KATUTURA


lundi, mars 31, 2008
 
Quand la soupe aux pois nourrit la solidarité



La soupe aux pois, pourquoi ? « Parce que le soutien populaire pour les grévistes de la Boillat fût magnifique. Parce que partout dans notre pays des élans de solidarité s’étaient manifestés. Parce que nous connaissons toute l’angoisse et les difficultés que l’on rencontre en période de grève. » (Une voix pour la Boillat avec toute ma reconnaissance à Karl. www.laboillat.blogspot.com/) Les femmes en colère disent : « «Nous connaissons toute l'angoisse et les difficultés que l'on rencontre en période de grève ». A Reconvilier on sait de quoi on parle quand on évoque la grève.

L’expérience des grévistes de CFF Cargo est la résonance de ceux de Reconvilier. Et d’ailleurs. Dans ce conflit, qui va sortir vainqueur ? Le système des entreprises a sa propre impulsion et, comme Swissmetal et Hellweg, Cffcargo et Meyer sont des pions dans la machine à produire le maximum avec le minimum de mains d’œuvre, donc d’ouvriers. Ils fonctionnent dans des rouages vide de vie. Les grévistes aussi. Patrons et ouvriers sont des êtres humains. Tous ont droit à ce que leur dignité d’homme soit respectée.

Dilemme.

Comment faire ? S’asseoir à une table ronde et manger la soupe ensemble ? Avec Moritz?
Imaginons que patrons et ouvriers se mettent à table et savourent ensemble la soupe aux pois des femmes en colère de Reconvilier, le goût de la Soupe ferait prendre conscience que notre survie à tous consiste à lutter pour « le plus grand bien pour le plus grand nombre ». Les femmes ouvrières connaissent la valeur de la solidarité, de l’amitié… oui la valeur de la soupe et du pain !

La paix du travail est à ce prix.
La Voix de la Boillat : « "Notre richesse, c'est notre détermination. Quelle que soit la fin, l'esprit de la Boillat est toujours vivant, même si le bon sens ne peut rien face au pouvoir de l'argent ». Est-ce inéluctable ?
Il y a deux ans, dans mon blog Katutura, je disais : « Quand les femmes marchent, c’est qu’elles ont un but : elles luttent pour un monde meilleur.

Ensemble, elles sont immunisées contre la peur des « trônes et des dominations ».
Quand des femmes ont l’idée de nourrir la solidarité avec de la soupe aux pois , du Jura au Tessin et bien au-delà des frontières, alors l’espoir pascal renaît.
Goliath est un géant. David est tout petit. Il nous faudra manger beaucoup de soupe pour continuer la lutte. Et gagner. Je crois à la victoire, même si on meurt… debout.
Bon appétit !