KATUTURA


mardi, février 04, 2003
 

Oh! quel beau jour!



Si je ne peux me rendre à Katutura, Katutura vient jusqu'à moi
jusqu'à nous

C'est arrivé en vol directe de Cape Town il y a deux ou trois jours
et voici quelques flash de cette merveilleuse histoire:

Durant les années d' apartheid en Afrique du Sud
(à l'avenir AFsud dans le blogue)
Katutura signifiait pour nous la réalité inhumaine de la communauté
noire de Windhoek en Namibie, laquelle avait été déportée, une fois de plus
dans un "No man's Land!"
Les gens de trop (à l'avenir "surplus people" dans le blogue) dirent simplement
"Aikôna! Katutura!", en langue Herero cela veut dire:

Nous n'avons pas, ici, un lieu éternel... de Paul aux Corinthiens 2,5:1-6

Pendant ce temps, à Johannesburg, Mike Deeb et moi, étions en train
de pondre un article pour notre très modeste revue jéciste nommée
Katutura, par solidarité. Ces moments continuent de brûler dans mon coeur...

Pendant ce temps aussi, en Namibie, un anthropologiste, Wade Pendleton,
publiait une étude des lieux et l'intitulait:
"Katutura, un endroit où nous ne pouvons pas rester longtemps".
Il avait fait l'expérience de cette réalité. Je n'en savais rien.
Mais Katutura m'habite. Obstinément à travers le temps... l'espace

La foi et la résilience des gens fait des miracles. Je sais.
Voilà que 20 ans plus tard, Wade publie la suite: "Katutura: un lieu où nous resterons!"
Que s'est-il passé? Un miracle de vie au-delà de la mort...

En 2003, on se rencontre sur le WEB et, une fois de plus, le dialogue virtuel
crée une rencontre humaine

Je tiens dans mes mains le livre et l'histoire des gens de Katutura,
de leur rage de survivre et de vivre. J'en reparlerai c'est sûr...
La Windhoek coloniale a l'air pâle
à côté de l'ancien "No man's Land" devenu "People's Land"

Comment ça s'est passé? Le hasard, la chance, la grâce?

La grâce peut aussi passer par Blogger qui me donne pas mal de fil
à retordre et me fait dire parfois: Aikôna! Katutura!

Mais Blogger est là, grâce à la rencontre providentielle avec
Christian Jacot-Descombes sur l'île minuscule de la Radio suisse romande
en juillet 2002, dans le cadre d'expo 02 (rip). On ne s'était jamais rencontré...

J'ai raconté Katutura sur les ondes du lac et de la radio,
et Christian Jacot-Descombes a su saisir au vol les mots, la vie, la portée,
le souffle de Katutura qui tourbillonne désormais sur Lausanne pour repartir dans
tous les sens... Il en a compris la dynamique de vie
chez les gens de Namibie et dans ma vie...

Grâce à lui la rencontre avec Wade Pendleton qui a de suite tout compris,
lui qui habite en ce moment "the fairest Cape" alors que j'abite, "le temps
qui reste", Lausanne et les environs.

Christian avait béni l'aventure du weblogue en disant, mine de rien:
"Vive Katutura!" Katutura vit. Les liens se multiplient. Aux racines...