KATUTURA


mercredi, juillet 30, 2008
 
Essai de réflexion au sujet du commentaire de M. Dimitrescu le 27 juillet 2008

A la méditation, pourrait-on se recueillir en la mémoire des victimes du christianisme ?
Pendant 2'000 ans que de crimes...pédophilie, conversions forcées, génocides, assassinats de sorcières, et tant d'autres...

Les martyrs du christianisme, sont devenus des "saints"...et les victimes du christianisme ?

Après le texte sur « les lunettes à double foyer » la double question pertinente (27.07) de M. Dimitrescu interpelle. En plus des deux théologiens, Albert Nolan et Jean Baptiste Metz donnés en tant que références possible, je me permets d’ajouter quelques lignes, qui ne sont pas une réponse, mais un simple effort de réflexion.

Quand je médite Jésus aujourd’hui, je ne médite pas le Christianisme. Jésus a vécu avant le Christianisme. Et il vit aujourd’hui parmi nous. Mais je dois quand même reconnaître que cette Institution qu’on nomme Christianisme a été instrumentale à me permettre de découvrir l’Evangile.

Durant les 2000 ans mentionnés, l’institution est devenue ce que d’uns défendent et ce que d’autres condamnent. Chacun a sa raison, et ses doutes.

Le peuple de Dieu, le Laos/Ecclesia, (deux mots grecs), en route avec Jésus, c’est comme je le comprends, nous tous. La hiérarchie ecclésiastique, c’est autre chose avec une espèce de pouvoir, une autorité et dont la pratique résulte parfois à faire des « victimes » (selon le commentaire de M. Dimitrescu).

« Par contre le seul pouvoir du peuple de Dieu (voir Lumen Gentium), c’est ce que dit Luc 6,20 « Heureux vous les pauvres, car à vous est le « basilea », c’est-à-dire le pouvoir de Dieu ». Jésus avant le christianisme, chap. 10, page 93 de l’édition 1979). Le pouvoir d’aimer, de s’aimer les uns les autres en s’aidant.

Quant aux « martyrs » : « la signification biblique du terme « martyre » vient du mot grec martys, « témoin ». D’autres formes découlant de ce terme sont le verbe martyreo « témoigner » et le nom martyria, représentant le « témoignage rendu ». Nous sommes tous des témoins et osons parfois témoigner de la Vérité.

Les témoins sont-ils saints ? Que signifie « saint » ? A l’adresse suivante on trouve plusieurs significations intéressantes du mot :

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/saint/

« Sont devenus saints » (selon le commentaire de M. Dimitrescu) on comprend peut-être des « témoins » qui ont été « faits saints » par une canonisation concluant un procès canonique qui dur longtemps et coûte cher dit-on. Je ne suis pas familière de cela.
Je suis convaincue que tout homme est un témoin et un saint potentiel. Quand il rejoint son MOI profond, il est l’aimé du créateur. Je crois que la société est parsemée de « saints » qui s’ignorent et dont Jésus a dit qu’ils étaient bienheureux (Matthieu 5 :1-12).

Je vous donne encore l’adresse d’une excellente interview avec Frédéric Lenoir au sujet de son ouvrage, clair comme du cristal : « Le Christ philosophe » et cela peut nous éclairer.

http://www.confidentielles.com/ttopic-40811--quot-Le-Christ-philosophe-quot----interview-de-F--Lenoir.htm



lundi, juillet 28, 2008
 
Révolution/spiritualité



D’où vient la force de Jésus, d’où lui vient sa spiritualité ? Il est né, a grandi, a vécu dans le monde hébreu.
On lui a enseigné les « Ecritures » et il a appris à en lire publiquement des passages dans la Synagogue
le jour du Sabbat.

Très tôt, Jésus a compris que le message de Yahweh ne correspondait pas au vécu ni à la pratique de la société juive et de ses institutions, gardiennes des Ecritures, pas plus que, aujourd’hui, l’évangile de Jésus
ne correspond au vécu ni à la pratique de la société et des institutions qui se disent chrétiennes (Mc 7 :8,13). Pas besoin d’en faire une liste.

La société juive, du temps, de Jésus subissait l’influence subtile du monde grecque. « De plus, dit Albert Nolan, la globalisation de l’empire romain se faisait sentir dans la vie des gens de Palestine. Le style de vie
et les valeurs greco-romaines étaient adoptées par les riches et les puissants : les Hérodes, les grands
prêtres et les anciens les anciens, la noblesse et les grands propriétaires. (voir l’adolescent Jésus – 12 ans –
au Temple de Jérusalem confrontant les autorités religieuses (Lc 2, 41-50)), Beaucoup vivaient dans le luxe et la décadence. (Une citation des historiens et théologiens R. A. Horsley et Neil Silberman in « Jesus today » page 49 ). Telles étaient les caractéristiques du monde que Jésus, par son action et ses paroles, a mis sens dessus dessous. Dans ce sens, on peut dire que Jésus n’était pas un réformateur, mais un révolutionnaire…c’était l’appel à une révolution sociale et spirituelle et non politique. »

Oui, bien sûr, Jésus désirait que son peuple soit politiquement libéré du joug romain…mais pas en renversant un gouvernement pour le remplacer par un autre dans le sillage du précédent. Notre Jésus, aujourd’hui comme hier, nous indique les signes des temps et l’urgence d’une révolution spirituelle et sociale d’abord.
La lutte pour la transformation des structures de pouvoir, de domination et d’exploitation suivront, on en a des exemples jusque dans l’actualité de ce jour! Comme je le comprends la soif de spiritualité aujourd’hui
est synonyme de soif pour la justice et pour la paix. C’est lié.

Signes des temps et signes d’espérance ? Agir. Un défi que bien des « prophètes » - beaucoup s’ignorant eux-mêmes - relèvent petitement aux 4 coins de la planète. Ils avancent, comme Jésus, sans suivre les pistes tracées par les systèmes, y compris les systèmes religieux repliés sur soi, ils avancent en brouillant ces pistes qui mènent au chaos, et en laissant derrière eux des traces de lumière, d’espoir, de force créatrice pour un monde en construction continue. Ils prennent au sérieux le fait que l’argent est fait pour être partagé et non accumulé, ils prennent au sérieux le fait « qu’on ne peut servir deux maîtres » ((Mt. IV, 9-10) ! Je me joins, autant que je peux, à l’engagement, à la Mission de celles et de ceux, proches et lointains qui construisent
la famille de Dieu avec Jésus.

Idée pour les vacances :
Une autre Europe pour un autre monde -
Agissons, maintenant, pour un autre monde!
Rencontre à Saarbruck


L’été 2008 verra pour la première fois la tenue d’une Université d’été européenne d’ATTAC.

Elle aura lieu du 1er au 6 août 2008 ( 2 jours avant l’ouverture des jeux à Pékin) Elle se déroulera en totalité dans les locaux de l’Université de Sarrebruck , qui offre une infrastructure optimale. Info et détails à www.european-summer-university.eu/pages/fr/pa.....

Pourquoi s’y intéresser ? Nous sommes européens.



ATTAC europe



vendredi, juillet 25, 2008
 
Méditation dominicale (27.07.08)

Bnejamin Franklin, inventeur des lunettes à double foyer

Le Pasteur Alain Perrot, membre actif du Mouvement anti apartheid suisse durant de longues années et co fondateur, avec André Bieler, de La Déclaration de Berne, nous disait lors d’une rencontre :
Pour prier - ou méditer – faire usage de lunettes à double foyer : lire les journaux à travers la partie inférieure permettant de voir la réalité, l’actualité, puis lire la parole de Jésus avec le verre supérieur permettant de cher un sens à ce qui se passe. En d’autres termes, selon Alain Perrot, (trop tôt décédé) l’actualité, dont nous faisons partie, permet à Jésus « la Lumière du monde » de toujours espérer avec nous, en avançant à travers les ronces d’un monde incertain, les orages d’un lac en colère, d’avancer en se tenant par la main. « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »
(Jean, chapitre 8, verset 12)


Avec Yeshuah, nous sommes imbriqués dans ce qui se passe chez nous, en Suisse, en Europe, dans le monde … les lunettes double foyer sur mon nez (comme Benjamin Franklin l’inventeur), je m’arrête chez moi, dans ma conscience profonde comme dit ma consœur qui s’y connaît, je reste avec mes hauts et mes bas, mes limites et mes dépassements et je reconnais les mêmes fluctuations dans « ce qui se passe » autour de moi et au-delà.

Kurt Furgler qui meurt et nos chefs d’armée qui s’embourbent… la fabrication et les ventes d’armes qui prospèrent. Qu’est-ce que pensent les gens et Jésus ? Les socs de charrue ou les arsenaux ? L’économie militaire transformée en économie d’échange ? Tiens ! Même le premier pape Pierre était armé et Jésus ordonne : « Arrête ! Tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée ». (Matthieu 26:51, 52) Et Jésus répare les dégâts de Pierre, face aux soldats venus l’arrêter, Lui dont la tendresse m’accompagne en ce moment de réflexion! … la méditation :
ce cœur à cœur avec Jésus aujourd’hui.


Dans toutes ces réalités il y a des traces de Sa résurrection !

Jésus aujourd’hui. Même si la lumière semble parfois vaciller, mais c’est pour mieux jaillir !
Les journaux, la radio permettent aussi à la lumière de jaillir. Je les lis en y découvrant l’esprit de Jésus même avec le verre inférieur de mes « double foyer » !!! Oui il y a des plumes contemplatives, je n’ose pas les nommer ! J’en trouve dans les blogs, dans 24 Heures, La Liberté, et dans le Courrier International ! Après tout Jésus fut le premier journaliste de l’ère qu’on dit chrétienne bien qu’il n’écrivit que dans le sable mais ses mots furent tellement clairs que les doctes Anciens se mirent à fuir et que la petite prostituée se trouva blottie sur son cœur. Pour l’éternité.


Jésus poursuit sa Mission en nous : permettre à sa lumière d’éclairer nos actualités, nos réalités. Au-delà de la contemplation et de la méditation il y a l’action, unie à l’Action de toutes les femmes et de tous les hommes de bonne volonté ! Je les aime. Leur force est la mienne…
on resterait longtemps en état de contemplation active, avec Jésus au désert si ce n’est que,
pour construire la famille de Dieu, il faut se mettre debout et avancer.





mercredi, juillet 23, 2008
 


A la Messe

Je suis allée « à la messe » comme on dit, à « Notre Dame de Compassion » . C’était ce matin et Jean-Marie, l’officiant, a lu ce message de Michée :
« On t’a enseigné, ô homme, ce qui est bien et ce que Yahweh

attend de toi:
faire la justice
aimer tendrement
marcher humblement avec ton Dieu (6:1-8). »


Jean Marie, comme pour s’excuser dit : ce message-là vaut bien la peine qu’on le lise 2 fois de suite !

Cela m’a fait plaisir. Puis il a poursuivi le rite, trop souvent routinier, tellement répétitif qu’on passe, somnolant ou pas, à côté de ce qu’il signifie : le souvenir VIVANT de Jésus, l’homme de Nazareth, lui qui désirait ce repas partagé pour dire merci et adieu le soir-même de son arrestation et des jours suivants.
Jésus appréhendait. Il ne voulait pas rester seul. Il prie ses convives de se souvenir, de penser à Lui,
de ne pas l’oublier. Il est avec nous, dit-il, en nous, toujours, partout, il est reconnaissant si on le prend
au sérieux quand Il sera parti ! Ce dernier rendez-vous… comme un amoureux qui ne sait que faire
de plus pour dire « Je t’aime ! » à l’espèce humaine, à chaque créature. Toi et moi aussi.

A la messe donc, je pensais à Lui, presque distraite de toute cette liturgie copiée collée, Oh !
et me demandais ce qu’Il attendait de moi, de nous dans la réalité d’aujourd’hui ?

Le message du petit prophète Michée tombait à pic. Dieu a mis la réponse de Jésus,
bien avant sa naissance, dans la bouche du prophète :

« Faire la justice » en moi, autour de moi. M’informer sur les systèmes qui créent et emprisonnent ceux qui ont faim et soif de justice, réfléchir, en parler quand c’est possible, agir petitement pour construire une famille humaine sans frontières, sans armées, sans chefs d’armée, sans armes, lesquelles armes seront transformées en socs charrue pour labourer et semer le blé. Pour le pain quotidiennement.

« Aimer tendrement » est tout aussi et même plus important que faire la justice. C’est plus naturel à la nature humaine je crois. Aimer, sentir qu’on est fait pour ça et pour désirer être aimer, c’est naturel à la nature humaine. C’est la vie de Dieu en nous puisqu’il est Amour. Dans l’actualité qui m’entoure et dans l’actualité que révèlent les médias, je trouve aussi, ici et là, des signes de tendresse, comme des petites fleurs qui poussent à travers les ronces, comme la fleur qui pousse sur le fumier de Job, et sur nos fumiers boursicoteurs. Je suis à l’affût de la tendresse. Une tendresse musclée comme celle qui ramasse les blessées, passionnée comme celle que partagent les exilés à leur retour dans la patrie, une tendresse douce comme celle des amoureux qui s’aiment sans nécessairement se le répéter…

"Marcher humblement avec ton Dieu"
: la vie est un parcours, pas une destination d’abord. C’est le Chemin qui est important.
« Nous n'avons pas ici de lieu éternel, ni de résidence permanente, ni de propriété privée ».
C’est le sens du mot KATUTURA ! Nous sommes une espèce d’oiseaux migrateurs.
Nos ailes sont faites pour voler et nos jambes pour marcher. L’Arrivée est tout au long
du chemin puisqu’ Il marche avec nous.



dimanche, juillet 20, 2008
 
Méditation dominicale (20.07.08)





Patmos et Robben Island

Jean, « reclus sur son île de Patmos eut une vision et il délira pour les siècles des siècles son apocalypse, un délire des signes des temps. »
Jean, le vieillard, « radotait », dit-on en écrivant les « choses que Jésus avait faites. Il murmurait sans cesse : Dieu n’est qu’Amour .» Comment cela ? Parce que Jean avait fait l’expérience de l’Amour avec son grand Ami : Jésus, ce paysan juif tellement parfaitement humain qu’Il est Dieu. Tout ce qu’il fait est le fruit de l’Amour. Mais Jean n’arrive pas au bout de son histoire, il pose sa plume et dit, comme pour s’excuser :

« C'est lui, le disciple qui rend témoignage de tout cela, et qui l'a rapporté par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai. Il y a encore beaucoup d'autres choses que Jésus a faites ; et s'il fallait rapporter chacune d'elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l'on écrirait
ainsi ».
(Jn 21:24-25)
Il pensait peut-être à « Jesus Today » . Et la construction de la famille de Dieu où ceux qui naissent ont le droit de vivre !

Saint Jean m’invite à lire entre les lignes de son texte pour y découvrir des indices de la spiritualité de Jésus et je voudrais m’en inspirer, j’aimerais la faire mienne pour voir le monde comme Lui, « scruter les signes des temps » comme dit Albert Nolan, et permettre à Dieu de me mettre au défi de « prendre Jésus et les signes des temps au sérieux ».

Un signe des temps : la terrible débâcle du Zimbabwe et la déréliction du petit peuple. Un microsome de la faim dans un société détraquée où les pauvres n’ont plus de voix et où les dirigeants bégayent leur impuissance.
La déréliction de Jésus au ras des pâquerettes et dans les cœurs héroïques de gens qui pourraient s’exiler et qui restent au milieu des gens trop pauvres pour chercher asile ailleurs: serviteurs souffrants
(Isaïe 53,1-11). (Ici, je m’unis à tous, à mes consœurs, à des amis, à d’anciens collègues et je fais, bien que trop marginalement, l’expérience de Jésus aujourd’hui). Je le dis comme Jean à Patmos le disait en son temps, dans un délire apocalyptique parfois..


Un signe des temps : Mandela. Sans qu’il s’en rende compte, peut-être, l’Esprit de Jésus l’anime. Mandela ne ferme ni son intelligence ni son cœur à ce qui l’entoure, les gens avec leur musique et leurs chants, la nature, les bêtes, l’univers. Il prend conscience de ce qui se passe dans son pays bien-aimé et se révolte. Il permets à Dieu de le mettre au défi ! Il relève le défi. Il est conséquent, consistant jusqu’à la prison (27 ans à casser des cailloux) dans son île de Patmos alias Robben Island. Les monceaux de petits cailloux cassés distillent ses délires en force d’âme, en lucidité d’intelligence. La justice et la paix pour son peuple, pour tous les hommes, femmes et enfants du vaste monde, du pain pour tous ? L’inaccessible étoile. « Per ardua ad astra » égale « la lutta continua ». On ne lutte pas si on espère pas gagner ! Mandela, je le sens en lisant entre les lignes me révèle un aspect de l’esprit et de la spiritualité de Jésus : la confiance en son destin, l’humilité qui l’amène à aimer ceux et celles qui sont, de fait, ses ennemis et les ennemis de sa nation tout en les confrontant sans concession, dans la vérité du moment.



Robben Island

D’où lui vient cette force ?

Nous venons de vivre une semaine de festivités mondiale en l’honneur de son anniversaire, dans l’action de grâce, la jubilation, les louanges, les bisous, les critiques aussi, les vœux de longue longue vie.
Signe clair et net que nous tous aspirons à un leadership du type Mandela !


Pour Madiba : pas de grands discours moralistes ni dogmatiques ni même idéologiques, du haut
d ‘estrades entourées de gardes du corps, non, mais il « radote », notre Madiba,
comme saint Jean à Patmos :

« Ceux qui ont faim ne peuvent vivre si longtemps – que moi… »
Et encore : « J'ai oeuvré pour une société démocratique, éprise de liberté, où chacun puisse vivre en harmonie, dans le respect de l'égalité des chances. Je veux vivre pour cet idéal et le réaliser. Je suis prêt, s'il le faut, à mourir pour cet idéal. »
Mandela prend les signes des temps au sérieux jusqu’au bout. Vieux, avec des jambes douloureuses, il se laisse aider avec la reconnaissance de ceux qui apprécient la valeur de l’amitié quand tu deviens dépendant. Il le dit, et Gracia, sa femme lui fait écho.
Il dit aux plus jeunes, comme une prière : « Prenez le fardeau de la lutte sur vos épaules ». Et des tonnerres de jeunes répliquent ; « Yes we can ! » ! Un autre signe des temps, ce cri, le Oui des jeunes impatients de suivre l’exemple du plus grand leader de notre époque !

Pour dire merci ; un simple message à la radio : « Nous sommes honorés de votre volonté de souhaiter un joyeux anniversaire à un vieil homme à la retraite, qui n'a plus ni pouvoir ni influence .» Voilà. Mais encore : « J'ai eu de la chance avec le peuple de ce pays. Je suis vieux. Ils seront là après moi. » La confiance que Jésus fait à ses disciples ! Même André Brink se joint au chœur des gens, heureux d’avoir devant eux un leader et dit : « Mandela, le père de "l'impossible réconciliation". Au-delà de l'image de saint, la vraie grandeur de Mandela réside dans sa "simplicité d'homme de la rue" et dans son pragmatisme, qui l'a conduit à dialoguer avec les plus extrémistes sans jamais renoncer à ses principes .»

Voilà ma méditation, elle a duré toute la semaine. Pardon d’avoir un peu radoté, c’est pour mieux dire la vérité.



vendredi, juillet 18, 2008
 
La parole à Madiba, ce 18 juillet 2008



« Il n’y a pas grand chose à dire sur la pauvreté, mais elle faisait souvent naître l’amitié. Beaucoup s’empresse autour de vous quand vous êtes riche, mais seules quelques personnes, rares et précieuses, le font quand vous êtes pauvres. »

« Malgré mes faiblesses sur le plan sentimental je me suis progressivement adapté à la vie du Township et j’ai commencé à prendre conscience d’une certaine force intérieure… mon cœur et ma tête étaient toujours en conflit. »

« Je n’ai pas connu d’instant exceptionnel, pas de révélation, pas de moment de vérité, mais l’accumulation régulière d’affronts, de milliers d’humiliations, de milliers d’instants oubliés, a créé en moi une colère, un esprit de révolte, le désir de combattre le système qui emprisonnait mon peuple. »

« Je n’avais pas besoin de devenir communiste pour travailler avec eux. »

« J’avais parlé trop vite, sans réfléchir, de façon irresponsable et maintenant, je le regrettais. J’ai immédiatement retiré mon accusation et je me suis excusé. J’étais un jeune homme qui essayait de compenser son ignorance par son militantisme. »

« On dit qu’on ne connaît jamais un pays tant qu’on est pas allée dans ses prisons. On ne devrait pas juger une nation sur la façon dont elle traite ses citoyens les plus riches, mais surtout sur son attitude vis-à-vis de ses citoyens les plus pauvres. »

« Le plus grand plaisir d’une visite, on l’éprouve quand on s’en souvient. »

« Churchill en train de pleurer après avoir appris la perte d’un navire britannique. J’ai gardé cette image en mémoire pendant longtemps : elle m’a enseigné qu’un responsable peut parfois montrer son chagrin en public et que cela ne le diminue pas aux yeux de son peuple. »

« Les légumes sont devenus plus abondants et des morceaux de viande ont commencé à apparaître dans notre soupe et nos ragoûts. A ce moment-là seulement nous nous sommes rendus compte que nous aurions dû manger cela depuis des années. »

« Quand votre vie est la lutte comme l’a été la mienne, il reste peu de place pour la famille. Cela a toujours été mon plus grand regret et l’aspect le plus douloureux de la vie que j’ai choisie. »

« Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi et cet ennemi devient votre associé. »

« Mon pays est riche en minerais et en pierres précieuses enfouis dans son sol, mais j’ai toujours su que sa plus grande richesse était son peuple, plus fin, plus pur que ses diamants les plus purs…je n’ai jamais persu l’espoir que cette grande transformation aurait lieu… gr’ace aux hommes et femmes ordinaires de mon pays. J’ai toujours su qu’au cœur de l’homme résidaient la miséricorde et l a générosité…la bonté de l’homme est une flamme qu’on peut cacher mais qu’on ne peut jamais éteindre. »

« Ma mission était à la fois de libérer l’opprimé et l’oppresseur…car être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respect et renforce la liberté des autres. La véritable épreuve pour notre attachement à la liberté vient de commencer... je n’ose m’attarder car je ne suis pas arrivé au terme de mon long chemin.»

(Textes tirés de « Un long chemin vers la liberté » Fayard 1995 par Nelson Mandela)

Merci Madiba




mercredi, juillet 16, 2008
 
Tata Madiba : merci d’être né ce 18 juillet 1918



Il est difficile d’écrire des mots sans trahir ce qu’on a dans le cœur : un immense amour pour Madiba. L’homme humble, intelligent, pour qui chaque personne compte simplement en tant qu’être humain, les enfants, les orphelins sidéens, les exploités, indépendamment de la couleur de peau, du statut.

Mandela, lors d’une rencontre de prière a dit :

« Mon père était un prêtre officieux…. Qui n’avait pas eu besoin d’être ordonné, parce que
la religion traditionnelle du Xhosa est caractérisée par une intégrité cosmique –
l y a peu de distinction entre le sacré et le séculaire, entre le normal et le surnaturel ».

Rolihlahla est né à « Mvezo, un endroit à l’écart, loin du monde » un 18 juillet 1918.
Son père avait 4 épouses et Noseki Fanny était sa mère. Il fut l’un de treize enfants, 4 garçons,
9 filles ». C’est Mandela qui raconte sa vie dans « Un long chemin vers la Liberté » !



C’est ici qu’il fut baptisé (l’église était aussi école) et qu’il alla à l’école, et, comme à Montenol (Jura),
tous les enfants étaient dans une seule et même classe avec un seul maître.

La leçon de l’âne (c’est Mandela qui raconte)

« Un jour, un âne récalcitrant m’a donné une leçon. Nous montions sur son dos l’un après l’autre et, quand mon tour est arrivé, il a foncé dans un buisson d’épines. Il a baissé la tête pour me faire tomber, ce qui est arrivé, mais seulement après que les épines m’eurent griffé et écorché le visage, en m’humiliant devant mes camarades. Comme les Asiatiques, les Africains ont un sens très développé de la dignité, ce que les Chinois appellent « ne pas perdre la face ». J’avais perdu la face devant mes amis. Ce n’était qu’un âne qui m’avait fait tomber mais j’ai appris qu’humilier quelqu’un, c’est le faire souffrir inutilement. Même quand j’étais enfant, j’ai appris à vaincre mes adversaires sans les déshonorer. »
(Un long chemin vers la Liberté, Fayard 1994, page 18)

Voilà un première prise de conscience du petit garçon. Merci à ce type d’âne-là.
On en a besoin à tous les niveaux.

L’âne met Mandela sur le chemin de la compassion pour les millions dont les systèmes
et leurs fonctionnaires « font perdre la face » aux gens qu’ils affament et tuent.

Toute sa vie, Mandela aura retenu la leçon de l’âne. Aujourd’hui encore alors que les médias en font
une légende, une icône quasi inaccessible, il reste proche, comme Jésus, par son esprit
qui transpire et s’envole de ce visage marqué des « écorchures » de sa lutte.

« J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. J’ai rêvé d’une société libre et démocratique, où tous le monde vivrait en harmonie avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel je veux vivre et que je veux réaliser. Mais s’il le faut, c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».

« Même si aujourd’hui nous faisons la fête, rappelons-nous que notre oeuvre est loin d'être achevée
parce que : là où règnent la pauvreté et la maladie, y compris le sida, là où des êtres humains sont opprimés,
il y a encore du travail à faire . Nous voulons la liberté pour tous » (Dixit Madiba).





dimanche, juillet 13, 2008
 
Méditation dominicale




Cris et Chuchotements (Ingmar Bergman)

Le besoin intense d’une vie spirituelle est un signe des temps, de notre temps, en 2008.
Nombreux sont les livres concernant la spiritualité ou les spiritualités, offerts dans toutes les librairies.
Cette soif des « choses de l’esprit » n’a jamais été aussi intense qu’aujourd’hui, selon l’auteur de
« Jesus Today » d’Albert Nolan, dont j’ai souvent parlé dans mon blog.
L’urgence de la survie, pour tous, l’absence de pain, le réchauffement climatique, la flambée du fuel,
le poids d’inertie d’un leadership mondial paralysé par la prise de conscience des masses
est un signe des temps.

Le vide de notre vie, collective et individuelle, demande un contenu, pas un contenu-objet,
mais une Vie intérieure nouvelle et purifiée. Conscients et malheureux face à cette vacuité spirituelle,
nous cherchons dans nos trous noirs un souffle de vie, dans nos déserts une fleur.

Ce souffle, c’est, je crois, « Jésus aujourd’hui ». Pas un paquet de dogmes, de connaissances théologiques, dogmatiques de Dieu. Nous sommes en manque d’une expérience de Dieu ! En nous, individuellement et collectivement. Cette expérience de Dieu s’offre à moi parce que Jésus m’habite et m’anime, Il nous habite et nous anime, que nous en soyons conscients ou pas. J’aimerais en être consciente. Lui permettre de sentir qu’Il nous aime, me permettre de me sentir aimée.
C’est un peu comme quand, dans une expérience de désolation totale, apparaît une personne
dont le regard dit « Je suis ici » cette présence me libère.
Il te dit « debout » ! C’est une expérience de Dieu qui me fortifie pour avancer.

Pour s’ouvrir à cette prise de conscience grandissante, je réserve quelques moments d’intimité
avec Jésus chaque jour comme le font ceux qui s’aiment, s’enlacent, ne disent rien – le temps qu’ils
peuvent - et partent au travail. Si je mets dans mon blog « une méditation dominicale », c’est pour dire
que ça fait du bien, que c’est possible pour tous, surtout peut-être pour ceux et celles « hors systèmes
et hors murs », c’est ma motivation.

Il y a, comme dit plus haut, une profusion d’écrits, d’études, sur la ou les spiritualités, autant d’efforts
pour répondre aux signes des temps, mais parfois, Jésus est laissé à l’écart pour ainsi dire, d’autres enseignements et méthodes de spiritualité mettent Jésus au centre de leur intérêt comme un « objet »,
par exemple une hostie qu’on expose. Des adorations de la croix. D’innombrables cérémonies et sacrifices. C’est à chacun de voir. Il y en avait beaucoup du temps des prophètes.

Pour les milliards d’humains avec qui nous cheminons, une expérience de Dieu peut être accessible autrement. Simplement. Directement. Par exemple en contemplant le lac Léman, un visage, les fleurs et légumes au marché du samedi matin au Flon, en écoutant la musique, un chant d’oiseau, un concert, un chœur, en rencontrant des vieux et des jeunes, des étrangers égarés, des mourants abandonnés …
mais aussi dans un coin de prière dans ma chambre, là où m’est accordé
le luxe du silence et de la solitude.

Comme je le ressens, après de longues années de faim de sens de la vie, je suis en train de découvrir
enfin la spiritualité des petites gens ! La spiritualité de Jésus, au goutte à goutte, dans un émerveillement
qui rend très petits, heureux, confiants. Pas pour somnoler ou s’assoupir… quoique cela puisse arriver !
Pour avancer avec et vers les autres.

« Il est impératif, dit Albert, d’approfondir la spiritualité de Jésus qui est la source de notre
propre énergie pour la lutte (de survie) actuelle ». Qu’est-ce qui a permis à Jésus cette liberté de comportement, de parole totalement à l’envers des normes de sa société et de la nôtre.
D’où lui venait ce courage, cette force ? Jusqu’à dire : « On vous a dit, mais moi je vous dis… »
(Mt 5 :21,22 etc), dans la situation religieuse de son temps !!!

Jésus a très peu parlé de spiritualité ! Avare de mots sur lui-même, la construction de la
famille humaine l’intéressait en priorité, chacun en est l’architecte et le constructeur.
Surtout les plus petits sans exclure les grands. Il a déclaré publiquement :
« Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. »
(Mat. 11 :25)

Cela, c’est quoi ? Je crois que c’est l’expérience de Dieu, l’Abba de Jésus et le mien, le nôtre !
Je le crois. Croire n’exclut pas le doute.

« …S’ils me demandent crois-tu en l’existence de Jésus Christ, je leur réponds : je n’en sais rien,
peut-être que Dieu n’existe point. Tout ce que je sais, c’est que je l’aime. »
(page 182 in Le Puzzle amoureux, Gilbert Salem, Bernard Campiche 2000).
C’est exactement ça, l’expérience de Dieu !

Je me souviens d’avoir vu le film « Cries and Whispers » Cris et Chuchotements à Johannesburg
dans les années septante. Ce film d’ Ingmar Bergman dérangeait par cette condensation de douleurs
jamais apaisées. Agnès, le personnage principale ne trouvait aucun réconfort de la part de ses 2 sœurs effrayées de son état. Puis apparaît au chevet d’Agnès, la servante aimante, Anna, qui ne dit rien,
mais elle prend contre son sein nu la mourante, elle la presse tendrement contre son corps.
Et Agnès murmure « C’est le plus beau cadeau que l’on m’ait fait (…), la grâce » :
L’expérience de Dieu.




jeudi, juillet 10, 2008
 





Forum des pauvres au Mali

«Il ne faut rien attendre des pays riches. C’est d’abord à nous d’assurer le développement de nos pays.
Cela passe d’abord par la lutte contre la corruption dans nos pays. Cela passe aussi par
une bonne gestion des deniers publics » .

Ce sont les paroles d’un Africain ivoirien au sommet des pauvres à Katibougou au Mali, du 6 au 9 juillet 2008. Ces jours-ci au Mali, plus d’un millier de personnes venues du monde entier, observent
ce qui se passe au sommet du G8, qui se tient, lui, à Toyako au Japon.

Mme Barry Aminata Touré, présidente de la Coalition des alternatives (CAD-Mali),
a organisé la 7e édition de cette rencontre.

C'est la situation des femmes et des jeunes sur le continent qu’Aminata Touré a placé en tête des priorités de ce sommet dont la cérémonie d'ouverture a été rythmée par la musique, la danse et le théâtre.

Quelques remarques d’Aminata Touré :

« Ici à Katibougou, nous sommes vous le voyez à l'air libre. Ceux du G8
sont enfermés au Japon

avec des milliers de gardes du corps. C'est parce qu'ils ne sont pas
en paix avec leur conscience…

la justice sociale est un passage obligé et incontournable pour assurer
une prise en charge durable
et définitive de la problématique du développement
dans le monde …

Le G8 n’a d’autres priorités que la libéralisation des échanges,
les réformes structurelles

et les mouvements des capitaux et ceci a pour conséquence
la violation des droits humains,

l’augmentation de la pauvreté et la misère dans nos pays ».


J’ai été déçue de nos médias, de leur peu d’intérêt pour publier ce qui se passait au
« Sommet des pauvres » au Mali, et déçue de la manière dont les mêmes médias ont publié
la rencontre du G8 au Japon jusqu’à nous montrer en détails le menu
des repas gastronomiques des membres.

« Accroupis au bord de la rive du Temps
Un bout de rêve dans un bout de pagne »

(Bernard Dadié in « Le Viol de l’imaginaire » Aminata Traoré, Actes Sud 2002).



mardi, juillet 08, 2008
 
Joan Baez



Un souvenir en hommage de cette grande femme !

C’était en 1970 au Cap. Un film assez controversé faisait son apparition sur les écrans des cinémas.
Les salles des zones blanches interdites d’accès aux Africains. Notre groupe inspiré par un ami
que je nommerai pas, a décidé qu’il valait la peine, une fois de plus de s’exercer à la désobéissance civile
en allant, un groupe amicale, bigarré et paisible comme un arc-en-ciel, voir WOODSTOCK.
Nous étions tellement bien mélangés, avec un billet collectif que nous sommes tous entrés
en douce et avons pris place pour quelques heures d’étonnement bienfaisant !
Sur l’écran, cette plaine grouillante d’humains occupés à toutes sortes de choses avec le sourire et l’anticipation du spectacle. Hors de nos frontières sud-africaines ghettoïsées.

Alors que tous nos efforts pour déraciner le système d’apartheid restaient empreints de prudence, d’engagements communs dans la clandestinité voilà qu’au grand jour éclate la protestation
grâce à la voix de chanteurs qui va droit au cœur. Parmi eux, Joan Baez que je voyais et
entendais pour la toute première fois.

Avec sa guitare sous ses doigts elle chantait ”We shall overcome … we’ll walk hand in hand some day…”
et nous avons repris en chœur avec elle : TO-DAY…..comme les vagues des rives de
Robin Island chevauchant vers le Cap !

Puis elle chanta :

« la nuit dernière, j’ai fait le rêve le plus étrange
Que je n'aie jamais fait.
J'ai rêvé que le monde entier s'était mis d'accord
Pour mettre définitivement fin aux guerres
J'ai rêvé que je voyais une salle immense
Et la salle était pleine d'hommes
Et le papier qu'ils étaient en train de signer disait
Qu'ils ne se battraient plus jamais
Quand tous les papiers furent signés
Et un million de copies faites tous joignirent leurs mains
et inclinèrent la tête
Et ils firent des prières reconnaissantes
Et les gens dans les rues en bas n'arrêtaient pas de faire la ronde
Et les fusils, épées et uniformes jonchaient le sol »

Joan Baez vient de chanter au Festival à Montreux paraît-il et je suis heureuse
de la rencontrer dans mes souvenirs.

(Même si la traduction est bien loin du frisson que nous donne
« Last night I had the strangest dream I ever had before » j’ai pensé partager le mieux possible
ce rêve qui s’éloigne de plus en plus de la réalité me semble-t-il)



dimanche, juillet 06, 2008
 
Méditation dominicale, le 6 juillet

« N’allez pas où le chemin vous mène,
allez au contraire là où il n’y a pas de chemin et laissez une piste ».

Jésus allait à la rencontre des gens et eux accouraient vers Lui, qu’ils attendaient sans le savoir,
comme nous parfois ! Eux, c’était qui ? Les femmes, les enfants, les pauvres, les malades,
les lépreux, les sidéens, les aveugles, les muets, les sourds. D’autres s’approchaient de Jésus, de biais,
comme la police secrète de l’institution religieuse par exemple et lui tendaient des pièges.
Ils l’invitaient même à leur table et l’humiliaient ! Mais ils le craignaient ! Pourquoi ?

Main dans la main de mon bien-aimé et cœur à cœur avec lui, ce soir, nous faisons halte, auprès
de notre Abba. Dans un moment unique de bienheureuse solitude hors temps, hors espace.
Notre présence au cœur du monde créé pour la joie de Dieu, pour le bonheur des hommes
qui ne font que passer, l’espace de quelques années, comme en un safari spontané qu’on appelle la vie,
la naissance, la mort en direct et en continu : c’est l’Amour, le
Verbum Dei caro factum est !



Ce n’est pas un concept, c’est une dynamique humaine, terrestre, universelle.
Que de belles et nobles paroles. Et alors ? Dans la pratique et dans la réalité ?

Un cher ami, Laurent est son nom, me disait : « Mais il y a la faille ! » Le créateur quelque part n’a pas complété son œuvre. La faille !
Jésus connaît ce mot, comme Laurent, comme moi : la faille. La main de Yechuah serre la mienne,
le rythme de son cœur rejoint le mien un peu comme l’écho du Boléro de Ravel qui fait des vagues très discrètes dans les sables du désert…la nuit. Vers l’aurore si lointaine encore ! Un moment d’intimité, hors temps, le bonheur simple et pur.



J’émerge de ma méditation comme la tortue sort son museau de sa coquille. Pour reprendre la route
les pieds dans la faille qui va s’élargissant, un parmi les milliards d’humains, ensemble en chemin
vers la liberté. Liberté de quoi ? De qui ? Pour quoi ?

Je sens et je sais : prendre Jésus au sérieux,
prendre sa compassion et sa tendresse au sérieux
Prendre la signes des temps au sérieux, c’est urgent,
c’est une question de vie et de mort. Quels signes ?
Pourquoi l’urgence ? Nous sommes organiquement liés à ces signes !
Prendre notre aujourd’hui au sérieux… ne pas attendre des appels ni des encouragements.
Avancer avec Jésus. Il est le chemin.

Jésus a pris les signes de sont temps au sérieux.
Il a pris la réalité de son pays au sérieux, et dans cette faille entourée de beauté primale, il a vécu,
il a agi avec les moyens qui étaient à sa portée. Comme il le fait aujourd’hui, en nous, en moi,
même si Paul de Tarse se taxe d’avorton, et que mon prie-Dieu n’est qu’un petit tas de foins parfumé
en cette soirée d’été.



vendredi, juillet 04, 2008
 
La petite espérance



« Ce qui m’étonne dit Dieu c’est l’espérance »
Ça c'est étonnant, que ces pauvres enfants voient comment tout ça se passe
et qu'ils croient que demain ça ira mieux… »

Comme la serrure et la clé :
Sans la soif, l’eau n’existerait pas
Sans la faim, le pain n’existerait pas

La faille de notre planète qui va s’agrandissant au point d’engloutir l’espèce humaine, c’est que la soif, la faim, sans eau ni pain, tuent les humains en commençant par les plus vulnérables. La soif et la faim de justice et de liberté, sans justice ni liberté tuent les plus vulnérables. Mais où donc est passé l’eau, où est passé le pain, où est passé la Liberté ???

Je m’arrête au Zimbabwe : quelques gouttes d’eau, quelques miettes de pain semblaient à portée de main, ce qui ne faisait qu’aviver la soif et la faim ! A en mourir de désir. Un désir violent, brûlant, qui donnait aux gens le courage héroïque de se présenter au bureau de vote comme dans la gueule d’un lion. Ce courage, c’était un buisson ardent, un feu d’artifice hallucinant, pour retomber dans le vide comme un peu de poussière après une tempête de sable. Un peu de cendre humide et tiède du sang des morts.

La mort ne peut avoir le dernier mot, ni l’injustice, ni la soif ni la faim puisque le pain de vie et l’eau de la source frémissent au plus profond des plus affamées et assoiffées de ses créatures, de sa création. Ce n’est pas étonnant la petite espérance puisqu’elle jaillit du cœur de Dieu. Oui, au Zimbabwe. Partout.