KATUTURA


dimanche, novembre 29, 2009
 



Après les résultats des votations sur l'interdiction de minarets chez nous, et sur la volonté d'exporter des armes... Nous avons besoin de prier

Guide-Moi, douce lumière

Guide-Moi, douce lumière,
dans les ténèbres qui m’enveloppent,
Guide-moi encore.
La nuit est sombre et
je suis loin de ma demeure
Guide-moi encore.

Garde mes pas;
je ne demande pas à voir
l’horizon lointain -
un seul pas me suffit.

Je ne fus pas toujours ainsi, et
je ne t’ai pas toujours priée
de me guider,
J’aimais choisir et voir ma route,
mais maintenant
Guide-moi encore.

J’aimais l’éclat du jour; et malgré mes craintes,
l’orgueil dominait mon vouloir:
ne te souviens pas d’années passées.
Ta puissance m’a béni si longtemps;
elle continuera certes
à me guider
à travers landes et marais, à travers rocs et torrents,
jusqu’à la fin de la nuit.

Et avec le matin je verrai sourire ces visages d’anges
que j’aime depuis toujours,
et qu’un temps je perdis.
(J. H. Newman, VVO, 156-157, - La colonne de Nuée)



samedi, novembre 28, 2009
 

MEDITATION
Le temps de l’AVENT débute dans quelques heures, et c’est une nouvelle année liturgique, c’est la saison de la nativité et, déjà on entend la mélodie des cantiques « Venez divin messie… » et « Veni Domine Jesu » et « Encore un peu de temps, le Seigneur sera là » et encore :
« Vienne la rosée sur la terre, Naisse l’espérance en nos cœurs, Brille dans la nuit la lumière: Descends vite à notre secours; Au désert un cri s’élève: Préparez les voies du Seigneur… »
De mon point de vue : je ne me sens pas à l’aise avec cette liturgie-là. Jésus est né il y a plus de deux milles ans. Cet enfant palestinien a grandi, il a rempli sa Mission, et ceci est rapporté dans les évangiles. Son engagement subversif lui a valu d’être exécuté et je n’ai pas de problème à croire joyeusement que son Esprit habite en nos cœurs. Le mien itou ! Voilà pourquoi insister sur l’attente et le désir – indéfiniment - me semble ambigu. Superflu et peut nous faire oublier, presque, qu’il est en nous. Avec les années j’ai appris avec bonheur que, de prendre de plus en plus conscience de sa présence est ce qui donne à ma petite vie un sens ! Nous continuons sa Mission en luttant pour construire le royaume qu’il a promis et c’est cela qui doit VENIR à longueur de journées. On pourrait à Noël faire un bilan de notre engagement si possible, bien que cela ne doive pas être un « must ». J’aimerais surtout me réjouir d’une prise de conscience – autant collective qu’individuelle - de son énergie pour faire la justice. Et on ne peut pas s’attendre à avoir une vie plus facile que la sienne, mais c’est Sa vie en nous.
Je n’oublie pas les Palestiniens aujourd’hui et je rappelle que « le 29 novembre 1947 l’assemblée générale des Nations-Unis adopte une résolution pour le partage de la Palestine, appelant ainsi à l’établissement d’un État juif et d’un État palestinien » indépendants sur cette terre. On en est où aujourd’hui ? C’est la naissance d’un monde nouveau que nous désirons fêter. Nous le croyons : un autre monde est possible, une autre Église est possible, une autre théologie est possible, un autre AVENT est possible. Cela n’est pas seulement possible c’est en train de naître …



vendredi, novembre 27, 2009
 

Entretien entre Steven Sackur, journaliste à la BBC et DangFang :

http://news.bbc.co.uk/2/hi/programmes/hardtalk/8376923.stm

L’émission “Hard Talk” BBC est particulièrement intéressante parce que la personnalité interviewée ne peut en fin de compte que dire la vérité telle qu’il l’a vécue ou telle qu’il la vit ! Du lundi au jeudi, chaque semaine à 15h30, j’écoute ce « parler franc ». Steven explore les méandres de la vie de son invité(e) avec respect, mais sans concession. Pas de langue de bois possible, pas d’évasion. On découvre une personne humaine (qui se laisse analyser) dans ce qu’elle a de faible, de fort, dans son engagement politique, sociale, culturel. On défait des nœuds de contradictions, d’ambiguïtés, de succès, de courage et les fils ainsi dégagés montrent la complexité de l’action…en plus de la conviction que l’engagement pour la justice des uns et des autres est le SENS profond d’une vie. Les 25 minutes de « HARD TALK » écoulées on aimerait que ça continue et on veut en savoir plus au sujet par exemple de Han DongFang, présenté au public le 25 novembre de cette semaine. Je découvre un homme avec une mission, un message d’engagement désintéressé avec la « classe ouvrière » chinoise, mais chez nous aussi. Il est un leader du mouvement de Tiananmen et il était présent les 3 et 4 juin 1989 sur la Place de la paix céleste. Il est un « Labour rights activist » et a fondé le « China Labour Bulletin ».

Il a échappé au massacre de Tienanmen Square, mais a fait 22 mois de prison. Gravement malade – il avait contracté la tuberculose - il reçoit un visa inattendu et peut se rendre aux USA où il recouvrira la santé.
-L’excellent article de Swissinfo du 3 juin 2009, offre de plus amples informations à l’adresse Internet : http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=881&sid=10770959 -
Mais dans l’interview de la BBC, les trois points suivants m’ont interpellée, tant les réponses aux questions du journaliste reflètent la sagesse et le pragmatisme d’un homme qui sait ce que signifie lutter pour les droits des ouvriers et en assumer les conséquences !

· Question : « Vous paraissez ne pas avoir gardé de colère ni d’aigreur, ni de haine contre vos persécuteurs et les oppresseurs de votre peuple ? C’est possible ? » · Réponse : « Pourquoi nourrir de la haine ? Lorsque je regarde le fond de l’être humain, tous les êtres humains, nous nous ressemblons beaucoup… » (Mes ennemis et moi, avons beaucoup de choses en commun…cm) · Question : « Vous n’avez pas mentionné le mot « démocratie, pas même une fois, …est-ce possible ? » · Réponse : “Parce que je crois que nous devons d’abord apprendre à discuter entre nous, analyser nos problèmes chercher et trouver des solutions, établir des contrats entre nous au ras des pâquerettes… » (La démocratie peut être un mot vide de contenu si la base reste silencieuse et passive… attendre et prendre conscience…cm) · Question : « Vous ne paraissez pas pousser les ouvriers exploités à la résistance, aux démonstrations, à la révolte… vous avez changé ? » · Réponse : « Le fait est que j’ai été en prison et que je sais ce que cela veut dire… » (Nous connaissons le prix de la lutte et n’avons pas le droit d’exposer les autres à la prison, à la torture ! Même au Zimbabwe aujourd’hui ! cm )

Il y a matière à réflexion! La solidarité avec les chômeurs, la lutte pour les droits des ouvriers, impliquent une solidarité qui accepte les conséquences pour soi et pour tous. En Chine et au-delà. Chez nous aussi.
Le défi est de se poser la question sur les enjeux des relations économiques de nos autorités helvétiques avec la Chine, dans l’intérêt de notre pays…oui, mais à quel prix pour les ouvriers chinois ?



 

Très chers amis, j'essaie de "nourrir" plus régulièrement "Katutura english", comme je l'ai fait hier par exemple. Alors, si vous voulez, cliquez juste d'un "coup de souris" sur Katutura english et vous y serez. avec toute mon amitié

claire marie



mardi, novembre 24, 2009
 

Organiquement lié

Il y a des moments où tout, mais tout, se concentre dans la prise de conscience en une seule personne, dans la plénitude du moment présent justement, selon Thich Nhat Hanh le contemplatif actif vietnamien qui vit au Village des Pruniers (Plum village) en France : http://villagedespruniers.net/

Cela m’est arrivé ce matin. Normalement le fuel qui nourrit ma méditation matinale est fait de l’actualité, aux alentours et au-delà. Dans l’intimité avec Jésus, oui, j’écoutais la RSR 1ère et, ce matin, Martine Rebetez était l’invitée du journal du matin, à 07h38

http://www.rsr.ch/la-1ere/les-emissions

Martine répond tranquillement aux questions sur les changements climatiques. Il s’agit de nous rendre attentifs à la préparation du sommet mondial, du 7 au 18 décembre, sur le climat de la planète, à Copenhague. Intéressante émission!
A Bulle, le temps est doux, pas de neige ! (Oh ! Tant mieux pour moi !) La Dent de Broc ressemble à une vieille fille nue et le Moléson … pas mieux. Et c’est bientôt Noël blanc paraît-il.

Dans la chambre de communauté les sœurs lisent les journaux. « Le Courrier International » (No 994) a un dossier spécial sur « CLIMAT Pourquoi la Planète sera (peut-être) sauvée. Mais lisez:
http://www.courrierinternational.com/magazine/2009/994-climat-pourquoi-la-planete-sera-peut-etre-sauvee

Enjeux : les thèmes de la négociation. Lire ces pages me prendra bien des heures, le contenu en vaut la peine, cela nous concerne directement. La mappemonde allumée me le rappelle, ce même monde où Jésus a vécu et où il est avec moi dans ma prière du matin !
MaisImaginez ce que je ressens en lisant la Bonne Nouvelle de ce jour-même, 24 novembre 2009 ! Lisez plutôt !
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR

Vraiment Jésus était et est préoccupé par les signes des temps, en son temps, chez lui, et le changement climatique chez nous ici et maintenant!

Agir avec Lui pour le Bien Commun ! Et le climat est un bien commun! Avoir l’audace d’oser s’engager, même avec les moyens les plus minimes, pour protéger notre espèce humaine, à court et moyen terme peut-être, car le long terme est un mystère qui tourmentera, je l’espère, les experts réunis à Copenhague dans quelques jours.

Tous ces éléments concentrés ce matin dans ma prise de conscience christique me font sentir ma petitesse. Imaginez ma surprise, ma gratitude! Un petit signe de solidarité de Sarah cum Jésus dans le mail qui m'arrive à l'instant avec les informations que voici:

http://www.climatjusticesociale.org/
http://www.anti-omc2009.org/

Je m’attarde avec Jésus au désert, un désert peuplé d’une espèce humaine adorable car son Souffle de vie l'a créée, l'anime. Il est notre énergie !
Oui! Une prière du matin où la spiritualité est organiquement liée à l’actualité !



dimanche, novembre 22, 2009
 

«Un cimetière ne nous attriste que par ce qu'il est le seul endroit du monde où ne nous retrouvions pas nos morts. Partout ailleurs nous les portons avec nous.Il suffit de fermer les yeux pour sentir ce souffle contre notre cou, et, sur notre épaule, cette main fidèle.
François Mauriac (in « à la Place du mort » par Gilbert Salem)

Tôt ce matin, Brunella – c’était son jour libre - une amie motorisée m’emmène en pèlerinage en mon pays natal, le Jura. Nous avons juste pu nous évader avant que les rues de Bulle ne fussent bloquées pour faire place la 34ème édition de la Corrida
bulloise ! Nous avons pérégriné tranquillement en parlant politique sous toutes ses formes ! Elle s’y connaît et elle est à jour Brunella !
Sans que je m’en aperçoive voilà qu’apparaît l’horizon jurassien, des collines modestes et accueillantes, un village qui s’allonge, un peu somnolant le long du chemin, et nous passons, nous roulons alors vers Moutiers, Delémont et directement jusqu’au Viviers ou avec des parents et amis, nous partageons un repas. Partage de vie, de joie, de tristesse, de ce qui fait note vie, une communion, vraie en partageant un repas et en buvant un verre de vin ! On a pas manqué d’évoquer le chômage et ses multiples facettes qu'on ne saurait décrire sans frémir, Mais la fraternité nous redonne à tous, le courage de la lutte !

Le pèlerinage nous amène chez Jean, mon frère bien aimé, en haut du cimetière de
Saint-Ursanne. Toujours là. Dessous. La dépouille d’un corps illuminée d’une âme radieuse, pure et qui reflétait un sourire d’un monde d’avant la création. Non, Jean n’est pas ici. Il est bien plus proche ! Son âme en mon cœur chant : on s’aime.

Continuons la routes et ça grimpe la côte vers Epauvillers. Nous sommes au clos du Doubs et j’ai envie de pérégriner vers les tombes de papa, mort en 1973 de notre
maman bien aimée morte en 1976 et de mon frère Auguste mort il y a un an. On arrive aux tombes. Les morts me font faux-bond. Des os sont là-dessous mais nos bien aimés pérégrinent avec nous vers la terre où nous sommes nés : chez Darozier. Une ferme typiquement jurassienne que je puis décrire ni montrer, elle et là. Large, porte ouverte. Autour de la table de la cuisine, on partage la vie telle quelle ! La vie terrienne, la vie paysanne. L’âme jurassienne… J’y reviendrai un jour, mais ce soir, c’est entre nous ! Yves mon « petit neveux » 16 ans, il passionné par cette terre, sourire d’un homme libre, heureux de se trouver là où il y a 80 ans et quelque, j’étais heureuse là, exactement, sous ces grands tilleuls, les pieds sur terre et la tête dans le ciel !

Nous pérégrinons en bas la côte à la recherche du curé de la paroisse de Saint Ursanne. Il est là, paisible et un peu fatiguées, Les Sœurs, elles, sont absentes.
En passant près du Bœuf (pas celui de Bulle) ma compagne m’offre quelques chose d’extra : « une spécialité » d’un frappé à l’absinthe verte s’il vous plaît. C’est si délicieux que je le déguste très très lentement !!! Puis-je demande : C’est au moins légal, l’absinthe maintenant ? » Parfaitement légale. D’ailleurs, il n’y en avait qu’une petite goutte ou deux dans le frappée. Heureusement ! "Un parfait glacé à l'absinthe, sur son sablé breton ." Je me disais que jamais notre David Moginier n’avait entendu parler de cela !
Guillerettes nous pérégrinons sur… le chemin du retour. Une vraie prière de pèlerins dont les problèmes brûlants de chez et d’ailleurs montent comme de l’encens vers Dieu !


Tout y passe : l’état de l’Europe et du monde, l’analyse selon le point de vue, le Close-up, d’une société et d’une terre qui se désagrègent, les actions urgentes et le moyen terme. Des politiciens, de quelques extrêmes qu’ils soient qui glissent ensemble vers une droite sans molle et qui se fient aux armes seules pour les « sauver ». De qui ? De quoi ?
De nos médias RSR TSR, surtout TSR 19h30 vendues au système mortifère, à la Sarkozy et Berlusconi, sans « liberté d’expression » dirait-on.
Mais il y a l’espérance et la montée d’une nouvelle génération de politiciens. Nous les nommons. Je prie pour eux. Les élections et le renouvellement de nouveaux 7 sages pour refaire notre beau et bon pays, quel défi. Qui sera meilleur et qui sera pire ?

La conversation entre les deux pèlerines est animée alors que nous arrivons à Bulle. Les rue encore bloquées, on trouve quand même un chemin pour arriver au Foyer Sainte Croix. Le Kenyan John Mwangangi (19 ans) a remporté la victoire de la Corrida ! Tant mieux.) Ma compagne motorisée me quitte pour s’en aller là où elle habite : Berne.



 

Méditation du 22 novembre 2009

C'est aujourd'hui la fête du Christ Roi et pour diverses raisons institutionnelles, c'est ainsi depuis 1925. C'est le dernier dimanche de l'année liturgique. Ensuite viendra l'Avent, puis Noël. Puis Pâques. Le texte attribué à Saint Jean (18,33-37 ) est lu dans les églises.
(http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR)
Pas tellement difficile de l'imaginer aujourd'hui:
« Le gouverneur appelle l'accusé pour le confronter à l'accusation: « C'est vrai que tu es le roi des Juifs? » Normalement l'accusé devrait répondre directement, mais l'accusé, « le paysan juif » (A.N) parle comme quelqu'un de chez nous: « Tu penses vraiment ça? Quelqu'un ta raconté cette histoire? » Le gouverneur se pique: « J'aurais l'air d'un juif, moi? Tes gens et les prêtres t'ont trainé ici. Pourquoi? » L'accusé: « Est-ce que j'ai des gardes pour me défendre? Je suis la proie des autorités qui se donnent des rois à eux! Tu vois pas que c'est aberrant? Est-ce que j'ai l'air d'un roi? … tu vois pas que je pense tout autrement qu'eux! Que je ne vis pas comme un roi!» Le gouverneur qui s'énerve: « T'es roi ou quoi? » L'accusé: « C'est toi qui dis ça! Tu vois je ne peux rien dire d'autre que ce qui est vrai! Si tu cherches la vérité, me voici. » Le gouverneur: « La vérité, c'est quoi? » L'accusé: « C'est moi » (Saint jean 6:14)
Le gouverneur est embarrassé, troublé au fond de son coeur par la vérité fait homme au regard qui n'est qu'amour!

Il hésite ... il sort dire aux accusateurs qu'il ne trouve rien à reprocher à l'accusé.
Mais il a la frousse à cause des hurlements de la foule et des prêtres, ce gouverneur mou!!! Il pense à un bouc émissaire qui lui rendra service, même s'il a un pincement de cœur pour l'accusé qui l'intrigue: Il leur dit: « C'est la coutume de gracier un prisonnier ces jours-ci. Je peux relâcher celui-ci, d'accord? » Et la foule entrainée pas les prêtres de vociférer de plus belle: « Surtout pas celui-ci (ce paysan juif) mais n'importe qui d'autre, même Barabbas le brigand !» Le Gouverneur fit ce que certaines autorités sont parfois tentées de faire, c'est-à-dire: trouver un bouc émissaire pour se tirer d'affaire et garder sa place de gouverneur !


Il obéit lâchement face à la menace populaire, relâche Barabbas le brigand. Il durcit son cœur, rejette la Vérité que son intelligence avait, sans le vouloir acceptée, prend l'accusé et le flagelle à la manière de l'époque! Et le leur donne!



mercredi, novembre 18, 2009
 

La mémoire subversive :

les peuples qui, aujourd’hui, luttent contre l’impunité, contre l’oubli, sont inconfortables pour l’establishment, l'Église y compris. Les martyrs du 19 novembre 1989 au El Salvador seront-ils honorés demain, jeudi, dans l'Église catholique ?

Au El Salvador cependant, chaque mois de novembre, on allume des lampions qui éclairent de leurs feux d’autres lampions, de main en main, de mot en mot, pour symboliser l’exemple lumineux, responsable, donné par les Martyrs au El Salvador !

« Il y a 20 ans, le 19 novembre 1989, étaient assassinés par un peloton du bataillon Atlacatl de l’armée salvadorienne plusieurs prêtres jésuites occupant différentes fonctions importantes dans l’Université centroaméricaine (UCA), fondée en 1965 par la Compagnie de Jésus, ainsi que deux femmes, Elba Julia Ramos, travaillant dans la résidence de l’Université, et sa fille de 15 ans, Celina.

Ignacio Ellacuría avait été nommé recteur de l’université en 1979.
Ignacio Martín-Baró était vice-recteur académique,
Segundo Montes, directeur de l’Institut des droits humains, Juan Ramón Moreno était directeur de la Bibliothèque de théologie
Amando López, professeur de philosophie
Joaquín López y López fut assassiné aussi »

(Oscar Romero, lui, avait été assassiné le 24 mars 1980 alors qu’il célébrait la messe à El Salvador)

Seul Jon Sobrino, un jésuite aussi , alors absent du pays, échappa à la mort.
C’est en pensée avec Jon Sobrino , tous les théologiens, théologiennes de la Libération, toutes les personnes marginalisées, tous mes amis de lutte en Afrique du Sud, que j’évoque la mémoire subversive des témoins de l’injustice structurée... et de l’héroïsme de celles et ceux qui ont, comme Jésus « donner leur vie par amour ». Ils n'ont pas choisi la mort, ils l'ont subie comme le Galiléen ce vendredi-là. Pourquoi? « Ceux qui disent la Vérité et cherchent à FAIRE la justice, ils doivent être exécutés ! »

Le survivant, Sobrino nous dit pourquoi: «...Parce qu’ils étaient la conscience critique dans une société de péché et parce qu’ils étaient la conscience créative d’une société future différente. »

L'Église - Institution de 2009 est-elle le miroir du mouvement de libération-conversion que Jésus avait mis en marche chez lui ?
Si elle est ce miroir, alors demain dans toutes les Églises, les martyrs au El Salvador, toutes les victimes sans nom des multiples violences institutionnelles, seraient solennellement célébrés, invoqués comme une source d'énergie créatrice qui soutiendrait nos efforts quotidiens!

Est-ce un rêve? Un cauchemar? Le plus étrange, c’est que Benoît 16, en 2006 - 2007, s’en soit pris à Jon Sobrino, et « le condamne au silence » ! Jon Sobrino est le survivant du massacre de la communauté des six jésuites, (ainsi qu’une employée et sa fille) assassinés le 19 novembre 1989 ! Pourquoi s’en prendre à lui ? Lisez la lettre de Sobrino à son Supérieur après avoir reçu la « notification vaticane » http://www.culture-et-foi.com/critique/sobrino_lettre_kolvenbach.htm

«Je ne crois pas qu’il soit bon de passer sous silence, le problème de fond (de la curie et du pape). C’est, semble-t-il, de vouloir substituer à une Église « difficile », celle qui suit [Jésus], et qui travaille à unifier la lutte pour la foi et la justice ... de lui substituer une Église « facile », de liturgies et de dévotions, avec des œuvres de charité, mais qui ne se pose pas de grands problèmes pour promouvoir la justice. Et ainsi, grandir en nombre» (c'est moi qui ai modifié certains caractères du texte, mis en italique, gras, ou souligné).

Ce sentir « chez soi » dans cette Église « facile », serait trahir l'Église « difficile » des petites communautés de base, des marginaux, des grassroots, des femmes, des enfants « born to hunger ! » en « priant pour eux ». Nous sommes responsables, comme je le comprends, des uns des autres. So help us God.

Voilà ma réflexion en cette veillée de prière, et ma solidarité exprimée gauchement peut-être, afin que ce vingtième anniversaire du martyre au El Salvador, soit une résonance, l’écho des alléluias de Pâques de jadis et répété vigoureusement lorsque notre mémoire subversive célèbre la Vie à travers la Mort.




lundi, novembre 16, 2009
 
Journée mondiale de l’alimentation 2009

C’est une commémoration mais c’est surtout une réalité. Grâce à la BBC j'ai pu suivre quelques péripéties de cette assemblée à Rome (Live), les participants n’étaient pas les dirigeant du G8. En fait, j’ai cru y apercevoir, Mugabe, Khadafi, Berlusconi, Benoît 16 ... Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, et Jacques Diouf ,directeur général de la FAO, avait fait « la grève de la faim de vingt-quatre heures » en route vers Rome. En tant que symbole et c'était bien.
Les absents, eux, étaient, bien sûr, les premiers concernés: les affamés. Ceux et celles nés pour jeûner à mort ! (“Born to Hunger Born to Hunger” par Arthur Hopcraft)
A Rome, on a discuté d’eux en tant que nombres, que pourcentages, que problèmes quoi ! Qu’ont-il à dire, ces surplus people dont on se préoccupe quand même ? Et c’est bien. Leur parole serait un cri. Quel cri ? Qui était leur délégué authentique? Auront échos de ce qu'on projette à leur sujet? Comment savoir?
Je me permets de citer le Monde : « Sous l'effet de la crise économique, la barre du milliard de personnes souffrant de sous-alimentation a été franchie en 2009. Les causes structurelles de la crise alimentaire de 2008 – une brutale hausse des prix liée à des facteurs conjoncturels puis accélérée par la spéculation – restent en place. http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/11/16/toutes-les-conditions-pour-une-nouvelle-crise-alimentaire-sont-reunies_1267515_3244.html#ens_id=1267001
http://www.un.org/depts/dhl/dhlf/food/index.html
http://fr.euronews.net/tag/alimentation/
Le sommet de la FAO s’engage à éradiquer la faim… 16/11 18:03 CET Un commentaire pris au hasard des sites Internet : « Faire retourner en Afrique tous les avoirs détournés par les politiciens verreux au détriment de leurs peuples et surtout de ne plus leur vendre d'armes... » Oui, les fabriques de tanks, de chars d’assauts, de bombes, y compris celles qui sont en Suisse, peuvent et doivent se transformer en fabriques de charrues, de semeuses, faucheuses, chargeuses, en moulins et en faiseurs de pain et peut-être prendre le chemin des pays qui ont faim, y compris l'Afrique. Sans oublier les paysans de chez nous.
Encore une citation: « L’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde est loin d‘être atteint. Elles sont plus d’un milliard actuellement. Face à l’urgence, la FAO appelle la planète à augmenter sa production agricole de 70% d’ici à 2050, afin de pouvoir nourrir plus de 9 milliards d’habitants. … Il faudrait pour cela un investissement de près de 30 milliards d’euros par an contre seulement 5 actuellement. La partie est loin d‘être gagnée. Dans le projet de
déclaration finale du sommet de la FAO, aucune somme nécessaire au développement de l’agriculture n’apparaît. » http://fr.euronews.net/2009/11/16/le-sommet-de-la-fao-s-engage-a-eradiquer-la-faim-sans-donner-de-date/
So help us God!



dimanche, novembre 15, 2009
 

MEDITATION
Réflexion
Dans l’intimité avec Yeshua au désert, main dans la main et cœur à cœur, je tente d’écouter sa parole, plutôt son esprit alors qu’ensemble nous contemplons notre monde et ses habitants que nous aimons. Des Suisses aujourd’hui qui semblent avoir peur des défis, s’ils votaient NON à l’interdiction d’ériger des minarets et OUI à l’interdiction d’exporter du matériel de guerre. Au sujet des armes et de leur exportation : la jeunesse veut la vie pour les femmes, les enfants, bref pour un avenir de paix. Notre cher Desmond Tutu sud-africain, qui a vu le sang d’enfants innocents souiller le sol de leur pays natal, encourage à dire OUI à l’interdiction. Tout humain pacifique dira Oui à l’interdiction d’exporter ces instruments faits pour tuer. Les arguments sifflent d’un camp à l’autre : l’économie, les emplois, le pain d’abord, pour nous, ici. Quand on voit les chômeurs qui peinent à nourrir leurs enfants, cesser de fabriquer et d’exporter des armes augmenterait leur nombre et leur misère, est-il sans cesse répété. Et c'est une réalité. La ministre Doris Leuthard le clame, et donc le parti démocrate chrétien le clame. Il faut voter non disent-ils. Qu’en est-il de l'Église catholique, les prêtres prendront la Parole demain, dimanche « à la messe »? Belle occasion de proclamer la Bonne Nouvelle d’un monde assoiffé de Paix et de pain, pas de guerre et de bombes ! Et d’être conséquents. C’est vrai, l’organe Justice et Paix de l'Église catholique recommande l’acceptation de l’interdiction d’exporter du matériel de guerre. Mais la Liberté à Fribourg publiera-t-elle ce texte ? Et 24 Heures et les autres ? C’est leur choix. Le texte de Justice et Paix est motivé par Isaïe 2 :4 : « Il – Dieu - jugera entre les nations, il sera l'arbitre de peuples nombreux. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, on n'apprendra plus à faire la guerre. » Chacun votera selon ce qu’il croit être le mieux pour le bien commun. Lisez plutôt : http://www.juspax.ch/pdf/initiative_interdiction_expor...

En plus, l'Évangile de demain est clair et très très actuel ! Voici l’adresse : http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=...

Dans l’intimité avec Yeshua au désert, dans cette nuit, cœur à cœur avec Lui, je me dis : à quoi bon ? J’aurais pu regarder la télé, lire un livre, écouter de la musique ! Tout ça m’arrive parfois bien sûr ! Mais ce soir j’ai l’impression, comme Jean sur son île de Patmos : de « radoter ». Une petite étoile luit dans la nuit.



jeudi, novembre 12, 2009
 

Intégrez-vous ! Je suis perplexe !

Les étrangers doivent s’intégrer, les musulmans bien intégrés ne posent pas de problème.

J’ai enseigné le français à des étrangers afin qu’ils s’intègrent. Intégration obligatoire pour l’obtention de permis…

Mais aujourd'hui, il y a parfois de quoi n’y plus rien comprendre tant on martèle ce mot "intégration!

Mais faites un petit tour dans l'Histoire de l'Afrique. Par exemple, les marchands, les militaires, les missionnaires, (j’étais du lot) tous ces étrangers se sont-ils intégrés dans « leur pays d’accueil » ?

Ont-ils appris les langues, respecté les croyances, les mœurs, la culture, l’architecture des lieux de prière, la musique, chants, danses, les jeux, la nourriture ? Les Sangomas (médecins guérisseurs) ? Les chefs et la terre ? Le Bohobe et le Modimo (pain et Dieu) ? Tout ça était hors jeu sinon pour quelques anthropologues, ethnologues ou « chercheurs ».

Non, la population était supposée être sauvage et païenne, esclaves. L’envahisseur civilisait, baptisait et le baptême libérait l’esclave et le plaçait dans la sphère qui allait faire de lui un civilisé chrétien. Puis il devait s’intégrer à la civilisation occidentale chrétienne. En quelques décennies. Je ne m’étends pas sur les conséquences quant à l’être et l’âme africains. C’était une intégration qui me paraît à rebours de ce qu’on exige des étrangers de notre époque ici en Suisse.

Ironie. Un monde sens-
dessus-dessous. Être convivial malgré tout, s’expliquer, dialoguer ? Créer un monde égalitaire ?

Elle est étrange l’histoire des habitants de notre minuscule planète.

Je reste perplexe ! Que je le veuille ou pas, c’est Jésus de Nazareth, ce « paysan juif » Fils de l’Homme qui donne la réponse claire comme du cristal : sa personne, sa vie, ce qu’Il dit et ce qu’il fait, tout cela met la société sens dessus-dessous !

Que pense-t-il de l’intégration des européens en Afrique au cours de l’histoire et de celle des africains en Europe actuellement?




mercredi, novembre 11, 2009
 
04.11.2009
Exportation d'armes (suite au débat à infrarouge)
05.11.2009
Armées et munitions


La résonance de la Bonne Nouvelle : questions
J’essaie toujours de réfléchir sur l’actualité à la lumière du regard et de l’exemple de Jésus, donc de Dieu Amour. Aussi pour ce qui concerne les deux notes indiquées ci-dessus.

Où est la Parole de Jésus dans le difficile débat de la fabrication d’armes, de leur exportation, de la crainte du chômage si on cessait ce commerce. De la nécessité d’une armée bien équipée et performante. Où est la Parole de Jésus dans les armes biologiques, dans le force d’annihilation du nucléaire ?

Les armes, l’occupation du territoire, les guerres, existaient dans la société de Jésus. C’était un microcosme de la société d’aujourd’hui. La Parole de Jésus, dans son contexte est valable pour notre contexte. Qu’est-ce qu’on en fait ?

Le 29 novembre approche et la votation sur l’interdiction d’exporter des armes en pays en guerre. Le secret des urnes assure la discrétion et la responsabilité de chacun de choisir d’après sa conscience.

Mais la teneur des informations, des débats, pour nous informer, nous influencer, est pour moi une énigme. Parce que la Parole et l’exemple de Jésus paraissent être hors propos. Je lis, j’entends peut-être quelques arguments invoquant une « valeur ou une autre» selon les tendances politique (y compris PDC) !

Dans les églises, est-ce qu’on prend radicalement parti pour proclamer haut et fort, face à cette votation, la pensée de Jésus ? Simplement en éclairant la finalité d'une arme à feux?

Une bonne leçon pour moi : dans les deux notes ci-dessus, j’ai bien essayé de laisser filtrer, c’est le moins que je puisse dire, l’éclairage de Jésus. Mais dans les quelques commentaires tous bien intentionnés, aucune référence à l’éclairage spirituel sur le dilemme. Et je me demande pourquoi ?

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Interdire les minarets: la paix religieuse en péril ? Infrarouge de ce mardi

Night-cap! INFRAROUGE

Juste un mot sur infrarouge qui vient de se terminer. Et mes compagnes qui disent: « OUF », en se demandant ce qui pouvait bien motiver Madame Esther Mamarbach et son équipe de faire quasi « duo » avec Freyzinger. Que pouvait penser Caroline Fourest et Dalil Boubakeur?

Le plus incompréhensible et choquant fut le temps limité accordé à Bernard Bertossa!
Résultats de ce très médiocre « show »?

a) Un peu plus de mépris, de haine larvée, de peur, de racisme pour les honnêtes gens allergiques à tout ce qui est étranger!

b) Pour les autres, un sentiment de honte toute helvétique, de colère, de dégoût face au niveau intellectuel zéro de ce qui devait être un débat éducatif!



lundi, novembre 09, 2009
 

La chute des murs


« Abats les murs de ta maison, ils te cachent le monde, ils te cachent le monde… » Ce devait être en 67, en Belgique, si je ne me trompe, en transit vers la Suisse depuis l’Afrique du sud où sévissait dans toute sa cruauté le mur de l’apartheid ! Nous chantions cette chanson engagée. Je ne sais plus la suite.

Aujourd’hui, la joie du mur de Berlin enfin abattu, est un cri du cœur. Le souvenir est encore en surface, c’est comme si c’était hier pour certains. C’est frais. Comme s’il en restait des pans pourtant pour d’autres, ou comme une espèce de nostalgie pour celles et ceux trop occupés à vivre à l’époque du mur de la honte, pour être conscients de sa présence.

J’ai des amis en Allemagne de l’Est qui regrettent la simplicité du quotidien ; des enseignants qui ont perdu leur emploi dans le nouveau système capitaliste, d’autres sont traumatisés par l’orgie de choses superficielles, clinquantes, miroitantes et vides de vie qui éveillent l’envie et dessèchent ton cœur ! Et puis, c’est logique, la concurrence, la compétition bâtissent une société pyramidale !

J’ai aussi quelques connaissances qui ont retrouvé des parents, leurs champs, leurs maisons et qui savourent le bonheur d’être sans contrainte, dans un pays démocratique. La liberté de s’exprimer, de voyager, de « penser » (Die Gedanken sind frei !) a valeur d’or. Et de l’or, il en faut pour se payer les fruits de cette liberté-là !

Ce qui m’amènent à dire qu’il y a d’autres murs au-delà du mur de Berlin. Des murs culturels, économiques, religieux. Ces murs-là sont efficaces dans les rouages des systèmes capitalistes. Leurs victimes dissimulées dans les coulisses de la société civile et des « aides sociales » se plaignent occasionnellement et timidement. En Allemagne moins qu’ailleurs peut-être ces murs-là ont encore un semblant d’humain ! Tant mieux. Humaniser le système capitaliste qui paraît sacrosainte saint, est encore un moyen de nous faire oublier que la planète est en colère et que pas mal de murs sont en danger de crouler par le bas !

« Les murs de séparation dans le monde » à l’adresse suivante est une lecture sobre, qui n’exclut en aucun cas, la jubilation de ce 9 novembre 2009, à laquelle nous prenons part. Cet article est une aide à réaliser que des vestiges de murs peuvent exister à notre insu peut-être, au fond de nous-mêmes.
http://www.courrierinternational.com/dossier/2007/04/26/les-murs-de-separation-dans-le-monde



dimanche, novembre 08, 2009
 

Mandela/Madiba

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=318901&sid=11428300

Quinze ans après la fin de l'apartheid, Histoire Vivante revient sur l'Afrique du Sud et son "icône" vivante, Nelson Mandela. TSR2 propose dimanche soir un documentaire qui raconte l'extraordinaire destin de l'ancien président sud-africain.

J'ai vu le documentaire. Pour ceux qui n'ont pu le voir ce soir il y a une rediffusion, demain lundi à 22h50.

Ce document est le sommet de l'iceberg. Ce qui reste caché, c'est la force d'âme de Nelson Mandela, de sa passion pour la vie du peuple! Pour l'humanité. Pour la planète en manque de leadership prophétique si l'espèce humaine doit survivre.

God bless Afrika! Tant de souffrance, trop longtemps endurée. Tant de courage humble et quotidien! Tant de foi, de force, d'amour! Rien ne peut empêcher que l'Afrique, le monde deviennent plus humain, plus juste. C'est notre espérance, l'espérance des gens de la terre. La nôtre, le sel bien à partager. Pour le moment! A luta continua. A victoria é certa!
La résurrection est actualisée, jour après jour, tant que Mandela est avec nous!

Merci cher Madiba!



 

Méditation
Mc 12,38-44. Dans son enseignement, il disait :
« Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement: ils seront d’autant plus sévèrement condamnés. » Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes. Jésus s’adressa à ses disciples : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. » C’est l’évangile que lisent les prêtres dans les églises catholiques à travers le monde. Tout commentaire est superflu, mais il doit en être ainsi ! Les « scribes » les « théologiens » doivent et commentent. Car eux seuls ont droit à la prêche selon les autorités ecclésiastiques. Donc femmes, enfants, ouvriers, balayeurs, exclus. Et pourtant ce que dit le charpentier Jésus les concerne directement ! Ils en auraient des choses à dire et Jésus est à l’écoute dans leur vie !
Bref, l’homélie programmée terminée, on passe la boîte à sous, les billets y tombent, les pièces de monnaies y tombent, les centimes y tombent. C’est la quête pour ceci et pour cela.

Jésus est assis, incognito et observe la scène ! Il dit : « Ces pauvres, celles et ceux qui n’ont pas le droit de partager leurs pensées mais ont le droit – quasiment devoir – de partager leurs sous, vont encore une fois se soumettre, donner ce qu’ils peuvent. Ces pauvres, ces simples laissent tomber des pièces de monnaie, pas des billets, mais selon Jésus « Ils ont tout donné. Ils sont venus à pieds, parfois le ventre vide. Ils voulaient rencontrer leur sauveur. Ils le rencontrent, puisque Jésus s’adresse directement à eux."

Pas tellement grâce à la lecture d’un texte biblique, ni au commentaire, mais parce qu’il est présent, réellement, dans leur petitesse, leur pauvreté d’ouvriers éjectables, de paysans sans avenir, de femmes épiées, d’enfants qui rêvent de jouer avec lui en partageant le Pain qui donne Vie.

(Lire : «Din, le maître que je me suis particulièrement choisi et qui m'a ouvert les yeux, est un guérisseur d'un quartier populaire de Douala. Il ne
savait ni lire ni écrire et ne parlait pas français. Tout mon livre témoigne, au nom d'une ascèse commune, de la puissance d'introspection et de connaissance de ces nganga africains qu'on appelle improprement des sorciers alors que, étant des guérisseurs, ils en sont les ennemis jurés.»
Ainsi s'exprime Eric de Rosny, jésuite français qui a vécu cinq ans dans ce quartier de Douala. Les "Maîtres de la nuit" l'ont adopté. Au terme de son initiation, une chèvre lui est présentée. Elle doit mourir de sa propre main, se substituant à lui pour prendre sur elle les malheurs et les sorts. Elle donne au prêtre ses deux yeux afin qu'il voie l'invisible. Ce document rare raconte avec précision l'itinéraire de l'auteur qui se trouve, au Cameroun, confronté à des problèmes très actuels que les nganga s'efforcent de résoudre : tension et haines familiales, chômage, maladies, folie et mort. Son expérience personnelle a été poussée à la limite du permis et du possible. Voici le lien: http://www.librairie-la-geographie.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=331&type=203&code_lg=lg_fr&num=181

Bon dimanche à tous!



vendredi, novembre 06, 2009
 

Les armées et les armes
Une réflexion sur les armes peut-elle être cohérente, conséquente ? Il semblerait que notre planète est armée jusqu’aux dents : armes défensives, armes offensives, selon la réalité des uns et des autres. On dirait que, depuis la nuit des temps, les humains s’entretuent ! Pourquoi ? Pour quoi ?
La bible est un mélange de la tendresse d’un Dieu et de la cruauté d’un exterminateur, un Dieu vengeur, « a serial killer » !!! Un Dieu de vengeance ! Et lorsque des passages sont lus publiquement, les fidèles sont censés répondre en chœurs « Parole du Seigneur, Amen » aux paroles de la Bible.
Le paradoxe entre le Dieu prétendument Amour et le «Dieu des Armées» est-il élucidé ? Théologiquement ? Dans un langage à portée de tous ? Il est plus facile de taire la violence, alors qu’elle nous habite, nous et l’univers, et que c’est notre responsabilité d’y voir clair, à la lumière de la Bonne Nouvelle et du témoignage de Jésus ! Et de chercher ensemble et dire ce qu’il en est.
Ce billet est un effort personnel, sous le regard de Yeshua qui, lui, n’a pas nié l’existence d’armées, de soldats; il n’a pas combattu l’existence, ni la fabrication d’armes, donc de leur usage. Il a cependant dit à Pierre « Remets ton arme d’où tu la prises! » Alors qu’il se savait épié, rejeté des chefs religieux et qu’il était sur le point d’avertir ses apôtres de sa disparition prochaine ! Eux ne comprenaient rien ! Aujourd’hui, sommes-nous plus avancés qu’eux en face d’une la mort imminente? Mathieu 26 : 51… et Luc 22 : 36-38 : « Que celui qui n'a point d'épée vende son vêtement et achète une épée… Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: c’est assez ! » Quelle ironie désespérée dans cette remarque de celui qui allait être arrêté, jugé, condamné, abandonné, exécuté ! Un peu plus tard, Jésus est arrêté. Il y a une bousculade: « Simon Pierre, qui portait un glaive, dégaina et frappa le serviteur du grand prêtre auquel il trancha l'oreille droite; le nom de ce serviteur était Malchus. Mais Jésus dit à Pierre: " Remets ton glaive dans son fourreau ! » Jean 18.10-11, et Mathieu 26 : 52: « Ceux qui prennent l'épée périront par l'épée ». Est-ce que nous sommes plus civilisés en 2009 que ne l’étaient les compatriotes de Jésus ? L’histoire des religions, et celle du christianisme itou, est un défilé de violence, d’injustice, de croisades, d’inquisitions, de guerres ! Et le Vatican est sous la surveillance de soldats suisses. Est-ce nécessaire ? Si oui, au nom de quoi ? Je crois donc que la pratique de la justice et le travail acharné pour la promotion du « Bien Commun », donc globalisé (!), rendront inutiles les armes, les guerres, car la justice conduit à la Paix.
Quant à la votation du 29 novembre 2009 au sujet de l’initiative interdisant l’exportation d’armes à des pays en guerre, je voterai oui. Mais
la fabrication d’armes demanderait beaucoup de réflexion. Par exemple sur la transformation « De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes: Une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, Et l'on n'apprendra plus la guerre. » Esaïe 2/1-5
Transformer des fabriques de munitions en moulins, des arsenaux en greniers et en boulangeries. Est-ce même envisageable ? N'est-il pas possible, dans ce contexte-là, d'éviter le chômage?



 

Exportation d’armes
La semaine passée, j’ai regardé INFRAROUGE, sur « l’exportation d’armes : une honte pour la Suisse ». Première impression, ce débat était un combat. Les protagonistes du « Oui » à l’initiative, plutôt contrôlés et pacifiques, ne pesaient pas lourd face à la virulence de celles/ceux, qui défendaient le « Non ».
Christian Levrat paraissait fatigué, Jacques Neirynck, désabusé, avec raison, de la médiocrité des arguments « contre ». Maguerite Contat Hickel, présidente SWISSAID , était seule à représenter les victimes des armes de destruction exportées.
L’animatrice avait grand peine à intervenir dans cette espèce de dialogue de sourds. A la fin, il n’y avait rien d’intelligent. Les personnes contre l’initiative brandissaient les mêmes arguments : Économie, licenciements, chômage. Voyez pour vous-mêmes à l’adresse ci-dessus.
Je me suis tournée vers Jésus, son regard, sa pensée, dans cette problématique ? En fait, Jésus, dans sa réalité, ne semble pas avoir contesté l’armée ni les armes. On rapporte qu’il aurait dit : « Quel roi, s'il va faire la guerre à un autre roi, ne s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l'attaquer avec vingt mille."Luc 14.31 (Louis Segond) ». Et Jésus vivait dans un pays occupé par les Romains armés ! Aujourd’hui, Jésus soutiendrait-il le mouvement pour « Une Suisse sans armée ? » Serait-il pour l’exportation de matériel de guerre dans l’intérêt de l’économie ? Si Jésus avait été invité à INFRAROUGE, dans quel camp l’aurait-on placé puisque « tous » se disaient chrétiens ? « Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil, dent pour dent. Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre.. Si quelqu'un veut plaider contre toi et prendre ta tunique, donne-lui encore ton manteau. Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. » « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la
pluie sur les justes et les injustes. Car si vous en avoir ? Les collecteurs d'impôts eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens n'en font-ils pas autant ? » ((Évangile de Matthieu ch. 5 v.38…) Voilà ce que Jésus aurait dit à Infrarouge. Sans aucun doute. Quelles auraient été les réactions ?



lundi, novembre 02, 2009
 

Texte entier

L’Espoir en des temps de désespoir (Albert Nolan)
La théologie dans laquelle moi et d’autres nous sommes engagés en Afrique du Sud a été décrite comme une théologie contextuelle. Les questions théologiques desquelles nous traitions étaient des questions qui émergeaient de notre contexte social qui était principalement celui de l’apartheid et de la lutte contre l’apartheid. Le contexte aujourd’hui est différent, très différent. C’est bien plus compliqué et pas si simple à analyser et définir. L’une des grandes caractéristiques de notre temps, néanmoins, dans le monde entier et particulièrement en Afrique du Sud est le désespoir. Nous vivons un temps de désespoir. Il y a des siècles, nous connaissions l’espérance et l’optimisme sous une forme ou une autre, politique, économique, scientifique et religieuse. Actuellement, presque tout le monde est submergé par le désespoir. C’est notre nouvel environnement ou du moins le plus communément ressenti de notre temps. C’est dans ce contexte qu’en tant que Chrétiens, nous sommes appelés dans les mots de la Première Lettre de Pierre « à témoigner de l’espérance qui est en nous ». Nous commençons par une brève analyse de l’espoir du passé qui a cédé la place au désespoir actuel. (à demain) NOTRE ERE DE DÉSESPOIR Le 17e siècle en Europe a donné naissance à un grand souffle d’optimisme. Il fut appelé l’Âge de Raison. Les philosophes et les scientifiques de l’époque se séparèrent de l’autoritarisme de l’église pour n’utiliser que la raison et devinrent optimistes à propos de ce qu’on appelait alors « le progrès humain ». Ils étaient convaincus qu’en faisant confiance à la raison et au raisonnement scientifiques, les hommes réussiraient à résoudre leurs problèmes. Progressivement, étape par étape, ce rêve se transforma en cauchemar. Cette méthode apporta de nombreux gains et profits, mais à nouveau, les hommes finirent par devenir déraisonnables, cruels et égoïstes. La Révolution Françaises et la Révolution Russe devinrent très oppressives. L’Allemagne nazie fut profondément inhumaine. Le colonialisme fut tout sauf raisonnable et progressif. Aujourd’hui très peu de gens continuent de croire que la science saura résoudre seule tous les problèmes. En Afrique du Sud l’espoir fut généré par la lutte elle-même et par sa réussite dans le démantèlement de l’apartheid, par les accord négociés, par la transition relativement pacifique vers la démocratie, par notre nouvelle constitution et par le leadership charismatique de Nelson Mandela. Mais depuis, nos espoirs se sont graduellement érodés et aujourd’hui le sentiment général n’est que désillusion et désespoir. Plus tôt, à travers le monde, plusieurs millions de personnes ont placé leur espoir d’avenir dans l’avènement d’un monde socialiste d’égalité et de partage. Mais à mesure que les gouvernements communistes d’Europe de l’Est et d’Union Soviétique devenaient plus totalitaires et oppressants, voire même s’annihilaient, cet espoir fut également réduit en cendres. Puis vint l’âge de l’expansion capitaliste et de l’économie du marché libre. Il fut dit que le marché résoudrait tous nos problèmes à condition que nous ne le régulions ni n’interférions. La perspective d’une croissance économique illimitée et d’un développement économique mondial ont donné beaucoup d’espoir à certaines personnes. Cela dura assez longtemps. Mais aujourd’hui que la bulle a également éclaté au moment de la chute des banques et des économies, le marché nous a trompé. Pour certains ce n’est qu’une cause de désespoir supplémentaire, particulièrement depuis que cela signifie que les pauvres seront encore plus pauvres qu’avant. L’Eglise aussi est très abattue. Le second Concile de Vatican nous a empli d’une excitation pleine d’espoir sur l’avenir de l’église. C’était comme si nous passions d’une église autoritaire et hiérarchique à une liberté radicale de Jésus et de l’évangile. Mais depuis, l’ensemble des bénéfices du Concile ont été lentement, mais sûrement ébranlés et retournés. Ajoutez à cela les scandales sexuels et la façon dont ils ont été couverts par l’église avec le manque actuel de vocations à la prêtrise et vie religieuse et vous obtiendrez une formule démoralisante et désespérante. Cependant, tout le monde n’est pas désespéré. Il y a des signes d’espoir comme les nouveaux gouvernements pro-pauvres d’Amérique latine (Bolivie, Equateur, Paraguay, Venezuela et Brésil) et l’élection de Barack Obama aux Etats-Unis. Mais les signes généraux perçus traduisent plutôt davantage de pertes et de morosité, plus de souffrances et de misère pour les pauvres. Le réchauffement et les changements climatiques nous menacent encore plus, tout comme le manque de volonté politique d’instaurer les changements nécessaires à sauver la planète. Ceux qui travaillent dans ce domaine commencent à douter que la vie humaine survive sur cette planète, sans parler des autres formes de vie. Cependant, je souhaite discuter du glissement de l’espoir vers le désespoir qui n’est pas un désastre. C’est une magnifique nouvelle opportunité de développer un véritable espoir Chrétien. ESPOIR CHRETIEN Pour un véritable Chrétien, il y a de l’espoir. Il y a toujours de l’espoir. Dans les mots de Paul, nous espérons en nous appuyons sur l’espoir, c’est-à-dire, nous gardons espoir, même lorsqu’il ne semble y avoir aucun signe d’espoir. Pourquoi ? Parce que notre espoir n’est pas basé sur les signes. Notre espoir se base sur le Seigneur et rien que le Seigneur. Nous mettons tout notre espoir et notre confiance dans le Seigneur. Ou du moins nous essayons. Mais que cela signifie-t-il de placer tout son espoir et sa confiance en Dieu ? C’est la plus grande question théologique de notre temps. C’est une question particulièrement difficile pour beaucoup de personnes. Aujourd’hui, Dieu est mort ou hors de propos, un concept dénué de sens. Pour beaucoup, placer tout son espoir et sa confiance en Dieu sonne comme un pieux espoir. Que signifie avoir confiance en Dieu ? Avant tout, pour citer le Psaume 146, cela signifie que nous ne plaçons pas notre confiance dans des princes. « Ne mettez pas votre confiance dans les princes, dans le fils de l’homme, qui ne peut sauver. … Heureux celui… qui met son espoir en Yahweh, son Dieu! » (146,3 ;5). Nous ne pouvons avoir confiance dans les promesses des princes : des princes politiques ou industrielles ou même les princes de l’église. Il est évident que cela nous aide d’avoir de bon leaders, mais finalement, nous ne pouvons baser notre espoir dans un leader humain. Non seulement parce que tous les humains, dont nous, sont faillibles, faibles et susceptibles de faire des erreurs, mais surtout parce qu’aucun de nous, individuellement ou collectivement est assez puissant ou savant pour sauver le monde. Nous ne pouvons pas non plus placer tout notre espoir et notre confiance dans quelque institution : parties politiques, églises, gouvernements, fournisseurs d’électricité comme Eskom. Nous ne pouvons pas non plus placer notre espoir dans quelque idéologie : les idéologies du socialisme ou du libre marché ou même de la démocratie. Placer tout notre espoir et confiance en Dieu signifie que nous ne pourrions donner de la valeur et apprécier la contribution des princes et des institutions et des idéologies. Enfin, simplement, nous ne les traiterions pas comme la base absolue et influençable de nos espoirs d’avenir. Nous découvrons précisément aujourd’hui à quel point cela manque de fiabilité. La dernière tentation revient à n’avoir confiance en personne sauf en nous. Je suis le seul à savoir ce qui est bon pour le monde. Si seulement ils m’écoutaient tous. D’un autre côté, si nous n’avons confiance en personne ou en rien, même pas en nos idées, notre vie deviendra complètement impossible. Il faut que je fasse confiance au pilote qui dirige l’avion ou aux scientifiques qui préparent le médicament ou au docteur qui fera le diagnostic de ma maladie. Ils ne sont pas infaillibles et je prends un risque calculé lorsque je leur fais confiance. Mais dans mon analyse finale, je ne peux placer tout mon espoir et ma confiance en eux, ni même en moi. Bien sûr, il y a des personnes dont la confiance en Dieu n’est pas saine. Cela devient un échappatoire, une façon d’échapper à la nécessité d’agir, d’agir de façon avisée et vigoureuse. Tout dépend de la façon dont nous voyons Dieu comme nous l’aborderons plus tard. Beaucoup dépend aussi de ce que nous espérons. Nous vivons une période de désespoir, parce que les gens ont construit sur des fondations branlantes, mais aussi parce que beaucoup ne placent pas leur espoir à bon escient. QU’ESPERONS-NOUS ? L’objet de la foi Chrétienne est d’appartenir au Royaume de Dieu ou au règne de Dieu sur terre. Dans le Notre Père, nous prions «Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ». Notre espoir est que la Volonté de Dieu soit faite sur terre. Beaucoup de personnes aujourd’hui penseront que la Volonté de Dieu est un élément difficile à évaluer. D’autres sont prompts à penser qu’ils savent exactement ce que veut Dieu et à quoi ressemble le Royaume de Dieu. Mais il y a une chose dont nous pouvons être certains. La Volonté de Dieu n’est pas arbitraire. Lorsque nous parlons de mon souhait nous nous référons souvent à quelque chose d’arbitraire, mon choix arbitraire sur ce que nous devrions être et faire. Imposer cela aux autres serait jugé oppressif. Mais la Volonté de Dieu est différente. La Volonté de Dieu se traduit par « le bien commun ». Ce que Dieu veut, c’est ce qu’il y a de mieux pour chacun de nous, et ce qu’il y a de mieux pour toute la création. Bien sûr, il n’est pas simple d’évaluer ce qui est le mieux pour tous, mais si nous essayons de faire ce qu’il y a de mieux pour tous, nous faisons la Volonté de Dieu et de ce fait, la Volonté de Dieu est faite sur terre. Certaines personnes pensent que ce qui est bon pour l’ensemble n’est pas bon pour elle en tant qu’individu, et ce qui est bon pour moi ne conviendra pas aux besoins des autres et à ce qui est bon pour eux. C’est faux. Ce qui est bon pour tous est bon pour moi. En d’autres mots, la Volonté de Dieu est également ce qu’il y a de mieux pour moi. En d’autres termes, la Volonté de Dieu est une façon de dire que ce qui est bon pour Dieu est bon pour moi, même si je trouve que c’est très difficile à faire. L’objectif de l’espoir Chrétien est le bien commun. Nous pouvons et devons avoir confiance en Dieu parce qu’il est tout-puissant, pas par la puissance de la force de la coercition, mais par la puissance de la compassion et de l’amour. Le pouvoir oppressif de la force brute et de la violence ne pourront jamais être la cause de l’espoir Chrétien. Ce n’est pas la puissance de Dieu. Ce n’est pas la façon d’agir de Dieu. Et pourtant, c’est si souvent ce que nous espérons de Dieu : d’utiliser une force et violence brutes ou de résoudre les problèmes du monde. Comme je l’ai dit auparavant, nous espérons. Nous continuons d’espérer, même lorsqu’il n’y a pas de signe visible d’espoir. Nous reconnaissons la noirceur et l’apparent désespoir de la situation présente et plaçons tout notre espoir en Dieu. Puis, graduellement, comme nos yeux s’ajustent à la noirceur du désespoir, nous commençons à voir émerger les formes ou les contours du mystérieux et grand oeuvre de Dieu, le doigt de Dieu, comme Jésus l’appelle. Ce sont les signes paradoxaux du temps qui ne deviennent visibles que lorsque nous croyons que Dieu est à l’œuvre dans notre monde, une fois que nous avons appris à regarder la vie avec espérance. Nous ne pouvons donner que quelques exemples. Un activiste pour la paix dit que la guerre d’Irak sur laquelle on communique le plus a conduit à une augmentation exponentielle du nombre de personnes activement impliquées dans un mouvement de paix au niveau mondial. Est-ce le doigt de Dieu qui extrait du bon à partir du mal ? La terrible souffrance de tant de personnes dans les violents conflits, dans les tremblements de terre, les tsunamis, les pandémies comme le VIH/ SIDA peuvent laisser place au désespoir, mais elle suscite aussi d’énormes vagues de compassion. Ce dont le monde a le plus besoin, c’est de compassion. Est-ce l’oeuvre énigmatique de Dieu ? L’effondrement récent de tant de banques aux Etats-Unis et ailleurs a été unanimement reconnu comme la conséquence de l’avidité des super riches. Jusqu’à présent, les super riches étaient des héros. Ils avaient atteint le sommet. Mais aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les pauvres qui les considèrent comme les coupables, les criminels dont nous payons l’avidité. Cette découverte est-elle la conséquence de la mystérieuse providence de Dieu ? La réaction de si nombreux Catholiques concernant les abus sexuels, leurs soucis des victimes et l’endurcissement de certains chefs d’église ont contribué à une nouvelle prise de conscience sur la nécessité de changement de l’église. Était-ce peut être une faute heureuse, une grâce déguisée ? L’appel au changement de Barack Obama aurait-il recueilli une réponse aussi unanime en Amérique et ailleurs si son prédécesseur George Bush n’avait fait preuve d’une stupidité à faire trembler. Mais plus que tout, je me demande si la période de désespoir actuelle n’est pas voulue par Dieu pour nous défier afin que nous prenions Dieu plus au sérieux comme la seule source d’espoir au monde. Dieu nous mène-t-il sur un chemin tortueux pour atteindre son but comme l’écrivait St. Augustin ? Je ne suggère pas que le doigt de Dieu n’émerge qu’en de tels changements paradoxaux. Si nous continuons de chercher dans le noir avec une confiance absolue en Dieu, qui sait ce qui pourrait apparaître. Nous pourrions voir de petits grains de moutarde germer au sein de grands arbres. Cependant, ce qui compte à long terme, ce n’est pas seulement que nous soyons pleins d’espoir mais que nous agissions avec espoir, que nous fassions ce que nous pouvons avec confiance et espoir. Ce qui serait tragique aujourd’hui, c’est que nous renoncions à l’espoir et que nous arrêtions d’essayer de travailler pour un monde meilleur ou que nous continuions à travailler sans espoir. Peut-être que la meilleure contribution que puisse apporter un Chrétien en cette période de désespoir est de continuer, parce qu’il a la foi, à agir avec espoir, et de ce fait, d’encourager ceux qui ont perdu espoir. La meilleure contribution qu’un théologien puisse faire aujourd’hui serait d’aider les personnes à apprécier plus profondément Dieu et son oeuvre dans le monde. Fr. Albert Nolan OP (Texte original anglais traduit par les Dominicains)