KATUTURA


samedi, juillet 22, 2006
 
Tsotsi

J’ai été voir le film Tsotsi cet après-midi à Europlex, Galeries du cinéma. Il vient de sortir sur les écrans
de nos cinémas suisses.



Tsotsi, sans passé, n'existe que dans un présent plein de colère au cœur de Soweto…
chercher le bébé dans le sac en papier…

Cela m’a rappelé des souvenirs !
Tsotsi signifie, je pense : loubard, d’autres diront « voyou ». Ce sont des jeunes gens sans enfance,
sans adolescence, souvent sans famille, et qui cherchent une espèce de communauté au sein d’une bande d’autres loubards qui vivent de vols à main armée, qui sont impitoyables les uns envers les autres
au moindre doute de loyauté aveugle au chef et aux règles ! De jour, ils sont invisibles.

Dde jour, ils sont comme tout le monde sinon qu’ils sont sans travail et sans toit.

J’ai vécu à Cape Town, à Searle Street au cœur du fameux District 6, durant les années septante
et huitante. Les bandes de Tsotsis, en confrontation les unes envers les autres se lançaient
des cocktails Molotov par-dessus le toit de la petite maison des Sœurs durant la nuit.
La Police avertie nous répondait que c’était exclus que des policiers viennent dans cette zone infestée
de Tsotsis, de nuit, et que, de toutes façons, nous devions savoir que nous habitions là
à nos risques et périls.

Aujourd'hui, en regardant « Mon nom est Tsotsi » tourné à Soweto et dont les acteurs
sont des Africains du lieu, je découvrais l’interactivité des membres d’une bande
un peu comme dans David Copperfield en Angleterre !

J'avais vécu à leurs côtés, et je les voyais du dehors ne pouvant que supposer le dedans!

« Comme c’est souvent le cas dans les endroits désespérément pauvres, les pires éléments se retrouvent sur le devant de la scène, écrit Nelson Mandela dans son autobiographie. Une vie ne valait rien : armes à feu et couteaux faisaient la loi, la nuit venue. Les gangsters, appelés tsotsis, armés de crans d’arrêt, étaient légion. »

Comme l’écrit Henry Nxumalo : « Sans instruction, sans travail, et sans permis, un jeune est condamné à vivre la nuit et non le jour, et devient un délinquant. Les individus compétents sont frustrés par le peu d’opportunités qui s’offrent à eux : ils se rendent vite compte que la délinquance leur fera gagner plus d’argent que l’honnêteté ».

Les tsotsi parlent le tsotsi-taal ou l’isicamtho, l’argot des townships d’Afrique du Sud,
mélange d’afrikaans, de zulu, de xhosa, de tswana et de sotho !

Le film est donc un film nocturne dans l’immense Soweto. L’ambiance est ténébreuse !
On connaît pour y avoir été! Pas d’étoiles. Des ampoules d’un jaune glauque, haut perchées
qui ne te donnent aucune vision de la route à suivre entre les taudis fourmillant d’humains
et les immenses champs d’herbe brûlée et qui fument encore…
ça vibre de violence continue qui vient d’on ne sait d’où et qui va on ne sait où,
peut-être va-t-elle s’abattre sur vous…




Là, Tsotsi vit ! Revolver au poing. Il attaque, il tue, il vole une voiture, il fuit…
et le gémissement d’un bébé est pour lui « le chemin vers ce qu’il y a de meilleur en lui,
son cœur et ses larmes… »





Je ne peux raconter ce film. Il faut le voir! Il nous révèle l’Afrique du Sud
en profondeur,
celle qui existe aujourd’hui encore au sein de la nation
arc-en-ciel qui se construit… car, lisez :

« le nombre d’Africains vivant dans la pauvreté absolue est passé de 16 millions
en 1996
à 22 millions en 2004: une augmentation de 39 pour cent.
Pour rendre les choses encore pires,

plus de 6 millions de personnes vivent avec le VIH… »



 



vendredi, juillet 07, 2006
 
La lutte des femmes: Reconvilier



Des femmes en colère pour soutenir la Boillat : une quarantaine de personnes vêtues de noir ont participé ce soir à la première marche silencieuse pour soutenir les employés de l'entreprise Swissmetal de Reconvilier, entre l'usine 2 et l'usine 1. Une banderole a été brandie en tête de cortège avec l'inscription « Mr Hellweg, votre rêve est notre cauchemar. » Les organisatrices espèrent créer un effet boule de neige pour les prochaines marches, prévues chaque jour de 18h à 18h30. Les femmes en colères ont montré leur détermination à se battre pour la Boillat, ses employés et la région. (de la presse romande avec un grand merci)

"Notre richesse, c'est notre détermination. Quelle que soit la fin, l'esprit
de la Boillat est toujours vivant, même si le bon sens ne peut rien face au pouvoir de l'argent",
estime une des organisatrices. Le mouvement des femmes est né au début de la médiation en février-mars.

Les femmes en colère vous invitent chaleureusement à participer à leurs marches silencieuses. Celles-ci auront lieu tous les jours de cette semaine, du lundi 3 juillet au vendredi 7 juillet de 18h à 18h30. Le cortège empruntera le chemin menant de l’usine 2
à l’usine 1.


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On se souvient de l’Argentine et de Buenos Aires ! Et de la dictature sanglante...!

Les Mères de la place de Mai sont l’honneur de l’Argentine.
Par leurs marches, les Mères de la place de Mai inventent un nouveau mode d’action...



Depuis 1977, des femmes manifestent pacifiquement chaque jeudi sur la place de Mai, à Buenos Aires, en demandant la vérité et la justice. Elles veulent connaître le sort de leurs enfants, qui figurent parmi les trente mille personnes « disparues » (en réalité enlevées, torturées et assassinées) pendant la dictature militaire argentine (1976-1983).
Obstinément, elles répètent : « Tant que justice n’est pas faite, on ne peut parler
ni de paix ni de réconciliation. »


Les 25 et 26 janvier 2006 aura lieu à Buenos Aires la vingt-cinquième et dernière « Marche de la Résistance » à l’appel des Mères de la place de Mai!

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En Irelande du Nord : marche des femmes (et hommes) pour les droits civiques
et pour la paix entre les catholiques et les protestants!





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En Afrique du Sud

Le 9 août 1956, 20 000 femmes marchent vers l’Union Building à Pretoria!



Quand les femmes marchent, c’est qu’elles ont un but : elles luttent pour un monde meilleur.
Ensemble, elles sont immunisées contre la peur des « trônes et des dominations ».

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En Palestine au temps de Jésus

La presse ne publie pas l'héroïsme des femmes palestiniennes dans l'enfer
d'aujourd'hui...le jour viendra!

C’était déjà le cas de moult femmes bibliques, et la plus forte de toutes : la palestinienne,
la femme de Joseph et mère de Yechouah. Elle s'en allait sur les chemins,
chantant à pleine voix, je peux bien l’imaginer, la raison de son bonheur
et de son espérance… En voici une phrase ou deux:


"... Son amour (l’AMOUR de Dieu) s'étend d'âge en âge sur ceux
qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour…"




La marche des femmes en colère de La Boillat se termine aujourd’hui,
mais le chant continue!

Quand le temps sera là, la marche reprendra, nul ne peut arrêter
la source de VIE…
et son énergie qui brûlent dans le cœur d’une femme…
Nul ne peut tuer l’âme de La Boillat à Reconvilier,
même si la rapine rêve d’en détruire les murs !