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dimanche, décembre 14, 2008
« Là-haut, taillée dans le roc, une grotte domine le plateau de Saint-Loup. Autrefois, elle servait de demeure à un ermite (Saint Lupicin dit Loup). Dès la plus lointaine Antiquité, des hommes venaient ici pour prier, adorer, servir Dieu et leurs frères. Un jour, Henri Juvet se promenait sur ce plateau en compagnie de Louis Germond, futur fondateur de la Communauté de Saint-Loup. En s'approchant de l'auberge construite alors en ce lieu, il lui dit : " Dieu aura pitié de ce coin de terre… La lumière qui jadis brilla ici se rallumera… Cette maison où l'on s'amuse aujourd'hui deviendra une maison de prière. Je ne le verrai pas, mais toi, Louis, tu le verras ! " Dans cette mouvance, depuis plus de 160 ans, la Communauté des diaconesses de Saint-Loup exerce son ministère. Aujourd'hui, fidèlement, il prend une nouvelle forme : celle de la Montagne de prière. ») · Un exemple d’œcuménisme en Afrique du Sud au temps le plus critique de la lutte anti-apartheid. Le gouvernement raciste blanc prêchait le « développement séparé » dont le but, avoué ou non, était de sauvegarder ce « dernier bastion de la civilisation occidentale chrétienne » ! Cela voulait dire quoi ? L’Organisation des Nations Unies déclarait : L’apartheid est un crime contre l’humanité, (Résolutions 2184 et 2202 de décembre 1966). En 1980, les Eglises réformées déclaraient : l’apartheid était une hérésie. (Les autorités catholiques s’étaient abstenues) Ceux et celles engagés dans la lutte anti apartheid formaient des groupes solidaires. Les membres ne se sont jamais posé la question : qui est quoi ? Nous étions unis par l’action. Il allait de soi qu’il fallait vivre l’UNITE avant de le prêcher ! · Année 2008. De Bulle j’ai demandé et obtenu l’hospitalité à la communauté des diaconesses de Saint-Loup, à Pompaples, canton de Vaud, du 22 novembre au 7 décembre 2008. Une expérience de vie qui m’a aidée à voir plus large et plus loin. Les diaconesses des Eglises protestantes, vivent en communauté, soignent les malades et s'occupent de problèmes sociaux, des chômeurs, des demandeurs d'asile, des mères élevant seules leurs enfants, des vieillards, des mourants. En 1842, le pasteur Louis Germond fonda, d'après le modèle de Kaiserswerth, la première maison de diaconesses de Suisse à Echallens, transférée à Saint-Loup en 1852. Les malades les plus pauvres premiers servis ! J’ignorais presque tout des Sœurs Diaconesses sinon qu’elles travaillaient dans les hôpitaux et étaient aussi activement présentes à Lausanne. J’ignorais aussi qu’une commençant de deux diaconesses sont engagées ici à Bulle ! Il est urgent de créer des liens ! Les deux semaines de vacances à Saint-Loup m’ont permis, dans la mesure de mes possibilités, d’en percevoir et d’en partager l’Esprit. Le courage d’un passé dur et sans concession, et une vision d’avenir défiant les signes des temps. Je sais que ce même défis est brûlant pour nous, les Sœurs de Menzingen, aujourd’hui. Ces vacances, en un lieu si proche du Milieu du Monde, fut une immersion œcuménique. Partageant la même table, c’était normal, logique, de partager le repas eucharistique dans la chapelle provisoire des Sœurs Diaconesses. http://mediatheque.epfl.ch/modules.php?include=view_photo.php&file=index&name=gallery&op=modload&id=wIMG_5027_DxO&set_albumName=albuq63 Les structures architecturales sont inspirées de l’origami, art japonais du pliage de papier La première construction réalisée a été inaugurée le 20 juillet 2008. Economique et écologique, elle est entièrement constituée de panneaux de bois massifs. Le dépouillement est total, ni images, ni statues. Une croix nue. Le Christ, non plus suspendu à cet arbre cruciforme, mais ressuscité, activement présent avec nous aujourd’hui en ce lieu saint de Saint-Loup, comme dans les rues et les ravins. Dans cette église austère, il me semblait que le Bon Dieu pouvait respirer l’épaisseur humaine des participants. L’expérience donc d’une immersion œcuménique libératrice et ouverte sur des horizons nouveaux. On m’invita à Romainmôtier, où une communauté de 2 sœurs diaconesses et de deux sœurs catholiques, a vécu l’œcuménisme, 25 années durant, avant d’en débattre. Je ne savais rien de cela ! C’est dire si je connais peu mon pays natal ! L’excellent article de Marie-Christine Petit-Pierre, publié le vendredi 21 juillet 2000 dans « le Temps » éclaire aujourd’hui ma lampe, vous le trouvez à l’adresse ci-dessous : http://www.letemps.ch/dossiers/dossiersarticle.asp?ID=47596 La journaliste donne la parole à l’homme à tout faire des Diaconesses de Saint-Loup et sa pensée rejoint la mienne : « Il se présente comme l'homme à tout faire des diaconesses. Le seul représentant du sexe masculin de leur entourage, excepté le pasteur. L'image l'amuse. «Elles m'ont accepté il y a presque dix ans car elles me connaissaient bien, je travaillais à l'hôpital.» Du regard il suit l'avancée des travaux. «Vous êtes Italien? – Oui. – Catholique? – Oui. – Et ça ne pose pas de problème? – Vous savez, répond-il en jetant un regard expressif sur les tombes, on finira tous au même endroit. Les sœurs servent Dieu, je sers les sœurs, c'est ma façon de Le servir. Mon cœur est fait comme ça. Je ne suis pas homme à fréquenter l'église.» Et je conclus ma méditation dominicale œcuménique avec Roger Schutz : “On pense ne pas savoir prier. C’est dans le fond sans importance, car Dieu entend nos soupirs, connaît nos silences. Le silence est le tout de la prière et Dieu nous parle dans un souffle de silence, il nous atteint dans cette part de solitude intérieure qu’aucun être humain ne peut combler.” Frère Roger Schutz (Taizé) Bulle (décembre 2008)< |