Un peu comme Myriam Makeba! Mais pas n'importe quel chanson!
Une chanson, diraient les gardiens des systèmes de la "loi et de l'ordre" aujourd'hui,
les chefs des services secrets, des armées, de la police,
une chanson favorisant, incitant, appelant à la révolution, au renversement des systèmes!
Une chanson à censurer, bannir! Mais elle jaillit comme un torrent irresistible
du coeur de tous les opprimés!
Face à un monde, en ce temps là comme qu'aujourd'hui, amputé de son humanité,
un monde où les riches sucent impunément le sang des pauvres!

Mais, Oh! miracle du féminin, ces deux femmes, bientôt mères,
vont enfanter des contestataires nés! Des enfants du Dieu d'Amour!
Pire, ou mieux encore, des révolutionnaires qui vont, avec une tendresse musclée,
mettre les choses sens dessus dessous! Et nous inviter à faire de même.

Ces deux cousins: Jean Batiste, 5 mois l'aîné de Jésus!
Tous les deux, au grand jour, sans langage diplomatique aucun,
diront aux rois, aux gouverneurs, aux grands prêtres, d'alors et de tous les temps
y compris ceux et celles d'aujourd'hui:
"Changez vos cœurs de pierre en cœurs de chair".
Pas moyens! Ils n'ont même plus un cœur de pierre. Ils ont un trou.
Ils sont les esclaves du veau d'or qui est devenu leur idole, leur maître, leur Tout Puissant!
Ils ont peur et ils font peur!

Ils vont liquider Jean-Baptiste en lui coupant la tête, ils vont liquider Jésus en le crucifiant.
Qui dans le fond d'une prison du type Abu Ghraib, qui dans la désolation du Darfour,
du monde des enfants ouvriers, des exilés, des petits, des racines de notre planète bien-aimée! Jesn-Baptiste et Jésus ont payé le prix fort pour nous transmettre la force et l'esprit!
Les risques ne sont pas moins réels pour nous aujourd'hui que pour eux jadis!



Marie et Elisabeth étaient enceintes de l'avenir du règne de Dieu!
Elles ne pouvaient pas ne pas s'engager. Nous ne pouvons pas ne pas nous engager
puisque nous sommes conscients de la VIE en nous, hors nous!
Dans les hommes, les arbres, les bêtes!

La lutte est musique et chanson. Un pot-pourri à longueur de l'histoire de l'humanité.
Il y a du David, du Bach, du Rey, du Makeba, du Elton John, des Beatles
et de tous les musiciens des rues. Les plus beaux les plus vrais.
Ils chantent la vie, comme Marie et sa cousine!

"Mon âme exalte le Seigneur,
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,
Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante.
Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,
Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est saint,
Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge
Sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras ;
Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.
Il a renversé les puissants de leurs trônes,
Et il a élevé les humbles.
Il a rassasié de biens les affamés,
Et il a renvoyé les riches à vide.
Il a secouru Israël, son serviteur,
Et il s'est souvenu de sa miséricorde".
Luc 1.46-54





 



mercredi, mai 25, 2005
 


Alors que chez nous, on pinaille sur quelques centaines de réfugiés qui paraissent menacer d'extinction la Suisse tout entière, dans le reste du monde:

"Sur les 45 millions de déplacés et de réfugiés que compte le monde d'aujourd'hui,
80% sont des femmes et des enfants. Ils vivent le plus souvent dans les pays les plus pauvres
de la planète, et ils doivent faire face à l'appauvrissement, la perte du sens de la vie
et de la culture, et au désespoir qui en découle.

Notre monde se trouve aujourd'hui devant un choix. Ou bien dresser des barrières,
en excluant certaines personnes et en assurant la "sécurité" des autres ;
ériger des murs toujours plus élevés à mesure que s'élève la clameur des exclus.

Ou bien contribuer à construire un ordre mondial où la justice et la fraternité
l'emportent sur toute autre considération, où notre foi en notre commune
destinée humaine puisse se concrétiser dans les structures de la société.
L'histoire nous a appris que la première de ces options conduit à la violence et à la guerre,
et la seconde à la paix et au développement".

(repris avec gratitude du Service Jésuite aux Réfugiés)



lundi, mai 23, 2005
 
Aujourd'hui, j'ai visité 3 pays: l'Irak, la Somalie, l'Afghanistan
pays de mes élèves de français à Pépinet 2 chaque vendredi

Ces 3 pays se trouvent dans différentes rue de Lausanne.
Les transports publics m'anènent dans leur quartier. leur rue



* chez Mohammed d'abord, né à Bagdad après le "desert storm" de Bush père.
L'enfant est handicapé à vie. Sa petite sœur et son grand frère s'occupent de lui.
Et sa maman et son papa font l'impossible pour qu'il puisse vivre normalement.
On peut sentir toute la culture profondément humaine du peuple irakien
dans ce modeste appartement. La fierté les incite à ne rien devoir à personne,
à vivre dans une pauvreté digne.
Mais quelle richesse dans ces regards d'Orient!



* puis je me suis rendue en Somalie. La belle A. a 4 enfants, une nièce handicapée,
qui avait reçu une balle dans la tête, dont elle s'occupe avec amour. Intelligente,
curieuse, maternelle, elle m'oblige d'accepter un paquet de gaufrette! Elle ne désire
pas moins de dix, onze ou douze enfants, me confie-t-elle, avec un soleil d'espérance
dans ces yeux rieurs. "La Suisse a besoin de jeunesse"! Comme elle a raison!
La famille doit déménager. Je promets de l'aider. "Tu es ma vraie amie", me confie-t-elle.
Riche de ce certificat d'amitié, je reviens toute guillerette…vers la Suisse.




* Oh! le rire de l'Afghanistan! Z. le laisse résonner en cascade dans cette chambre
du 4ème étage après qu'elle aie fini sa prière à Alaha! Ses beau-père est malade en Iran,
sa belle-mère est "loin", donc "peut-elle amener la fillette, encore bébé, à la leçon
de Français?" Bien sûr bien sûr! Mais on se posera de sérieuses questions:
comment faire justice à toutes les élèves qui sont là, pas pour faire du baby sitting,
mais pour apprendre cette langue difficile: le Français!

Ce soir, épuisée d'avoir marché d'un pays à l'autres dans les rues de Lausanne,
riche de tout ce que j'ai appris, compris, je me confie et je les confie toutes
et tous à notre créateur commun: l'AMOUR fait homme! Yeshua!



dimanche, mai 22, 2005
 
Prendre conscience de l'injustice
Agir

On aimerait pouvoir être fier de son pays natal comme on est fier de sa famille
même avec ses imperfections!

Chaque membre de ma famille (élargie) m'est cher. Mes compatriotes, je les aime
hors frontières, hors partis politiques, hors Eglises et sectes, hors institutions
de toutes sortes. Je les aime parce qu'ils forment ce peuple helvétique à 4 langues,
prône au sérieux, à l'exactitude, à l'entêtement, à l'amitié fruste et vraie.



avec gratitude groupe "Accueil et solidarité"

Mais voilà, ce peuple est aussi une Nation, un Etat gouverné par des gens
qui devraient être la voix des constituantes qui leur ont confié des tâches,
un service à la communauté. Ces chefs de département sont revêtus d'autorité.
L'autorité (selon Nelson Mandela) est le force de promouvoir le bien-être,
l'épanouissement des citoyens. Ces citoyens enthousiastes construisent la société civile
au regard ouvert en deçà et au delà des frontières au travers un réseau de relations
qui engendrent un sentiment de solidarité entre les citoyens du monde.
Un si petit monde.

Mais voilà, quand le système économique engendre un esprit de rapine
au sein des groupes et chez les dirigeants aux salaires outranciers sans aucun rapport
avec leurs besoins de "pain quotidien", on perd la fierté de son pays natal.
Pire: on a honte. On a la nausée quand la RSR, et d'autres médias annoncent
que les étrangers seront dorénavant mis à la porte. Par force.
Que les "non entrés en matière", NEM, les déboutés de toutes sortes
seront mis à la porte. Par force.
Qu'on va leur couper les vivres pour qu'ils aillent ailleurs chercher une croûte de pain,
un peu d'eau. "Qu'ils doivent sentir qu'il ne fait pas bon en Suisse".
Quand la manière dont certains journalistes annoncent cette mauvaise nouvelle,
fait dire à mes compatriotes: "on sera mieux sans ces dealers, ces noirs, ces yougoslaves,
ces arabes, ces terroristes", la question se pose:
qu'est-ce qui se passe dans mon pays natal?

On perd la fierté de son pays. Respecter l'autorité et ceux qui l'exercent
pour détruire au lieu de construire, fermer au lieu d'ouvrir?
Cela devient un respect d'esclaves, de moutons manipulés par des loups déguisés
en fonctionnaires de toutes sortes! Une prostitution.

Pourtant un reste d'âme anime encore bien des helvètes! Ici et là
des voix courageuses s'élèvent, des gens se mobilisent, tentent de s'organiser,
d'annoncer des vestiges de Bonne Nouvelle dans une société de mauvaises nouvelles.
On subit les railleries, le mépris des systèmes. On est conscient de ses propres limites,
mais on continue car face à l'injustice,
"il n'est pas possible de se taire, même si notre parole n'est qu'un cri".

Après tout, la sève monte des racines. Nous sommes les racines.
Si les racines bougent, le sommet tremble. Bougeons donc!




samedi, mai 14, 2005
 
Joyeuse fête de l'Esprit de Jésus
parmi nous! Pentecôte 2005



On part au travail, on continue la création avec
notre créateur commun! Avec toute l'énergie renouvelée
du feu de son Esprit, qui souffle où il veut,
qui chante et qui danse de joie en nous et autour de nous!



Ce jour-là, on dira à Jérusalem:
«Ne crains pas, Sion! ne laisse pas tes mains défaillir!
Le Seigneur ton Dieu est en toi, c'est lui, le héros qui apporte le salut.
Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour;
il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête» (So 3: 16-18).



mercredi, mai 11, 2005
 
Les pauvres ont le droit de dire leur foi
Ils ont le droit de dire: Dieu notre créateur
Ils ont le droit de dire: Jésus notre libérateur



La Théologie de la libération

En Afrique du Sud: la théologie contextuelle

Quand le père partage le pain avec ses enfants, il les libère de la faim
Quand la mère "habille" chaudement les petits, elle les libère du froid
Quand l'enfant dit "merci" à ses parents, il libère en eux des énergies nouvelles
Quand l'homme dit à son amie: je t'aime, ils se libèrent mutuellement
Quand le médecin soigne le malade, il le libère de la douleur
Quand les aînés racontent leurs vies aux jeunes, ils les libèrent de la peur
et del'ignorance



Quand le pilote dans son avion prend son envol, il se libère de toute pesanteur
Quand le soleil se lève il nous libère de la nuit
Quand l'étoile scintille au firmament, elle nous libère des ténèbres
Quand, dans un souffle, le dernier, la créature remet à son créateur sa belle âme,
quelle libération. L'ultime.

Jésus, dans sa vie en Palestine n'a rien fait d'autre que de libérer de toutes entraves
les gens qu'il rencontrait. Plus, ils leur demandait, dans son infini respect
pour leur dignité, il leur ordonnait de se libérer eux-mêmes!

La soif de liberté habite le cœur de l'homme. Les hommes mis en cage
par de multiples systèmes créés par l'égoïsme des "seigneurs et des puissants"
aspirent à la liberté. Mais nous devons nous confronter
"aux puissants et aux dominateurs". Sans peur!
Jésus le savait. Aussi, ce jour-là



"Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra, le jour du sabbat,
dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe.
Il le déroula et choisit le passage où il est écrit (61, 1-2) :
'L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer la bonne nouvelle
aux pauvres. Il m'a envoyé guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, libérer les opprimés, publier l'année favorable
du Seigneur.' Puis il roula le livre, le rendit au servant et s'assit ;
et tous dans la synagogue de fixer les yeux sur lui. Il commença par ces mots :
«Aujourd'hui est accompli cet oracle que vous venez d'entendre.»"

Osons-nous, aujourd'hui, répéter sans rougir, les paroles de Jésus?
L'Eglise institution ne le peut pas. Les gardiens de l'institution ne le peuvent pas.
Seules, le peuvent, ceux qui en payent le prix. Comme Jésus. Les petits!




dimanche, mai 08, 2005
 
Le 8 mai 1945 et la rose



"Le 8 mai 1945, l'Allemagne capitulait (elle acceptait d'être battue). L'Europe était libérée.
Et depuis, les pays alliés et les allemands se sont réconciliés, ils ont fait la paix..."
Voilà ce qu'on dit aux enfants.
Questions qui attendent une réponse:
Pourquoi la guerre? Pourquoi les armes de guerre?
Comment est-il possible que des jeunes gens apprennent à tuer?
Et qu'ils se fassent tuer par des "frères ennemis"?
Pourquoi ne pas transformer toutes les épées et toutes les armes
en socs de charrue pour labourer la terre?

Selon le verset 2 du chapitre 4 du livre d’Isaïe :
« Les nations briseront leurs épées pour en faire des socs de charrues. »
Les hommes travailleront la terre qu'ils aiment et elle nous donnera du blé,
et du pain à partager. Pour la vie et la paix , pas pour la guerre!

Cette promesse vaut bien une rose!
On nous dit que celle-ci a fleuri pour la toute première fois le 8 mais 1945!




mercredi, mai 04, 2005
 
Le 5 mai: quel beau jour!



Le 5 mai 1948, toute fraîche arrivée de Suisse via l'Irlande et l'Angleterre, je commençais une année de noviciat en Afrique du Sud, dans un endroit nommé Aliwal North, non loin du fleuve Orange presque toujours sec.



C'était l'apprentissage de la vie d'une "sœur missionnaire". Je m'acclimatais à l'Afrique du Sud
et y découvrais des signes d'apartheid. La "maîtresse des Novices" était une femme pleine de bon sens et qui connaissait la nature humaine des novices venant de différents pays.
Elle m'avait dit: "le noviciat n'est qu'un tremplin pour aller plus loin".
Elle avait raison.



Le 5 mai 1949, je faisais alliance d'amour avec Jésus qui Lui, est magnifiquement fidèle
en la personne des petits de ce monde! Et je fus envoyée dans un township (bidonville) qui aujourd'hui n'existe plus, non loin de Pretoria. Je voulais convertir ces "païens", plus âgés,
plus sages que moi, mais voilà que ce sont eux qui m'ont convertie!



Le 5 mai 1955, toujours dans la même Mission nommée "Little flower" en l'honneur de Thérèse de Lisieux, les supérieures m'acceptèrent, à vie, dans cette famille de sœurs.
Pour le meilleur et pour le pire.
Sans jamais être vraiment malheureuse, ni tout-à-fait heureuse, on aurait dit que j'étais née pour lutter, pour la libération de jougs de toutes sortes. Ma libération et celle des autres. Ensemble. Parce que Dieu a inscrit dans nos cœurs: la liberté. Born free!



Le 5 mai 2005, les larmes aux yeux, je pense au "Long chemin vers la liberté"
de Nelson Mandela, notre Madiba!
En plus de ça, demain est, dit-on, l'ascension de Jésus: pour aller où? Pour descendre
au ras des pâquerettes où il chemine aujourd'hui, et nous avec Lui.