KATUTURA


mercredi, octobre 29, 2008
 
Nourrir les banques affamées … le retour du Zimbabwe



Ma consœur s’est énervée devant l’écran étalant en détails les fluctuations des Bourses: « On veut absolument nous faire croire que c’est la fin de tout ! » Nous faire croire quoi ? Qu’il faut absolument recapitaliser les banques « dans l’intérêt des contribuables » même s’ils y perdent d’abord ! Darius interrogent ces « experts qui font peur en rassurant !
Qu’il faut bien réfléchir avant de priver les patrons de leurs millions! On pourrait perdre leur efficacité ! J’ai compris son ras le bol de ma compagne, mais je suis restée coite !

Quelle alternative ? Penser à qui, à quoi pour se « divertir du cauchemar à venir… et qui tarde… !? »

Tellement centré sur cette récession annoncée, on en devient morose, on prie sans y croire, on vivote, on pivote, on parlotte. De quoi sera fait demain ? C’est presque contagieux, cette atmosphère diffuse de l’inconnu, de l’insécurité… « Ils veulent absolument nous faire croire ».

Même jour : ma consœur revient d’une visite en Afrique australe, plus précisément du Zimbabwe. Elle me contacte immédiatement, elle communique: « je suis de retour … (je connais tous les endroits visités) avec un cœur brisé et pourtant heureux ! C’est exactement ça l’Afrique et c’est exactement ça, le Zimbabwe.



Un cœur brisé lié à un cœur heureux. Au sommet de l’échelle : les pouvoirs et les dominations, Mugabe-la-marionnette qui danse au gré des ficelles policières et militaires internationales.

Au bas de l’échelle, les gens, l’espèce humaine, la plèbe, surplus people ! Elle agonise, elle survit à peine, elle espère encore, elle espère toujours, elle est brisée et, insoutenable au regard, incroyable, elle sourit ! OUI. Elle n’a ni actions en banque, ni peur de la récession, elle n’a plus peur de rien, pas même de la mort ! Comme Jésus identifié à ceux « qui ont faim et soif de justice », cette petite graine meurt. La mort aura-t-elle le dernier mot ? Ma consœur ne le croit pas et moi non plus ! Nous devons le dire ! « Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront » (Lc 19, 40).

Eux, c’est qui ?



lundi, octobre 27, 2008
 
Mes lectures



« On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon, les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. On met au contraire le vin nouveau dans des outres neuves, et l'un et l'autre se conservent.» (Mat. 9 :17)

« J’ai trouvé l’aveugle esclavage qui lie le présent des gens aux passés de leurs parents, et qui les poussent à céder à leurs traditions et à leurs coutumes en introduisant l’esprit ancien dans un corps neuf. »
( Les secrets du cœur, Khalil Gibran)


· J’ai envie d’écrire, à intervalles aussi réguliers que possible : « Mes lectures ».

Ma motivation, même s’il elle n’est pas très désintéressée, est néanmoins sincère, je pense.

Mais les « vieilles outres » (dont Jésus parle) et « l’aveugle esclavage aux traditions et coutumes » (Khalil Gibran ) m’interpellent et m’intriguent.

Il s’agit, je crois, de l’aveugle esclavage de l’esprit « hiérarchisé » liant les gens aux vieilles outres institutionnalisées, donc aussi hiérarchisées, afin de garantir une sécurité stérile!
Vide de vie ! Introduire
un esprit ancien dans un corps neuf – pensons aux enfants à l’école – n’est-ce pas l’avertissement de Jésus, illustré par les vieilles outres qui veulent formater l’esprit jaillissant des enfants et de ceux qui leur ressemblent ?

L’esprit de Jésus est toujours nouveau ! Il est souffle, mouvement, déploiement de l’univers
qui nous habite, qui habite les petits sur le chemin de l’école ! Quelle force d’avenir pour la
« famille humaine » !


· J’aimerais chercher dans des livres lus ou à lire, le vin nouveau et le corps neuf ! J’aimerais découvrir ce qui est neuf dans le quotidien, défiant les morts multiples et semant à pleines mains des graines de vie ! J’aimerais glaner des pensées comme des épis de blés et les offrir en passant.

« l’Echo Illustré » et nous
les dévorions avec gourmandise et rigolade…et oui, ils nous donnaient l’esprit d’aventure ! Pétillant, espiègle, observateur. Tintin et Milou.

Bien plus tard à l’école normale, la professeur de Français nous avait demandées de rédiger
un essai libre. J’écrivis donc une page enthousiaste sur Tintin. J’étais sûre de mon succès ! Résultat : un trait rouge au travers de ma page ! Zéro ! Nul ! La prof était choquée qu’une
future missionnaire puisse avoir une pensée si « volage, sans aucune maturité ! » Vieilles outres, esprit ancien dans un corps neuf…


Cher Tintin, il a aussi enseigné en Afrique, comme tant de Missionnaires pleins
de bonnes volonté.

Regardons plutôt ce signe des temps, Tintin au Congo !




samedi, octobre 25, 2008
 
Méditation dominicale 26.10.08




Avec Jésus au désert. Prendre conscience que nous sommes UN avec tous, au cœur de cette faille humaine. La méditation n’est pas une évasion de la faille, ben que, parfois, je le souhaiterais. Je ferme les yeux et me repose, en paix, en Lui, au désert. Jouir d’un moment d’intimité pour repartir fortifiés.

L’étroitesse d’esprit, l’étroitesse de la frontière sociale, culturelle, intellectuelle, l’étroitesse religieuse pire que toutes les autres, brisent le cœur et tuent l’âme ! Cette étroitesse : au nom de la tradition, de la sécurité, des habitudes, des structures de domination, de la Loi et de l’Ordre bouffent l’oxygène restant et la sève hésitante !

C’est ce que je ressens aujourd’hui, c’est ce que beaucoup ressentent et ne disent pas. On fait si souvent, bien trop souvent, « comme si » ! Une société masquée.

Yeshuah a vécu cela et il le vit aujourd’hui. Rapetissée en définitions et dogmes, en livres érudits au jargon indigeste !

Oui, le cœur est brisé et l’esprit sue, la vue se brouille et l’ouïe polluée par le râlement de ceux et celles qui « meurent de peur ». Principalement à cause des Bourses ! Dieu, la Providence… !!! va renflouer les Bourses et les Banques ! Les copains d’ici d’abord, tant pis pour les copains au-delà de nos bornes à ne pas dépasser.
Yeshuah a vécu et ressenti ça, pleuré seul, alors que ses plus proches dormaient….

Pourtant, je sais, c’est un privilège, une joie qu’il me prenne ainsi, tendrement dans sa vie où l’espace et le temps ne comptent pas. Une résurrection au-delà des petites morts quotidiennes !

Sa tendresse est ma force !

« La vie semble tantôt une chose, tantôt une autre, tantôt le bien-être physique, tantôt le chagrin, tantôt la maladie, tantôt une difficulté, tantôt une joie, mais toute la vie est seulement “résurrection”, c’est-à-dire levée de l’amour hors du tombeau du corps. Et c’est une incessante joie » (J III, 288 Tolstoï).

Tolstoï a été excommunié par le Saint-Synode russe, le 24 février 1901 après la publication de son livre Résurrection en 1899.

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jeudi, octobre 23, 2008
 
L’Egypte biblique, l’Egypte antique, l’Egypte aujourd’hui

L’Egypte, pays africain, fascinait une de mes consœurs irlandaises, amoureuse de l’Art, de l’Histoire, de cultures antiques, et je l’écoutais. Elle me disait que ce pays avait beaucoup à nous apprendre en Afrique du Sud. Moi, je ne connaissais guère l’Egypte, sinon ce que j’en avais appris par la lecture de la Bible.
Par exemple : l’Exode des juifs opprimés par les Egyptiens ; les sages-femmes juives et les femmes égyptiennes ; le bébé Moïse sauvé des eaux, «éduqué » par le Pharaon lui-même ; Moïse tuant un Egyptien et prenant la fuite ; les dix plaies d’Egypte ; la mer Rouge…

Alors qu’aujourd’hui l’archéologue
Christiane Desroches Noblecourt, écrit : « Les allusions à l'Égypte dans la Bible servent essentiellement à nourrir l'histoire interne des Hébreux, en donnant un vague décor à certains épisodes… » in Symboles de l'Égypte (éditions Desclée de Brouwer, page 125) Il fallait donc apprendre à connaître l’Egypte antique, l’Egypte de la culture, de l’architecture… et celle d’aujourd’hui !

Tout de même ! Selon moi, la fuite de Jésus et de ses parents vers l’Egypte est un signe qui nous dit que les « prophètes », dès l’enfance, sont une menace dont les « Trônes et les Dominations » ont hâte de se défaire. En ce temps-là, l’Egypte a donc accordé l’asile à cette famille palestinienne en fuite




Le repos en Egypte

La nuit est bleue et chaude, et le calme infini...
Roulé dans son manteau, le front sur une pierre,
Joseph dort, le cœur pur, ayant fait sa prière ;
Et l'âne à ses côtés est comme un humble ami.

Entre les pieds du sphinx appuyée à demi,
La vierge, pâle et douce, a fermé la paupière ;
Et, dans l'ombre, une étrange et suave lumière
Sort du petit Jésus dans ses bras endormi.

Autour d'eux le désert s'ouvre mystérieux ;
Et tout est si tranquille à cette heure, en ces lieux,
Qu'on entendrait l'enfant respirer sous ses voiles.

Nul souffle... La fumée immobile du feu
Monte ainsi qu'un long fil se perdre dans l'air bleu...
Et le sphinx éternel atteste les étoiles.

Albert SAMAIN (1858-1900)
(Recueil : Symphonie héroïque)

Au petit matin, la famille reprit son chemin et je me pose la question : à Bethlehem, il n’y avait pas eu
de place pour eux dans les « motels ». Elle s’est réfugiée dans une étable à moutons, lieu de naissance
de Jésus.

En Egypte, cette même famille, sans ressource sinon le bébé et leur amour, a cherché refuge… Où ?
On ne le précise pas. Sans doute là où les sans domiciles fixes trouvent un abri, dans une décharge,
« a dumping ground » et ses premiers compagnons auront été ces chiffonniers contents de leur sort :




Jésus a sans doute été marqué par l’atmosphère de pauvreté abjecte de l’endroit, ses parents aussi.
Le danger de mort passé, la famille revient à Nazareth vivre dans une pauvreté digne. Labeur
et pauvreté partagés.

La chiffonnière alias Sœur Emmanuelle, a suivi les traces de Jésus dans son premier exil. Elle est arrivée à Ezbet el-Nakhp, pauvre parmi les pauvres, avec un chariot et un matelas, elle a fait naître un dispensaire médical, une maison pour personnes âgées, une école maternelle, des cours d'hygiène et professionnels, un centre d’accueil. Main dans la main avec les chiffonniers, elle a transformé l’exil en patrie… un quartier, un bidonville à la fois ! Sa maison, c’était les chiffonniers jeunes et vieux, un cabanon et des montagnes de chiffons. Rejets de la société opulente du Caire.



Mais Sœur Emmanuelle savait qu’il s’agissait moins de construire des institutions en pierre que de motiver
les chiffonniers à refuser les ordures amoncelées, de lutter à travers un mouvement de soutien et de solidarité pour se faire respecter en tant qu êtres humains.

Elle a donc créé "L’Association des amis de Sœur Emmanuelle ou ASMAE"
dans les années huitante.


« Cette association fait du développement et non de l’urgence, elle travaille sur le long cours pour permettre aux plus pauvres de maîtriser leur environnement social, culturel
et économique pour être ensuite autonomes et s’intégrer dans leur société.
Ce mouvement, à l’heure qu’il est, aide des milliers d’enfants dans le monde,
de l’Egypte au Soudan, du Liban aux Philippines, de l’Inde au Burkina Faso.
Ainsi que dans les banlieues de Paris.
»

Un fruit de l’engagement du Mouvement ASMAE : le témoignage de Risk, un entrepreneur de Moqatam à l’adresse ci-dessous :

http://sylvielasserre.blog.lemonde.fr/2008/10/20/chifonniers-du-caire-risk-je-partais-a-deux-heures-du-matin-javais-quatorze-ans/

Cet après-midi, TF1 et 2 avaient préparé tout un programme montrant des extraits de la personnalité,
de la vie, des activités de cette grande femme. Vers 15h30 on a pu suivre, à Notre Dame de Paris,
la Messe avec une attention partagée entre la présence des invités de marque d’une part, et des simples
« fidèles » d’autre part. Le testament spirituel de Sr Emmanuelle fut lu pour la première fois :

http://www.la-croix.com/documents/doc.jsp?docId=2353769&rubId=47602

Madame Moubarak a participé avec attention à cette liturgie. En 1991 : Sœur Emmanuelle avait
célébré ses " Noces de Diamant " de vie religieuse avec les chiffonniers et avait reçu la nationalité
égyptienne de la main de Madame Moubarak.

En 2008 : Sœur Emmanuelle fut élevée à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur
par le président Sarkosy qui, tranquille, assistait avec Carla aux funérailles.

La présence des absents : plus je scrutais l’écran, plus l’absence des personnes les plus importantes,
crevait les yeux et affligeait le cœur ! Où étaient donc la raison d’être de cette manifestation
minutieusement préparée ? Où étaient les chiffonniers de Sœur Emmanuelle ?

En France, Oui, à Paris ! Par exemple à Clichy-sous-Bois, à Seine-Saint-Denis ? Où étaient les SDF
de Paris soutenus et protégés par Jacques Gaillot ? Avait-il, lui qui habite Paris, reçu une invitation ?
Etait-il anonyme dans la foule des simples fidèles ? C’est bien possible car Gaillot et Emmanuelle s’appréciaient discrètement.

Et où étaient les chiffonniers du Caire ? Je veux dire, ceux et celles d’il y a trente ans et qui
« ont réussi » comme le dit Sœur Emmanuelle ? A-t-on parlé d’eux ? Oui, à travers la Presse et de loin :

http://www.lematin.ma/Actualite/Journal/Article.asp?idr=111&id=100326

Mais cela aurait fait chaud au cœur que ce soit eux qui lisent le testament spirituel de leur « Grande Sœur », que ce soit eux qui lisent et commentent l’évangile, que ce soit eux qui chantent le magnificat, que ce soit
eux qui disent à Nicolas Sarkozy, à Madame Moubarak ce qu’ils ont sur le cœur en ce moment… Sont-ils en
ce moment solennel toujours des chiffonniers sans voix, sans présence ?

Voilà quelques impressions au sujet de Sœur Emmanuelle, cette Sœur qui a su faire sauter des verrous institutionnelles pour annoncer la Bonne Nouvelle aux Pauvres.

Et la voici avec son compagnon de lutte :




mardi, octobre 21, 2008
 
L’Apocalypse ou Livre de la Révélation de Saint Jean

J’ai eu la chance de réfléchir sur l’apocalypse, samedi et dimanche, 18 et 19 octobre, avec 25 personnes intéressées.
Il y a une quarantaine d’années en Afrique du Sud, « l’Apocalypse de Saint Jean - avait décrété notre aimable animateur à cette occasion - est « a science fiction ». Un livre de science fiction, à la fois prophétique et symbolique » d’un « No future event », un événement dans les nuages» disait-il. C’était durant une semaine d’étude sur le message de la Parole de Dieu dans notre combat pour se libérer des chaînes de l’apartheid. L’apocalypse nous intéressait moins que l’Exode et la reconquête de la Terre des ancêtres.
Science Fiction. En bandes dessinées, en cinéma, en jeux vidéo, la science fiction permet un voyage hors pistes, des émotions fortes entre le quotidien et la fantaisie. Les histoires de science-fiction profanes d’il y a un demi-siècle sont aujourd’hui une réalité, par exemple « faire du tourisme dans l’espace si on en a les moyens ».

Je n’ai jamais été attirée par un bouquin « science fiction ». Perte de temps ? Je ne pense pas puisque je lisais et relisais des contes de tous les pays, et que je n’ai jamais pu croire que « Winnie the Pooh » et son monde, son miel, ses forêts n’étaient que pour enfants!



Mais voilà que, dans les années ’80 j’entends parler de E.T. l’Extra-terrestre ; j’ai envie de le voir. E.T. me fascine ! C’est plus qu’une histoire fantaisiste, c’est la rencontre, l’amitié, l’amour entre celui qui vient d’ailleurs, son apparence n’est pas la nôtre, mais son cœur et le nôtre, c’est tout UN. Les grandes personnes
ne comprennent pas. Au fond, ce n’est pas de la « science fiction proprement dite que met en scène Stephen Spielberg, E.T., c’est un clin d’œil de l’univers et de son créateur. Je me suis sentie identifiée à E.T. lorsque, de son long index, noueux et décharné, il montre le ciel noyé dans ses yeux de naufragé et dit : « MAISON » !



Nous, ce mardi, continuons notre chemin dans les clairières d’un automne cuivre et or, aussi à travers les grassroots des pays où les habitants n’ont ni compte en banques ni même le pain quotidien, avec les gens de tous les jours, nos frères humains, notre voisin le plus proche comme le plus lointain… pendant que les avions privés sillonnent le ciel emportant les hyperactifs de Paris à New York via Bruxelles pour trouver quelques combines absolument indispensables pour sauver le CAPITAL troué ! Atmosphère d’apocalypse ! De panique contrôlée, dirait-on ! Si tous ces « grands » chefs tour à tour angoissés, rassurés par les milliards trouvés pour « boucher » le TROU qui les fait trembler, s’ils oublient les ventres qui crient famine aux USA, dans les banlieues françaises, mon Dieu partout où règne l’injustice ! En Suisse aussi ! Alors la terre desséchée, vide de son contenu d’humus de vie, s’endormira. Un jour les empires seront juste un peu de poussière qu’emporte le vent et la sève remontera des profondeurs, de l’humus revenu ! Oh ! l’herbe des prés, l’herbe tout court, reprendra ses droits, les petites gens, les grassroots justement, le ras des pâquerettes s’éveilleront du cauchemar et la terre redeviendra une mère, une maison. La faim, la soif apaisées par la VIE.

MAISON au-delà pour E.T. et MAISON en deçà pour nous.

Voilà le résultat, dans ma pensée ( !) de ce week-end de réflexion sur le Livre de la Révélation de Saint Jean !

(E.T, l’extra-terrestre (1982) de Spielberg)

http://www.decitre.fr/gi/27/9782747005227FS.gif



vendredi, octobre 17, 2008
 
Méditation dominicale, 19.10.08



Oui, une méditation dominicale, c’est un peu comme le complément – récent – du journal 24 Heures ;
il complète, élargit, approfondit peut-être les événements de la semaine écoulée.
Chez nous, à la Rue du Marché, pas trop de choses à compléter mais beaucoup de choses à approfondir !
Ce qui advient paraît anodin, j’en cherche le sens. Pas seule. Le meilleur ami, le plus expérimenté en matière d’actualité et de sens, c’est Jésus.

L’actualité de la famille, de la communauté, du groupe, de la Nation. Un fourmillement d’êtres humains
qui se démènent fébrilement pour faire ce que les systèmes attendent d’eux et recevoir la « récompense »,
le salaire approprié.. « C’est une « conscience socialisée » qui, trop souvent, fait agir, parler, ce n’est pas
mon MOI profond qui aspire à sa libération, à la conquête de sa dignité » (dixit ma jeune consœur Gilberte). Je lui sais gré de cette réflexion spontanée pendant qu’on partageait la soupe.

Pour aimer les autres, je dois d’abord m’aimer moi-même. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Cœur à cœur avec Yeshuah ce soir, je souris : m’aimer moi-même, rien de plus facile. Jésus le sait bien,
je crois qu’en fin connaisseur de relations humaines, il lie alors le fait que je m’aime au défi d’aimer les autres, comme s’ils étaient moi. Ils ne le sont pas. Qu’est-ce que tu voulais dire, Yeshuah ? C’est à moi de chercher
le sens de ce qui me dépasse, de chercher le sens de l’actualité c’est-à-dire de ce qui se passe autour de toi et en toi. Il faut une sacré force pour rester cool et lucide, face à ce qui se passe autour de toi ! Je réagis parfois au quart de tour comme Federer sur un court de tennis ! Le résultat ?

Ce qui se passe à Bulle reflète un peu la Gruyère et son âme chevrière ! Les nobles et fiers Dzodzets, presque tous catholiques, ont un cœur commun qui vous cajole si vous vous y laissez prendre. J’aime autant garder ma liberté et avancer avec eux main dans la main plutôt que yeux dans les yeux. Ceci dit dans l’intimité
de ma méditation.

Ce qui se passe en Suisse ? en Europe ? dans le vaste monde ? Nous sommes tous tellement étroitement
« globalisés » pourrait-on croire que ce qui affecte Wall Street affecte la rue du Marché ! Même le marché du jeudi s’en ressent : « on en parle » sur les trottoirs en buvant son p’tit café et en lisant son stupide
« P’tit Matin » qui traîne partout, gratis, et qui nourrit bien moins que le croissant payant !

« Où est ton Dieu ? » me souffle Jésus totalement présent en Lui ? "Mes larmes ont été mon pain, jour et nuit, quand on me disait tout le jour : "Où est ton Dieu ?" (Psaume 42 :3)
Je crois que je le trouve là où je le cherche, partout où je le cherche. Et je le cherche partout. C’est peut-être ça le sens de notre vécu. Il faut un certain courage d’où l’importance de faire halte, au moins une fois
par semaine, dans l’intimité d’une méditation habitée.

COEUR DE DIEU
Soeur Sourire (The Singing Nun)

Jeanine Deckers (Belgium)

Dans le cœur de Dieu
J'ai trouvé tous les amours du monde
Dans le cœur de Dieu
Les amitiés des hommes
Dans le cœur de Dieu
J'ai trouvé tous les amours du monde
Qui chantaient, qui dansaient,
Dans le cœur de Dieu

Tous les fiancés de la terre
Sont nés de l'amour de Dieu
Et leur route de lumière
Les conduit au cœur de Dieu

Toutes les amitiés du monde
Les éveille au joies de Dieu
Toutes les vies de prière
Sont nées de l'amour de Dieu

Elles vont pauvres et légères
Consacrées au cœur de Dieu

Sœur Sourire, de son vrai nom Jeanine Deckers (1933-1985), entrée chez les dominicaines en 1959,
connaît un succès mondial en 1963 par ses chansons… fidèle à Dieu au cœur du monde,
elle se suicide le 29 mars 1985.

http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C5%93ur_Sourire



mardi, octobre 14, 2008
 


Essai de réflexion sur la « litanie des saints » suite à une canonisation

Les noms chrétiens et les autres ?

En Afrique du Sud, l’enseignement du catéchisme avait sa place quotidienne dans l’ordre du jour scolaire,
de 8h00 à8h45 ! Presque tous les élèves portaient des noms « chrétiens européens » ce qui était un avantage pour trouver une place dans une école catholique bondée à l’époque. Mais il y avait aussi des Moïse, Aaron, Jeremiah, Salomé et Rebbeca ! Des noms d’origine tribale africaine : aucun ! Aujourd’hui, presque tous ces noms chrétiens ont heureusement basculé dans le rythme onduleux, joyeux ou triste, des tambours locaux, ainsi Ma-di-ba, Mand-len-xhosi, Phum-zi-le, Ja-bu-la-ni, , San-di-le, Si-pho , Kho-tso… Ils, elles, sont dûment baptisés et membres d’une Eglises chrétienne…De même pour nous, les Sœurs, notre nom de baptême, comme on dit, était remplacé par un nom que les supérieures choissisaient d’une liste de trois, que nous leur donnions. Mon nom était Anne, on m’a attribué « Claire-Marie ». Après Vatican II, Rome décréta que les Sœurs pouvaient, si elles le souhaitaient, reprendre leur nom de baptême qui était aussi celui inscrit dans le passeport. Si je n’ai pas changé, c’est parce que tous mes élèves étaient habitués à Claire-Marie qu’ils prononçaient allègrement "Claine-Malie" car en Lozi les « r » n’existent pas.

Canonisation

Dimanche dernier, 12 octobre, Maria Bernarda Bütler, née Verena Bütler fut l’une des cinq personnes canonisées à Rome. Maria Bernarda Bütler est maintenant inscrite dans le calendrier des saints et la célébration de sa mémoire est fixée au 19 juin.

Mais elle n’est pas encore dans la litanie des Saints qu’on invoque dans l’Eglise catholique.
De plus avec grand respect, le présentateur de notre TV romande a fait un couac en affirmant gaiement que les fidèles pouvaient adorer dorénavant Maria Bernarda Bütler. Peut-être pensait-il « mon amour je t’adore » qu’on murmure à l’oreille d’un être cher…

Albert Longchamp SJ explique brièvement comment on en arrive à ce Grand «show» liturgique à l’adresse suivante :
www.swissinfo.ch/ (du 12 et 13 octobre 2008)

Un saint, c’est quoi, c’est qui ?

Des personnes fascinées par Jésus de Nazareth, ce « paysan juif » (A.N.) si « parfaitement humain qu’Il est Dieu », Fils de l’homme et fils de Dieu, selon Edwards Schillebeeckx OP. Ces personnes, et elles sont nombreuses qui essaient d’écouter Jésus et, avec son amour, essaient de proclamer que l’injustice n’aura pas le dernier mot et agissent selon cette conviction. Durant les premiers siècles de l’ère chrétienne, les petits et les pauvres (et Jésus s’identifie à eux) portaient ces bienfaiteurs - souvent des gens de leur milieu - dans leur cœur et dans leur mémoire, comme nous le faisons aujourd’hui avec les humains, nos frères et sœurs envolés et que nous aimons ! C’était simplement des saints par la « Vox populi » ! « Vous êtes les meilleurs ! »

Mais dès 1234 cela se complique. La canonisation est dès lors réservée au Pape. « Pour qu'un fidèle défunt soit déclaré saint, le Pape fait instruire un véritable procès sur sa vie, ses vertus et les miracles qu'il a accomplis de son vivant et après sa mort ». La spontanéité populaire, c’est fini, à moins que, comme feu Jean-Paul II, le cri « santo subito » retentisse, dûment amplifié par les médias sur place au bon moment. Encore que… même le « subito » prendra du temps, semble-t-il. C’est que, avant d’être saint, il faut être promu « vénérable » puis « bienheureux ». C’est coûteux, c’est long, parce que, « en plus du postulateur qui tente de montrer que le bienheureux est digne d'être canonisé, le promoteur de justice, surnommé Avocat du diable, (s’il vous plaît), tente de prouver le contraire. Au terme de ce procès, les cardinaux et les évêques constituant la Congrégation rendent leur verdict suite à un vote ».

Un malaise reste présent : l’Eglise institution semble réticente, nous semble-t-il, à honorer des personnes comme :
* Oscar Romero : « Si je suis tué, disait-il, je surgirai dans le peuple du Salvador » . Il fut assassiné par des militaires en disant la Messe.
* Helder Camara : « "Si je donne de la nourriture aux pauvres, on me traite de saint. Si je demande pourquoi les pauvres n’ont pas de nourriture, on me traite de communiste."
* Hector Pieterson : killed in South Africa
* Sœur Dorothy Stang, assassinée dans l’Amazone brésilienne, au service des gens sans terre. Elle était sur la liste des gens gênants !
Quatre Sœurs américaines tuées par les militaires en 1980 au El Salvador ! Silence ecclésiastique, semble-t-i,l au sujet de ces chrétiens dans les sous-sols de la société !
Dag Hammersjoeld
Albert Luthuli…

Je pourrais nommer des gens qui, comme Jésus ont lutté et donné leur force et leur vie pour un monde meilleur ! Dans l’anonymat le plus complet ! Les François d’Assise actuels !
Des gens qui, comme Jésus, n’aidaient pas seulement les gens à mourir, ou à espérer un monde dans l’au-delà, mais à se mettre debout pour avancer face aux systèmes d’exploitation et de domination et faire respecter leur dignité d’humains !

Je respecte ces gestes de Rome qui continue une tradition en canonisant. Mais je pose la question : ces canonisations, elles sont dans l’intérêt de qui ou de quoi ?

Qu’en pense Jésus aujourd’hui ?

Saint Marc rapporte ces paroles de Jésus : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul » (Mc 10 :18).



samedi, octobre 11, 2008
 
Méditation dominicale 12.10.08

Les signes du temps



« Nous avons la chance de vivre à une époque pleine de promesses en même temps que saturée de dangers inimaginables. Et nous ne sommes pas tous au même endroit. Les uns sont très en avant et les autres reculent, d’autres encore ne savent pas s’ils avancent ou reculent. Il est donc très difficile de se faire une idée, en tant que famille humaine, du point actuel de notre évolution.

Une métaphore peut nous aider. Nous ressemblons à un paquebot océanique géant, coupé de ses amarres et qui navigue sans capitaine ni boussole sur les sur les vagues houleuses. Les dangers sont incalculables. Est-ce que nous courons vers le naufrage et l'extinction ? Certains veulent retourner sans risque au port mais ce n'est plus possible.
D'autres, distraits, ne sont pas conscients que le paquebot tangue dans un courant marin capricieux, transitoire, plus fort que lui. D’autres encore, fous d’appréhension et d’angoisse, voudraient sauter à l’eau et nager seuls vers le rivage. Mais nous en sommes bien trop éloignés, il n'y a plus de possibilité de revenir en arrière. Nous sommes tous ensemble dans ce paquebot humain.

D'autre part, un nombre croissant de passagers perçoivent cette dérive en pleine mer comme une chance sans précédent de s'éloigner de l'esclavage et des souffrances du passé, une avancée vers la terre promise de liberté et de bonheur. De nouvelles possibilités apparaissent chaque jour à l’horizon. La soif d’une nouvelle spiritualité « en situation » est une espérance réelle qui nous tend les bras, qui nous ouvre l’esprit. Le désir de justice, de paix et de coopération est un encouragement à continuer la recherche, la communication. Un redoublement d’énergie.

Des voix nouvelles surgissent du ras des pâquerettes, la mondialisation de la compassion pour celles et ceux qui sont dans le besoin est une immense promesse d’humanité. Le danger de l’individualisme est reconnu et la nouvelle science nous offre une carte indiquant où nous en sommes, d’où nous sommes venus et où nous pourrions finalement aboutir.

Les dangers et les menaces subsistent. Le bateau coule déjà, et tandis que certains essayent de réparer les fuites, d'autres dans leur égoïste aveuglement, créent de nouvelles fuites et ignorent les icebergs devant nous.

Il n'y a pas de tempête en mer. La nature ne nous est pas hostile. Non. C’est à bord que la tempête fait rage entre les passagers eux-mêmes, chacun poursuivant aveuglément son chemin égoïstement programmé et personnel.

Mais qui tient le gouvernail du navire ? Qui a le contrôle et la responsabilité de la traversée? Les forces du Marché ? Wall Street ? L'Armée et les militaires ? Le grand empire américain ? Ou le hasard chanceux ou malchanceux ? Ou Dieu ?

C’est au cœur de notre réalité en ce moment de l'évolution de notre univers, que nous sommes invités à considérer à nouveau et à prendre au sérieux la sagesse spirituelle de Jésus de Nazareth.

(Jesus Today, pages 45 et 46, ma traduction libre)

Je m’associe cœur et âme à la réflexion d’Albert Nolan. L’expérience de Dieu en certains moments privilégiés de méditation ou dans la simplicité des plus petits gestes quotidiens, L’expérience de Dieu dans les cendres grises de nos rêves fait rejaillir le feu, la source de notre énergie.

Jésus : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (rapporté par Luc 12 :49)




mercredi, octobre 08, 2008
 
Jean de Lafontaine et les tentations des actions en Bourse



« Une Grenouille vit un Bœuf,
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? Dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
Nenni. – M'y voici donc ? – Point du tout. M'y voilà ?
- Vous n'en approchez point. » La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages. »

Sous le regard de Jésus, infiniment compatissant, Lui, mais tout aussi lucide que Lafontaine !

Quand Jésus a enseigné « notre pain quotidien », il s’adressait à des gens qui savent ce qu’est le quotidien : «se procurer ce pain à la sueur du front » tout en se partageant les fruits dispensés par notre Mère la Terre : les céréales, les légumes, les fruits.

Jésus, d’origine juive et paysanne parlait le langage des gens avec la sagesse de Dieu.

« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent » (Mt : 19), « Les Pharisiens, qui aimaient l'argent, écoutaient tout cela et raillaient Jésus » (Luc 16:14; 11:22; 18:12).

Un ami jésuite celui-là me disait il y a longtemps de cela : « …de l’argent il en faut, mais ça – l’argent donc - doit rouler pour satisfaire aux besoins de tous… »

Une amie et maman de 4 enfants qu’elle élève seule tout en travaillant à plein temps, me disait au téléphone : « Nous ne perdrons pas ce que nous n’avons pas. » La famille, comme beaucoup d’ailleurs, vit du pain quotidien.

Que voulait dire Jésus : « Je suis le pain de vie » (Jean 6:35) ? Il s’est identifié à la faim des gens pour le pain quotidien que des millions de gens gagnent durement là ou le choix ou la chance les a placées. Pas d’égoïsme ni d’accumulation ni de boursicotage possible. Parfois de petites épargnes, c’est tout.
La Foi en Jésus, c’est peut-être lorsque ces petites gens qui se font extorquer leurs épargnes durement mises de côté pour leurs vieux jours, ne se découragent pas, sachant que, lorsqu'on a faim force nous est de « demander pour recevoir » ! (Lc 11: 5-13) Demander à qui ? Aux voisins, à l’Assistance sociale, aux Ouvres d’entre aide ? D’abord, et tous ensemble, demander des comptes aux « fatcats » de tous les pays en commençant par les plus gros !



Puis, comme en Afrique en direct, demander aux voisins du pain, le partager en morceaux d’autant plus petits qu’on est nombreux ! Partager vraiment. Pas du superflu, mais du nécessaire. C’est un défi ! Il n’y a peut-être que la résilience des gens de tous les jours qui construira « un autre monde ». Est-ce que n’avons pas dépassé le stade de l’utopie : « Un autre monde est possible » ? La déroute du système nous offre la chance d’entrer dans un monde nouveau, inéluctable pour, avec confiance en nous-mêmes et en la VIE, accepter que les riches deviennent un peu moins riches et les pauvres un peu moins pauvres. Comment construire ce
« système » qui fait peur ?

Un ami m’écrivait hier ce qu’il ressentait :
« Je ne comprendrai jamais rien à l'économie et n'ayant jamais eu d'économies, je ne risque pas des les perdre, mais toute cette histoire est tellement immorale que les banques vont peut-être devoir retrouver face
aux gens, cette morale perdue. C'est ma version optimiste de cette histoire qui m'échappe au plus haut point. »


Je partage cet optimisme qui est l’espérance en notre cœur !




lundi, octobre 06, 2008
 
Rendez compte de votre gestion



Pendant que les gens d’en haut discutent au sommet, à la Maison blanche ou à Paris, les gens d’en bas ont de plus en plus faim et soif. Les fonctionnaires et simples ouvriers sont de plus en plus angoissés par l’imminence d’une perte d’emploi. Et du pain quotidien pour la famille.

Bush veut sauver les banques et le système capitaliste et les effets secondaires se répercutent chez les plus pauvres. A New York : “Le repas quotidien de la cité (Citymeals-on-Wheels), une organisation à but non lucratif a diminué de 100 000 les repas gratuits aux plus nécessiteux ces dernières semaines. Sans compter les licenciements par milliers dans tous les secteurs sans garantie d'indemnités de licenciement .»

J’essaie, avec les gens ordinaires, de comprendre ce que sont les « profits privatisés et les pertes socialisées ». Ici et là je trouve une espèce d’explication et tout pointe dans la direction d’une récession globalisée ; qu’il faut des milliards, et vite ( !) pour remettre à flots les sociétés privées, que ces milliards touchent directement les contribuables, et dont les plus vulnérables seront les premières victimes, au dernier échelon de la société. Même s’ils sont trop pauvres pour être contribuables! Le prix du pain et du riz augmentera.

Parfois pourtant, leur survie dépendait des miettes des riches qui se complaisent en ces paroles de Jésus : « Les pauvres seront toujours avec vous. » (Mt 26 : 7)

J’écoutais Mandela parler, depuis chez lui, cet après-midi aux Sud-africains : « Observer vos politiciens, restez éveillés, intéressés, faites-leur savoir ce que vous attendez d’eux, demandez-leur des comptes ! »

http://www.youtube.com/watch?v=knvC1LXgX4c&NR=1

Mandela on ending poverty

Mandela, en finir avec la pauvreté: écoutez!



vendredi, octobre 03, 2008
 
Méditation dominicale du 4 et 5 octobre 2008



C’est à la page 117 du « Puzzle amoureux » par Gilbert Salem, chez Campiche » que je médite cet homme,
si proche de Jésus qu’on pourrait quasiment les confondre : c’est François d’Assise qu’on fête le 4 octobre.
Dans son livre, Gilbert Salem, et c’est typique, met en avant un autre frère de Plume, Christian Bobin ! François, le serviteur du Très-Bas est un « conducteur de joie…comme on dit d’un métal qu’il est bon conducteur quand il laisse passer la chaleur sans perte ou presque. » Mais ce n’est pas à Assise que Gilbert Salem découvre François, non, c’est en Ombrie et quelque part à Pérouse « Qu’il a entendu le Poverello pépiant à l’imitation non seulement de son Dieu, mais de ses oiseaux charmés – le charmeur, c’était lui .»
Comme Charles de Foucauld plus tard, François mène d’abord la belle vie. Soldat, séducteur, un voyou fils
à papa jusqu’au moment - et nous avons tous vécu ce moment de grâce – où la voix de la raison, la voie de Dieu nous dit : « Tu vaux mieux que ça ! » Dans notre propre intérêt et aussi dans l’intérêt des autres nous répondons à l’appel de Jésus aujourd’hui.

« En contradiction avec la parabole évangélique, il (François) ne revient pas, une fois ruiné, demander le pardon de son père. Il en avait trouvé un autre, un qui n’était pas seulement terrestre. Et, de sa ruine, il avait fait un honneur et un bonheur.»

Il lui fallait dès lors répandre cette Bonne nouvelle par-delà sa famille, chez les hommes et les femmes de partout :

· à Damiette : François rencontre le Sultan pour que cesse la guerre entre chrétiens et musulmans suite à « Innocent III qui, lui, ordonnait les croisades – expéditions militaires – contre les musulmans de tous bords.
« A l’heure qu’il est écrivait Gilbert Salem, François d’Assise aurait été un ministre de la Défense de premier plan…Même au Pentagone à l’époque de Reagan et sa guerre des étoiles » et spécialement aujourd’hui avec Bush en Irak et au-delà !

· François ne pouvait combattre la guerre avec la guerre. Il disait : « Et ce que nous ne pardonnons pas pleinement, toi, Seigneur, fais que nous le pardonnions pleinement. »

François était uni aux oiseaux, aux animaux y compris aux loups, à Gubbio par exemple : « Un petit village peuplé de paysans indigents qui exprimaient de l’affection à leurs moutons autant qu’à leurs enfants. Un loup, choisit par Dieu probablement, les dévora tous à tour de rôle et sans pitié. François d’Assise approcha le fauve intrépidement, glissa trois mots secrets dans son oreille pointue et le monstre compris aussitôt qu’on pouvait négocier avec les saints. Il négocia. Il se passa pour toujours de chair vivante qu’elle fût ovine ou humaine. En contrepartie, les villageois rassurés le sustentèrent régulièrement et liturgiquement de viandes mortes mais acceptables.

Comme quoi une amitié durable peut être instrumentée par contrat pour autant que le besoin de nourriture des parties soit équitablement satisfait. »

Voilà ce qui aujourd’hui, éviterait aux « Fatcats » de Walls Street de tourner en rond autour d’une manne
que Bush promet et qui n’est qu’une miette dans la gueule de Mammon affamé ! Et Albert Nolan d’affirmer
et de répéter que « l’espèce humaine ne peut survivre à moins que les pauvres deviennent moins pauvres
et les riches moins riches » (Jesus Today).
Oui, le Poverello aurait pu être un ministre de l’économie et des finances en compagnie de sa colistière : Dame Pauvreté ! Et je ne plaisante pas alors que je médite en compagnie de celui qui, comme Jésus, n’avait pas un cœur de possesseur, mais de créateur de vie et de paix.
Etrange, on sent filtrer la nostalgie de la pureté de Saint François, dans l’embarras des journalistes, des analystes, des commentateurs de l’anémie aiguë du système financier et de leurs gardiens. Je prie pour eux qu’ils laissent tomber la langue de bois !

Aujourd’hui aussi, le Parti des Verts et des Ecolos ferait bien de s’inspirer de l’amour totalement dépouillé d’intérêts particuliers du Poverello pour construire et conduire leur politique.

François d’Assise, comme Jésus de Nazareth d’ailleurs, ne se reconnaîtrait pas, ou guère, dans le franciscanisme et le christianisme d’aujourd’hui. Tous les deux l’avaient pressenti : Jésus quand il tremblait d’angoisse sous les Oliviers alors que dormaient ses apôtres y compris celui allait être le « premier pape ». François lorsque, à son retour de Damiette, vit ce que ses disciples, son mouvement, fruits de son idéal
et de sa passion, étaient devenus suite à sa récupération par l’Institution vaticane ; François se retira,
épuisé, sur le mont Alverne où il fit l’expérience mystique de la souffrance universelle de tous les temps.
Il connut, là, en son cœur l'infini amour du Christ donnant sa vie pour les hommes. En 1226, au milieu
de très grandes souffrances, il compose son "Cantique des Créatures" et le 3 octobre, "nu, sur la terre nue",
il accueille "notre sœur la mort corporelle."

J’aimerais m’étendre, comme Gilbert Salem dans son livre, sur les artistes, les musiciens « Poulenc, Messian » qui jouent et chantent la nature selon le Poverello dans leurs œuvres. Je ne peux pas.
Mais c’est à la lumière de ce saint des pauvres qui avait le cœur mille fois plus « vaste qu’une place publique » que j’essaierai de poursuivre ma prochaine réflexion dominicale.

(Lire aussi : « Des fleurs en enfer », fioretti du Bronx par Luc Adrian, Presse la Renaissance, 2000)




jeudi, octobre 02, 2008
 
Le 2 octobre dans le calendrier : la fête des Anges



Toute petite, maman m’a fait apprendre, par cœur, une prière à l’ange gardien :

« Ange de Dieu qui êtes mon gardien
la divine providence m’a confiée à vous
protégez-moi, éclairez moi, dirigez moi, gouvernez moi, ainsi soit-il. »

Sans me poser de questions, je disais cette belle prière quand j’avais peur d’un chien, du tonnerre, ou des conséquences d’une de mes nombreuses sottises !

Puis dans un histoire (d’origine irlandaise je crois, sans en être sûre) j’ai lu les aventures d’un enfant, « "Woopsy" qui bavardait avec son ange gardien assis sur une de ses épaules, la droite ou la gauche, c’était selon. C’est quand j’ai commencé à aimer l’Irlande et les Irlandais, j’avais, 7 ou 8 ou 9 ans !

Puis d’autres questions advinrent que Mr le Curé, aux leçons de catéchisme, n’aimait pas qu’on lui pose,
mais pas du tout :

« Pourquoi, les anges gardiens ça réussi, des fois et des fois pas ? »
« Pourquoi un ange gardien pour moi et pas une ange gardien pour mon petit frère Nano mort une nuit d’hiver, alors qu’il avait à peine 10 ans ? »
« Pourquoi les larmes de maman ? »
« Pourquoi les soldats sont tués à la guerre et les anges gardiens ne font rien ? »
« Pourquoi l’ange gardien permet que papa pleure quand il regarde le champ de blé mûr aplati par la grêle ?

« Apprends toujours ton Caté ! tu comprendras plus tard ! » répondait Mr le curé.

Plus tard encore j’ai de moins en moins compris en cherchant de plus en plus ! Mais je respectais profondément la foi profonde et très humaine des parents en… Dieu alias les anges alias l’AMOUR tout court ! Alors L’ange gardien m’a éclairée ! Encore aujourd’hui par des expériences vécues, des découvertes merveilleuses :

J’ai trouvé ce beau texte que j’aurais aimé avoir écrit :

Les deux Anges Gardiens

On prétend que chacun a son ange gardien ;
Moi je n'ai jamais vu le mien,
Disait en se couchant le petit Irénée.
En es-tu sûr ? lui dit sa sœur aînée,
Regarde encor, regarde bien,
Tire un peu le rideau. - L'enfant l'ouvre et derrière
Trouve une personne bien chère.
Ah ! c'est maman ! dit-il en tombant dans ses bras ;
J'ai deux anges gardiens, l'un qu'on n'aperçoit pas
Et l'autre visible : ma mère !

Jacques Melchior Villefranche
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", Avril 1894, p.398.

Aujourd’hui, 2 octobre 2008, ce poème me dit :
Oui, « J'ai deux anges gardiens, l'un qu'on n'aperçoit pas
Et l'autre visible : ma mère ! »

Dieu au plus profond de mon cœur, et l’autre visible, c’est-à-dire les personnes que je rencontre et qui me rencontrent, et lorsqu’un courant passe entre nous, un courant ou une vibration de lumière, d’amour, de respect ! C’est un sourire, un message, un défi Lorsqu’il surgit de la pierre dure des réalités et des actualités.

Et puis ce très beau livre de Catherine Bensaid, la Musique des anges,
pour nous aider et nous soutenir :

Résumé du livre :
« Heureux, nous nous sentons pousser des ailes. Légers, inspirés, nous sommes guidés vers le meilleur de nous-mêmes, comme appelés à rejoindre cet ange qui est en chacun de nous. Il faut l'entendre, apprendre
à l'écouter, à nous écouter. Mais, trop souvent, nous avons les ailes brisées. Nos douleurs, nos peurs, notre manque de confiance en nous, en l'autre, en la vie interdisent l'accès à notre propre intuition, et arrêtent nos élans. En mettant en lumière nos ombres, Catherine Bensaid nous permet peu à peu de nous en libérer et de laisser éclater le chant joyeux qui est en nous. D'affronter nos démons pour nous ouvrir à la parole de l'ange. Ses mots nous touchent car ils font écho à ce que nous vivons de plus intime, de plus secret. »

Extrait du livre : la Musique des anges :
« Tu t'ouvriras à plus grand que toi
laissera l'immensité de l'univers pénétrer librement
dans la moindre parcelle de ton corps
respireras comme tu n'as jamais aimé
t'élevant au-dessus de ta petite histoire
évoluant dans un espace-temps
qui deviendra espace temple de ta beauté intérieur
ayant accepté d'être rien tu seras tout
tu seras toi, dans un au-delà, qui te dépasse
écho d'un vaste tout qui t'habite, te calme
et t'enveloppe du mystère de la vie et de sa lumière »
Catherine Bensaïd

Bonne Fête et Bonne écoute !