KATUTURA


lundi, avril 02, 2007
 
Jésus aujourd’hui
(Jesus Today)
Le Cap, au débarcadère, ce matin d’avril, deux dames suisses dont les maris travaillaient chez Nestlé, discutaient. Leurs paroles : « Heureusement qu’on légalise l’apartheid, cela va maintenir la Loi et l’Ordre dans ce beau pays ! » C’était en avril 1948 !
Fraîche et ignorante comme un poussin sortant de l’œuf, ces trois mots sont restés plantés dans
ma mémoire : Apartheid, Loi, Ordre !



L’horreur du système émerge :
d’un côté, les barrières, les murs, la Police militaire, les arrestations, les emprisonnements…
les déportations : tel était le lot de la majorité africaine, dite noire !
De l’autre côté, la sécurité, le confort, la richesse, le pouvoir : le « privilège » de la minorité occidentale chrétienne à laquelle j’allais appartenir !

Entre les deux : Dieu !

Les institutions ecclésiastiques aussi bien que politiques ont mis des années pour prendre conscience de ce monde fragmenté et travailler à l’instauration d’une démocratie fragile en avril 1994 ! Il a fallu relativiser les lois de l’apartheid, puis les ignorer, puis les abroger et les remplacer par une Constitution reposant sur des lois qui respectent la dignité de chacun.

Selon « Jesus Today » (A.N.) Jésus ne rejette pas la Loi, la Thora, mais il la relativise, il voit que l’observance stricte de la Loi protégeait les autorités religieuses et politiques, les Docteurs de la Loi, au mépris des petites gens.

Jésus met l’observance « intéressée » de la loi sens dessus-dessous ! Les lois du Sabbat et toutes les autres loi divines ont un sens lorsqu’elles sont au service des gens, de tous sans distinction.



Qui peut pardonner les « péchés » ? Dieu seul, selon la Loi, et voilà que Jésus dit gentiment au paralysé :
« Mon enfant, tes péchés sont pardonnés ». Les Docteurs de la Loi sont offusqués : de quel droit fait-il cela ? Ils craignent pour leur propre pouvoir lié à celui de Dieu selon eux.

Jésus les met au défi : qu’est-ce qui est le plus facile, pardonner des péchés ou guérir l’enfant de sa paralysie ? Sans attendre une réponse, Jésus dit au paralytique : « Lève-toi, prend ta couche et va dans ta maison ! » J’imagine la joie et la cabriole du jeune homme qui s’en va « en présence de tout le monde » ! Les gens simples n’en revenaient pas de reconnaissance et d’admiration : ils étaient heureux pour le jeune homme guéri !

N’était-ce pas l’autorité législatrice qui paralysaient les petites gens ?

Puis Jésus mange avec ceux et celles qui l’invitent…les docteurs de la Loi l’épient
« Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie?"

Une autre fois, Jésus et ses amis cueillent quelques épis de blé en passant et la question fuse :
« Pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat? » Une espèce de Police de sécurité…quasi un espionnage. Et toujours, c’est de la Loi qu’il s’agit !

Jésus met fin à cet « œil qui voit le mal partout ! »
il dit : "Le Sabbat est fait pour l'homme et non pas l'homme pour le Sabbat"
(Tout ceci est tiré de Marc au chapitre 2)

Le but de la Loi n’a jamais été de rendre la vie dure au gens et « Jésus se sentait libre » de transgresser la Loi face aux Docteurs de la Loi lorsque la Loi opprimait les gens et les humiliait !

L’attitude de Jésus a scandalisé les notables juifs de son temps : les scribes, les chefs des prêtres, les anciens, les sadducéens, les hérodiens, les esséniens, les zélotes. Même si ces gens étaient différents les uns des autres, tous soutenaient le même système politique et religieux.

Pour Jésus, ce qui était important, et ce qui l’est aujourd’hui plus que jamais,
c’est les gens ordinaires et leurs besoins en commençant par le droit à la dignité.