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dimanche, octobre 11, 2009
![]() Ma prière de ce dimanche soir devant l’écran avec Jésus au désert le désert rugueux des tentations à la révolte, à l’immense fatigue, à la détresse à l’angoisse du vide, de l’absurde, du néant, de l’amour vaincu, de la mort en direct « When the heart aches and the spirit bleeds ! » Avec Jésus sous l’olivier, prostré, seul, totalement seul, son cœur brisé; son esprit suinte la terreur comme des gouttes de sang… ses « plus fidèles amis profondément endormis ». Mais comme chacun de nous, dans nos agonies, Il est conscient, nous sommes conscients, tous ensemble, de vivre ces heures jusqu’au bout. Oh! non, nous ne sommes pas fiers de notre force, mais fort de notre abandon à notre Abba ! Comme l’enfant que Jésus présente aux puissants, en tant qu’image vivante de ce qu’Il est en nous ! Surtout lorsqu'on se sent si petit face à la douleur de ceux/celle qu'on aime. Comme ce weekend! Vendredi soir, no octobre 2009, assez tard, la RSR annonçait laconiquement: Jacques Chessex vient de mourir! C'est un choc. Et je craignais le lendemain. Le mystère s’approfondit : Pourquoi cette brutale annonce ? Une société amputée de cette pensée ? Bien marginalement, je partageais la souffrance de tous, celle d'un monde repu de souffrance inutile et d'une mort insensée ! Insensée? Jacques Chessex terrassé au moment ou des paroles assassines, lancées on ne sait trop comment, l’atteignent en plein cœur ? Oui, son Créateur le recueille au vol, comme les bras cueillent au vol l’enfant vainqueur d’une course d’obstacles à l’arrivée ! Samedi, le 10 octobre : le choc partout. La presse, les médias. Il pleut des hommages sur la dépouille de Jacques Chessex. Des hommages à l’écrivain, à ses œuvres, à sa pensée. Des critiques aussi, c’est dans l’ordre des choses. Mais le respect profond marque chaque paragraphe, chaque texte ! Je n’ai quasiment rien lu de Jacques Chessex sinon une citation comme celle-ci : « Laissez-moi aller à rien. Laissez-moi aux cimetières introuvables. La mort n’est pas difficile à celui qui rejoint le premier site. La mort est douce à celui qui se couche aux étages clairs, parmi les labyrinthes d’ailes et les chants. » Jacques Chessex, Où vont mourir les oiseaux (1980). Ou encore un poème pas très éloigné des mots d’un autre poète agonisant, en l’occurrence notre Jésus, le Fils de l'homme. : « Mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Puis son frère Jacques Chessex: « J'aime le brouillard, tu le sais Ses épaisseurs lumineuses Ses taches de mort calme dans l'antre du jour Et tu sais aussi que j'aime le brouillard parce qu'il ressemble A ce regret qui est en moi Entre l'heure et la mémoire Quand j'ai la vertu de regarder ma mort Les claires ruines et tout l'après Où je n'aurai plus de structure Où il n'y aura plus de langage, plus de formes même ombreuses Plus d'arête aucune catégorie dans le vide Aucun vide du vide J'aime le brouillard de m'y faire réfléchir S'il ressemble tant soi peu à ce destin défaisant mon heure Dans le vœu de l'instant et du rien « Les élégies de Yorick » (Jacques Chessex) Si je n’ai pas lu les livres de Jacques Chessex, j’ai fait sa connaissance, comme si je l’avais rencontré, et aimé, dans un livre sous la plume d’un autre écrivain de chez nous! Deux regards, l’instant d’un flash ! D’une étincelle. Et Chessex reconnaît le talent d'un jeune homme à quelques pas de lui, inconnu sinon par un regard complice sans le savoir, par quelques paroles qui ne lui échappent pas! Et Jacques Chessex l’encourage, c’est peu dire, et allume, enflamme en lui « l’envie d’écrire ! » Un écrivain en enfante un autre! « Il avait perçu les remuements de l’âme des êtres…à une hauteur de matou de collines rurales » (Lisez ou relisez ces pages qui me consolent dans l’ambiance de deuil que nous vivons, car elles nous font toucher du doigt et du cœur Jacques Chessex, l’homme le plus humain, et dans sa distance apparente, le plus proche de tous (dans « Le Puzzle amoureux » par Gilbert Salem, pages 73 à 78, chez Bernard Campiche éditeur 2000). Dans tes mains, Abba, je remets mon esprit, notre esprit, à chacun, reposant dans ton cœur qui ne nous lâche pas ! |