KATUTURA


samedi, octobre 29, 2005
 
Quand lire "24 heures" et "La Liberté" fait du bien:

c'est quand j'y lis des rapports engagés, par exemple, au sujet des relations
Suisse Afrique du Sud au temps violent de l'apartheid.

Ceux, surtout les Suisses d'origine, dans le cas qui nous occupe, qui ont vécu en Afrique du Sud savaient, à partir du vécu quotidien, que les autorités de leur pays natal
flirtaient avec le régime raciste. On en avait honte.

Les intérêts des banques suisses primaient sur la vie des gens agonisant sous ce régime inique! Et notre lutte continuait malgré les mises en garde de différentes autorités nous répétant
"de ne pas nous mêler de politique". Cette lutte continuait en Afrique du Sud et en Suisse!
Que de choses on pourrait raconter!

Après l'Indépendance en 1994, la conseillère nationale Pia Hollenstein (Verte, SG) a questionné les autorités au sujet des «Relations Suisse-Afrique du Sud» durant l'Apartheid.
En mars 1997 les autorités lui répondaient:

«Le Conseil fédéral est d'avis que l'ouverture, à la demande de la Confédération,
d'une étude sur les relations de la Suisse avec le régime d'apartheid en Afrique du Sud ne répond à aucune nécessité.»

La lutte devait continuer, à tous les niveaux et je me souviens d'une soirée à Genève, où Peter Hug, avec d'autres collègues historiens, nous parlaient des murs qu'il fallait traverser pour arriver aux archives suisses! Et même sud africaines! La vérité faisait peur aux autorités helvétiques, pourquoi?

Le rapport est sorti. Enfin. Ce n'est pas toute la vérité. Et Roger de Diesbach à sa manière directe et vraie, dans la Liberté du 28 octobre d'écrire :
"Du matériel nucléaire sensible, de l'armement en pagaille, des renseignements, au nom de l'anticommunisme, la Suisse a soutenu le régime d'Apartheid",
voilà ce qui ressort du rapport.

Donc "cette étude répondait bien à une nécessité".

Ma réflexion: nous avons appris, lors du processus ardu de la "Commission pour la Vérité
et la Réconciliation" (instituée par Madiba en 1996) la valeur de la reconnaissance
de la faute par le bourreau, cette reconnaissance peut engendrer le pardon
de la victime. Quel défi! Desmond Tutu l’évêque anglican d’Afrique du Sud a présidé
cette Commission devant laquelle les victimes et bourreaux plaçaient leur espérance en un pardon impossible qui rouvre à nouveau l’avenir...

Dans le cas qui nous occupe - ose-t-on espérer que les autorités suisses de l'époque ayant collaboré au régime d'Apartheid, reconnaissent publiquement les faits et demandent pardon?