KATUTURA


lundi, juin 15, 2009
 
Risquer une réflexion personnelle


Le département fédéral de l’intérieur : sécurité sociale, santé, éducation et recherche, culture. Cela pourrait être une tâche immense qui implique une interaction avec tous les citoyens qui sont, c’est un fait, les sujets de ce département. Pas simplement par quelques votations, mais des citoyens liés par un projet de société, et motivés par la solidarité et la volonté de créer une société plus juste…

Un fait secondaire


Pascal Couchepin a déclaré que sa démission était un fait secondaire dans la vie du Conseil fédéral. Les images « télé » venaient d’exposer une facette de sa personnalité politique par la caricature du « roi soleil ». Les parlementaires applaudissaient pendant que M. Couchepin manifestait sa noble indifférence aux honneurs par quelques revers de main qui faisaient penser aux ailes déployées d’un aigle prenant son envol vers le nid qui l’attend dans un repli des alpes valaisannes. C’était un spectacle ! Mais lisons plutôt Luc dans son évangile : « Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné , dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire . » C’était peut-être une pensée de M. Couchepin.
Ce petit coup de tonnerre – pas inattendu - jette alors les abeilles politiciennes dans un bourdonnement en mini-grappes de flatulences ou, mieux, comme des fourmis se hâtant vers quelque filon propice à l’espèce ! Adieu la langueur estivale qui vous fait rêver de quelques bonnes semaines « hors politique » ! Non, annonce la météo de notre Helvétie, l’été sera long et chaud ! C’est normal. Une question de succession !

Je suis perplexe, déconcertée, énervée par le show : il s’agit de remplacer un homme fort, par un autre qui aura la charge du département fédéral de l'Intérieur et c’est ce qui nous concerne directement, nous, les citoyens et Dieu sait si chacun de nous aspire à un leadership juste, efficace, intelligent et, est-ce insolite de le dire, compatissant ! L’économie est aussi au service de la sécurité, de la santé, de l’éducation, de la culture et bien sûr, de la recherche ! Chaque mot a un contenu, un défi à relever pour le bien des plus pauvres d’abord !

La « Santé » a sans doute beaucoup préoccupé le ministre Couchepin comme c’était déjà le cas pour Ruth Dreyfus. Mais il faut bien reconnaître que l’approche de M. Couchepin à ce sujet a blessé, humilié les gens fragilisés, les malades, les invalides, et la « pléthore » des personnes âgées ! Sans parler de l’âge de la vieillesse ! Ces faits, nous en sommes conscients. C’est l’approche qui fatigue. Personne ne conteste la difficile conjoncture économique, la hausse des coûts de la santé. Etre malade, handicapé, âgé n’empêche pas la réflexion ! Ni les sentiments ! Vous avez le droit de vote, dira le ministre. Bien sûr. Question : est-ce que les enjeux des résultats d’une votation sont présentés et expliqués – par les autorités et/ou les partis, de telle manière que l’homme, la femme de tous les jours vote en connaissance de cause et dans son propre intérêt ? Sommes-nous vraiment sujets conscients de notre dignité humaine, face au ministre de la santé et de certains partis, ou sommes-nous des chiffres calculés et calculables, des objets à « gérer » ? La dignité humaine de chaque personne, c’est quoi pour les partis et les conseillers fédéraux? C’est ma question. Il me semble que l’approche des chefs de départements, lorsqu’il s’agit de faire connaître les ajustements nécessaires dont chacun est conscient, cette approche arrogante ne respecte guère l’individu ! Au contraire la manière dont ces affaires furent et sont gérées haut la main et d’une voix sans réplique par l’autorité responsable, donnent le sentiment aux plus faibles, donc aux plus nombreux, d’être des coupables ! Le système ne tend-il pas à culpabiliser ses victimes ? Bien au-delà de nos frontières aussi ! Ce n’est qu’une question ! Cyniquement on pourrait même s’en prendre à ce que l’évangéliste rapporte de la parole de Jésus : « On donnera à celui qui a, et il y aura (pour lui) surabondance; mais à celui qui n'a pas, on lui ôtera même ce qu'il a » (Mt : 13 -12) !!! NON ! Ce n’est pas la Bonne nouvelle, cela !

Le dimanche soir, j’écoute « Mise au point » avec mes consœurs.

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500000&bcid=675939#bcid=675939;vid=10826226

Cela vaut la peine. François Longchamp préside le Département de la solidarité et de l’emploi (http://www.francoislongchamp.ch/) et il est interviewé à Mise au point. Qui remplacera P. Couchepin ? Ets-ce lui ? Pour F. Longchamp, comme on peut l’entendre, « avant de donner des noms de papables il s’agit d’approfondir le PROJET » de ce Département de l’intérieur. « Il faut un vrai débat de fond ». De plus le nouveau conseiller fédéral sera confronté à « la crise de fonctionnement du Conseil fédéral » et bien sûr « à la crise financière ».
Puis F. Longchamp mentionne une idée intéressante si j’ai bien compris : « On n’est pas génétiquement programmé pour être un politicien et un conseiller fédéral ! » (Même si on a rêvé d’être chef dès le berceau) On connaît des Conseillers fédéraux qui ont répondu au défi de la tâche, et d’autres qui n’étaient tout simplement pas fait pour ça, pour le dire simplement ! Et puis, il peut même arriver qu’un conseiller/conseillère fédéral/e ne soit membre d’aucun parti.
C’était une bonne interview. On ne sentait chez F. Longchamp, ni la langue de bois ni le double agenda, cela m’a impressionnée.
Mais les tiraillements entre les partis, la gauche, la droite, les centres basculant selon les circonstances de droite à gauche, et ces malheureux candidats qui parlent trop bien l’allemand pour être romands et trop bien le français pour être alémaniques !!! (Comme nos métisses en Afrique du sud: un bus blanc refuse de prendre un basané car il est trop bronzé, passe un bus noir qui refuse le même homme car il est trop pâle ! Une histoire vraie, j’étais avec lui).
Douze partis en Suisse mais seulement deux ou trois auraient des papables ? Pourquoi ? De la réalité actuelle du Département de l’intérieur, de la santé, de la sécurité sociale, de l’éducation, de l’urgence de la recherche, on ne parle guère, cela semble être un élément secondaire ! Est-ce que les tiraillements ont leur origine dans les intérêts « particuliers » des partis ou, vraiment, dans l’urgence de répondre aux attentes des gens? Difficile de démêler les différences de ces partis d’avec ce qu’ils auraient en commun. Ce qu’ils devraient avoir en commun, serait, selon moi, le plus grand bien pour tous les citoyens dans les circonstances actuelles !
Comme je le ressens, en plus d’une compétence de manager, en plus de la prestance et du prestige, nous avons le droit d’espérer une personne – ministre du Département de l’intérieur, proche des attentes et des besoins du plus grand nombre.