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dimanche, juillet 20, 2008
Méditation dominicale (20.07.08) Patmos et Robben Island Jean, « reclus sur son île de Patmos eut une vision et il délira pour les siècles des siècles son apocalypse, un délire des signes des temps. » Jean, le vieillard, « radotait », dit-on en écrivant les « choses que Jésus avait faites. Il murmurait sans cesse : Dieu n’est qu’Amour .» Comment cela ? Parce que Jean avait fait l’expérience de l’Amour avec son grand Ami : Jésus, ce paysan juif tellement parfaitement humain qu’Il est Dieu. Tout ce qu’il fait est le fruit de l’Amour. Mais Jean n’arrive pas au bout de son histoire, il pose sa plume et dit, comme pour s’excuser : « C'est lui, le disciple qui rend témoignage de tout cela, et qui l'a rapporté par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai. Il y a encore beaucoup d'autres choses que Jésus a faites ; et s'il fallait rapporter chacune d'elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l'on écrirait ainsi ». (Jn 21:24-25) Il pensait peut-être à « Jesus Today » . Et la construction de la famille de Dieu où ceux qui naissent ont le droit de vivre ! Saint Jean m’invite à lire entre les lignes de son texte pour y découvrir des indices de la spiritualité de Jésus et je voudrais m’en inspirer, j’aimerais la faire mienne pour voir le monde comme Lui, « scruter les signes des temps » comme dit Albert Nolan, et permettre à Dieu de me mettre au défi de « prendre Jésus et les signes des temps au sérieux ». Un signe des temps : la terrible débâcle du Zimbabwe et la déréliction du petit peuple. Un microsome de la faim dans un société détraquée où les pauvres n’ont plus de voix et où les dirigeants bégayent leur impuissance. La déréliction de Jésus au ras des pâquerettes et dans les cœurs héroïques de gens qui pourraient s’exiler et qui restent au milieu des gens trop pauvres pour chercher asile ailleurs: serviteurs souffrants (Isaïe 53,1-11). (Ici, je m’unis à tous, à mes consœurs, à des amis, à d’anciens collègues et je fais, bien que trop marginalement, l’expérience de Jésus aujourd’hui). Je le dis comme Jean à Patmos le disait en son temps, dans un délire apocalyptique parfois.. Un signe des temps : Mandela. Sans qu’il s’en rende compte, peut-être, l’Esprit de Jésus l’anime. Mandela ne ferme ni son intelligence ni son cœur à ce qui l’entoure, les gens avec leur musique et leurs chants, la nature, les bêtes, l’univers. Il prend conscience de ce qui se passe dans son pays bien-aimé et se révolte. Il permets à Dieu de le mettre au défi ! Il relève le défi. Il est conséquent, consistant jusqu’à la prison (27 ans à casser des cailloux) dans son île de Patmos alias Robben Island. Les monceaux de petits cailloux cassés distillent ses délires en force d’âme, en lucidité d’intelligence. La justice et la paix pour son peuple, pour tous les hommes, femmes et enfants du vaste monde, du pain pour tous ? L’inaccessible étoile. « Per ardua ad astra » égale « la lutta continua ». On ne lutte pas si on espère pas gagner ! Mandela, je le sens en lisant entre les lignes me révèle un aspect de l’esprit et de la spiritualité de Jésus : la confiance en son destin, l’humilité qui l’amène à aimer ceux et celles qui sont, de fait, ses ennemis et les ennemis de sa nation tout en les confrontant sans concession, dans la vérité du moment. Robben Island D’où lui vient cette force ? Nous venons de vivre une semaine de festivités mondiale en l’honneur de son anniversaire, dans l’action de grâce, la jubilation, les louanges, les bisous, les critiques aussi, les vœux de longue longue vie. Signe clair et net que nous tous aspirons à un leadership du type Mandela ! Pour Madiba : pas de grands discours moralistes ni dogmatiques ni même idéologiques, du haut d ‘estrades entourées de gardes du corps, non, mais il « radote », notre Madiba, comme saint Jean à Patmos : « Ceux qui ont faim ne peuvent vivre si longtemps – que moi… » Et encore : « J'ai oeuvré pour une société démocratique, éprise de liberté, où chacun puisse vivre en harmonie, dans le respect de l'égalité des chances. Je veux vivre pour cet idéal et le réaliser. Je suis prêt, s'il le faut, à mourir pour cet idéal. » Mandela prend les signes des temps au sérieux jusqu’au bout. Vieux, avec des jambes douloureuses, il se laisse aider avec la reconnaissance de ceux qui apprécient la valeur de l’amitié quand tu deviens dépendant. Il le dit, et Gracia, sa femme lui fait écho. Il dit aux plus jeunes, comme une prière : « Prenez le fardeau de la lutte sur vos épaules ». Et des tonnerres de jeunes répliquent ; « Yes we can ! » ! Un autre signe des temps, ce cri, le Oui des jeunes impatients de suivre l’exemple du plus grand leader de notre époque ! Pour dire merci ; un simple message à la radio : « Nous sommes honorés de votre volonté de souhaiter un joyeux anniversaire à un vieil homme à la retraite, qui n'a plus ni pouvoir ni influence .» Voilà. Mais encore : « J'ai eu de la chance avec le peuple de ce pays. Je suis vieux. Ils seront là après moi. » La confiance que Jésus fait à ses disciples ! Même André Brink se joint au chœur des gens, heureux d’avoir devant eux un leader et dit : « Mandela, le père de "l'impossible réconciliation". Au-delà de l'image de saint, la vraie grandeur de Mandela réside dans sa "simplicité d'homme de la rue" et dans son pragmatisme, qui l'a conduit à dialoguer avec les plus extrémistes sans jamais renoncer à ses principes .» Voilà ma méditation, elle a duré toute la semaine. Pardon d’avoir un peu radoté, c’est pour mieux dire la vérité. |