KATUTURA


mercredi, mars 04, 2009
 
L'Histoire



L'Histoire raconte le passage des peuples sur terre. Il y a l'Histoire écrite et l'Histoire orale racontée comme en Afrique par exemple. A l'école, notre régent nous a transmis sa passion pour l'Histoire , par exemple la construction et l'ouverture du Canal de Suez, de Ferdinand de Lesseps et des pays d'Outre Jura! Le contenu de la grand Histoire devrait être les petite histoires des gens de la base nous disait-il. Ce n'est souvent pas le cas.

« Notre Histoire, écrit Albert Nolan né Afrique du Sud, est une Histoire de conquêtes militaires, de grandes civilisations, de découvertes et d'inventions inimaginables. Mais cette Histoire-là, dit Albert, cache les horribles souffrances humaines qui lui sont inhérentes et ne sont pas perçues comme ayant une signification historique! » Pourtant l'histoire des vaincus, colonisés, humiliés, asservis, l'histoire des femmes, enfants , jeunes et vieux est précisément l'étoffe de cette Histoire avec un grand H. Mais les vainqueurs écrivent l'Histoire!

Les pyramides et les esclaves d'Égypte, les génocides des premiers habitants (Amérique latine) par les « conquérants chrétiens civilisés » qui racontent les histoires des victimes de la grande Histoire? Puis, la Révolution industrielle et l'exploitation des travailleurs dans les fabriques, les mines! Aujourd'hui, on serait tenté de dire qu'on soulage certaines souffrances, mais que dire du SIDA, de la famine structurelle? Albert de conclure: « l'accroissement de la population égale l'accroissement de la souffrance pour le plus grand nombre! »

Il n'en reste pas moins qu'un signe des temps, aujourd'hui, est la prise de conscience de la souffrance des gens et la volonté de soulager, voire de faire disparaître les causes de la souffrance.
« Abolissons la pauvreté »! En l'an 2000, 189 États membres de l’ONU se sont engagés à diminuer la pauvreté de moitié dans le monde jusqu'en 2015 . Par exemple, en Suisse romande de grands efforts sont faits sans éclats médiatiques.

Exemple: http://www.lafree.ch/details.php/fr/stop_pauvrete.html?idelement=548

http://www.editionsquartmonde.org/rqm/document.php?id=1088

La souffrance passée et actuelle est aggravée par le sentiment d'impuissance. « On n'y peut rien. On ne ne peut s'en sortir ». On est parfois soulagé par des amis, des bénévoles mais si le système restent en place, le pauvre aussi reste en place!

Certaines approches religieuses promettent le bonheur dans l'autre vie. Il est encore possible d'entendre des prêcheurs clamer bible à l'appui, que la souffrance est une punition de Dieu. Pire encore, une certaine théologie de la prédestination nous assure qu'il n'y a rien à faire de notre part pour choisir entre le ciel et l'enfer. C'est réglé d'avance! Il est clair que ceci n'est pas le discours de tous les prêcheurs chrétiens, mais cela reste un élément de l'Histoire des églises. Dieu a été parfois présenté et enseigné comme étant plus sadique que le plus cruel des hommes puisqu'Il peut condamner ses créatures au feu éternel.

Dans nos communautés chrétiennes de base (qu'on nomme paroisses en Europe) la prise de conscience de sa propre dignité éloigne les gens de ces système pervers. Nous pouvons réfléchir sur la création de structures qui remplaceront celles de l'exploitation et de la domination. La théologie de la libération le fait depuis des décennies. L'Évangile tout court est une force. C'est l'amour en salopettes.
(ma réflexion est inspirée par « Jesus Today », A. Nolan, à paraître en français en juin 2009)