KATUTURA


mardi, avril 03, 2007
 
Le royaume à l’envers

De nos jours, Jésus ne dirait pas « royaume » dans notre monde actuel, il dirait peut-être une « Nation » où chacun travaille à l’instauration du « plus grand bien pour le plus grand nombre », chacun travaille à la construction d’une société de justice, de paix, d’amour.
Desmond Tutu dirait : « une Nation arc-en-ciel », une métaphore pour décrire la société sud-africaine après l'apartheid ! Cher Tutu ! Ecoutons :

" Nous, représentants de diverses cultures, langues et races, nous devenons une seule nation. Nous sommes le peuple divin de l’arc-en-ciel ». Une nation multiethnique, pluriculturelle et pluri-identitaire en pleine acceptation, exhibition, et célébration de ses différences !"



Desmond s’en réfère à Dieu, il pense au rêve primal de notre Créateur et que Jésus est venu, il y a 2000 ans, construire avec nous…

Jésus a montré, concrètement, dans son comportement et dans celui des premières communautés chrétiennes, ce que cette « Famille des Nations arc-en-ciel » pourrait être selon l’idée du Créateur.
Les membres de cette famille arc-en-ciel seraient « à l’image de Dieu ». Qu’est-ce que ça veut dire ?

Le Dieu de Jésus ne ressemble en rien à un empereur, ni aux Seigneurs qui dominent leurs sujets
et font peser sur eux une autorité sans pitié !

"Jésus les appela, et leur dit: Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent." (Marc 10 :42)

Le Dieu de Jésus n’est pas non plus à l’image de quelque souverain "magnanime" , néanmoins autoritaire et dictateur, non : « le Dieu de Jésus, comme le mien, comme le nôtre est l’expérience d’être aimé inconditionnellement, Abba, Notre Père ! »

Comme le montre l’exemple du père de l’enfant débauché qui s’en revient à la maison en versant
des larmes de repentir et de bonheur. (Luc 15 :11-32)

La société que Jésus voulait construire ressemblerait plutôt à une grande famille faite de petites familles (communautés de base) sous le regard de Dieu aimant ! Il n’a pas pensé à conquérir des sujets qui lui juraient obéissance et soumission sous peine de péché! Non ! Il n’a jamais pensé à la possibilité d’un empire dominateur protégé par des soldats !

Ce « règne de Dieu » n’allait pas descendre des hauteurs, tout au contraire, à l’image de la graine qui paraît mourir dans le sol, il allait il allait grandir de la base, ou des « grassroots » ou du ras des pâquerettes.
Les membres de cette famille élargie seraient les pauvres, les petites gens ordinaires, les pécheurs, les exclus, les « perdus » des villages de sa Galilée d’abord et jusqu’aux confins
de la terre ensuite !




Où vivent les petites gens?

Cette famille dépasserait les frontières de la famille ou du groupe conventionnel… une solidarité familiale - ou de groupe – exclusive, peut être de l’égoïsme. La famille de sang peut être une prison dorée au lieu d’un nid d’où les oiseaux s’envolent une fois leurs ailes déployées…
Jésus le montre au grand jour et cela peut nous choquer comme cela a choqué les gens autour de lui … On s’imagine l’agonie de Jésus quand il se vit obligé de passer outre sa famille pour continuer sa route !

« La mère et les frère de Jésus vinrent le trouver; mais ils ne purent l'aborder, à cause de la foule. On lui dit: Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir.
Mais il répondit: Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique…. Jésus monta dans une barque avec ses disciples. Il leur dit: Passons de l'autre côté du lac. Et ils partirent ». (Luc 8 :19-22)



Famille élargie: communauté de base...

Au fond, ce que Jésus est venu faire en notre monde : c’est de le construire, avec nous, selon la pensée de notre Créateur. Il l’a fait avec un abandon total à cette « volonté » de Dieu, jusqu’au bout de ses forces
et de sa vie, jusqu’à l’échec non moins total de l’exécution (collective, ils étaient trois malfaiteurs condamnés à mort!) de ce vendredi sur cette colline…

Mais avant il y aura ce repas en famille justement … et ça c’est pour demain peut-être…