KATUTURA


mercredi, octobre 08, 2008
 
Jean de Lafontaine et les tentations des actions en Bourse



« Une Grenouille vit un Bœuf,
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? Dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
Nenni. – M'y voici donc ? – Point du tout. M'y voilà ?
- Vous n'en approchez point. » La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages. »

Sous le regard de Jésus, infiniment compatissant, Lui, mais tout aussi lucide que Lafontaine !

Quand Jésus a enseigné « notre pain quotidien », il s’adressait à des gens qui savent ce qu’est le quotidien : «se procurer ce pain à la sueur du front » tout en se partageant les fruits dispensés par notre Mère la Terre : les céréales, les légumes, les fruits.

Jésus, d’origine juive et paysanne parlait le langage des gens avec la sagesse de Dieu.

« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent » (Mt : 19), « Les Pharisiens, qui aimaient l'argent, écoutaient tout cela et raillaient Jésus » (Luc 16:14; 11:22; 18:12).

Un ami jésuite celui-là me disait il y a longtemps de cela : « …de l’argent il en faut, mais ça – l’argent donc - doit rouler pour satisfaire aux besoins de tous… »

Une amie et maman de 4 enfants qu’elle élève seule tout en travaillant à plein temps, me disait au téléphone : « Nous ne perdrons pas ce que nous n’avons pas. » La famille, comme beaucoup d’ailleurs, vit du pain quotidien.

Que voulait dire Jésus : « Je suis le pain de vie » (Jean 6:35) ? Il s’est identifié à la faim des gens pour le pain quotidien que des millions de gens gagnent durement là ou le choix ou la chance les a placées. Pas d’égoïsme ni d’accumulation ni de boursicotage possible. Parfois de petites épargnes, c’est tout.
La Foi en Jésus, c’est peut-être lorsque ces petites gens qui se font extorquer leurs épargnes durement mises de côté pour leurs vieux jours, ne se découragent pas, sachant que, lorsqu'on a faim force nous est de « demander pour recevoir » ! (Lc 11: 5-13) Demander à qui ? Aux voisins, à l’Assistance sociale, aux Ouvres d’entre aide ? D’abord, et tous ensemble, demander des comptes aux « fatcats » de tous les pays en commençant par les plus gros !



Puis, comme en Afrique en direct, demander aux voisins du pain, le partager en morceaux d’autant plus petits qu’on est nombreux ! Partager vraiment. Pas du superflu, mais du nécessaire. C’est un défi ! Il n’y a peut-être que la résilience des gens de tous les jours qui construira « un autre monde ». Est-ce que n’avons pas dépassé le stade de l’utopie : « Un autre monde est possible » ? La déroute du système nous offre la chance d’entrer dans un monde nouveau, inéluctable pour, avec confiance en nous-mêmes et en la VIE, accepter que les riches deviennent un peu moins riches et les pauvres un peu moins pauvres. Comment construire ce
« système » qui fait peur ?

Un ami m’écrivait hier ce qu’il ressentait :
« Je ne comprendrai jamais rien à l'économie et n'ayant jamais eu d'économies, je ne risque pas des les perdre, mais toute cette histoire est tellement immorale que les banques vont peut-être devoir retrouver face
aux gens, cette morale perdue. C'est ma version optimiste de cette histoire qui m'échappe au plus haut point. »


Je partage cet optimisme qui est l’espérance en notre cœur !