KATUTURA


mardi, novembre 08, 2005
 
Ce n'est qu'un début…

La révolte de la jeunesse exclue



PARIS (AP) -- Le gouvernement va s'occuper "en urgence" du problème de l'indemnisation
des habitants des quartiers sensibles dont les voitures ont été brûlées lors des violences
de ces derniers jours, a annoncé mardi Nicolas Sarkozy.

Etat d'urgence! Le Conseil des ministres a pris cette "décision de principe" qui réactive les dispositions d'une loi sur l'état d'urgence datant de 1955, au moment de la guerre d'Algérie.

Les forces de l'ordre ont procédé à 330 interpellations et 226 communes ont été touchées
par des violences, selon un bilan du ministère de l'Intérieur fourni mardi matin.
Quatre agents des forces de l'ordre ont été blessés

Voilà des titres trouvés dans les médias…

Mais qui va poser la question vitale? Qui va tenter d'y répondre?
Les jeunes? Les forces de l'ordre? Les ministres éloignés des exclus?

Quelles sont les causes de la révolte de la jeunesse des banlieues? Son origine,
sa couleur de peau?

Quelle type d'école dans ces "quartiers à risques"? quelles types de sports, de loisir,
à part une TV nocive à l'américaine et qui fait rêver les jeunes de ce qu'ils n'auront jamais:
la richesse, le pouvoir, la force, la raison du plus fort?

J'aimerais entendre la voix des églises, des animateurs de jeunesse, pas tant de cette jeunesse qu'on invite aux JMJ de Cologne ou d'ailleurs…
Mais de cette jeunesse dont se serait, en son temps, occupé Joseph Cardjin, et combien d'autres!
L'adolescent Jésus a confronté les autorités "savantes et religieuses au Temple de Jérusalem" alors qu'il avait tout juste douze ans, avant d'être récupéré par ses parents! C'était invraisemblable dans cette société-là! Il l'a fait.

Pourquoi ne pas essayer de vivre proche des jeunes pour mieux les aimer,
mieux les comprendre, mieux saisir ce qu'ils ressentent face à un avenir encore moins certain pour eux que pour les vieux! Le couvre feu envisagé, c'est pour protéger qui contre qui?
Ils ne sont pas de la "racaille", ces jeunes, ils sont les victimes de systèmes injustes!
Est-ce que les autorités vont changer les jeunes sans changer les systèmes?

Je me souviens…

La révolte de la jeunesse exclue

C'était, je m'en souviens, en juin 1976 en Afrique du Sud, à Soweto d'abord, le 16 juin,
et puis, dans les jours et les semaines suivantes à travers tout le pays, des milliers d'écoliers, d'étudiants, ont quitté leurs classes en rangs serrés pour marcher, en chantant, vers les autorités blanches et racistes de l'Afrique du Sud.
Je sais, j'étais là. Nous les avons vus!

La police est intervenue en tuant des centaines d'enfants à bout portant… le premier d'entre eux Hector Petersen, notre héro.

Sans ce mouvement de révolte, il est possible qu'aujourd'hui encore,
l'apartheid fasse ses ravages!

Les églises accompagnaient cette jeunesse, pas tant par des paroles ni une présence
de la hiérarchie, mais par des animateurs, des frères, des sœurs dont la foi
était simplement de "croire en l'Homme". En tous les hommes!



Le corps du jeune Hector Petersen, 13 ans transporté par un de ses camarades.
Cette photo permis de faire comprendre à la communauté internationale
les horreurs de l'apartheid
(© s nzima avec reconnaissance)

Ce n'est qu'un début…
Un appel

La solidarité sans frontière émerge dans la volonté de sauver ce qui reste à sauver
de notre monde et de ses habitants!