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vendredi, octobre 03, 2008
Méditation dominicale du 4 et 5 octobre 2008 C’est à la page 117 du « Puzzle amoureux » par Gilbert Salem, chez Campiche » que je médite cet homme, si proche de Jésus qu’on pourrait quasiment les confondre : c’est François d’Assise qu’on fête le 4 octobre. Dans son livre, Gilbert Salem, et c’est typique, met en avant un autre frère de Plume, Christian Bobin ! François, le serviteur du Très-Bas est un « conducteur de joie…comme on dit d’un métal qu’il est bon conducteur quand il laisse passer la chaleur sans perte ou presque. » Mais ce n’est pas à Assise que Gilbert Salem découvre François, non, c’est en Ombrie et quelque part à Pérouse « Qu’il a entendu le Poverello pépiant à l’imitation non seulement de son Dieu, mais de ses oiseaux charmés – le charmeur, c’était lui .» Comme Charles de Foucauld plus tard, François mène d’abord la belle vie. Soldat, séducteur, un voyou fils à papa jusqu’au moment - et nous avons tous vécu ce moment de grâce – où la voix de la raison, la voie de Dieu nous dit : « Tu vaux mieux que ça ! » Dans notre propre intérêt et aussi dans l’intérêt des autres nous répondons à l’appel de Jésus aujourd’hui. « En contradiction avec la parabole évangélique, il (François) ne revient pas, une fois ruiné, demander le pardon de son père. Il en avait trouvé un autre, un qui n’était pas seulement terrestre. Et, de sa ruine, il avait fait un honneur et un bonheur.» Il lui fallait dès lors répandre cette Bonne nouvelle par-delà sa famille, chez les hommes et les femmes de partout : · à Damiette : François rencontre le Sultan pour que cesse la guerre entre chrétiens et musulmans suite à « Innocent III qui, lui, ordonnait les croisades – expéditions militaires – contre les musulmans de tous bords. « A l’heure qu’il est écrivait Gilbert Salem, François d’Assise aurait été un ministre de la Défense de premier plan…Même au Pentagone à l’époque de Reagan et sa guerre des étoiles » et spécialement aujourd’hui avec Bush en Irak et au-delà ! · François ne pouvait combattre la guerre avec la guerre. Il disait : « Et ce que nous ne pardonnons pas pleinement, toi, Seigneur, fais que nous le pardonnions pleinement. » François était uni aux oiseaux, aux animaux y compris aux loups, à Gubbio par exemple : « Un petit village peuplé de paysans indigents qui exprimaient de l’affection à leurs moutons autant qu’à leurs enfants. Un loup, choisit par Dieu probablement, les dévora tous à tour de rôle et sans pitié. François d’Assise approcha le fauve intrépidement, glissa trois mots secrets dans son oreille pointue et le monstre compris aussitôt qu’on pouvait négocier avec les saints. Il négocia. Il se passa pour toujours de chair vivante qu’elle fût ovine ou humaine. En contrepartie, les villageois rassurés le sustentèrent régulièrement et liturgiquement de viandes mortes mais acceptables. Comme quoi une amitié durable peut être instrumentée par contrat pour autant que le besoin de nourriture des parties soit équitablement satisfait. » Voilà ce qui aujourd’hui, éviterait aux « Fatcats » de Walls Street de tourner en rond autour d’une manne que Bush promet et qui n’est qu’une miette dans la gueule de Mammon affamé ! Et Albert Nolan d’affirmer et de répéter que « l’espèce humaine ne peut survivre à moins que les pauvres deviennent moins pauvres et les riches moins riches » (Jesus Today). Oui, le Poverello aurait pu être un ministre de l’économie et des finances en compagnie de sa colistière : Dame Pauvreté ! Et je ne plaisante pas alors que je médite en compagnie de celui qui, comme Jésus, n’avait pas un cœur de possesseur, mais de créateur de vie et de paix. Etrange, on sent filtrer la nostalgie de la pureté de Saint François, dans l’embarras des journalistes, des analystes, des commentateurs de l’anémie aiguë du système financier et de leurs gardiens. Je prie pour eux qu’ils laissent tomber la langue de bois ! Aujourd’hui aussi, le Parti des Verts et des Ecolos ferait bien de s’inspirer de l’amour totalement dépouillé d’intérêts particuliers du Poverello pour construire et conduire leur politique. François d’Assise, comme Jésus de Nazareth d’ailleurs, ne se reconnaîtrait pas, ou guère, dans le franciscanisme et le christianisme d’aujourd’hui. Tous les deux l’avaient pressenti : Jésus quand il tremblait d’angoisse sous les Oliviers alors que dormaient ses apôtres y compris celui allait être le « premier pape ». François lorsque, à son retour de Damiette, vit ce que ses disciples, son mouvement, fruits de son idéal et de sa passion, étaient devenus suite à sa récupération par l’Institution vaticane ; François se retira, épuisé, sur le mont Alverne où il fit l’expérience mystique de la souffrance universelle de tous les temps. Il connut, là, en son cœur l'infini amour du Christ donnant sa vie pour les hommes. En 1226, au milieu de très grandes souffrances, il compose son "Cantique des Créatures" et le 3 octobre, "nu, sur la terre nue", il accueille "notre sœur la mort corporelle." J’aimerais m’étendre, comme Gilbert Salem dans son livre, sur les artistes, les musiciens « Poulenc, Messian » qui jouent et chantent la nature selon le Poverello dans leurs œuvres. Je ne peux pas. Mais c’est à la lumière de ce saint des pauvres qui avait le cœur mille fois plus « vaste qu’une place publique » que j’essaierai de poursuivre ma prochaine réflexion dominicale. (Lire aussi : « Des fleurs en enfer », fioretti du Bronx par Luc Adrian, Presse la Renaissance, 2000) |