KATUTURA


jeudi, janvier 06, 2005
 
Tsunami: un mot qui n'était pas familier aux petites gens comme moi avant le 26 décembre 2004. Maintenant, on sait:

la terre tremble ... l'eau monte...
les vagues déchaînées engloutissent des centaines de milliers de gens
c'est le choc… pour chacun, pour tous…

et puis, comme une autre raz de marée, les media parlent de sous…
ça sort des cœurs, des promesses affluent à la chaîne du Bonheur...
c'est la solidarité, c'est bien… c'est plein d'émotion, de douleur partagée
ça sort de toutes les poches, de toutes les bourses… pour aller où?

La radio suisse romande était un peu inquiète ce soir: est-ce que ces sous
se changeront immédiatement en eau potable, en pain, en riz, en fruits
et en légumes? en médicaments aussi? immédiatement? pas demain…

le nom des affamés est "Aujourd'hui", pas demain!…

C'est vrai que l'ONU va coordonner les aides et le fera efficacement;
c'est aussi vrai qu'il sera exigé que les gouvernements respectifs des régions
dévastées mettent ces millions au service des plus pauvres...

en attendant, ceux-ci s'aident et s'entr'aident les uns les autres à survivre,
comme seuls les pauvres savent le faire entre eux quand ils en ont encore la force…
parmi eux, il y a des sœurs, oui, des consœurs: nuit et jour, elles soulagent, nourrissent,
abritent, vêtent, accompagnent les uns vers leur dernier soupir, les autres vers
un nouveau souffle de vie… elles sont là comme Jésus est là,
comme Florence Nightingale l'a été, comme médecins sans frontières le sont,
comme tant d'autres, sans noms peut-être, sans autre formation que des mains douces
et un cœur fort, sont là ... présence agissante, donc priante...



c'est déjà du pain et c'est déjà de l'eau… ça vient d'en bas, des racines d'où remontera la sève…