KATUTURA


mercredi, septembre 09, 2009
 
Témoignage 1

Le Cap, « private Athlone high school » : les étudiants pouvaient, s’ils le désiraient, suivre le cours d’instruction religieuse dont j’étais chargée. Le supérieur permit un projet pilote, contextuel, inductif et les étudiants auraient la liberté de contribuer à la construction du contenu. La quarantaine d’étudiants/tes, chrétiens, hindous, musulmans, africains, métis, indiens jouèrent le jeu !

Ma suggestion : en tant qu’êtres humains d’une même espèce, qu’avons-nous en commun ?
· Le besoin de nourriture
· L’eau potable
· Un logis
· La possibilité d’être ensemble, de vivre, de construire ensemble
· La santé, l’éducation, l’art venaient ensuite

1975-76. Nous étions en pleine lutte anti-apartheid, nous avions une réalité commune, une lutte commune pour un avenir commun. Cela fut une expérience de solidarité, de réflexions, de propositions, d’évaluations, unique dans ma vie ! Dans notre vie peut-être. La force, l’énergie ou la vie du Créateur, notre créateur à tous, indépendamment de la religion, nous aidaient. Sans cette solidarité, au niveau national, l’apartheid existerait encore.

Témoignage 2

J’ai eu le bonheur de passer un mois à Büyükçekmece, proche de la mer Marmara. Un point de rencontre entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique. J’étais seule au logis que m’avaient prêté mes amis. La population, avais-je lu, était 99% musulmane.
L’accueil a été inconditionnel. C’est-à-dire normal. C’était août, donc les gens d’Istanbul et des environs profitaient de la plage, pas du tout touristique, mais très fréquentée. J’ai appris un peu l’Histoire du pays, de Kemal Ataturk, de Gallipoli, de l’époque ou Sainte Sophie était une église et pas un Musée que j’ai visité. J’ai pu méditer dans la Mosquée Bleue un vendredi. Et j’au pu vivre la journée du Pardon, le 5 août. Les quelques mots du pays que j’avais appris suffisaient à tisser des relations. Bien des fois, des femmes m’apportaient des épis de maïs dorés, de la soupe aux haricots, une partie de leur repas du soir, des tomates juteuses, des fruits, des figues fraîches, du thé bien sûr ! Sur la terrasse rustique alors que je rêvais à quelques mètres des vagues, on m’invitait à la table voisine. « What is your name, where do you come from ?” L’Anglais était plus facile. Aucun soupçon entre nous. De l’intérêt, c’est tout. La mosquée de Bÿkçekmece à 50 mètres en amont, et le muezzin ne me dérangeaient pas plus que les cloches. Je pourrais continuer de raconter !





Mais j’ai écrit ces deux petits témoignages après avoir lu, sur le blog de Hani Ramadan qui reproduit un article du journaliste James Petras datant du 19 novembre 2004. Pourquoi ? Je ne peux connaître la motivation de M. Ramadan qui reproduit, ce 5 septembre, ce texte. Mais, dans la conjoncture actuelle, en Suisse, ce papier de Petras insistant sur « Médias nazi-US » nous est-il utile ? Oui, les guerres immondes que ni les Irakiens, ni les Américains, ni personne ne voulaient sauf Bush et Blair, nous mènent, tous, au bord du chaos ! Nous le savons ! Pourquoi ? Est-ce parce que le 9-11 est après demain ? Bien des Irakiens réfugiés en Suisse dès avant l’invasion US en mars 2003, bien des Palestiniens/Israéliens vivant côte à côte à Bethlehem aujourd’hui, (et j’en connais personnellement) préfèrent construire, sans nier ni oublier le passé, mais sans y pourrir ! Avance et tu seras libre !

Puis aussi j’ai attentivement lu tous les commentaires ! les commentateurs prennent la peine de dire ce qu’ils pensent respectueusement, avec parfois une irritation retenue. Oui, « dénoncer toutes les démocraties n’est pas toujours utile », les abus de pouvoir règnent aussi dans des pays musulmans, par exemple la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein qui a dû se battre pour éviter la flagellation ?! Et que dire d’ Omar el-Beshir ? Mugabe ? Kaddafi lorsqu’il accueille en héros (par son fils puis, lui-même en personne!) Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, le Libyen condamné pour l’attentat de Lockerbie, en Libye après sa libération pour raisons médicales par le gouvernement écossais ? Qu’en pensent les victimes, mortes ou vivantes ?