KATUTURA


dimanche, décembre 16, 2007
 
Avent 2007



J’ai un problème avec le temps de l’Avent et avec Noël. Pendant l’Avent, la liturgie nous fait dire
« qu’on attend, qu’on attend …», et puis « qu’il vient, qu’il vient, qu’il vient ». Qui vient ? Jésus.
En fait avant qu’il ne « vienne au monde » à Bethléem, on nous dit que les prophètes l’avaient déjà
attendu « durant plus de 4000 ans ».

Et puis, depuis cette première année (après sa naissance donc) et jusqu’à l’âge de 33 ans environ,
il nous montre ce que c’est que d’être un homme : « Fils de l’homme ». Le VERBE (la parole donc)
de Dieu fait homme. En fait, c’est très concret, musclé, charnel : un verbe, ça fait quelque chose !
Cela crée ! C’est une personne !

En fait Jésus n’a écrit ni livres ni encycliques ni sermons pour nous montrer son Abba et le nôtre !
Il était et il est. « Qui m’a vu a vu mon – et votre – Abba ».

Les maîtres des systèmes, politiques, religieux ou autres, n’aiment pas trop que les « sujets, les fidèles » agissent librement, sans demander leur aval ou leur bénédiction. Jésus a eu l’audace de faire juste ça
et de le dire : « On vous a dit et moi je vous dis ! » Il a dit quoi ? Qu’on est là pour être aimés et pour
aimer ! C’est tout. Jésus est aimé des petits et des marginaux. Ces petites gens comprennent facilement
ce langage-là ! Cela leur fait chaud au cœur ! En ces personnes insignifiantes, Jésus est enraciné, il vit.
Il n’est pas un « baby ». Il est le serviteur souffrant et luttant pendant l’Avent… le « menschwerdung » :
le devenir homme de Dieu (on dit aussi : incarnation).

Mais les maîtres des systèmes ont eu peur de « l’Amour fait homme », ils l’ont tué…
On ne tue pas l’Amour, Il continue de germer, de naître et d’agir avec audace dans,
et par les hommes/femmes de partout et de tous les temps.

Et quand les gens agissent comme Jésus qui est leur force, la famille humaine est en voie de construction… elle ne veut que la paix, la justice, et surtout elle ne veut plus tolérer, ni injustice, ni armes, ni guerres,
ni prisons, ni pollution, ni lacs secs, ni forêts calcinées…

Mais j’y pense : mon problème avec l’Avent, avec Noël, ce n’est pas tellement parce qu’on se fait
des petits cadeaux, parce qu’on aime être « cadeaux les uns pour les autres ».

Non, mon problème, c’est plutôt le manque d’un Bilan sérieux de ces 2008 années de chrétienté …
qu’en pense Jésus ? J’essaie bien de faire un espèce de Bilan dans mon coin. Mais les institutions,
du moins celles qui se disent « chrétiennes », est-ce qu’elles font un Bilan de leurs activités pastorales ?
Il ne s’agit ni de statistiques, ni de chiffres, ni de sous… il s’agit plutôt, comme Jésus et ses premiers amis
l’ont fait, de la manière de vivre, de partager, d’aimer tout naturellement… de telle sorte que mêmes
les « maîtres des systèmes » s’étonnent et pensent : « voyez comme ils s’aiment » (Tertullien, IIè s. Apologétique 39)…

Pour moi, l’Avent et Noël restent quand même un problème.
Peut-être un beau mystère !