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jeudi, octobre 01, 2009
Jour de marché à Bulle Nous habitons à la rue du marché et c’est jour du marché comme chaque jeudi. J’aime l’ambiance et les gens et les choses. C’est un « commerce de proximité », c’est humain et humanisant. Ni vendre, ni acheter, on se rencontre, on se reconnaît. Il est rare que j’achète quelque chose. Il y a plein de dons absolument gratuits comme le sourire, qui ne te lâche pas, des enfants, et comme Maya qui vient depuis des années offrir quelques fleurs comme celles dont parlait Gilbert Salem : ces coquerets d’or qui évoquent des lanternes japonaises (http://salem.blog.24heures.ch/archive/2009/09/05/ces-coquerets-d-or-qui-evoquent-des-lanternes-japonaises.html), deux trois pots de miel, de la confiture fait maison bien sûr, et du vin cuit s’il vous plaît ! Je demande à Maya « si elle fait quelques sous ». Elle répond avec le bel accent de Gruyère : « Je ne compte jamais, et parfois mon mari me dit qu’il devra vider la bourse ! » Je lui ai acheté un bouquet de coquerets d’or et j’en ai fait cadeau à une amie avec toutes les explications que j’avais trouvées dans le blog de G. Salem. La semaine passée, je me suis arrêtée près du marchand, celui qui vient de Marseille, vendre ses savons et nous avons parlé de leurs origines – il y en a plusieurs - de leur fabrication, de leur consistance et du bien que ce merveilleux savon fera à ma peau. J’en ai acheté un morceau et, ce matin, j’ai été lui montré ma peau bien lavée ! Aujourd’hui, j’ai acheté sans hésiter un litre de lait de chez le producteur, du lait frais. Au-dessus du stand « Révolte des paysans » écrit en grandes lettres. Le litre de lait à 55 centimes ! Quel prix le litre dans les supermarchés et quelle qualité ? Je les ai écoutés, ces paysans trop patients. Il y a trop de lait, trop de beurre ! ! Des montagnes de « SURPLUS ». Plus de place pour stocker ! Alors le système serre la vis jusqu’à forcer les producteurs à arroser la terre de lait redondant ! Puis on conseille : transformez vos vaches à lait en vaches à viande ! Dans beaucoup de pays, et pas au sud seulement, combien d’enfants profiteraient d’une tasse de lait chaque jour ! Est-il possible comme ce fut fait pour les « surplus poulets » exportés congelés au Cameroun ( !) d’exporter du lait et du beurre frais au Darfour ? Comment garder le lait, le beurre, la crème frais sous les tentes de réfugiés ? Y a-t-il du cynisme dans les conséquences de la mondialisation ? Mais les rapports de forces sont inégaux entre les systèmes et les travailleurs. Y a-t-il même rapport de forces ? Y a-t-il rapport ? Analyse ? Et surtout concertation et solidarité ? La Presse en parle, tant mieux. Si l’on veut en savoir plus : http://www.uniterre.ch/Actualites/communiques.html www.fracp.ch www.marchepaysan.ch Coup d’œil en arrière au sujet du lait Quand j’étais petite à la ferme, avant de sautiller comme un cabri vers l’école du village à 2, 5 km, j’allais à l’étable avec mon bol que papa remplissait du lait mousseux de la vache-Fauvette, giclant directement du pis, ou des tétines ou des mamelles mon petit déjeuner !!! Avec un morceau de pain, c’était un festin. Et la radio « Sottens » chantait comme chaque matin à la même heure « Sur nos monts quand le soleil… » Oh ! Je sais, ce souvenir lumineux va de pair avec des souvenirs ombrageux, itou ! Dans les zones rurales ou semi-urbaines d’Afrique australe, l’Afrique du sud y compris, le lait, qu’on payait avec des jetons, avait une couleur bleuté. Nos vaches n’étaient pas grasses. Le lait vraiment maigre était sain! On ne se plaignait pas. Maintenant, le lait est devenu industrialisé, prix fixe payé cash, et les pauvres souvent doivent se contenter d’eau (avec du thé parfois et un peu de sucre) potable ou pas ! Les quelques vaches au pis vides, cherchent des touffes d’herbes et de l’eau ! Le lait propre est dans les supermarchés « Cash, Pick & PAY » mis en briques cartonnées ou en sacs plastifiés. Sans goût, sans saveur. La première nourriture de chacun de nous, je présume, fut le lait tèté au sein de la maman. Les autres mammifères de même. Quel chemin entre ce lait nature à la mamelle jusqu’au lait de la Migros ou celui qui monte et va au feu ? Le prof saura. Etre solidaire de la révolte de nos paysans est un petit pas vers une solidarité plus large, pour sauver ce qui reste à sauver de notre terre, de notre bétail, de notre espèce humaine je crois. C’est possible. |