KATUTURA |
|
Site d'échange d'idées / Debate Weblog J'attends vos opinions et vos points de vue / Your opinion is expected : Commentaires 24Heures English Au Quotidien Katutura YESHUA Etre Soeur Etre étranger Vieillir/mourir Afrique du Sud Jean est son nom Gilbert Nelson Mandela Il est grand temps Le blog de Gilbert Salem Message entre deux mondes
Archives
novembre 2002 décembre 2002 janvier 2003 février 2003 mars 2003 avril 2003 mai 2003 juin 2003 juillet 2003 août 2003 septembre 2003 octobre 2003 novembre 2003 janvier 2004 février 2004 mars 2004 mai 2004 juin 2004 juillet 2004 août 2004 septembre 2004 octobre 2004 novembre 2004 décembre 2004 janvier 2005 février 2005 mars 2005 avril 2005 mai 2005 juin 2005 juillet 2005 septembre 2005 octobre 2005 novembre 2005 décembre 2005 janvier 2006 février 2006 mars 2006 mai 2006 juin 2006 juillet 2006 août 2006 septembre 2006 octobre 2006 novembre 2006 décembre 2006 janvier 2007 février 2007 mars 2007 avril 2007 mai 2007 juin 2007 novembre 2007 décembre 2007 janvier 2008 février 2008 mars 2008 avril 2008 mai 2008 juin 2008 juillet 2008 août 2008 septembre 2008 octobre 2008 novembre 2008 décembre 2008 janvier 2009 février 2009 mars 2009 avril 2009 mai 2009 juin 2009 juillet 2009 août 2009 septembre 2009 octobre 2009 novembre 2009 décembre 2009 mai 2011 |
jeudi, mars 26, 2009
Aujourd'hui: une surprise Quand tu te sens coincé en un lieu agréable mais fixe, tu es heureuse lorsqu'une une offre de promenade t'est offerte. Tu la saisis avec bonheur. Nous sommes donc partis, quatre dans la voiture, mes deux consœurs, le prêtre chilien Rodriguo et moi, vers la Glâne et vers Romont. La campagne est brun-grisâtre, des patchs de restes de neige salie, rien de vert. Personne sur la route, des maisons campagnardes ou des résidences secondaires... aux portes et fenêtres closes, il fait encore froid bien sûr! Rien de très exotique vu de la vitre de la voiture. Rien d'exubérant. Des contours raccourcissent les kilomètres, c'est la Suisse si exiguë que tu as l'impression de sauter à pieds joints d'un petit village à l'autre... à force de s'habituer, je trouve que c'est varié et original après les pistes rectilignes, parfois dangereusement monotones de l'Afrique des steppes. Soudain au détour d'un énième contour la tour d'un château: Romont en passant par le monastère cistercien de la Fille-dieu juste pour faire halte. Les sœurs flottent dans les plis d'une immense robe blanche, elles chantent les psaumes à 14heures. Liturgiquement cela se nomme « None ». Belle psalmodie, simple, humble priante. Au fond de cette église un vitrail d'un bleu fascinant, comme l'azur d'un ciel qui repose sur les vagues. C'est tout nouveau pour moi, cette découverte. On ne se dit ni bonjour ni au revoir. Les moniales cisterciennes de la stricte observance rentrent dans leur cloître la prière finie. Et nous sortons. Mais quelques précisions sur « La Fille-dieu »: « Le monastère de Cisterciennes de La Fille-Dieu fut fondé en 1269 par trois jeunes femmes natives de la Glâne fribourgeoise: Juliette, Pernette et Cécile. L'Evêque de Lausanne rendit visite à ce monastère en 1268 et lui donna le nom de "Fille-dieu". En 1346, l'église fut dédicacée. En 1349, le monastère devint Abbaye. Le droit de combourgeoisie de Romont lui fut attribué en 1463. En 1536, Romont devint fribourgeoise et, dans la seconde moitié du 16ème s., Fribourg établit un Administrateur pour la gestion du couvent de La Fille-dieu. » Je suis sûre que les sœurs moniales portent tout le bonheur et toute l'intolérable souffrance du monde dans leurs prières, sept fois par jour! Que quelqu'un les écoute ou pas importe peu. Dieu chante en elle et la musique de Dieu est faite d'un silence aussi profond que la mer! Et que leur âme communautaire sans doute. C'est raide, la montée vers Romont: Rotundo-Monte, d'origine germanique si j'ai bien compris. Il y avait un Comte, donc un château. Le château et le Musée du vitrail. Le Musée: « Ses riches collections proposent un panorama, unique en Suisse, de l’art du vitrail et de la peinture sous-verre : un monde merveilleux de l’image, de la couleur, de la lumière et des reflets. Le château de Romont, sa magnifique cour intérieure et son orangerie, son aile savoyarde reliée par une passerelle en verre à son aile fribourgeoise, offre un écrin prestigieux pour découvrir des oeuvres du Moyen Age au 21e siècle ». Que c'est mystérieux et merveilleux, l'art du verre: des vitraux qui permettent de respirer l'âme d'une autre époque, d'autres pays (européens) à travers le Moyen-âge … si proche du nôtre. J'imagine mieux le contexte de la belle histoire d'Héloïse et d'Abélard! Et leur problème d'un amour impossible. Bref! Nous allons d'un trésor à l'autre et chaque oeuvre d'art représente quelqu'un: une main d'artiste, l'artiste, son rêve, sa solitude, son impossible persévérance pour faire ce qui est beau, sachant qu'il y aura une faille... une finitude! Comme notre Créateur je pense. Pour moi l'abondance d'images à voir me fatigue et je m'éloigne tranquillement pour arriver vers la sortie, garnie de "l'arbre de Pâques" ou pendent des œufs – de Pâques - en verre soufflé, légèrement argentés et transparents... on y verrait un poussin...je rêve à l'oeuf et au poussin de notre conjoncture planétaire. Sur la route vers Bulle, je digère les découvertes de cette Glâne fribourgeoise, de sa piété, de son art, de ses donjons et des vestiges du Moyen-age proche, si proche du nôtre si on regarde à la loupe. |