KATUTURA


mardi, juin 30, 2009
 
Prière du soir avant ce premier juillet 2009



Je contemple le globe et ses habitants
Quand je contemple mon petit globe dans la prière chaque matin et chaque soir, je peux voir les terriens, des hommes, des femmes, des enfants qui vivent dans leur humble chaumière paysanne au bord du Doubs, dans mon Jura natal par exemple, je les connais par nom, les morts et les vivants et je suis proche d'eux, de tel et tel et de tel et tel et de tel et tel; ou encore mes amis, confrères et consœurs sud africains au bord du fleuve Vaal, ou dans le semi-désert du Transvaal du nord et j'y trouve Jérémie et Rita, et Magui et surtout mes petits Bonsaïs... des orphelins sidéens, chefs de famille !
Je tourne un peu le globe sur son axe et je me trouve face aux deux Amériques... et aux Américains, je tourne un peu et voici les Asiatiques, les Roumains, les Serbes, les Croates, les Kossovars, les Sri Lankais, les Afghans, les Libanais et les Syriens et les Algériens, et Oh ! Les Turcs, et ceux et celles de la région des Grands Lacs dans des régions où « The War Lords » (les seigneurs de la guerre) tuent par obéissance aux Seigneurs et dans l’intérêt des faiseurs d’armes ! Nos réfugiés en savent quelque chose : l’un d'eux, africain, dont j’ai le nom et qui a été expulsé de Suisse, me disait : « mais Claire-Marie, tant qu’on nous met des (rifles) armes dans les mains, on est bien obligé de les utiliser !!! » Où est-il aujourd’hui ?
J’arrive au bord du Léman à Lausanne, et par ici je sens dans ma peau l'épaisseur de l'humain et de l'humanité car dans l'aujourd'hui de ma vie, car j’ai ce canton de Vaud dans ma peau. Je me demande pourquoi ? Et que dire de la Gruyère ?
Lyôba, lyôba, por aryâ (bis).
Vinyidè totè, byantsè, nêre,
Rodzè, mothêlè, dzouvenè ôtrè,
Lè chenayirè van lè premirè,
Lè totè nêrè van lè dêrêrè

Les vaches de toutes les couleurs forment une société unie en montant vers l’alpage, mais attention, même là, la hiérarchie existe car : les sonnaillères vont les premières et les toutes noires vont les dernières… Lyôba…
La mappemonde pivote un peu, et ma prière pivote avec. Toi, qui n’est qu’AMOUR, « tu désires que je m’aime moi-même et que j’aime mon prochain comme je m’aime »
(Mc 12,29-31), Jésus, tu n’as pas sonnaillé ce cette loi du Léviticus (Lv 19,18) tu l’as vécu, tout simplement. Tu es conscient que tous les humains ont soif de bonheur puisque c’est leur raison d’être !
Ayant réfléchi sur l’actualité, m’étant énervée à subir le télé journal de 19h30 avec d’autres spectateurs, je regarde intensément cette planète d’humains, et j'y cherche des gens heureux... Si j'en trouve, je leur demanderai le secret de leur bonheur...



samedi, juin 27, 2009
 
Méditation dominicale du 28 juin2009




Dans mon panier d'osier, les gens qui m'entourent, proches, lointains, les vivants, les morts, et ceux entre les deux; les bébés, les vieillards, et ceux entre la naissance et la mort;
les vanniers, les paysans, les laboureurs de terres et les laboureurs d'idées et de papier, les architectes, les maçons, les charpentiers; les propriétaires et les esclaves, les riches et les pauvres, les chômeurs et les burnouts;
les juges et les accusés, ceux qui parlent et ceux qui réfléchissent, les supérieurs et les inférieurs, les savants et les ignorants;
les artistes et les poètes, ceux qui brillent dans l'ombre, les aveugles rayonnant et les sphinx guetteurs, ceux qui dorment dans la lumière, et ceux qui brillent dans les ténèbres;
les palestiniens, les musulmans, le bouddhistes, les chrétiens et les humains tout simplement.

Nous tous, sans murs ni frontière ni trône ni domination ni hiérarchie ni palais ni temple ni cathédrale, seulement une tente où Dieu prend refuge pour habiter parmi nous, seulement une chaumière chez Marthe et Marie où Jésus trouve refuge dans son immense solitude et son besoin d'amis.

Dans ma corbeille ce soir et ce matin, Jésus vient chez les siens, et les siens le reçoivent. (Et beaucoup ne l'ont pas reçu selon saint Jean) Un cœur immense bat dans ma corbeille, le cœur de l'espèce humaine habité du mien, du tien, un cœur qui agonise dans l’enfer de la souffrance de la Swat Valley au Pakistan, un cœur de compassion incarnée dans la famille et hors de la famille, plus loin
Ton regard, mon bien aimé Yeshuah, ton regard ambre émeraude d'Orient, ou bleu azur d'Occident, ou simplement arc-en-ciel de l'Ouest et de l'Est illumine mes yeux en cette terre de Gruyère et son sourire répond aux habitants de ma corbeille de roseaux! Une terre pour nous nourrir, des terriens pour aimer autour d'un morceau de pain partager avec un peu d'eau pour tous et pour chacun. C'est le repas d'immense reconnaissance. L'eucharistie.

Au creux de ma corbeille, suinte à l'heure même où je prie la guerre impitoyable que la BBC expose grâce à des reporters héroïques. Par exemple John Sweeney
http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/8112202.stm
Pour plus d'information:
http://www.military-world.net/Afghanistan/1719.html

Oui, dans ma corbeille d'osiers, l'horreur de la Swat Valley au Pakistan: la petite fille qui désire être éduquée alors que les Talibans détruisent son école, là où des musulmans désirent prier alors que les Talibans détruisent la mosquée. Lors que je vois, comme je l'ai vu par le passé, la violence en directe, je prie que Jésus fortifie ma foi en l'homme et en son créateur! Mais à qui irai-je Seigneur? Ma question:
quel sens donnes-tu à tout cela, à ce qui se passe dans ma corbeille d'osiers?
La corbeille sur mes genoux, mon Jésus bien-aimé, je prie, consciente des horreurs, et des merveilles! Mais nous sommes tous responsables de la vie de nos frères et de leur bien-être dans cette corbeille d'humains multiformes et multicolores. Je te les confie et moi avec, tous ensemble, et je te les confie un à un, car si tu es présent, c'est parce qu'ils sont là. Pourquoi? Mais l'Amour n'a pas de pourquoi. L'Amour est comme celui qui dit « JE SUIS QUI JE SUIS! » Jésus mon bien-aimé, permets à ton Esprit de nous réveiller, de nous bousculer, de nous secouer de notre torpeur, de nos peurs, de notre égoïsme, permets à ton Esprit vibrant de nous enflammer pour éclairer, réchauffer, lutter, créer!
Et que les usines d'armes paraissent à jamais! Et que les banques ouvrent leurs coffres pour les affamés, et les églises, Temples et Palais ouvrent leurs portes aux réfugiés afin de renaître ensemble ce matin de juin ensoleillé!



jeudi, juin 25, 2009
 


peintre tchèque Miloslav Holý

MAIS OÙ VA LA PRESSE?

J'étais hier à Lausanne, dans un bistrot des environs de la Tour Edipresse à attendre le retour de ma consœur avec sa voiture pour continuer la route. J'ai pu lire tranquillement le dernier numéro du « Courrier International », Numéro spécial:
« Mais où va la presse? ». L'invité, Andreï Arkhangelski, (du quotidien Vzgliad, russe) plaidait pour la subjectivité face aux exigences de l'objectivité du journalisme moderne.
« Un mythe prodigieusement répandu à propos du journalisme moderne est celui de l’“objectivité” »

http://nabukho.blogspot.com/2009/06/plaidoyer-pourla-subjectivite-andrei.html

Cela m'a rappelé quelque chose. J'aime écrire, souvent des amis m'ont conseillée d'être plus objective. En Afrique du Sud, l'hedomadaire catholique "Southern Cross" m'envoyait quelques livres de spiritualité-théologie pour en faire des petits comptes-rendus. Le rédacteur en chef m'avertit: soyez objective! Et le prêtre conseiller de cet hebdomadaire encouragea fortement l'objectivité en signant sa lettre (pas de computer à l'époque) "dogmatically yours in Christ" (dogmatiquement vôtre en Jésus-Christ). Bien sûr j'ai essayé. En Suisse, je me souviens que la radio la 1ère interrogeait un chroniqueur sur son travail et lui fit remarquer: "Dans vos chroniques, il vous arrive de dire "je", ce n'est pas courant". Le chroniqueur répondit: "C'est pour être proche du lecteur, dire "je" signifie "toi, le lecteur". C'est vrai qu'on aimait lire ces chroniques-là!


Mon but n'est pas du tout de critiquer les excellents articles de fond qui analysent et éclairent l'actualité. J'aimerais parfois moins d'actualités à chaud et plus d'analyses des causes, du sens, des conséquences.

Mais je relis Andreï Arkhangelski: "Les journaux ne souhaitent pas avoir de problème avec le pouvoir... Dans ce contexte, objectivité signifie servilité, absence de conviction, d'intelligence de sens, brassage d'air stérile." Et encore: "Les journalistes sont contraints de jouer le jeu... d'employer de lâches procédés du type "d'un côté...mais de l'autre... Non seulement cela n'ajoute aucune objectivité, mais il vide souvent de son sens le travail du journaliste et désoriente le lecteur". Et enfin, cette phrase tellement importante: "Dans le journalisme russe, ce qui m'inspire le plus confiance en tant que lecteur, ce ne sont pas les faits eux-mêmes mais les points de vue sur ces faits, l'analyse d'un regard original, les arguments personnels... La principale garantie d'indépendance de la presse est justement l'engagement de ses acteurs, les journalistes..."


Anna Politkovskaïa a payé son engagement de sa vie. Elle reste une source d'énergie. Dans les lieux de conflits, les autorités musellent, expulsent, tuent les journalistes. Par Peur de la Vérité. J'ai toujours pensé que Jésus a été le premier des journalistes qui prenait en compte dans sa Mission d'annoncer la Bonne Nouvelle: forme fond liés! C'est clair. Il fut exécuté pour avoir dit la vérité comme chante Guy Béart.

En lisant ce numéro spécial du Courrier international "Mais où va la presse?" Avant-hier à Lausanne, j'ai jeté un coup d’œil sur cette ruche Edipresse et j'ai prié pour celles et ceux qui y travaillent à longueur d'heures pour dénoncer les injustices et annoncer la Vérité.





mardi, juin 23, 2009
 
Chers amis, aujourd'hui, 23 juin 2009 est le 35ème anniversaire du canton du Jura. En 2004, sur ce même Katutura j'avais écrit une petite réflexion sur mon pays natal que j'aime. Aujourd'hui, j'ai repris ce même texte avec un ajout et il est publié simplement à l'adresse Katutura ci-après: http://clairemarie.blog.24heures.ch/archive/2009/06/23/canton-du-jura.html

A tout bientôt et avec toute mon amitié
claire marie



dimanche, juin 21, 2009
 
L'actualité et Jésus au Temple




Premier jour de l'été dans l'hémisphère nord. La saison sera belle et ensoleillée, l'herbe fauchée, séchée, toute parfumée est récoltée; les moissons, les épis dorés, les grains de blé par millions, chacun ayant son identité unique, et tous ensemble destinés à notre pain quotidien grâce au labeur des hommes et des femmes pour VIVRE. D'autres grains, destinés à la semence pour la saison prochaine. Est-ce que la plus sainte créature au monde pourrait prier si elle mourait de faim?

C'est l'été. On pense aux vacances, chez soi ou ailleurs et Oh! je rêve de vacances au grand large! Beaucoup n'auront que le rêve pour toute réalité: les chômeurs par exemple, les prisonniers, tant d'autres, aussi les réfugiés, les prisonniers! Pour nous tous, la roue tourne qu'on le veuille ou pas. Les humains franchissent les saisons: la saison des berceaux et celle des cercueils et des fosses communes.

La mi-saison, c'est la Traversée ou c'est l'Ascension selon que l'on a une âme lacustre ou montagnarde! Et que l'on aspire à l'infiniment lointain ou à l'infiniment haut, quoi qu'il en soit, le cheminement conduit à l'origine. Jésus n'a-il pas dit qu'Il est le Chemin? L'arrivée importe peu puisque l'origine est déjà dans le chemin. La soif de bonheur (bliss) nous habite: le bébé au sein de sa maman en fait l'expérience, les gamins-gamines en dévorant leurs tartines en font l'expérience, et les amants unis par leur désir en font l'expérience. Et les chômeurs, les demandeurs d'asile, les prisonniers, les exploités, ont-ils chez nous des instants de vrai bonheur?


  • Les politiciens à la chasse au siège Couchepin « qui nous cassent les pieds » (sic) avec leurs calculs de bas niveau, leurs intérêts linguistiques affichés sottement comme un cocorico creusant des fossés là où des ponts se construisent! Leur incapacité, dirait-on, d'entreprendre l'étude urgente de notre problème commun, au niveau national, c'est-à-dire: le contenu de ce département si difficile de l'Intérieur qui nous concerne directement! Perçoivent-ils l'attente du peuple, pas pour du fric accumulé, mais pour ces petits moments de vie honnête et saine qui ne sont que l'actualisation de notre foi en l'homme, sinon en Dieu!

Dieu? Jésus annonce sa Bonne Nouvelle. Pour aujourd'hui, pour nous les humains: bon et nouveau.



Samedi le 20 juin: c'était selon Luc ( 2,41-51) Jésus a douze ans et part vers Jérusalem avec ses parents et les gens de la région pour la Pâques. L'adolescent fugue. A douze ans, pour un garçon, c'est normal, même si l'on sera par la suite appelé « Fils de l'Homme ». Son père et sa mère affolés le cherchent trois jours durant et le trouvent dans le cercle des « Docteurs de la Loi ». Les mêmes qui allaient lui en vouloir à mort dans une dizaine d'années! L'enfant les écoute mais ne dit pas « amen » à tout! Il discute, questionne, oui, il débat. Dans la société de l'époque où les enfants (comme les femmes) ne comptaient pas (Jesus Today, A.Nolan) on s'imagine la scène: l'extase des uns, le puzzle des autres et la stupéfaction des pauvres parents face à tous!

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR

En 2009, j'imagine Jonas, un adolescent aux cheveux bouclés, aux joues rouge vermeil, aux yeux clairs d'un chevrier de Monbovon, ses parents sont des ouvriers charpentiers, des bergers, des laitiers... Tous vont à Rome après Pâques, avec les « servants de Messe », accompagnés des parents (en plus de cadres paroissiaux). Jérusalem versus Rome, le Temple versus la Basilique saint Pierre et le Vatican. Après quelques heures, Jonas disparaît. Pas difficile pour un garçon de suivre sa route à lui! Il déambule, met les pieds dans une salle, là, où se tient un colloque de la Curie Romaine (Docteurs de la Loi, Canonistes etc). Nul ne remarque l'enfant jusqu'au moment où la voix qui mue pose une question! Après tout, Jonas a fait sa première communion, il sert même la messe à Bulle parfois! J'imagine: « Si Jésus est au ciel, Il sert à quoi sur la terre ? » Autre question: « Jésus a nourrit 5000 personnes qui n'avaient rien à manger... tout d'un coup, ils trouvent 12 grands paniers pour mettre les restes, y venaient d'où ces paniers? » Bien sûr, Jonas et Jésus... Jonas dûment baptisé, Jésus, 12 ans, il n'a pas encore été au Jourdain! (Bon! J'ai oublié les gardes suisses et les systèmes de sécurité, mais Notre Seigneur, Lui, n'a jamais vécu dans un état ni un palais pontifical. Souvent il n'avait pas où reposer sa tête. Il l'a dit. On peut continuer mais il se fait tard!

J'aimerais qu'on actualise ainsi la Bonne Nouvelle, chacun dans sa réalité.

Je dois m'arrêter mais je regrette parfois de n'avoir pas été sur le même banc d'école que Jésus, lui pour apprendre la Torah, le Talmud et moi, le Catéchisme. Heureusement que « notre Père » nous a comblé du don du questionnement.



jeudi, juin 18, 2009
 
Le billet de David Laufer au sujet « Radio Vatican »



http://dlaufer.blog.24heures.ch/archive/2009/06/14/radio-vatican-et-le-celibat-des-pretres.html

Aborder ce sujet c'est faire bourdonner la ruche. J'y ajoute un petit bourdonnement avec un grand merci à David Laufer pour ce texte honnête, pour les réponses aux interpellations.

Ma référence est Jésus et mon repère aussi. En avril 2008, Philippe Baud, que je respecte beaucoup, réfléchissait sur Un « autre le profil du prêtre » dans son blog:

http://baud.blog.24heures.ch/archive/2008/04/01/un-autre-profil-du-pretre.html#comments

Mon commentaire à son texte parmi les autres était: « un peu partout, il y a des prêtres qui portent en eux l'évangile de Jésus, sa Mission. Je pense à Albert Nolan: "Jésus aujourd'hui, Jésus avant le christianisme", totalement un avec les exploités de chez lui et d'ailleurs. Je connais un ou deux prêtres qui révèlent par leur comportement, Jésus. "Prêtres ouvriers", chance perdue pour l'Église et les ouvriers. Mais le service, le sacerdoce n'est-il pas au cœur de chaque ouvrier...qui procure à ses enfants du pain: fruit de la terre et de son labeur.
Cmj | 10.04.2008 »

David Laufer mentionne Alberto Cutié, qu'un Tabloid mexicain montre avec des femmes. C'est rentable pour le Tabloid! Alberto est licencié, il demande pardon. « Personne en effet n’a forcé Alberto Cutié à prendre soutane et à prononcer ses vœux, une rupture de promesse solennelle, donc une trahison. » Ma question: y a-t-il eu dialogue entre les autorités religieuses et lui? On sait que tenir les promesses solennelles n'est pas facile. Jésus a fait l'expérience de tentations par apport à sa « Mission »! Pierre, le 1er Pape dont Jésus avait guéri la belle-mère, a renié son maître 3 fois. Matthieu 26, 58, 69-75 ; Marc 14,54, 66-72 ; Luc 22,55-62 ; Jean 18, 17, 18, 25-27 le rapportent:
" Puis le regardant bien en face : "Oui, tu étais avec Jésus de Galilée !" Pierre le nia devant tout le monde : "Femme, je ne le connais pas !...Je ne sais...Je ne puis comprendre ce que tu dis."
un serviteur le rencontra :"Et toi aussi, lui dit-il, tu es de ces gens-là !" Une seconde fois, il le nie avec serment: --- "Non! vous dis-je, non! Je ne connais aucunement cet homme!"
"Assurément tu es de la bande, car tu es de Galilée, ton langage te trahit. L'un des valets du Pontife, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, l'accusa à son tour : "Ne t'ai-je pas vu dans le jardin avec lui ?" Pierre le nia encore, et il se mit à faire des imprécations, à multiplier les serments et les protestations : "Non ! répétait-il, je ne le connais pas cet homme-là. Je ne sais ce que vous voulez dire !"

Le coq a chanté. Pierre a pleuré, Jésus a été exécuté ... il est mort, il est ressuscité et c'est en tant que ressuscité que Jésus a pardonné... et lui a dit d'être un « Pastor Bonus ». Jésus prend des risques en faisant confiance à des hommes du type de Pierre et les répercussions jalonnent l'Histoire de cette Église jusqu'à aujourd'hui. Pour le meilleur et pour le pire.
Nous sommes en 2009, Le mouvement que Jésus désirait est devenu une institution déployée, prestigieuse, puissante repliée sur elle-même aujourd'hui. « Cette institution verticale fut pour une large part empruntée à l'Empire ....Cette centralisation verticale fonctionne sur la déité de sa caste supérieure, comme les nobles, comme les membres du soviet, comme les ministres et les parlementaires » écrit David Laufer. Cela résonne en nous (et nous sommes nombreux) comme le son joyeux d'une cloche qui appelle à réfléchir, à prier, à continuer la lutte par loyauté critique et respectueuse des autorités. Il n'en reste pas moins que, dans des expériences de mort, les défis de la Bonne Nouvelle sont relevés par des gens très simples, des laïcs, des prêtres aussi, des femmes, des hommes de toutes races. La liste est longue. La priorité de Jésus « Aime ton prochain comme toi-même » est commun a ces semeurs d'espérance, de toutes croyances et religions et sans religions même. Beaucoup, les vrais saints, ne sont pas conscients d'avoir fait du bien! « Quand est-ce que nous t'avons secouru, guéri, habillé, visité ... Jésus répond: c'est quand vous avez aidé le « plus petit » que vous l'avez fait à moi. »
http://www.interbible.org/interBible/ecritures/bu/index.php?bible=bfc&page=pericope&book=50&peri=132
David Laufer, bien placé pour le savoir, puisqu'il a fréquenté l'école Champittet sous la direction de prêtres, se penche sur les vœux: chasteté (ou célibat...c'est la même chose?), obéissance, pauvreté. Des prêtres amis (en Afrique du Sud et aussi un très vieil ami décédé dernièrement à Lausanne) m'en ont parlé ouvertement, candidement. Je suis sœur, j'ai fait ces promesses et j'ai, comme d'autres, découvert les systèmes institutionnels ecclésiastiques, politiques, économiques et nous avons questionné: « Quel est le sens de ces vœux dans un contexte d'apartheid en Afrique du Sud où le système ecclésiastique était lié à un système injuste et inhumain? » (« Une hérésie et un crime contre l'humanité » Déclaration de l'Alliance réformée mondiale (ARM) et l'ONU définit l'apartheid comme un crime contre l'humanité »). Qu'en pensait Jésus? L’orthopraxis (la pratique) est-elle cohérente avec l’orthodoxie?
Alors notre prise de conscience commune de l'ambiguïté incontournable nous a mis en face a) de l'Église peuple de Dieu et b) de l'Église-institution: deux entités séparées, voire opposées. Nous sommes bien placés pour le savoir! Aujourd'hui, et pas en Afrique du Sud seulement, les répercussions filtrent dans la mémoire vive des peuples. L'institution semble repliée sur elle-même, effrayée, statique jusqu'à ce jour malgré les extraordinaires moyens de communication!
Pour nous, c'est le petit prophète Michée (6:8) qui nous a éclairés: « On t`a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; ce que Dieu demande de toi: « C'est que tu pratiques la justice, (pauvreté); que tu aimes tendrement (chasteté) et que tu marches humblement avec ton Dieu (obéissance) ». Cela correspond à la pratique des vœux. « La volonté de Dieu: c'est travailler au bien commun ». (Albert Nolan, Jesus Today, page 189). En débattre avec les autorités est laborieux mais pas impossible. Ce qui fait dire à Albert Nolan: « Les prophètes sont des gens qui élève la voix lorsque les autres gardent le silence. Ils critiquent la société dans laquelle ils vivent, ils critiquent leur pays où ils sont nés, ils critiquent les institutions religieuses dont ils sont membres. » (Jesus Today, page 63). C'est une loyauté critique, pas servile et

En Europe, il me semble que « Le Vatican empêche des messages de passer. Les gens en recherche d'une spiritualité, d'une autre parole, se trouvent dans une Église en contradiction avec le réel et avec un langage compréhensible. Ils se cabrent donc contre l'institution ecclésiale alors qu'ils partagent les valeurs de base que l'Église doit défendre. » (François Houtart, prêtre chanoine, expert lors de Vatican II, est directeur de l'ONG Le centre Tri-Continental. Ce sociologue, professeur émérite de l'université catholique de Louvain, a écrit plus de trente livres, dont "L'Église et le monde" (Cerf).)
http://www.temoignagechretien.fr/journal/ar_article.php?num=3154&categ=FranceEuropen
En novembre 2008, François Houtart était l'invité de la COTMEC, Commission tiers monde de l'Église catholique à Genève: http://www.cotmec.ch/ Numéro 310 de Cotmec-info rapporte la prestation de François Houtart.
Et pour conclure la phrase d'un sage: « Et c’est l’un des défauts de notre époque de croire qu’il est plus important d’avoir un orgasme que de penser librement. » (elle est de David Laufer, avec reconnaissance!)



lundi, juin 15, 2009
 
Risquer une réflexion personnelle


Le département fédéral de l’intérieur : sécurité sociale, santé, éducation et recherche, culture. Cela pourrait être une tâche immense qui implique une interaction avec tous les citoyens qui sont, c’est un fait, les sujets de ce département. Pas simplement par quelques votations, mais des citoyens liés par un projet de société, et motivés par la solidarité et la volonté de créer une société plus juste…

Un fait secondaire


Pascal Couchepin a déclaré que sa démission était un fait secondaire dans la vie du Conseil fédéral. Les images « télé » venaient d’exposer une facette de sa personnalité politique par la caricature du « roi soleil ». Les parlementaires applaudissaient pendant que M. Couchepin manifestait sa noble indifférence aux honneurs par quelques revers de main qui faisaient penser aux ailes déployées d’un aigle prenant son envol vers le nid qui l’attend dans un repli des alpes valaisannes. C’était un spectacle ! Mais lisons plutôt Luc dans son évangile : « Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné , dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire . » C’était peut-être une pensée de M. Couchepin.
Ce petit coup de tonnerre – pas inattendu - jette alors les abeilles politiciennes dans un bourdonnement en mini-grappes de flatulences ou, mieux, comme des fourmis se hâtant vers quelque filon propice à l’espèce ! Adieu la langueur estivale qui vous fait rêver de quelques bonnes semaines « hors politique » ! Non, annonce la météo de notre Helvétie, l’été sera long et chaud ! C’est normal. Une question de succession !

Je suis perplexe, déconcertée, énervée par le show : il s’agit de remplacer un homme fort, par un autre qui aura la charge du département fédéral de l'Intérieur et c’est ce qui nous concerne directement, nous, les citoyens et Dieu sait si chacun de nous aspire à un leadership juste, efficace, intelligent et, est-ce insolite de le dire, compatissant ! L’économie est aussi au service de la sécurité, de la santé, de l’éducation, de la culture et bien sûr, de la recherche ! Chaque mot a un contenu, un défi à relever pour le bien des plus pauvres d’abord !

La « Santé » a sans doute beaucoup préoccupé le ministre Couchepin comme c’était déjà le cas pour Ruth Dreyfus. Mais il faut bien reconnaître que l’approche de M. Couchepin à ce sujet a blessé, humilié les gens fragilisés, les malades, les invalides, et la « pléthore » des personnes âgées ! Sans parler de l’âge de la vieillesse ! Ces faits, nous en sommes conscients. C’est l’approche qui fatigue. Personne ne conteste la difficile conjoncture économique, la hausse des coûts de la santé. Etre malade, handicapé, âgé n’empêche pas la réflexion ! Ni les sentiments ! Vous avez le droit de vote, dira le ministre. Bien sûr. Question : est-ce que les enjeux des résultats d’une votation sont présentés et expliqués – par les autorités et/ou les partis, de telle manière que l’homme, la femme de tous les jours vote en connaissance de cause et dans son propre intérêt ? Sommes-nous vraiment sujets conscients de notre dignité humaine, face au ministre de la santé et de certains partis, ou sommes-nous des chiffres calculés et calculables, des objets à « gérer » ? La dignité humaine de chaque personne, c’est quoi pour les partis et les conseillers fédéraux? C’est ma question. Il me semble que l’approche des chefs de départements, lorsqu’il s’agit de faire connaître les ajustements nécessaires dont chacun est conscient, cette approche arrogante ne respecte guère l’individu ! Au contraire la manière dont ces affaires furent et sont gérées haut la main et d’une voix sans réplique par l’autorité responsable, donnent le sentiment aux plus faibles, donc aux plus nombreux, d’être des coupables ! Le système ne tend-il pas à culpabiliser ses victimes ? Bien au-delà de nos frontières aussi ! Ce n’est qu’une question ! Cyniquement on pourrait même s’en prendre à ce que l’évangéliste rapporte de la parole de Jésus : « On donnera à celui qui a, et il y aura (pour lui) surabondance; mais à celui qui n'a pas, on lui ôtera même ce qu'il a » (Mt : 13 -12) !!! NON ! Ce n’est pas la Bonne nouvelle, cela !

Le dimanche soir, j’écoute « Mise au point » avec mes consœurs.

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500000&bcid=675939#bcid=675939;vid=10826226

Cela vaut la peine. François Longchamp préside le Département de la solidarité et de l’emploi (http://www.francoislongchamp.ch/) et il est interviewé à Mise au point. Qui remplacera P. Couchepin ? Ets-ce lui ? Pour F. Longchamp, comme on peut l’entendre, « avant de donner des noms de papables il s’agit d’approfondir le PROJET » de ce Département de l’intérieur. « Il faut un vrai débat de fond ». De plus le nouveau conseiller fédéral sera confronté à « la crise de fonctionnement du Conseil fédéral » et bien sûr « à la crise financière ».
Puis F. Longchamp mentionne une idée intéressante si j’ai bien compris : « On n’est pas génétiquement programmé pour être un politicien et un conseiller fédéral ! » (Même si on a rêvé d’être chef dès le berceau) On connaît des Conseillers fédéraux qui ont répondu au défi de la tâche, et d’autres qui n’étaient tout simplement pas fait pour ça, pour le dire simplement ! Et puis, il peut même arriver qu’un conseiller/conseillère fédéral/e ne soit membre d’aucun parti.
C’était une bonne interview. On ne sentait chez F. Longchamp, ni la langue de bois ni le double agenda, cela m’a impressionnée.
Mais les tiraillements entre les partis, la gauche, la droite, les centres basculant selon les circonstances de droite à gauche, et ces malheureux candidats qui parlent trop bien l’allemand pour être romands et trop bien le français pour être alémaniques !!! (Comme nos métisses en Afrique du sud: un bus blanc refuse de prendre un basané car il est trop bronzé, passe un bus noir qui refuse le même homme car il est trop pâle ! Une histoire vraie, j’étais avec lui).
Douze partis en Suisse mais seulement deux ou trois auraient des papables ? Pourquoi ? De la réalité actuelle du Département de l’intérieur, de la santé, de la sécurité sociale, de l’éducation, de l’urgence de la recherche, on ne parle guère, cela semble être un élément secondaire ! Est-ce que les tiraillements ont leur origine dans les intérêts « particuliers » des partis ou, vraiment, dans l’urgence de répondre aux attentes des gens? Difficile de démêler les différences de ces partis d’avec ce qu’ils auraient en commun. Ce qu’ils devraient avoir en commun, serait, selon moi, le plus grand bien pour tous les citoyens dans les circonstances actuelles !
Comme je le ressens, en plus d’une compétence de manager, en plus de la prestance et du prestige, nous avons le droit d’espérer une personne – ministre du Département de l’intérieur, proche des attentes et des besoins du plus grand nombre.



samedi, juin 13, 2009
 
Méditation dominicale

Fais ta prière! Tom Dooley!

http://fr.lyrics-copy.com/philippe-clay/tom-dooley-fais-ta-priere.htm

Tom Dooley, de Caroline du Nord, jeune soldat sudiste de 18 ans, revient de la guerre de cessation en 1865 en jouant du banjo pour sa bien-aimée Laura. Selon la légende, il est accusé d'un crime, il est pendu en léguant son banjo pour que continue la musique! La veille de sa pendaison, des amis lui auraient chanté « Fais ta prière Tom Dooley: ça peut toujours servir »! Que de fois avons-nous chanté cette chanson « western », stoppant net après Tom___ pour reprendre en riant! Et sans avoir une idée de la belle légende. Au fond, ça sert à quoi la prière?

Demain dimanche est un jour de prière; il y a les triduum de prière, les week-ends de prière, les semaines de prière, et saint Paul en son temps disait: "Priez sans cesse" (1 Thess. 5:17), "priez en tout temps dans l’Esprit" (Eph. 6:18). Je me demandais si Pascal Couchepin avait fait sa prière avant d'annoncer son départ hier matin? Peut-être bien.
Jésus, Lui, priait à l'écart, au bord du lac de Tibériade, au désert, dans la montagne; il nous conseille de nous retirer dans une chambre, un coin solitaire et de rester tranquille. Car prier pour Jésus, c'est être, dans la pleine conscience de Lui-même! Dans le silence souvent, ou dans le bruissement de l'eau, du vent dans les arbres, en écoutant le cricri des grillons, le gazouillis des oiseaux, en humant le parfum des fleurs, en souriant aux bêlements des moutons, ou encore, ses yeux dans les étoiles, dans les signes des temps, dans l'amitié des gens. Il n'utilisait que très peu de mots, pas de répétitions inutiles. Son être était prière! Jésus a été très sage d'enseigner à ses disciples, femmes debout ou courbées, pêcheurs et raccommodeurs de filets de pêche, la plus simple de toutes les prières: « Notre Père! » (Mt 6:9) Depuis, que de paroles, que de litanies ajoutées et sans cesse répétées. Einstein aurait dit: « Ne dites pas à Dieu ce qu'Il doit faire! » Et Jésus: « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé (Mt 6:7-8) et Jésus encore - quelle audace il a notre Jésus – et... comment les candidats qui se bousculent au portillon du siège de Couchepin recevraient-ils, durant cet été ses paroles: « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. La vie est plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement. Regardez les oiseaux du ciel ; ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier; cependant Dieu les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? Considérez les lys, comme ils croissent; ils ne travaillent ni ne filent cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux. Ne vous mettez donc pas en peine de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez et n'ayez pas l'esprit inquiet. Tout cela, les païens s'en préoccupent; mais votre Père sait bien que vous en avez besoin. Cherchez seulement son Royaume et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Luc XII, 22 24, 27)

Mais voilà: « Cherchez son royaume! », participez à la construction d'une société juste avec les gens de tous les jours, mesdames et messieurs les politiciens, y compris celles et ceux qui se disent d'un parti Chrétien! Ecoutons Jérémie (22:3) et Jésus aujourd'hui: « Ainsi parle l'Eternel: Pratiquez la justice et l'équité; délivrez l'opprimé des mains de l'oppresseur; ne maltraitez pas l'étranger, l'orphelin et la veuve; n'usez pas de violence... »



Cela lie notre prière à la réalité, ici chez nous, en Iran, au Soudan... Positivement solidaires dans notre pensée méditative. Prier, me semble-t-il, c'est joyeusement être conscient de la plénitude du moment présent, et comme l'écrit Albert Nolan: « C'est faire l'expérience de notre UNITUDE avec Dieu, avec nous-mêmes, avec les autres et avec l'univers! » (Jesus today, page 118). Aussi avec les Tom Dooley de notre époque qui s'infiltrent gentiment dans cette méditation dominicale du 14 juin 2009.



jeudi, juin 11, 2009
 
La Fête-Dieu à Riaz ce jeudi 11 juin 2009



Juste une belle expérience: ma consoeur m'offre le transport jusqu'à l'église de Riaz pour la célébration de la Fête-Dieu. Comme c'est à 2 pas de Bulle, il n'a fallu que quelques minutes et déjà nous rencontrons des Riatins qui s'acheminent à pied vers leur église.

L'intérieur peuplé de statues, de peintures à thèmes bibliques et haut placé au choeur: L'archange saint Michel terrassant un dragon car "C'est lui qui combattit contre le dragon et ses anges, et qui, en les chassant du ciel, remporta une grande victoire" (Ap. 12:7-8)

Les femmes en costumes de la Gruyère sont vraiment chez elles, de même que les fidèles qui remplissent l'église, les premiers bancs étant réservés aux enfants qui venaient de faire "leur première communion", vêtus de blanc et dans leurs mains, quelques fleurs des champs! Pour offrir à Jésus! Espièglerie entre fillettes et garçons gentiment retenue, ils sont légers, frais et chantent comme des rossignols "je fais silence dans mon coeur" sous la direction amicale de ma consoeur! J'en suis fière. Vient la fanfare et leur prestation vigoureusement religieuse alors que s'incline le drapeau en un geste d'hommage au compositeur d' avant la création du monde! Et toute cette assemblée autour d'un prêtre né, ayant vécu au Vietnam, un vrai pasteur. pas de frontières pour lui ni pour ce Dieu que nous aimerions fêter.
Les chants sont magnifiquement exécutés, mais je dois m'habituer à ces envolées mélodiques compliquées et superbement contrôlées par un leader professionnel.
Quand vient le moment de se donner la paix, j'ai l'impression que tout le monde se connaît. L'atmosphère n'est pas artificiellement fraternelle, elle est simplement amicale comme dans la rue, ou à la maison! J'ai ressenti cette amitié spontanée lorsqu'une jeune femme portant une belle jaquette vert clair et pantalon blanc me souffle: « J'ai du plaisir à lire votre blog! » C'est à elle que je dédie ce tout petit billet.

En rentrant je me suis mise à chercher l'histoire de Riaz sur Internet – car je connais très mal mon pays – et cela me chagrine. Eh! Bien! Il faudrait du temps pour s'informer correctement, mais ceci est sûr, c'est que l'histoire de la Gruyère dès le 8è, 9è siècle n'est pas de tout repos, c'est comme au Jura, comme dans toute cette Helvétie en construction, un mélange de guerres et d'efforts de paix, un mélange de Savoyards, de comte, de prince-évêques, de luttes pour le pouvoir et le prestige, de rapports de force, de riches et de pauvres et de gens exceptionnels dont on retrouve ce sens de l'humain qui fait chaud au coeur, dans la population de Riaz aujourd'hui. « Les riatins travaillèrent durement, défrichèrent les terres de l'évêque, mais ilws vécurent en communauté largement autonome ». (voir commune de Riaz (ww.riaz.ch/histoire/default.htm)



mercredi, juin 10, 2009
 


La fête-Dieu et la rue du marché à Bulle

L'année, j'avais écrit un petit billet inséré dans mon blog à l'adresse suivante:

http://clairemarie.blog.24heures.ch/archive/2008/05/23/fete-dieu-ferie-ou-pas-ferie.html

Fête-Dieu, le 11 juin 2009 à Bulle/Savièze

C'est demain

Depuis 1 mois, Bulle et la rue du marché sont en ébullition: des ouvriers vêtus d'orange, casques oranges pour travailleurs et casques blancs pour chef de chantiers, bossent dur! Une fois les arbres fauchés sans avertissement et sans pitié, les excavatrices, immenses camions, chenilles à bras mobile, bulldozers, décapeuses, vibrofonceurs, rouleaux compresseurs, creusent, chargent, déchargent, broient, nivellent, compressent dans un tonnerre de bruit dont les vibrations se répercutent jusque dans le clavier de l'ordinateur! Les Sœurs de notre Foyer Sainte-Croix y compris l'héroïque centenaire et sa suite, titubent bras-dessus bras dessous, se tordant les chevilles frêles et menaçant à tout moment de se casser la figure en plus de la charpente osseuse sur la trentaine de mètres qui mène à Notre-dame de Compassion, pour la Messe! Je suis sûre que cette vierge gruyérienne compatit. Dans tous les cas, les ouvriers aux couvre-chefs orange et blanc compatissent, eux, et ils le montrent! Ils interrompent leur travail, coupent même les gaz, offrent leurs bras musclés pour soutenir ces petites gens chancelantes que Dieu aime!

Justement, demain c'est la Fête-dieu et c'est férié dans ce canton catholique. La messe de ce jour sera dite à l'ombre d'un grand tilleul! Les machines et les ouvriers observeront le silence. Les sœurs âgées, dont moi, sortiront par la porte arrière du foyer afin de fêter Dieu dans une où l'autre petites chapelles qui abondent dans cette belle région.

Telle est la mise en situation. J'ai lu, dans le Nouvelliste, ce que pense Micheline Calmy-Rey qui, elle, ira prier à Savièze. Cette fête, a-t-elle dit, est un facteur d'intégration, Dieu est au cœur du peuple. Regardez:

http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/suisse/la-fete-dieu-est-un-facteur-d-integration_10-147950


Ecoutez:

http://www.saviese.ch/admin/evenement_fete-dieu.htm

A certains endroits, le curé ou l'évêque promène la sainte hostie dans les rues, bien protégée dans une monstrance dorée. Les dignitaires sont accompagnés d'enfants de chœur, de petits garçons-encenseurs, de petites filles jetant des pétales de fleurs, de divers groupes paroissiaux, de fanfares, parfois d'anciens « soldats du Vatican », de soldats suisses et, à Fribourg, de quelques coups de canon itou. Wikipedia dit que cette fête remonte au XIIè siècle. A ma connaissance, c'est une fête occidentale, dans tous les cas en Afrique australe, les catholiques et les anglicans célébraient « Corpus Christi » en octobre, mais il n'y avait pas de procession en juin hivernal.
Nous respectons bien sûr ces solennités qui manifestent une religiosité populaire rassemblant les petits et les grands dans la fraternité et la joie. Pour reprendre leurs labeurs quotidiens vendredi matin, y compris les ouvriers à la rue du marché sous les fenêtres de notre foyer. Je me réjouis, c'est bientôt fini. Quelle sera accueillante cette rue du marché et, qui sait, peut-être que les arbres fauchés renaîtront à la vie pour la prochaine Fête-dieu et notre plus grand bonheur!



(du diocèse de Sault Sainte-Marie avec toute ma reconnaissance, cm))



dimanche, juin 07, 2009
 


Home :

Ce matin j’ai regardé HOME : http://www.home-2009.com/fr/index.html entièrement. Les images et le commentaire parlé sont clairs. Nous sommes confrontés à une évidence dont nous sommes conscients. Notre « maison » et la « maisonnée » sont en voie de disparition. HOME nous aide à être conscients que nous sommes conscients d’être au bord du gouffre et du chaos. Mais il y a une « conscience de soi sans objet particulier, nous sommes « consciousness » selon Albert dans «Jesus Today », (page 42-43). YANN ARTHUS-BERTRAND dit: « Nous sommes au pied du mur, il est trop tard pour être pessimiste ». Que veut-il dire ? Qu’il faut croire ce que HOME nous montre comme une évidence dont nous sommes déjà depuis longtemps conscients. Mais Albert mentionnerait sa foi en la vie enfouie au cœur même des systèmes, donc des système planétaires ! « self-organizing systems ». Les systèmes ne sont pas des machines, ils peuvent être « self-regulating ». Nous savons que nous sommes au bord du gouffre, du chaos et soudainement, une imprévisiblement un attracteur étrange (« stange attractor » ) émerge qui réarrange le chaos en un ordre nouveau. http://www.matierevolution.fr/spip.php?article706 La science n’a pas fini de nous faire découvrir des choses, dit Albert ! Le mystère s’approfondit. Voilà. Et j’y crois comme (peut-être autrement) je crois à ce que HOME montre et dit. Mais je crois à «l’âme des systèmes » et, pardonnez-moi, j’ai confiance au Créateur des systèmes qui leur permet soit d’évoluer, ou de muter imprévisiblement en un ordre nouveau ! Je partage une expérience qui peut paraître bien loin du message de HOME, c’est l’Afrique du Sud. Dans les années 1940, nous étions dans une espèce de vide directionnel. Dès 1940 et jusque dans les années 1970, le système devenait cassant, solution finale, mortel et chaotique en même temps. En 1977, Pik Botha ministre des affaires étrangères avait dit qu’ils (les blancs) choisiraient plutôt Massada que le principe du suffrage universel (one man one vote). Massada et la mort des zélotes extrémistes est raconté :
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=730502&ID_dossier=47
En 1979, le premier ministre Pieter Wilhelm Botha dit : « Adapt or perish !) « Adapte ou péris ! » ! Mais c’est Frederik de Klerk qui permit à l’étrange attracteur d’émerger en se retirant humblement, et en dialoguant ! Ma comparaison peut être bancale ! Je ne crois pas. J’étais en 1993 à Johannesburg au bord du chaos. Il y avait un vide en surface. Mes amis m’ont dit : « On y va quand même l’année prochaine, on a rien à perdre ! ce qui signifiait « Il est trop tard pour être pessimiste ! » Avec le miracle que l’on sait ! « Premières élections multiraciales en Afrique du Sud. 27 avril 1994 ». Dans une Paix fragile, c’est vrai. Mais la Paix.



vendredi, juin 05, 2009
 
La Bonne Nouvelle Aujourd'hui



Les paroles de Jésus ont été rapportées telles que ceux et celles qui les écoutaient en directe, puis les racontaient à ceux/celles qu'ils/elles rencontraient, mais le contexte et le sens des mots étaient d'un autre temps!

Lorsque les paroles de Jésus furent mises sur « papier », ce fut déjà une traduction, une interprétation, loin du contexte où Jésus les avaient prononcées. L'Araméen ou l'Hébreu de Jésus furent traduit en arabe, en grecque, en latin, était-il possible d'y retrouver la saveur de la Parole de Dieu!? Et écoutant les lectures de l'Evangile aujourd'hui, qu'en penseraient le paralytique, Marie Madeleine, Nathanaël, la Samaritaine et le petit peuple de Palestine?

« Salam Aleikoum »





Hier j'ai écouté le discours d'Obama au Caire sur Internet. Je me permets quelques réflexions. Comment les ressentaient ceux/celles qui écoutaient, musulmans, non musulmans? Je n'ai pas lu la presse ni écouté les commentaires des médias, J'essaie de dire ce qui m'a frappée durant ce long discours.

Il y a le contexte, universitaire, sobre, attentif. Il y a l'homme, Obama, simple sobre. Il va prendre sa place naturellement devant le micro en saluant et en répétant, parfois dans un murmure: Merci, merci beaucoup, avec un geste vers les gens, parfois un sourire qu'on prendrait pour celui d'un adolescent. Sa voix n'est pas onctueuse, ni le rythme saccadé. Elle est nette, et elle passe comme de l'eau sur le lit plein d'aspérité d'une rivière! « Salam Aleikoum , la Paix soit sur vous! » C'est le salut, dit-il des musulmans de l'Amérique à ceux qui sont en train de l'accueillir au Moyen Orient.

Puis Obama confronte la réalité de l'Occident chrétien, du Moyen Orient islamique et juif. « Tant que notre relation restera définie par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine et qui encouragent le conflit au lieu de la collaboration qui peut aider nos deux peuples à connaître la justice et la prospérité. Ce cycle de méfiance et de discorde doit être brisé ».

Je me suis souvenue de la haine raciale en Afrique du sud et de ses conséquences! C'était comme des champs de fils de fer barbelés et des humains de race blanche et/ou noire d'une même espèce humaine, aveuglés par la peur et la haine en même temps qu'attirés par nécessité de survie les uns vers les autres, et rejetés entre eux... par des slogans du genre posters UDC: «Surplus Black sheep! One bullet one Black! One White one bullet! All the Whites in the sea! » Comme autant de mines antipersonnelles!

Et les membres de nos groupes interraciaux disaient: « Ou bien nous apprenons à vivre ensemble, ou bien nous périrons ensemble ». Mandela est le symbole de notre paix fragile.Il en est de même aujourd’hui : Obama peut devenir l'instrument infiniment patient pour l'enfantement d'un autre monde qui construit une paix qui restera fragile malgré tout. Et la réalité globale est aujourd'hui pire que celle de l'apartheid qu'en Afrique du sud, parce que plus cachée, plus sournoise. Obama parle des victimes des conflits et des armes partout, en Bosnie, au Darfour, en Irak, en Afghanistan, en Palestine, à Gaza, en Israël. Les victimes sont aussi les soldats américains et d'autres pays.

« La terre sainte de trois grandes religions sera ce lieu de paix que Dieu avait voulu. Jérusalem sera un lieu de résidence sûr et permanent pour les Juifs, les chrétiens et les musulmans et un lieu où tous les enfants d'Abraham pourront se côtoyer dans la paix comme dans l'histoire d'Israh, de Moïse, de Jésus et de Mohammed (que la paix soit avec eux) unis dans la prière. »

Obama évoque L'Irak, l'Afghanistan, Israël et la Palestine, l'Iran, la tentation à la prolifération nucléaire, les prisons, la démocratie et je cite: « Aucun système de gouvernement ne peut ou ne devrait être imposé par un pays sur un autre ». Un membre du public s'écrie: « Barack Obama, on vous aime! » Il a répondu: Merci!

La liberté de religion: « L'Islam a une tradition de tolérance dont il est fier... les habitants de tous les pays doivent être libres de choisir et de vivre leur religion d'après leur conviction d'esprit, de cœur et d'âme. »

Obama continue « Parmi certains musulmans on constate que certains ont malheureusement tendance à mesurer leur propre croyance à l'aune du rejet des croyances d'autrui... il faut aussi mettre fin aux divergences entre les musulmans, les divisions entre les sunnites et les chiites ont provoqué des violences tragiques. »

Puis Obama évoque le droit des femmes et là aussi, il y a des pays qui sont plus sensibles aux droits des femmes que d'autres: « La lutte pour l'égalité des femmes dans beaucoup d'aspects de la vie américaine, et dans les pays du monde entier. »

"Tout ce qui doit être fait doit l' être en partenariat avec tous afin d'améliorer la situation économiquedes uns et des autres."

Vers la fin de son discours, Barack Obama sait et dit que beaucoup de musulmans et de non musulmans se demandent si « un nouveau départ est possible » dans la réalité actuelle. « Cela ne sera pas simple car il est plus facile de lancer une guerre que de la finir »

Enfin Obama conclut en mentionnant « Cette vérité qui transcende les nations et les peuples... qui n'est ni noire ni blanche ni basanée qui n'est ni chrétienne ni musulmane ni juive. C'est une foi qui a animé le berceau de la civilisation et qui bat encore dans le cœur de milliards d'êtres humains. C'est la foi en autrui et c'est ce qui m'a mené ici aujourd'hui. »

Barack Obama laisse la conclusion aux livres saints:

« Le saint Coran: « Ò hommes! Nous vous avons été créés d'un mâle et d'une femelle et nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez »

Le Talmud: « Toute la Torah a pour objectif de promouvoir la paix »

La Bible: « Bienheureux les artisans de paix: ils seront appelés fils de Dieu »

« Salam Aleikoum » « Que la Paix de Dieu soit avec vous ». Merci!


Tout le texte du discours en français à l'adresse

http://www.lesechos.fr/info/inter/300353123-le-discours-de-barack-obama-au-caire-texte-et-video-.htm

Ou bien on apprend à vivre ensemble ou bien on va mourir ensemble.




mercredi, juin 03, 2009
 
Jean XXIII



Le Bon pape Jean XXIII rendit son âme à Dieu le 3 juin 1963, le jour de la Pentecôte

Trois semaines auparavant, il publiait PACEM IN TERRIS sur la paix entre toutes les nations, fondée sur la vérité, la justice, la charité, la liberté.

http://www.vatican.va/holy_father/john_xxiii/encyclicals/documents/hf_j-xxiii_enc_11041963_pacem_fr.html

J'ai relu ce texte d’une actualité bouleversante cet après-midi : « Les progrès des sciences et les inventions de la technique nous en convainquent : dans les êtres vivants et dans les forces de l'univers, il règne un ordre admirable, et c'est la grandeur de l'homme de pouvoir découvrir cet ordre et se forger les instruments par lesquels il capte les énergies naturelles et les assujettit à son service. »

Jean XXIII parle de l’ETRE HUMAIN avec l’amour d’un Père sage, ses paroles sont simples et vraies. Il mentionne les signes des temps 39 à 45 :

· promotion économique et sociale des classes laborieuses

· l'entrée de la femme dans la vie publique,

· Plus de peuples dominateurs et de peuples dominés

· La réalisation du bien commun, raison d’être des pouvoirs publics

· Les moyens mis en œuvre au profit du bien commun ne peuvent-ils faire obstacle au salut éternel des hommes, mais encore doivent-ils y aider positivement

· l'autorité doit s'exercer en vue du bien commun

Ce pape bien-aimé est mort le jour de la Pentecôte, il y a 46 ans aujourd'hui. L’Esprit enflammait son cœur, éclairait son intelligence, et donnait à sa volonté l’audace des prophètes! L’Eglise était alors lourde d’inertie, quasiment paralysée de peur à l’époque d’avant mai 68 en Europe, et des mouvements de libération dans les pays colonisés. Jean XXIII a permis le surgissement des forces dynamiques présentes dans ce peuple de Dieu et jusque dans la hiérarchie. Une énergie créative a résulté dans les documents de Vatican II:

Lumen Gentium : constitution dogmatique sur l’Église
Gaudium et Spes : l’Eglise dans le monde de ce temps
Ad Gentes : l’activité missionnaire de l’Eglise
Orientalium Ecclesiarum : les Eglises orientales catholiques
Perfectae Caritatis : rénovation et l’adaptation de la vie religieuse (et d'autres encore)

J’étais en Afrique du sud, donc je ne sais pas très bien comment ces messages furent accueillis en Suisse/Europe, mais je sais que chez nous, au niveau œcuménique, au ras des pâquerettes, (grassroots) ce fut une libération de la pensée, de la parole, de l’énergie, de l’action pour un monde plus juste, plus humain, sans apartheid. La famille humaine. Notre motivation se déployait, le mouvement pour la libération et la justice avait sa propre impulsion guidée par l’Esprit et nous savions que, en tant que co-créateurs nous devions concrètement travailler au BIEN COMMUN. (Jesus Today, page 189, Albert Nolan).

Oh ce ne fut pas sans heurts, mais chaque obstacle était un défi à relever ! L’Eglise catholique est devenue membre du conseil des écuménique des Eglises : des relations nouvelles engendraient une solidarité qui renversait les murs et les barrières pour permettre la rencontre entre tous !

Aggiornamento : Mettre à jour les structures de l’Eglise selon les besoins de notre temps et l’Evangile.


Avec une immense reconnaissance envers Jean XXIII.

Voir également Jean XXIII, le dernier pape moderne :

http://salem.blog.24heures.ch/archive/2009/04/01/jean-xxiii-le-dernier-pape-moderne.html

Prière de Jean XXIII Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Rien qu'aujourd'hui,
j'essaierai de vivre exclusivement la journée
sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.

Je serai heureux rien qu'aujourd'hui,
dans la certitude d'avoir été créé pour le bonheur
non seulement dans l'autre monde mais également dans celui-ci.

Rien qu'aujourd'hui,
je m'adapterai aux circonstances
sans prétendre que celles-ci se plient à tous mes désirs.

Rien qu'aujourd'hui,
je croirai fermement, même si les circonstances prouvent le contraire,
que la bonne providence de Dieu s'occupe de moi
comme si rien d'autre n'existait au monde.

Rien qu'aujourd'hui, je ne craindrai pas.
Et tout spécialement je n'aurai pas peur d'apprécier ce qui est beau et de croire en la bonté.

Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures
ce qui ne saurait me décourager
comme si je pensais que je dois le faire toute ma vie durant.




lundi, juin 01, 2009
 
La théorie et la réalité



Une maman de deux adolescents, épouse d'un ouvrier accomplissant de durs travaux sur des chantiers. Cette famille habite un immeuble. Le loyer est au-dessus des moyens financiers, même si l'appartement n'est ni beau ni même confortable! Impossible de trouver autre chose !

Les enfants aiment l'école (la fille, est au collège) et travaillent bien. Le garçon est un peu frondeur, mais il fait du foot. Toujours, il faut de l'argent, toujours de l'argent. Pour arrondir le salaire du mari et essayer essayer de tourner, la maman a trouvé du travail dans un EMS, deux ou trois jours par semaine. Les factures, les impôts qui viennent de partout, fédéral, cantonal, communal, ecclésiastique, les caisses maladie, le loyer, bouffent l'argent disponible.

Que reste-il pour une nourriture saine? Pour des vêtements simples, pour éventuellement un petit plaisir?

Finalement, comme nous en étions venus à parler de ce temps de crise et de récession, quasiment comme un mal nécessaire « car cela ne pouvait plus continuer comme ça ! », nous n’avons pu éviter le spectre du chômage toujours menaçant, la perspective de 30frs de plus pour avoir accès à un médecin!!! De la froideur des ministres lorsqu’ils parlent de ce qui nous concerne !

Cette femme ouvrière, mon amie et avec qui j'ai longtemps collaboré dans la défense du droit d'asile dans les années 1980 et 1990 au Jura, me dit d’un ton humble et net: « Tu vois, Claire-Marie, c'est bien beau de dire que nous vivons une époque unique et qui est aussi une chance pour un monde plus juste! Entre temps et au-delà des rêves et des utopies, il y a la dureté du quotidien des ouvriers! Le Travail, le Pain quotidien, c'est pas évident, même si tu pries le Notre-Père!»

Elle m'a apporté un cadeau: six œufs frais du Marché à Fribourg! J'ai eu le cœur serré d'émotion, d'irritation aussi contre les experts, les moralistes, les prêcheurs, les économistes, les politiciens. Leurs flots de mots ne nous remplissent pas nos assiettes! Pourquoi ne se serreraient-ils pas la ceinture pour que leurs théories aient un contenu?