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mercredi, juin 04, 2008
Des mots pour le dire En Afrique australe : la détresse des africains dans l’actualité de juin 2008 Des mots pour le dire (par un Africain en détresse) J’écris ceci d’un cœur brisé Suis-je Sud-Africain? Peut-être oui, peut-être non ! Noire est ma peau, la tienne aussi Mes gènes sont africains Lorsque les Blancs tyrannisaient vos leaders Je les protégeais, ma maison était la leur mon pain partagé avec eux Oui je les protégeais…sans arrières pensées Suis-je Sud-Africain? Peut-être oui, peut-être non ! Je suis Venda, je ne parle pas zoulou Je suis Shangaan, je ne peux parler zoulou Un coude en zoulou: c’est quoi ? Dis-moi ? Tu ne parles pas ma langue On ne parle donc que le zoulou en Afrique du Sud ? Non je n’habite ni Gauteng ni Johannesburg Je ne suis pas né ici mais je suis Sud-Africain Si tu me chasses, où me réfugier ? Je ne bats ni ton père ni ta mère ni ta sœur Ils travaillent dans la région minière, de chez moi Je ne me moque pas d’eux parce qu’il ne parlent pas ma langue Je suis bronzé, très bronzé Les traits de mon visage te sont étrangers ? Maintenant j’ai peur d’être expulsé «chez moi » Dans la rue ,j’ai peur de ne n’avoir ni permis de séjour ni carte d’identité Il y a des centaines d’années, les Blancs faisaient Ce que toi mon frère Noir, fais aujourd’hui : tu singes les Blancs Pour quoi ? Pourquoi ? Me traiter ainsi ? Moi, le Sud-Africain noir d’aujourd’hui ? Tu penses être meilleur que moi dans ton pays « arc-en-ciel » ? Tu me dis responsable du chômage dans ton pays ? Qui te fait croire que je suis moins qu’un homme ? Si tu me chasse au Venda, nous chasserons tous les Zoulous Au Kwazoulounatal! Oui, KZN! Que les Tswana retournent au Botswana Que les Sothos retournent au Lesotho Et les Ndebele au Kwandebele Et les Xhosa chez eux au Cap de l’Est Oui et que les Swazi rentrent au Swaziland Est-ce de l’ignorance ? Tu n’as pas de travail, c’est ta responsabilité Mets ton intelligence au travail Debout et travaille! L’éducation est ta force Choisis d’être humain Avant 1994, les Blancs étaient tous des cons A l’heure qu’il est: tu dis que nous sommes De trop, des gens de trop ! Des cons quoi ! A qui le tour quand tu m’auras balayé de ton pays ? A qui vas-tu t’en prendre si je ne suis plus là ? Qui vas-tu accuser de m’avoir tué ? Si tout ça vaut la peine ! Je ne suis pas né ici, quel dommage Je ne peux parler zoulou, quel dommage Le noir de ma peau inquiète Johannesburg, quel dommage Je nettoie les WC que tu refuses de nettoyer, quel dommage Je laboure ton jardin, quel dommage Je répare tes chaussures, quel dommage J’ai protégé tes leaders durant leur exil, quel dommage Oui, votre pays d’exil…c’était mon pays natal Par dessus tout, j’ai construit les routes de ton pays Quel dommage !!! Je t’en prie, mon frère, que règnent la paix et la prospérité Pour et parmi et entre tous les africain noirs du continent (Ecrit par un Africain en détresse. Essai de traduction par Claire-Marie Jeannotat) Ces «mots pour le dire» c’est un des millions d’Africains réfugiés où immigrés volontaires en Afrique du Sud, qui essaie de le «dire»! Un souffle de colère, de dépit, de désillusion. Un gémissement, une rage, un sanglot. Des mots, il faut des mots pour le dire quand on est homme. Un lion rugirait, un cerf bramerait, un ours grognerait. Lui, l’Africain réfugié en Afrique – et ailleurs – d’ailleurs ( !) le « dit avec des mots ». Comme un souffle… Savez-vous que, ce soir, en regardant des «flash» de «foot» des footballeurs à l’écran tv, je me suis dit: tiens, ce ballon, qu’est-ce qu’il ressent des coups de pied suisses ou portugais durant et à la fin d’un match… sous les hurlements d’une foule en délire ? Qui est-il, ce ballon ? Dans mon inquiétude et ma tristesse, j’ai vu Mugabe (à Rome réfléchissant à la famine dans son pays s’il vous plaît !) et son copain Mbeki, footballeurs de « service »… et le ballon entre les deux: l’Africain. Le Peuple pris entre deux gouvernements… sans qualification de ma part. |