KATUTURA


mardi, mars 17, 2009
 
Réflexion après la turbulence
Comme une fleur dans le désert




Pourquoi ne pas permettre à sa conscience profonde d’émerger au soleil printanier, se poser doucement, goutte de rosée souriante et timide, sur l’herbe étonnée du départ de la neige, de la mort ?
Un hiver long, long, par rallonges successives, et sa blancheur d’effroi, de mort glacée se traînant, gisant plutôt, grisâtre et sale dans les rues et ruelles, les campagnes, sur les montagnes, sur les toits, dans les arbres, sur les visages, dans les replis d’une terre triste, anémique, d’une population à l’œil dilaté, à l’oreille en vrilles, au cœur effiloché, à la parole diplomatiquement b égayante, aux prières répétitives, copiées collées…à la tonalité onctueuse et sans saveur ! Ponctuellement, à heures fixes « au troisième top, il sera très exactement… » la télé spectacle, les conférences prédisant le pire bientôt et le meilleur bientôt itou ! Des sous. Surtout des sous. Des secrets. Du Grand Secret ! Quel secret pour Nobuntu qui ronge son bout de cane à sucre pour survivre quelques heures ?

A temps et à contre-temps. Des mots. Des tueries aux collèges. Un évêque négationniste ancien prof et « pasteur d’une fraternité » proche du Pastor Bonus à Rome ? Levées d’excommunications aux uns et frappes d’excommunication aux autres…Une maman de neuf ans au Brésil excommuniés, elle, son embryon, l’équipe médicale qui la soigne. Un Madof en enfer et un pauvre Lazare « porté dans le sein des anges ». Des signes de justice quand même.

Viennent des machines à laver pour ennoblir la gente féminine européenne et les torchons lavés dans les patchs gluants du Zimbabwe ou menace le choléra . La roue tourne, tourne tourne…une temps pour faire la guerre, un temps pour faire la paix… sur les cadavres d’enfants, de vieillards à Gaza, au Darfour, aux confins d’une Chine désœuvrée et redondante. La grande question : que faire, ou comment se défaire des surplus people ??? Pas de travail. Impossible de « gagner son pain à la sueur de son front ».
Qu’en pense Dieu ? Cette parole est de Lui dit-on.

Des bombes, des armes, des missiles à portées toujours plus rapides, plus longues jusqu’à faire le tour du monde, c’est plus facile pour en finir des ennemis imaginaires ou réels.
Je délire parce que la terre souffre et que l’espèce humaine gémit et que je le veuille ou non, je suis une infime partie de cet Univers. Comme toi.
Comme toi ? « Avance et tu seras libre » dit le proverbe arabe. Je rencontre, sur le trottoir, les yeux d’un enfant accroché à la main de papa, nos regards se croisent, un sourire du petit homme comme un bec taquin, on se reconnaît sans s’être jamais vu. Lui est moi ou moi, lui. Je ne sais trop. C’était une rencontre furtive d’âme à âme comme souvent, très souvent. C’est peut-être le regard d’un moineau apeuré sautillant vers une graine perdue, le regard d’un vieux barbu au front onduleux, au corps vieil alpage, le regard d’un dernier flocon neigeux qui demande pardon en s’évanouissant. Oh ! le regard du Sud qui t’attire, vient à toi l’âme ailée ouverte pour l’envol. Si tu veux.

L’arc-en-ciel me tire du délire et je refais surface, ma conscience profonde posée comme une goutte de rosée sur le brin d’herbe ce matin. Comme une fleur dans le désert en attente…
Je lève la tête et je vois Jésus, réponse à l’attente ! Au désert, pieds nus, assis sur un roc, vêtu d’une de rouge foncé et de gris crépusculaire, les mains noueuses de charpentier jointes entre ses genoux, et son visage contemplant l’univers sur l’écran de mon ordinateur et sondant les cœurs des humains, ses frères, ses sœurs, moi.
Comme une fleur dans le désert, l’espoir renaît, la flamme se rallume, d’autres petites fleurent jaillissent des sables, des prés, des cœurs réchauffés par le souffle enchanteur du roseau : Jésus, le Fils de l’Homme. Le Chemin et le cheminement.