KATUTURA


mercredi, juin 11, 2008
 
Le ballon rond et Paul de Tarse, l’avorton de Dieu.



Il y a quelques années, un ami très cher m’avait donné un livre d’Alain Decaux :
« L’avorton de Dieu ». C’est le nom que Paul de tarse s’est donné dans un de ses moments
de vérité et d’humilité. Et pourtant A. Decaux dit : « L’homme est immense. Fou du Christ ».
Il ne l’a pourtant jamais rencontré sinon sur le chemin de Damas. Et puis c’est la course de l’intrépide Paul pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus. Dont l’Esprit est aussi présent, peeut-être, dans les stades de foot, puisqu'Il souffle où et quand Il veut.

Réfléchissant sur la folie quasi religieuse de l’Euro 2008, des millions de visages tendus vers l’écran à déguster la danse du ballon rond à la merci des footballeurs ; en pensant à l’avenir du mondial 2010 en Afrique du Sud, je me pose la question : ça vient d’où et depuis quand, le foot ? On ne sait trop que répondre à cette question, on a pas le temps : tant de matches par jour à voir, absolument. Et à désespéramment espérer que les Suisses gagnent demain ! Il faut même prier pour ça ! Tiens, prier ? Pourquoi pas ? Prier pour que les Suisses gagnent, c’est aussi prier pour que les autres perdent ! Pauvre Dieu ! Surtout après le pépin d’Alexandre Frei et son genou et ses chaudes larmes.

Jusqu’à présent, il y a quelque chose d’affectueux dans cette folie amicale à la Suisse. On se demande pourquoi les millions d’Euros pour assurer la sécurité alors que tout se passe bien. Ouf!

(mascotte de l’Euro 2008)

Les joueurs (il y en a des chers et il y en a des moins chers) sur le marché du foot. Ils gagnent tant de fric par
« but peut-être » je ne suis pas sûre… à moins que ! Les entraîneurs et les capitaines : il faut simplement
les voir évoluer durant le match ! Je pense parfois à de Funès et Bouvril que j’aime bien.
Mais quelle angoisse dans leurs yeux ! Et les fans ? Je n’ose en parler, j’aime surtout les enfants garçons
et filles, l’émerveillement dans leur regard pur hors de ce monde ! L’adoration des héros.

Mon frère m’a dit une fois que le sport est formateur. Lui qui a passé sa vie à encourager le
« sport pour tous » sait de quoi il parle. Il me questionna, moi, sa « sœur » face à face :
qu’est-ce qu’il en dit Saint Paul ? J’ai cherché et je reviens à l’Avorton de Dieu à la carrure d’un athlète.
Un homme fougueux, musclé, travailleur, caractériel et vaincu par un seul regard de Jésus absent.
Paul dit aux Corinthiens (9 : 24-27) :

Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ?
Courez de manière à le remporter.
Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible… "Au reste, la couronne de justice m'est réservée".


Je souris et continue de réfléchir en surfant et je trouve :
« Ce n'est pas le moindre paradoxe d'un sport-spectacle mettant en scène les ambivalences de la condition humaine : juste et pécheur, tantôt génial tantôt odieux, chanceux ou maudit, le footballeur, cet esclave adulé mais si vite déchu des temps modernes, n'est-il pas un miroir de notre propre destinée ? » (Denis Müller, professeur d'éthique à la faculté de théologie et de sciences des religions de l'Université de Lausanne.
Propos recueillis par Henri Tincq).

(Je reviendrai ces prochains jours sur les ambivalences de la condition humaine en Afrique australe
s’il y a lieu)