KATUTURA


mercredi, juillet 23, 2008
 


A la Messe

Je suis allée « à la messe » comme on dit, à « Notre Dame de Compassion » . C’était ce matin et Jean-Marie, l’officiant, a lu ce message de Michée :
« On t’a enseigné, ô homme, ce qui est bien et ce que Yahweh

attend de toi:
faire la justice
aimer tendrement
marcher humblement avec ton Dieu (6:1-8). »


Jean Marie, comme pour s’excuser dit : ce message-là vaut bien la peine qu’on le lise 2 fois de suite !

Cela m’a fait plaisir. Puis il a poursuivi le rite, trop souvent routinier, tellement répétitif qu’on passe, somnolant ou pas, à côté de ce qu’il signifie : le souvenir VIVANT de Jésus, l’homme de Nazareth, lui qui désirait ce repas partagé pour dire merci et adieu le soir-même de son arrestation et des jours suivants.
Jésus appréhendait. Il ne voulait pas rester seul. Il prie ses convives de se souvenir, de penser à Lui,
de ne pas l’oublier. Il est avec nous, dit-il, en nous, toujours, partout, il est reconnaissant si on le prend
au sérieux quand Il sera parti ! Ce dernier rendez-vous… comme un amoureux qui ne sait que faire
de plus pour dire « Je t’aime ! » à l’espèce humaine, à chaque créature. Toi et moi aussi.

A la messe donc, je pensais à Lui, presque distraite de toute cette liturgie copiée collée, Oh !
et me demandais ce qu’Il attendait de moi, de nous dans la réalité d’aujourd’hui ?

Le message du petit prophète Michée tombait à pic. Dieu a mis la réponse de Jésus,
bien avant sa naissance, dans la bouche du prophète :

« Faire la justice » en moi, autour de moi. M’informer sur les systèmes qui créent et emprisonnent ceux qui ont faim et soif de justice, réfléchir, en parler quand c’est possible, agir petitement pour construire une famille humaine sans frontières, sans armées, sans chefs d’armée, sans armes, lesquelles armes seront transformées en socs charrue pour labourer et semer le blé. Pour le pain quotidiennement.

« Aimer tendrement » est tout aussi et même plus important que faire la justice. C’est plus naturel à la nature humaine je crois. Aimer, sentir qu’on est fait pour ça et pour désirer être aimer, c’est naturel à la nature humaine. C’est la vie de Dieu en nous puisqu’il est Amour. Dans l’actualité qui m’entoure et dans l’actualité que révèlent les médias, je trouve aussi, ici et là, des signes de tendresse, comme des petites fleurs qui poussent à travers les ronces, comme la fleur qui pousse sur le fumier de Job, et sur nos fumiers boursicoteurs. Je suis à l’affût de la tendresse. Une tendresse musclée comme celle qui ramasse les blessées, passionnée comme celle que partagent les exilés à leur retour dans la patrie, une tendresse douce comme celle des amoureux qui s’aiment sans nécessairement se le répéter…

"Marcher humblement avec ton Dieu"
: la vie est un parcours, pas une destination d’abord. C’est le Chemin qui est important.
« Nous n'avons pas ici de lieu éternel, ni de résidence permanente, ni de propriété privée ».
C’est le sens du mot KATUTURA ! Nous sommes une espèce d’oiseaux migrateurs.
Nos ailes sont faites pour voler et nos jambes pour marcher. L’Arrivée est tout au long
du chemin puisqu’ Il marche avec nous.