KATUTURA


vendredi, août 28, 2009
 
Élection présidentielle en Afghanistan le 20 août 2009



Les journalistes, envoyés spéciaux de la BBC étaient sur place, essayant de rapporter les faits dans les contextes des différents endroits clé et dans le rayon de leurs possibilités.
Les menaces directes des Talibans, qui allaient perpétrer les pires atrocités sur les gens ayant l’audace d’exercer leur droit de vote, se répandaient partout, c’était comme une rumeur paralysante. Des messages et des informations contradictoires disséminées dans les zones rurales et urbaines allaient terroriser les plus courageux.
Un attentat à la bombe – et l’on sait que ce n’est pas un fait unique - des explosions, des morts, des agonisants traînés sur les écrans TV, généralisait la rumeur.

Les autorités à Kaboul s’efforcèrent d’interdire aux médias la publication de ces violences. Ce qui mit l’équipe des journalistes de la BBC dans l’embarras et la possibilité d’exposer leurs confrères journalistes afghans que l’on abat d’abord, quand ils gênent et expose la fraude. Le porte parole de l’équipe BBC fit cette déclaration que je cite de mémoire : « Nous sommes ici pour rapporter les faits. Il serait cependant non professionnel d’exposer, à répétition, un attentat aussi grave soit-il, donnant ainsi l’impression que tout le pays est à feu et à sang alors que des régions entières sont relativement paisibles. Terroriser par l’écran les gens ayant accès à la TV en Afghanistan et biaiser la vérité hors des frontières de ce pays. La surveillance de la commission électorale indépendante était efficace… » Je crois que négociation résolut le problème de la mise en garde des autorités en charge de la Sécurité.
En suivant les informations au fil des jours, j’ai eu de l’admiration pour cette équipe de journalistes, efficaces, intelligents, engagés, proches des gens (des Talibans aussi) dans leurs contextes variés ont la nécessaire patience d’attendre, de vérifier, de focaliser ce qui se passe dans la réalité humaine. Le peuple afghan a sa dignité propre, il est impliqué dans la reconstruction, encore une fois, de sa nation, de ses terres de son avenir. Choisir le meilleur parti et le meilleur leader dans une réalité d’une extrême complexité. Un peuple conscient que des intérêts bien au-delà des frontières afghanes forçait une espérance sans illusions !

Le but des médias, me semble-il, est d’informer de telle manière que des réseaux de solidarité se construisent pour un monde plus juste.

http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/8205787.stm -