KATUTURA


vendredi, janvier 23, 2009
 
Méditation dominicale


Comment prier face à la souffrance de gens proches et lointains, face à la misère, l’injustice, l’angoisse, l’inertie des Institutions. Même le vent fait du sur place ! On fête aux USA et c’est juste. On gémit à Gaza et en Israël, en Birmanie, au Zimbabwe. On meurt de froid en Ukraine.

Les ouvriers suisses sont virés par centaines, les autorités expulsent les demandeurs d’asile par centaines itou ! Ce n’est pas un spectacle, c’est l’appel à transformer la contemplation en action, selon mes capacités et l’énergie que Dieu m’accorde. Comment prier ? Rester en contact avec Jésus est plus pratique, plus vrai, plus dynamique.


Oui, nous avons appris à vivre avec – et parfois dans – la misère, l’injustice. Nous nous « habituons » ! Nous protestons. Nous essayons de changer ce qui peut l’être, localement, régionalement, et, quelle audace : mondialement ! Parfois mollement.

Nous sentons bien que nous sommes liés les uns aux autres et que, si nous ne « voulons pas mourir ensemble, nous devons apprendre à vivre ensemble. » Dans les couloirs des tueries actuels : tanks, bombes, rockets, sang, plaies béantes, cadavres, la terre « expire » le dernier souffle des victimes des trônes et des dominations. Oui en Terre Sainte ! Oui, là où Jésus fut exécuté. En Israël, en Palestine !!! Et où son Esprit surgit des profondeurs caverneuses « pour souffler où Il veut » (Jean 3 :8). Où l’entendre aujourd’hui ? Il nous fait signe. Comment scruter et lire les signes des temps aujourd’hui ? (Mt 16 :3)

Les couloirs de la mort ! Je pense à mon correspondant Gino Camacho, Indien du Mexique, exilé au Texas, passe 8 ans dans le couloir de la mort à Huntsville, Texas. Gino meurt par injection létale le 26 août 1998. Ses dernières paroles : « It’s a new beginning ! » Quelle différence entre les paroles de Gino et celles de Jésus : «Tout est consommé ? » (Jean 19, 3). Qui sont les coupables ? Les responsables ?

· Que dit le nouveau président Obama au sujet de la peine de mort aux USA ?
· En Afrique du sud : abolition formelle de la peine de mort par le Parlement en 1997, entrée en vigueur le 13 novembre 1998. Pour Mandela, c’était urgent !

Comment prier, méditer contempler la Vie face aux milliers de patchs ensanglantés sur le visage triste à mourir de notre planète. Je me situe où, durant le moment privilégié de la méditation ?
Faire confiance à Dieu le mieux qu’on peut, accueillir les signes de vie et s’en réjouir, bien sûr, c’est ça, la dynamique de l’espérance sans laquelle on meurt. Espérer encore, en nous-mêmes, en tous les humains. Car au plus profond de l’être le plus pervers, gît un infime atome du rêve du Créateur : le désir d’aimer. L’espoir d’être pardonné, s’il demande pardon, pas à Dieu seulement, mais à sa victime d’abord.

Ainsi pour les catholiques : le retour à l’absolution individuelle est commode quand on a pas le courage de confronter sa victime pour implorer SON pardon à elle ! D’abord. " Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse-là ton offrande et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens et alors présente ton offrande " (Matthieu 5,23-24). Qu’est-ce qui se passe dans notre Eglise qui ne permet plus d’absolution générale aux gens réunis pour se réconcilier ?

Un simple repas communautaire est indigeste si tu es en bisbille avec l’un ou l’autre des convives! L’amitié donne l’appétit ! Jésus est singulièrement présent parmi nous lorsque nous partageons le « Pain quotidien » autour d’une même table.

S’humaniser soi-même prend beaucoup de temps… surtout lorsqu’on se trouve dans des systèmes déshumanisants à l’apparence sécurisante…et tentante ! Discerner les signes des temps nous invite à l’humilité, à la simplicité. Nous mettons notre confiance en Dieu et en notre prochain du mieux que nous pouvons. « La vertu dont nous avons le plus besoin est l’espoir, répète mon ami Albert Nolan. Nous devons apprendre à espérer, être pleins d'espoir en nous-mêmes, en nos sœurs et frères humains. »

Prière : merci Yeshuah de notre tête-à tête, empreint des pulsations heureuses et douloureuses de l’actualité de notre société qui aspire à la Vie. Merci ! De notre Eglise en manque de Ta VIE. De Ta tendresse. De Ton audace. Pardon !
Je ne peux pas être spectatrice de ce qui se passe dans notremonde ; les bonheurs et les malheurs des humains me concernent et m’engagent … c’est le buisson ardent qui pousse à l’action, à communiquer, à voter juste le 8 février…