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jeudi, mars 20, 2008
Jeudi saint Ils étaient autour d’une table, ce soir-là. Jésus comme d’habitude était à la disposition de tous. Ils avaient faim, ils avaient soif. Comme ils avaient beaucoup marché, leurs pieds étaient empoussiérés, sales. Jésus les lave, un par un. Tous. Lequel d’entre eux aurait eu l’idée de lui rendre la politesse. Jésus passe outre. Ils mangent et boivent comme c’est la coutume ce jour-là proche de la Pâques…le passage, au-delà, comme au temps des Hébreux et de leur Moïse, pour conquérir la liberté. Jésus sent qu’on lui en veut à mort, il a peur et il est triste mais il ne veut pas trop le montrer car ses amis sont des « gens de peu de foi et de courage ». Il avait dit ça, une fois, un peu ironiquement, Jésus. Il avait mis sa confiance en ces apôtres-là sans se faire d’illusions !!! Comme aujourd’hui ! Mais il va de l’avant, sa vie est comme une petite bougie qui brûle jusqu’au bout. « Burn on till you burn out ! En direct, il y a des années : Dans un township du Cap, on se rassemblait le jeudi saint dans la plus grande halle qu’on trouvait. Notre ami, Albert Nolan (voir Jesus today) était avec nous. Je devais m’occuper de trouver des « hot cross buns » pour nous « souvenir du partage ». Les gens étaient pauvres et nous aussi. Un boulanger m’avait dit que, pour cette fois, il nous offrirait les « hot cross buns » traditionnels. On est allé les chercher vers 15h00. Ces « petits pains avec une croix dessus » sentaient le Pain tout frais ! Chacun put en manger un ou deux ou trois. Lentement pour faire durer le plaisir. Nous chantions. Ce jour-là, Kevin avait sa guitare ! (Aujourd’hui, il est évêque, il vit à Rustenberg, Kevin Dowling, il dit publiquement que le condom ne condamne pas les hommes et les femmes au feu de l’enfer ! Et ce qu’on voit très très très rarement, Kevin n’a pas de palais épiscopal ! Il est resté aux Grassroots et en connaît la réalité. On s’est rencontré en 1999, la dernière fois). Bon, ce jour-là, Kevin avait sa guitare et nous avons chanté, en anglais, le chant de la Boulangère, en anglais pour nous "The Baker-woman" : Un beau chant liturgique. Le mystère de la faim, du pain et de la vie dans notre monde. Dans un lieu sans église, un lieu de liturgie en direct : « La Boulangère en son logis pieux, Avril venant, reçut le grain de Dieu. L’a mis à l’ombre en son humble grenier. L’a serré là, pendant neuf mois entiers. Refrain : Faites-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Faites-nous le Pain, Car nous avons faim. " Après trente ans, l’ayant du four ôté, Son fils unique, en ville, l’a porté A tous les gens affamés d’alentour, Le Pain nouveau, le Pain tout chaud d’Amour. Servez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Servez-nous le Pain, Car nous avons faim. " La Boulangère a pris un long chemin pour s’en aller à la Maison du Pain, Pour le pétrir elle a peiné la nuit. L’a mis au monde, environ la minuit. Cuisez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Cuisez-nous le Pain, Car nous avons faim. " Pour trente sols, le marchand l’a vendu. Pour trente sols, mille dents l’ont mordu Au grand repas qui fut un vendredi Servi pour l’homme à l’heure de midi Livrez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Livrez-nous le Pain, Car nous avons faim. " L’a cuit trente ans au feu de sa maison, A la chaleur de sa belle saison, A la douceur de son cœur le plus doux, Le tendre Pain, le Pain blond, le Pain roux. Portez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Portez-nous le Pain, Car nous avons faim. " Mais quand l’a vu meurtri, rompu, détruit Le Pain vivant qu’elle avait fait de nuit, Comme un agneau par les loups dévoré, La Boulangère en grand deuil a pleuré. Pleurez sur le Pain, Marie, ô Marie ! Pleurez sur le Pain, Car nous avons faim. " (De son vrai nom Marie Rouget, la poétesse Marie Noël est née et est décédée à Auxerre (1883-1967) Les gens du township à l’époque, savait ce que signifie « avoir faim » et pourvoir savourer un « hot cross bun » en compagnie des autres. Quand nous disions « donne-nous notre pain quotidien », nous savions que c’était une prière réelle, nous savions que le Créateur ne nous donnerait pas de pain à moins que nous ne luttions pour l’avoir et le partager. Comme dans tant d’endroits, aussi en Suisse aujourd’hui. Quelle source d’énergie, ce souvenir de la cène avec Jésus dans le township, quelle source d’énergie, ce mémorial… |