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jeudi, avril 17, 2003
Jeudi saint Cantique du pain (poème de MARIE NOEL) La Boulangère en son logis pieux, Avril venant, reçut le grain de Dieu. L’a mis à l’ombre en son humble grenier. L’a serré là, pendant neuf mois entiers. " Faites-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Faites-nous le Pain, Car nous avons faim. " Après trente ans, l’ayant du four ôté, Son fils unique, en ville, l’a porté A tous les gens affamés d’alentour, Le Pain nouveau, le Pain tout chaud d’Amour. " Servez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Servez-nous le Pain, Car nous avons faim. " La Boulangère a pris un long chemin pour s’en aller à la Maison du Pain, Pour le pétrir elle a peiné la nuit. L’a mis au monde, environ la minuit. " Cuisez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Cuisez-nous le Pain, Car nous avons faim. " Pour trente sols, le marchand l’a vendu. Pour trente sols, mille dents l’ont mordu Au grand repas qui fut un vendredi Servi pour l’homme à l’heure de midi " Livrez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Livrez-nous le Pain, Car nous avons faim. " L’a cuit trente ans au feu de sa maison, A la chaleur de sa belle saison, A la douceur de son coeur le plus doux, Le tendre Pain, le Pain blond, le Pain roux. " Portez-nous le Pain, Marie, ô Marie ! Portez-nous le Pain, Car nous avons faim. " Mais quand l’a vu meurtri, rompu, détruit Le Pain vivant qu’elle avait fait de nuit, Comme un agneau par les loups dévoré, La Boulangère en grand deuil a pleuré. " Pleurez sur le Pain, Marie, ô Marie ! Pleurez sur le Pain, Car nous avons faim. " (De son vrai nom Marie Rouget, la poétesse Marie Noël est née et est décédée à Auxerre (1883-1967)). |