KATUTURA


dimanche, novembre 22, 2009
 

«Un cimetière ne nous attriste que par ce qu'il est le seul endroit du monde où ne nous retrouvions pas nos morts. Partout ailleurs nous les portons avec nous.Il suffit de fermer les yeux pour sentir ce souffle contre notre cou, et, sur notre épaule, cette main fidèle.
François Mauriac (in « à la Place du mort » par Gilbert Salem)

Tôt ce matin, Brunella – c’était son jour libre - une amie motorisée m’emmène en pèlerinage en mon pays natal, le Jura. Nous avons juste pu nous évader avant que les rues de Bulle ne fussent bloquées pour faire place la 34ème édition de la Corrida
bulloise ! Nous avons pérégriné tranquillement en parlant politique sous toutes ses formes ! Elle s’y connaît et elle est à jour Brunella !
Sans que je m’en aperçoive voilà qu’apparaît l’horizon jurassien, des collines modestes et accueillantes, un village qui s’allonge, un peu somnolant le long du chemin, et nous passons, nous roulons alors vers Moutiers, Delémont et directement jusqu’au Viviers ou avec des parents et amis, nous partageons un repas. Partage de vie, de joie, de tristesse, de ce qui fait note vie, une communion, vraie en partageant un repas et en buvant un verre de vin ! On a pas manqué d’évoquer le chômage et ses multiples facettes qu'on ne saurait décrire sans frémir, Mais la fraternité nous redonne à tous, le courage de la lutte !

Le pèlerinage nous amène chez Jean, mon frère bien aimé, en haut du cimetière de
Saint-Ursanne. Toujours là. Dessous. La dépouille d’un corps illuminée d’une âme radieuse, pure et qui reflétait un sourire d’un monde d’avant la création. Non, Jean n’est pas ici. Il est bien plus proche ! Son âme en mon cœur chant : on s’aime.

Continuons la routes et ça grimpe la côte vers Epauvillers. Nous sommes au clos du Doubs et j’ai envie de pérégriner vers les tombes de papa, mort en 1973 de notre
maman bien aimée morte en 1976 et de mon frère Auguste mort il y a un an. On arrive aux tombes. Les morts me font faux-bond. Des os sont là-dessous mais nos bien aimés pérégrinent avec nous vers la terre où nous sommes nés : chez Darozier. Une ferme typiquement jurassienne que je puis décrire ni montrer, elle et là. Large, porte ouverte. Autour de la table de la cuisine, on partage la vie telle quelle ! La vie terrienne, la vie paysanne. L’âme jurassienne… J’y reviendrai un jour, mais ce soir, c’est entre nous ! Yves mon « petit neveux » 16 ans, il passionné par cette terre, sourire d’un homme libre, heureux de se trouver là où il y a 80 ans et quelque, j’étais heureuse là, exactement, sous ces grands tilleuls, les pieds sur terre et la tête dans le ciel !

Nous pérégrinons en bas la côte à la recherche du curé de la paroisse de Saint Ursanne. Il est là, paisible et un peu fatiguées, Les Sœurs, elles, sont absentes.
En passant près du Bœuf (pas celui de Bulle) ma compagne m’offre quelques chose d’extra : « une spécialité » d’un frappé à l’absinthe verte s’il vous plaît. C’est si délicieux que je le déguste très très lentement !!! Puis-je demande : C’est au moins légal, l’absinthe maintenant ? » Parfaitement légale. D’ailleurs, il n’y en avait qu’une petite goutte ou deux dans le frappée. Heureusement ! "Un parfait glacé à l'absinthe, sur son sablé breton ." Je me disais que jamais notre David Moginier n’avait entendu parler de cela !
Guillerettes nous pérégrinons sur… le chemin du retour. Une vraie prière de pèlerins dont les problèmes brûlants de chez et d’ailleurs montent comme de l’encens vers Dieu !


Tout y passe : l’état de l’Europe et du monde, l’analyse selon le point de vue, le Close-up, d’une société et d’une terre qui se désagrègent, les actions urgentes et le moyen terme. Des politiciens, de quelques extrêmes qu’ils soient qui glissent ensemble vers une droite sans molle et qui se fient aux armes seules pour les « sauver ». De qui ? De quoi ?
De nos médias RSR TSR, surtout TSR 19h30 vendues au système mortifère, à la Sarkozy et Berlusconi, sans « liberté d’expression » dirait-on.
Mais il y a l’espérance et la montée d’une nouvelle génération de politiciens. Nous les nommons. Je prie pour eux. Les élections et le renouvellement de nouveaux 7 sages pour refaire notre beau et bon pays, quel défi. Qui sera meilleur et qui sera pire ?

La conversation entre les deux pèlerines est animée alors que nous arrivons à Bulle. Les rue encore bloquées, on trouve quand même un chemin pour arriver au Foyer Sainte Croix. Le Kenyan John Mwangangi (19 ans) a remporté la victoire de la Corrida ! Tant mieux.) Ma compagne motorisée me quitte pour s’en aller là où elle habite : Berne.