KATUTURA


mercredi, janvier 31, 2007
 
Signes des Temps

Da Vidy Code : La souffrance

Nous voici dans l’espace où l’on aime pas être, celui de la douleur.

Selon Laurent:

La douleur physique, comme la peur, est d’abord un signal d’alerte salvateur…elle active l’instinct de conservation et appelle des mesures protectrices.

La douleur est redoutable même davantage que les blessures ou les maladies. Elle peut d’ailleurs servir d’instrument de terreur, sous forme de châtiment corporel ou de torture.

Pour apaiser la souffrance et pour soigner son corps, l’homme a développé des connaissances empiriques puis scientifiques, de l’opium à l’aspirine et de la compresse de feuillages au bistouri. La médecine a progressé.

Sous nos latitudes, les soins sont devenus une affaire d’économie et de rentabilité, d’où une inégalité flagrante devant la souffrance et la maladie. Dans les pays riches, l’espérance de vie est deux fois plus grande que dans les pays les plus pauvres.

Mais depuis toujours, confronté à la souffrance, l’homme recourt à la magie, aux croyances, aux talismans … il compte sur les miracles et les dieux guérisseurs.

Les poussées de souffrance et de foi vont souvent de pair : «moi qui n’ai jamais prié Dieu que lorsque j’avais mal aux dents…», chantait Brel en 1962…

Ex-votos



Dans l’Antiquité, les souffrants s’adressaient surtout à Apollon, dont ils garnissaient les sanctuaires d’ex-voto variés, que ce soit pour demander la guérison ou pour remercier le dieu de l’avoir accordée.
Cette coutume de l’ex-voto fut recyclée dans l’église catholique, où elle est encore bien vivace, tout comme l’espoir d’une guérison miraculeuse dans certains sanctuaires, Lourdes en tête.



ex-voto à Sainte Philomène en Allemagne

Selon moi:

"Quand l’enfant a mal ou qu’il a peur, il crie : Maman. C’est là qu’est le divin pour le petit.

« En Afrique rurale, on dit que si une personne est malade, tout le monde est malade » (Sobonfu Somé).

« Le village ou la tribu sont considérés comme un immense arbre avec des milliers de branches. Lorsqu’une partie de cette entité vivante est malade, il est nécessaire d’examiner l’arbre entier. Ainsi lorsque quelqu’un est malade au village, tout le monde se fait du souci ; cela rappelle à chacun qu’il y a là quelque chose de potentiellement dangereux pour tous » (Sobonfu Somé).



Selon ma compréhension d’Albert Nolan dans "Jésus aujourd’hui":
un signe de notre temps est que nous prenons conscience que nous formons un seul arbre (ou famille humaine) avec des milliers de branches. Davantage encore : nous formons un seul arbre avec la totalité de la planète terre et avec l’univers. La douleur du plus petit résonne dans l’être de tous ! Tous vont se tourner vers le cri de douleur de la partie malade et agir pour ôter cette douleur, cette souffrance. Sans Apollon, à notre ère, et sans ex-voto de guérison car il arrive que la mort soit aussi la guérison de la douleur pour l’individu ! Cela ne saurait l’être pour l’espèce humaine? Pour les espèces ? Pour la planète ?



Jésus a voulu que l’être humain vive : « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance » (Jean 10, 10).

Y a-t-il contradiction entre ce que Jésus désire le plus fort au monde, et il le répète à tout bout de champs, et l’état de douleur mortelle de la famille humaine, qu’elle se trouve au Nord ou au Sud, à l’Ouest ou à l’Est ?

La soif de guérison est un autre signe des temps… urgence de se débarrasser, soi-même et les autres, de la souffrance inutile causée par la folie des systèmes qui paraissent avoir leur propre impulsion et nous mènent à l’abîme… la mort…