KATUTURA


vendredi, septembre 18, 2009
 
Luce de Gruyère vous invite


« La femme est le rayon de la lumière divine »
Djalal Al-din Rümi

Hier soir, j'ai découvert la beauté d'une Gruyère profondément humaine et de Gruyériens trop peu connus.
C'était à « Espace Gruyère » qu'était présenté la légende musico-théâtrale de Lucien Margot, « La belle Luce ». Cette bergère m'a émerveillée, sa beauté-nature, son sourire, et sa voix des montagnes était comme l'écho de l'âme féminine de ce beau pays de verdure, d'armaillis, de savants, de poètes, de musiciens. Une force d'âme profonde, généreusement honnête, impulsive, modeste et parfois timide et empruntée face aux inconnus et à l'inconnu.

Environ 2000 spectateurs remplissaient cette grande halle bondée bien avant le début du spectacle. Tous semblaient se connaître, se reconnaître, les handicapés, les ouvriers, les femmes et les hommes en costume du pays, les « autorités » politiques et civiles assises parmi les autres. C'est familier, bons enfants, revigorant.
Il faut voir ce spectacle et devenir acteurs avec les 250 actrices et acteurs qui entourent Luce, la soldanelle ailée qui chante son pays, ses moutons, son chalet, et Jean son Amour!

La légende s'est transmise oralement et ce n'est qu'en 1923 que l'œuvre est créée, mise sur papier, mise en scène. La musique a « des pulsations contemporaines et le nouveau texte dû à Pierre Gremaud est plus adapté aux sensibilités actuelles et aux conditions festives de l'exécution à Bulle. »

L'intrigue est simple: la bergère Luce est la plus belle femme du pays/comté. Le comte Michel aime Luce et Luce finit par se laisser charmée. Il y a la nuit enflammée, scintillante, frémissante! Michel promet à Luce qu'elle sera comtesse! C'est sans compter avec le père de Michel, Jean qui ne peut accepter dans la lignée familiale une roturière et insiste pour que Michel épouse Blanche de Bresse. Lucie s'en retourne à ses moutons en chantant:

« Tache de sang
Miroir sans tain
Je m'engloutis!
Soleil éteint
Lune assombrie
J'ai le cœur en hiver »

Michel s'exile en France, et, dans une première version retrouve Lucie qui l'Abbesse du monastère et lui présente Sœur Micheline qui elle, est leur fille et qui voit pour la première fois Michel son père! Puis, l'acte de réconciliation et de pardon et on n'en sait pas plus.

Alors que, dans la deuxième version que j'ai donc vue hier soir, l'âme de la ravissante Luce apparaît dans le corps nu de l'eau delà sur un écran, traverse la rivière du temps, et, du haut d'une tour, dans sa longue robe bleue de gentiane, annonce la venue de leur fils: l'Armailli, l'enfant de leur nuit d'Amour. Si pur et si fort qu'il conduit à l'Union.
Avec l'Armailli, le comté disparaît et la Gruyère apparaît comme elle est aujourd'hui. Accueillante quand on la connaît.

« L'espérance est pour nous la sève de la vie
Le muscle de l'effort et la source bénie
Du courage vaillant
Elle est à la fois créatrice et lumière
Et sa clarté luira même à l'heure dernière
Sur nos cœurs d'enfants »

(Paroles et musique de Lucien Margot)
http://www.lagruyere.ch/fr/le-journal/les-editions/2008/20081129/costumes-et-coutumes.html
On trouve tous les renseignements pour ne pas manquer une rencontre avec « Luce de Gruyère et son histoire » sur le site www.lucedegruyere.ch

Voir également l'Hebdo: http://www.hebdo.ch/web/culture/index.asp?search=true&id_man=222004