KATUTURA


lundi, octobre 03, 2005
 
Apartheid déguisée

ressemblance ou pas ressemblance
telle est la question

Ce que dit le ministre C. Blocher, conseiller fédéral et ministre
de la justice et police au sujet de l'apprentissage des réfugiés:



«La formation durerait entre six mois et un an. Elle permettrait d'accéder
à un métier simple et adapté au réfugié concerné», explique le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un entretien au «Matin dimanche» et à l'hebdomadaire dominical «SonntagsBlick». (2 octobre 2005)

Christoph Blocher cite un exemple: «Prenez un réfugié venant d'Ukraine. Admettons qu'il ait travaillé là-bas dans la construction. Il doit apprendre notre langue - ses rudiments au moins - ainsi qu'un savoir-faire, peut-être seulement celui d'un manoeuvre».

Un intellectuel pourrait, au début, «travailler là où on aurait besoin de lui, comme traducteur, pourquoi pas. Mais si on en n'a pas l'utilité, il faudrait alors le former dans un autre domaine. Dans l'hôtellerie par exemple», propose encore le démocrate du centre.

"Les noirs doivent être éduqués pour être utiles dans leur propre réalité de vie… ils doivent savoir qu'il n'y a pas de place pour eux dans certains secteurs plus "élevés" du marché du travail" (ma traduction)



Verwoerd, then minister of native affairs, said black Africans "should be educated for their opportunities in life," and that there was no place for
them "above the level of certain forms of labour."
Bantu Education Act (No. 47) of 1953


Quand on a vécu en Afrique du Sud, quand on a vu, entendu les propos de l'architecte de l'apartheid, H. Verwoerd, quand on a vu l'application de ses propositions "application qui voulait le bien des Noirs dans un développement séparé mais égal", on ne peut manquer de percevoir l'écho de cette idéologie raciste dans les propos de C. Blocher.
On prend peur!
Ces réfugiés, en Suisse, ne sont donc que des "choses" que l'on
va former "si on en a l'utilité"; si non, on va les former
"pour une autre utilité". Celle de l'économie.Et s'il n'y a plus d'utilité?
Si le temps vient où on ne trouve plus aucune "utilité",
on aura plus besoin de "choses" à former!