KATUTURA


jeudi, octobre 27, 2005
 
Enfin quelques bribes de vérité
Il faut le crier sur les toits!

Suisse-Afrique du Sud: Berne a favorisé le régime de l'apartheid

BERNE - La Suisse a "favorisé" le régime de l'apartheid en refusant de se joindre aux sanctions internationales contre l'Afrique du Sud, selon le rapport du Programme national de recherche. Mais son attitude n'a pas contribué à la longévité du pouvoir blanc.
Les relations entre Berne et Pretoria - particulièrement vives dans les années 80, à l'apogée de l'apartheid - constituent "un chapitre sombre de notre histoire récente", écrit le rapport final du Programme national de recherche sur les relations Suisse-Afrique du Sud (PNR 42+).
L'Afrique du Sud était alors considérée comme "un bastion contre la menace communiste", souligne le rapport, présenté jeudi par son auteur Georg Kreis. La liberté du commerce et de l'industrie avait alors la priorité sur les droits de l'homme. Il apparaît notamment que l'industrie helvétique a contourné "à grande échelle" l'embargo sur les armes décrété par l'ONU.
"L'administration était au courant des nombreux commerces illégaux et semi-légaux. Elle les a tolérés tacitement, les a en partie soutenus activement ou les a critiqué mollement", relève l'historien Peter Hug.
(extrait de Romandie News du 27 octobre 2005)


Les affaires ont primé les droits de l'homme




Le responsable de l'étude, Georg Kreis, présente les résultats du rapport de synthèse. (Keystone)

Dans ses relations avec l'Afrique du Sud de l'apartheid, la Suisse a privilégié les intérêts économiques au détriment du respect des droits de l'homme.
Le gouvernement refuse de commenter la conclusion du rapport final du Programme national
de recherche (PNR) qui a été présenté jeudi à Berne.
Je l'ai vu, c'était pourtant ça, le sommet de l'iceberg soutenu par les intérêts financiers



(Seuls les Blancs sont admis. Interdit d'accès aux Noirs et aux chiens!. A la plage de Muizenberg, Cape Town, 1985, et bien avant!)

C'est fini, ça? Mais le souvenir reste comme un feu sous les cendres!

Je reviendrai sur ce sujet, mais je voulais marquer ce jour de publication de ce rapport en disant merci à Peter Hug et à ses collaborateurs: la vérité ne peut être que partielle, pour le moment du moins! Mais quelle obstination dans la recherche.

Dans les années soixante, les autorités (religieuses inclues) nous interdisaient d'informer nos amis du pays natal, la Suisse, de la réalité de l'apartheid en Afrique du Sud!

Dans les années septante, pire: si je prenais parti pour les pauvres en révolte, j'étais accusée de "marxiste communiste" comme tous ceux et celles qui croyaient en la justice!

Dans les années quatre-vingt, une demi tolérance, lorsque, de retour en Suisse, nous voulions être la voix des sans-voix en Afrique du Sud!

Dans les années nonante, notre solidarité, notre lutte, étaient "admises" sans enthousiasme. Mais le vent tournait et, avec le vent changeant, les nouveaux intérêts…

Les responsables suisses auraient-ils le courage, l'honnêteté, au-delà de l'acceptation du rapport, de dire aux petites gens d'Afrique du Sud: "pardon d'avoir prolongé votre souffrance?"



Le rêve de Dieu: sa vision d'espoir pour notre temps! (Desmond Tutu)