KATUTURA |
|
Site d'échange d'idées / Debate Weblog J'attends vos opinions et vos points de vue / Your opinion is expected : Commentaires 24Heures English Au Quotidien Katutura YESHUA Etre Soeur Etre étranger Vieillir/mourir Afrique du Sud Jean est son nom Gilbert Nelson Mandela Il est grand temps Le blog de Gilbert Salem Message entre deux mondes
Archives
novembre 2002 décembre 2002 janvier 2003 février 2003 mars 2003 avril 2003 mai 2003 juin 2003 juillet 2003 août 2003 septembre 2003 octobre 2003 novembre 2003 janvier 2004 février 2004 mars 2004 mai 2004 juin 2004 juillet 2004 août 2004 septembre 2004 octobre 2004 novembre 2004 décembre 2004 janvier 2005 février 2005 mars 2005 avril 2005 mai 2005 juin 2005 juillet 2005 septembre 2005 octobre 2005 novembre 2005 décembre 2005 janvier 2006 février 2006 mars 2006 mai 2006 juin 2006 juillet 2006 août 2006 septembre 2006 octobre 2006 novembre 2006 décembre 2006 janvier 2007 février 2007 mars 2007 avril 2007 mai 2007 juin 2007 novembre 2007 décembre 2007 janvier 2008 février 2008 mars 2008 avril 2008 mai 2008 juin 2008 juillet 2008 août 2008 septembre 2008 octobre 2008 novembre 2008 décembre 2008 janvier 2009 février 2009 mars 2009 avril 2009 mai 2009 juin 2009 juillet 2009 août 2009 septembre 2009 octobre 2009 novembre 2009 décembre 2009 mai 2011 |
mercredi, novembre 18, 2009
![]() La mémoire subversive : les peuples qui, aujourd’hui, luttent contre l’impunité, contre l’oubli, sont inconfortables pour l’establishment, l'Église y compris. Les martyrs du 19 novembre 1989 au El Salvador seront-ils honorés demain, jeudi, dans l'Église catholique ? Au El Salvador cependant, chaque mois de novembre, on allume des lampions qui éclairent de leurs feux d’autres lampions, de main en main, de mot en mot, pour symboliser l’exemple lumineux, responsable, donné par les Martyrs au El Salvador ! « Il y a 20 ans, le 19 novembre 1989, étaient assassinés par un peloton du bataillon Atlacatl de l’armée salvadorienne plusieurs prêtres jésuites occupant différentes fonctions importantes dans l’Université centroaméricaine (UCA), fondée en 1965 par la Compagnie de Jésus, ainsi que deux femmes, Elba Julia Ramos, travaillant dans la résidence de l’Université, et sa fille de 15 ans, Celina. Ignacio Ellacuría avait été nommé recteur de l’université en 1979. Ignacio Martín-Baró était vice-recteur académique, Segundo Montes, directeur de l’Institut des droits humains, Juan Ramón Moreno était directeur de la Bibliothèque de théologie Amando López, professeur de philosophie Joaquín López y López fut assassiné aussi » (Oscar Romero, lui, avait été assassiné le 24 mars 1980 alors qu’il célébrait la messe à El Salvador) Seul Jon Sobrino, un jésuite aussi , alors absent du pays, échappa à la mort. C’est en pensée avec Jon Sobrino , tous les théologiens, théologiennes de la Libération, toutes les personnes marginalisées, tous mes amis de lutte en Afrique du Sud, que j’évoque la mémoire subversive des témoins de l’injustice structurée... et de l’héroïsme de celles et ceux qui ont, comme Jésus « donner leur vie par amour ». Ils n'ont pas choisi la mort, ils l'ont subie comme le Galiléen ce vendredi-là. Pourquoi? « Ceux qui disent la Vérité et cherchent à FAIRE la justice, ils doivent être exécutés ! » Le survivant, Sobrino nous dit pourquoi: «...Parce qu’ils étaient la conscience critique dans une société de péché et parce qu’ils étaient la conscience créative d’une société future différente. » L'Église - Institution de 2009 est-elle le miroir du mouvement de libération-conversion que Jésus avait mis en marche chez lui ? Si elle est ce miroir, alors demain dans toutes les Églises, les martyrs au El Salvador, toutes les victimes sans nom des multiples violences institutionnelles, seraient solennellement célébrés, invoqués comme une source d'énergie créatrice qui soutiendrait nos efforts quotidiens! Est-ce un rêve? Un cauchemar? Le plus étrange, c’est que Benoît 16, en 2006 - 2007, s’en soit pris à Jon Sobrino, et « le condamne au silence » ! Jon Sobrino est le survivant du massacre de la communauté des six jésuites, (ainsi qu’une employée et sa fille) assassinés le 19 novembre 1989 ! Pourquoi s’en prendre à lui ? Lisez la lettre de Sobrino à son Supérieur après avoir reçu la « notification vaticane » http://www.culture-et-foi.com/critique/sobrino_lettre_kolvenbach.htm «Je ne crois pas qu’il soit bon de passer sous silence, le problème de fond (de la curie et du pape). C’est, semble-t-il, de vouloir substituer à une Église « difficile », celle qui suit [Jésus], et qui travaille à unifier la lutte pour la foi et la justice ... de lui substituer une Église « facile », de liturgies et de dévotions, avec des œuvres de charité, mais qui ne se pose pas de grands problèmes pour promouvoir la justice. Et ainsi, grandir en nombre» (c'est moi qui ai modifié certains caractères du texte, mis en italique, gras, ou souligné). Ce sentir « chez soi » dans cette Église « facile », serait trahir l'Église « difficile » des petites communautés de base, des marginaux, des grassroots, des femmes, des enfants « born to hunger ! » en « priant pour eux ». Nous sommes responsables, comme je le comprends, des uns des autres. So help us God. Voilà ma réflexion en cette veillée de prière, et ma solidarité exprimée gauchement peut-être, afin que ce vingtième anniversaire du martyre au El Salvador, soit une résonance, l’écho des alléluias de Pâques de jadis et répété vigoureusement lorsque notre mémoire subversive célèbre la Vie à travers la Mort. |