KATUTURA


dimanche, novembre 30, 2003
 
Jean
dont le regard voit l'autre côté du ciel



hier, Jérôme et Rosalie viennent surprendre Jean
et déposent dans ses bras leur petite Laure
tout juste cinq mois de vie

Jean dont la voix porte la résonance de la Vie
éternelle entonne spontanément et chante
du début jusqu'à la fin

Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce,
Je veux la chanter pour toi
Car ta peau est douce
Comme la mousse des bois.

La petite biche est aux abois.
Dans le bois, se cache le loup,
Ouh, ouh, ouh ouh !
Mais le brave chevalier passa.
Il prit la biche dans ses bras.
La, la, la, la.

La petite biche,
Ce sera toi, si tu veux.
Le loup, on s'en fiche.
Contre lui, nous serons deux.
Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
Une chanson douce
Pour tous les petits enfants.

O le joli conte que voilà,
La biche, en femme, se changea,
La, la, la, la
Et dans les bras du beau chevalier,
Belle princesse elle est restée,
eh, eh, eh, eh

La jolie princesse
Avait tes jolis cheveux,
La même caresse
Se lit au fond de tes yeux.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.

{Variante pour les 2 derniers:}

O le joli conte que voilà,
La biche, en femme, se changea,
La, la, la, la
Et dans les bras du beau chevalier,
Belle princesse elle est restée,
A tout jamais

Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.

Le loup, la biche et le chevalier
paroles: Maurice Pon. Musique Henri Salvador

Et Jean de conclure dans un murmure d'aurore
"c'est le côté charmeur de Henri Salvador,
cette chanson".

(moi, l'africaine sauvage, n'avais jamais entendu
ni ces paroles, ni cette mélodie, laquelle, ce soir
me fait frémir et gémir)



samedi, novembre 08, 2003
 
Quand un ange passe



Je pensais me noyer
Quand il est passé, l'ange
Envoyé de Yeshuah
Qui m'a donné la main

Je nage… MERCI!





vendredi, octobre 31, 2003
 
C'était à Belfast, la veille de la Toussaint 1947.
Le vent, la pluie, l'ombre du soir qui vous suit partout, et pourtant, c'était une veillée festive!
De belles pommes mûres étaient suspendues par une forte ficelle, du plafond à notre hauteur.
Les yeux bandés, on s'avançait, essayant de toute la force de nos dents de mordre l'une des pommes
que nous pourrions alors croquer! "Bobbing for apples"! En anglais.



M'accoutumant à l'anglais parlé, je me suis fait expliquer le mot " Halloween ".
Son origine dans un lointain passé celtique, s'exprimait; "All hallows even " : "La veille de la Toussaint".
Justement!

La fête de tous les saints!
Dieu nous a tous, sans exception, créés, saints, c'est-à-dire, en bonne santé!
Donc c'est la fête de chacun de nous. On s'en réjouit bien des jours à l'avance! Que c'est beau!
Pourquoi ne pas se souhaiter "bonne fête",
avec un petit cadeau automnale au nord, printanier au sud?



mercredi, octobre 29, 2003
 
Une atmosphère de mort



Est-ce parce que les feuilles mortes tombent des arbres?
Est-ce la souffrance de tant d'êtres chers, d'amis proches ou lointains
que l'on ressent comme une écharde en notre propre cœur?
Est-ce sa propre vulnérabilité, mortalité qui s'approchent à pas veloutés?

Est-ce parce que les media regorgent de détritus mortifères, politiques, financiers,
tout juste, dirait-on "pour faire mousser" l'audiomètre?

Est-ce parce que la Toussaint et le jour qui suit, le 2 novembre 2003,
sont juste au contour du chemin?

Comme il est coutume en Europe, les morts vont rassembler les vivants,
si ce n'est aux enterrements, ce sera sur les tombes fleuries
de chrysanthèmes, pâle reflets des cendres qui restent

Où trouver notre fragile Dieu d'Amour dans cette réalité automnale
au nord, printanière au sud?

Je le trouve parce que je le cherche, en tâtonnant
je le perçois dans le regard illuminé de douleur d'êtres chers, jeunes et vieux
dans ce message électronique venu du bout du monde
dans l'énergie qui resurgit en moi à chaque instant que Dieu fait
et me propulse malgré moi, toujours plus avant!



Yeshuah est au cœur de l'atmosphère de mort qui traîne sur la planète,
comme la graine dans le sillon surgit, porteuse de vie, en toutes morts,
la mienne aussi, et la tienne, mon ami!



lundi, octobre 27, 2003
 
RAMADAN

J'ai longtemps travaillé à la paroisse St François, à Salt River, Cape Town, Afrique du Sud.
C'était sous le régime d'apartheid. Ce quartier, très peuplé était "coloured".
Nous étions vraiment une foule bigarrée. Nous appartenions à des religions variées:
il y avait des chrétiens, des juifs, des hindouistes, des bouddhistes, des animistes, des musulmans.
D'autres encore.



Je quittais ma communauté de sœurs le matin pour y retourner le soir.
C'est dans la communauté humaine élargie que je participais aux efforts d'éducation, de conscientisation,
avec un grand enthousiasme! Les gens étaient pauvres.
Pour eux, jeûner, partager, non pas le surplus ou le superflus (!),
mais le nécessaire de survie, était un geste naturel!
De midi à 13h30 environ, je pouvais me reposer, boire du café, prier un peu,
prendre quelques notes, et repartir…

Juste en face de St François, une lignée de maisonnettes abritait des musulmans.
Nous étions voisins. on se connaissait, on s'aimait.
Chaque jour, vers les douze heures, un homme à la peau ambrée, au regard de Jean Baptiste
ou de Yeshuah, traversait la route, portant dans ses deux mains fines et belles, une assiette de nourriture:
du riz et des petites choses dedans. Impossible de dire "Non, merci".
Je disais simplement "Baie baie dankie, oupa". Merci bien, papa.
Il avait le sourire purifié des humbles de ce monde, et de cette société-là.



Lorsque, comme aujourd'hui, ce lundi 27 octobre 2003, le RAMADAN débutait,
je savais que lui, et sa famille, jeûnaient. Ils ne mangeraient qu'après le coucher du soleil.
Mais vers midi, le soleil printanier au zénith de ce ciel d'un bleu sombre, durant les 30 jours du RAMADAN,
mes amis musulmans m'ont apporté une assiette de riz à la paroisse Saint François.
Je mangeais ce riz avec respect. C'était une prière qui me nourrissait corps et âme. Aujourd'hui encore!



lundi, octobre 20, 2003
 
Le dimanche 19 octobre 2003
Elections
Conseil fédéral
Conseil des Etats

En direct à la "télé", ce dimanche après-midi. Si vous aviez la tête claire au début du Show, vous étiez dans un épais brouillard vers les 17h00. L'ambiance était celle d'un poulailler électrifié de caquetteries.

Je me croyais un peu politisée. Je n'ai guère ou rien compris au BlaBla "politique" des acteurs au micro. Sinon ceci peut-être:
Quelques candidats coulaient, ils se noyaient, d'autres nageaient en eaux troubles, certains émergeaient… alors que le mot UDC montait d'une sorte de gorge commune, enrouée certes, s'amplifiant comme le rugissement d'un lion poltron égaré dans un jardin anglais.



Aujourd'hui, le lundi 20, la radio mentionne déjà le trio Le Pen, Haider, Blocher. Vite, vite en passant. Pas de données sur le dénominateur commun du trio.
Lasse, je tombe ce soir sur France Culture qui donne la parole aux Suisses à l'étranger, à Paris, au sujet des élections d'hier. Parmi eux, Hans Ulrich Jost (historien) parle d'une manière posée, intelligente, sans galoper pour dire le plus de mots en possible en rien de temps. Maintenant je saisis la chose!

Et je retiens ceci:
Non il n'est pas question d'une trinité Haider, Le Pen, Blocher, dit Jost, mais bien plutôt d'une "tribée" : Bush, Berlusconi, Blocher! Je comprends mieux. Il y a de quoi réfléchir: sur le peuple irakien, sur certains propos de Berlusconi, sur Blocher face aux Noirs en Afrique du Sud et nos étrangers en Suisse aujourd'hui et demain. Un dénominateur commun: la peur de l'étranger.



Christoph Blocher était président du "Südafrika-Lobby" durant l'apartheid et encouragea la parution
et la lecture de la revue raciste "ASA".
(19 novembre 2001, Sonntagsblick)



mardi, octobre 14, 2003
 
Quel mystère que la vie!

La naissance d'un enfant qui, lui, n'a pas demandé la vie
pourquoi alors, à peine né, est-il condamné
à souffrir? L'enfant à l'adorable tête bouclée
mais déjà trop grande, trop lourde à porter!

"Il n'est pas comme les autres" murmure-t-on, gêné,
autour de lui. Il a eu une méningite laquelle, à l'époque,
tuait! Lui n'est pas mort! Il a vécu, il vit
une traînée de souffrances, qu'il assume au fil des ans
comme Jésus assume sa vie d'étranger chez les siens
sciemment, consciemment avec dans ce regard pur,
un regard de lumière tamisée par la douleur habituelle
qui sonde les cœurs des "autres", justement!
ces "autres" dont les yeux crus clament, trop souvent:
"t'es pas comme les autres" dans l'ignorance
de la souffrance infligée



Lui, avance sur son chemin sans suivre aucune trace
nul ne le précède dans cette douleur
et nombreux le suivront…
Yeschouah, justement n'est pas "comme les autres"
Il est l'enfant qui "n'est pas comme les autres",
il est Lumière, il est tout simplement AMOUR FAIT HOMME!



lundi, octobre 06, 2003
 
Yom Kippour



Moïse est mon préféré. "Sauvé des eaux", son destin sera de conduire les opprimés vers la liberté

Moïse faisait paître les moutons:
quelle belle rencontre entre ce berger et son Dieu: son AMOUR lui
apparaît, c'est une flamme, un buisson ardent. Moïse,
comme cela nous arrive, est en contemplation parce que Dieu
est en train de le toucher! Comme un Amant!

"Moïse", appelle Yahvé du buisson.
"Me voici", répond Moïse qui ôte sitôt ses sandales
Quel tête à tête!

Le reste: c'est la vie, la prise de conscience, la Mission à accomplir,
le désert, pas à pas, le peuple opprimé conquiert sa Liberté.

"Le Long chemin vers la vers la Liberté" (Nelson Mandela et Moïse,
ça me dit quelque chose!). Moïse tarde là-haut, seul avec son Dieu,
il en perd la notion du temps.
Et Yahvé lui, n'a guère l'idée du temps qui passe!

La foule fatiguée, compte les jours et les heures
et grogne au pied de la montagne,
on murmure, on se plaint, on s'impatiente

Aaron, construis-nous un dieu "qui marche à notre tête!"
Aaron marche dans la combine: "à vous de jouer comme
quand on boursicote": les pèlerins se dépouillent de leurs anneaux d'or,
les apportent à Aaron qui en fait un veau d'or! "Faut prendre des risques,
disait l'autre jour un politicien suisse, même en bourse!"

Brillant. Voilà ton veau d'or, ton dieu, mon peuple!
Banque mondiale internationale.

Ils offriront un sacrifice devant cette banque, le lendemain à l'aube,
et fêteront "en l'honneur de Yahvé" (Ex 32:1-6)

On est en plein octobre 2003! Le "saint Fric" rampe dans les pages
de l'économie, il règne, il a sa propre impulsion!
Moïse sort de son tête à tête avec Yahvé. Yahvé, aujourd'hui fait HOMME qu'il est,
en chacun de nous, il dit: ça suffit:


C'est le “Yom Kippour”, autrement dit, le Grand Pardon.
Comme à l’origine, c’est le pardon que Dieu adresse à tous les Hébreux, à nous donc,
pour avoir adoré le veau d’or.
Depuis, chaque année que Dieu fait, c’est l’occasion



pour nous tous, de dire qu'un morceau de pain partagé, qu'une coupe
de vin bu ensemble, qu'un verre d'eau offert aux plus petits
l'emporteront sur les lingots d'or.



samedi, octobre 04, 2003
 
Le 4 octobre 2003

C'était en 1982 à Rome. On m'avait demandé de venir faire service d'interprète lors d'un Congrès franciscain international, huit jours durant.
Il y eut, c'était dans l'ordre des choses, une visite au Vatican.

Il y eut un pèlerinage à Assise, en car. On roulait à travers cette nature magnifique sans pouvoir vraiment la contempler. Il fallait arriver à Assise en temps voulu. Là les centaines de franciscains, franciscaines,
s'éparpillèrent de tous le côtés, pour revenir à tel lieu à telle heure pour le retour à Rome.

J'ai donc marché dans ces ruelles d'Assise, je suis entrée dans un sanctuaire ou l'autre,
m'efforçant d'y humer l'esprit du poverello. En vain. Je n'ai pas acheté de bibelots franciscains,
je me suis offert un capucino qui a presque fait voler mon cœur en éclat. J'ai cherché les petites gens,
les petits artisans… De toutes les théories "franciscaines" élaborées au Congrès, je ne sentais aucune racine
en ces lieux, aucun souffle. Rien. Sinon la fatigue. Et je fus soulagée quand le car repartit pour Rome.
De mes compagnons de route, hommes et femmes, montait un "babillage" satisfait dans une demi douzaine de langages. Comme un "ruminement" satisfait après un bon repas. Moi pas. Pourquoi? Je ne sais pas.

Quelques années plus tard, j'ai demandé et obtenu de mes supérieures, de faire mon pèlerinage, en solo,
en train et en bus, au pays de François. Pas à Assise, mais à La Verna cette fois, et au Mont Penna,
là où Il Poverello avait cherché un sens à son état de vie, comme je le faisais moi-même à l'époque.
On m'avait accordé huit jours là-haut. Des églises, des constructions, des fortifications, des couvents accessibles et inaccessibles, des magasins de reliques "authentiques", des images saintes, des chapelets bénis par le pape,
tant d'autres curiosités semi artistiques.
En plus, des rangées de cars aux plaques allemandes, hollandaises, anglaises, françaises, déversaient des pèlerins cherchant, l'espace de quelques heures, un sens à leur vie, comme moi, peut-être! Dans la foulée de cette foule mouvante, je cherchais l'esprit de Il Poverello. En vain.



Je m'en suis retournée vers Florence, dans la voiture bancale d'une jeune fille qui, elle aussi, était venue en solo… chercher l'esprit du Poverello. Nous sommes tombées en panne quatre fois. Nous avons partagé nos pensées, et
c'est là, au bord du chemin, attendant de l'aide (qui toujours vint) que se révélait l'esprit enjoué de François. Nous sommes enfin arrivées en gare de Florence; des mendiants et des mendiantes nous tendaient la main;
nous n'avions rien à donner qu'un regard d'amitié "qui ne remplit pas le ventre", mais peut-être réchauffe le cœur. Tricheurs ou pas, ces mendiants de gare, en eux, j'ai rencontré le regard et la main du mendiant François, alias celle de Yeschouah, son maître adoré…

Comme l'écrit uniquement bien Gilbert Salem dans "Le Puzzle amoureux" (page 118 et suivantes) "C'est lui, l'Italien au ventre ceint par le cordon des miséreux, qui a fait houhou dans la cheminée". "Cela ne me fit pas peur, cela me rendit souriant dans la douleur". Encore: "François d'Assise m'enseigne que cela (la découverte de sens du chagrin) peut aussi se faire dans une espèce de gaieté diffuse, accompagnée du trille du merle, du hurlement du loup…" et j'ajoute "des truites qui volent dans les vaguelettes du Doubs et des oiseaux qui nagent, ivres de liberté, dans le ciel du Jura, au cœur des gens de tous les jours, chômeurs ou ouvriers stressés d'heures supplémentaires, dans les malades au regard qui vient de là où ils vont: la source de Vie… dans ces regards d'amis qui vous accueillent et vous permettent de verser quelques larmes sans honte!". Là je cherche et trouve, souvent, l'esprit du Poverello un peu fou… comme tous ceux qui aiment.











vendredi, octobre 03, 2003
 
J.M. Coetzee

Les prix, c'est peut-être bien, c'est une récompense, un encouragement. Je m'en méfie quand même,
surtout quand il s'agit d'un Prix Nobel "qui reste une institution humaine aux décisions toujours discutables,
soumises à de multiples paramètres où la "politique" a parfois compté autant que les qualités de l'œuvre couronnée…
et il y a les "oublis", comme Marcel Proust, James Joyce, Vladimir Nabokov… et d'autres bien sûr! …
La consécration de J.M. Coetzee est bienvenue dans la perspective d'un approfondissement lucide
de la complexité nous aidant vaille que vaille à résister à la barbarie". (24 heures, 3 octobre 2003, selon J.L. Kuffer).



J.M. Coetzee: j'aime ce sud africain, son nom afrikaaner. J'ai lu Michael K. sa vie, son temps;
L'âge de fer; Disgrâce et Vers l'âge d'homme.

On sent un peu sa propre âme dans celle de cet homme tourmenté par le pays qu'il aime.

Pour Catherine Langa du Plessis, dans Le Monde fr. "L'élite de la "nouvelle Afrique du Sud"
n'apprécie guère J.M. Coetzee, il n'aurait pas mis son talent au service de la lutte contre l'apartheid,
il ne serait pas un militant et, surtout, il ne se serait pas fait un chantre de la "nation arc-en-ciel".
Coetzee n'est pas un écrivain "arc-en-ciel", …
"sa grande qualité, c'est d'avoir su garder sa liberté de penser, sa liberté d'artiste.
Il ne s'est jamais laissé dicter ses thèmes par l'environnement politique ou idéologique.
" Je questionne: l'honnêteté intellectuelle peut-elle exiger de nous, de moi, une mise hors contexte de la pensée?

Toujours selon Le Monde fr.: "David Attwell, le grand spécialiste de Coetzee en Afrique du Sud,
reconnaît que s'il est respecté dans les cercles académiques, il est peu lu dans son pays.
"Les Sud-Africains préfèrent souvent le rugby à la littérature", regrette Mme du Plessis, tout en reconnaissant que l'écriture de Coetzee, de "plus en plus épurée, précise et concise", devient aussi moins accessible
au plus grand nombre".

Construire cette nation arc-en-ciel, est un enfantement dans la douleur et les nouveaux dirigeants
ont un long chemin à parcourir pour atteindre la cheville d'un Mandela, qui se dit lui-même "novice et apprenti",
et un "Coetzee "défenseur très dur en apparence, très tendre en réalité d'une dignité humaine
qui passe les races, les classes, les nations" (24 heures J.L.K.)

En hommage à ce sud africain, je cite son dernier livre "Vers l'âge d'homme":
"L'Afrique du Sud est comme un albatros accroché à son cou…" (page 140);
"Il porte en lui l'Afrique du Sud comme une blessure" (page 162);
mais il progresse et "dans ses veines même, il lui semble sentir le rythme régulier de la Terre qui tourne.
Les cris lointains des enfants, le chants des oiseaux, le bourdonnement des insectes s'amplifient
et se mêlent en un hymne de joie" (page 163).





jeudi, octobre 02, 2003
 
On les fête aujourd'hui, les Anges gardiens

"Tiens, me disait une grand ami, Father Norbert, professeur
de philosophie et de théologie au grand Séminaire de Prétoria,
(il y a fort longtemps de cela) tiens, l'ange gardien, sais-tu, n'a ni yeux, ni oreilles,
ni nez, ni bouche, comment peut-il nous voir, nous repérer, nous suivre?
C'est un esprit, comme Alaha, Dieu est souffle, music, onde, l'âme d'un sourire

Norbert et moi, nous discutions d'eux, les anges, en plaisantant un peu,
dans un moment de détente, nous sentions leur présence autour de nous et en nous,
comme ce souffle printanier en Afrique du Sud qui s'avère être, justement, octobre,
le plus beau mois de l'année dans ce pays du sud



L'ange au sourire
Cathédrale de Reims

C'était une ivresse, ce parfum de fleurs, de jeune sève, de bourgeons,
de vie impatiente d'éclore en nous, autour de nous! C'était l'esprit du créateur,
des milliards d'ondes amoureuses, qui se répandaient sur la terre
en nos cœurs et nous nous sentions "bons".

Petite fille je disais cette prière (que disaient nos parents avant de s'endormir):

Ange de Dieu, qui êtes mon gardien, à qui la Bonté Divine m'a confiée
éclairez-moi, gardez-moi, dirigez-moi jusqu'au bout du monde!

Il me prenait au sérieux, mon ange gardien. J'avais l'impression qu'il était toujours assis
sur mon épaule gauche, ce souffle ailé et que de fois, encore aujourd'hui, je lui dis:
"merci du coup de pouce"! ou "merci: Ouf! je l'ai échappée belle" ou encore:
"merci d'avoir mis sur mon chemin des "anges" en chair et en os, cette fois,
animés, surtout, de ton souffle d'amour, pour m'éclairer.




mercredi, octobre 01, 2003
 
Rendez-vous

Quand on a soif, c'est l'eau qui vient au rendez-vous
et c'est le pain quand on a faim



Quand on a sommeil, c'est la main de Yeschouah, elle vient
j'y dépose mon âme et mon corps

quand je suis triste, à mourir, il vient sur la pointe des pieds
car il sait: je le désire et je chante tôt le matin la petite
chanson de Sr Sourire

(Sœur sourire, il y a plus de 40 ans, armée de sa seule guitare
allait envahir les hit-parades du monde entier
et créer ainsi une nouvelle manière de chanter sa foi.
C'est un peu la mienne. Pourquoi s'est-elle suicidée?
Trop de rendez-vous manqués? Non! C'est un mystère:
Yeschouah la berce dans ses bras.
Ils chantent ensemble une chant nouveau qu'eux deux, seuls,
entendent…)

Mets ton joli jupon mon âme
J'ai rendez-vous, j'ai rendez-vous,
Mets ton joli jupon mon âme
J'ai rendez-vous Seigneur avec vous

Au creux du petit jour
Quand perle la rosée
Du don de ton amour
Tu viens me rassasier

[ REFRAIN ]

Quand midi s'émerveille
Dans la joie de l'été
Je me dore au soleil
De ta chaude amitié



Dans le soir étoilé
Quand je reviens vers toi
Tu me fais reposer
En paix entre tes bras








lundi, septembre 29, 2003
 
Jean-Paul Ier est mort le 28 septembre 1978.

Jean-Paul Ier a été "fait" pape le 26 août 1978, et ce pape souriant
et cordial n'a jamais mis personne sur le banc des accusés. Voici une parole de lui:

"Si vous rencontrez une erreur, plutôt que de la déraciner ou de la pourfendre,
voyez si vous pouvez la traiter avec patience et permettre à la lumière d'éclairer
un noyau de Bon et de Vrai qui, en général, ne manque pas de s'y trouver."

Ils étaient six enfants en famille. Son papa était souffleur de verre.
Voici Albino Luciani, enfant



Jean-Paul Ier a passé dans cette Eglise Catholique comme un pèlerin. Tout simple.
Comme un poverello. Cela énervait son entourage papal. Mais dans son cœur,
il voulait être fidèle à lui-même, aux petites gens qu'il aimait et à Jésus, son ami.



Il meurt le 28 septembre de la même année 1978, il y a donc 25 ans de cela.
Terrassé par une embolie pulmonaire selon la déclaration officielle du Vatican,
qui s'est refusé à autoriser une autopsie, comme le réclamaient
des groupes de catholiques choqués par cette mort soudaine.

On en parle guère, aujourd'hui, dans les media, mais je me souviens de son sourire
qui révélait l'amour qu'il portait en son cœur pour toutes celles
et ceux qui se trouvaient sur son chemin.
Dans un monde dur et violent, le petit pape "passeur" a été dans sa personne même,
un message de bonté.

Une vie et un pontificat ne se mesurent donc pas par leur durée,
mais par l'esprit qui les anime: un esprit de pèlerin sur une planète fragile
avec des millions d'êtres planétaires nés pour s'aimer. C'est tout. C'est le
message de Jésus.







samedi, septembre 27, 2003
 
Durant la canicule du mois d'août, Pierre et Verena ont recherché un bol d'air pur
au Val d' Hérens dont ils sont amoureux. Les yeux levés vers le ciel,
à la recherche de "nos glaciers sublimes" ils ont contemplé la Dent Blanche
et voici la mélodie qui nourrirait le génie de Jean Sébastien Bach et signée par Pierre.



(été 2003, photo par Marco Borello)

"Requiem pour la Dent Blanche"

Elle avait veillé sur les vacances de son enfance, il était devenu un de ses fidèles,
de ces gens qui, une fois franchis les premiers lacets de la route du val d' Hérens,
guettent son apparition. La Dent Blanche! Apparition prélude à d'autres dévoilements:
souveraine sur Evolène, coquette en son miroir de l'étang d'Arbey,
en enfilades escarpées vue des Haudères, un tantinet dominante à Getty,
fugace en Anniviers, sachant ponctuer le panorama de Villa, ou la tête penchée sur Bricola,
diamantine en hiver et modestement resplendissante en été,
diverse mais immuable Dent Blanche.

Cette année il vint la voir à l'apogée de la canicule. Dans le bus à destination de Ferpècle,
une forte brume la voilait. Revenant à pieds sur la Forclaz, il attendit avant de se retourner
que le soleil ait bien percé, et ce fut le choc: la Dent Blanche n'est plus blanche!
Efflanquée, ajustant mal un reste de bavette glacière, grise, elle porte le deuil d'elle-même.
Angoisse de cet été: où sont, mais où sont les neiges d'antant?
Pierre Kolb
(Plage de Vie parue dans La Liberté de Fribourg le 28.08.03)




vendredi, septembre 26, 2003
 
Ma petite amie:

Je la rencontre aux arrêts de bus, dans les transports publiques.
Parfois on laisse passer un 2ème, un 3ème bus pour avoir un peu de temps ensemble.
Si menue qu'elle est, elle fait des nettoyages "là-bas, au fond, au Flon", mais ça va, ça va,
ça fait un peu d'argent pour aller à Lourdes avec mon mari, une fois, dit-elle, radieuse!

Elle est "philippino", belle comme une aurore de joie, née dans une des régions
les plus pauvres des Philippines. Là où l'électricité, donc, la nervosité, n'existent pas,
me dit-elle avec un sourire qui mouille mes yeux. Dans sa famille, vingt enfants forment
une communauté de vie et, forcément, de partage… ça grouille, me dit-elle,
mais on se débrouille.
Sa maman est morte en donnant naissance, son papa est décédé d'usure
il y a longtemps longtemps.

Comment elle est arrivée en Suisse, à Lausanne, comment elle a épousé un cheminot
si gentil et qui rentre de son boulot, à la gare, chaque soir à 19h00 pour souper:
je ne sais pas. Cela ne me regarde pas.
Ce qui m'intéresse, ce qui m'instruit, c'est quand elle regarde la croix de sœur
que je porte sur ma blouse. Elle n'a pas besoin de me dire: "je l'aime, Jésus".
Je le vois, je le sens, ça me réchauffe le cœur. C'est comme un ange qui passe, et qui revient.
On s'aime.



Ce n'est pas ma petite amie, mais elle lui ressemble comme une goutte d'eau!



lundi, septembre 22, 2003
 
Jour sans voiture sur nos routes

En Suisse j'ai voyagé dans la voiture des autres,
parfois celles d'amis, parfois en "auto-stop". Chez nous:
les transports publiques nous transportent presque de porte à porte…
et puis il y a le "pedibus" scolaire… pourquoi pas pour d'autres trajets?
alors la voiture: une obligation? une nécessité?



En Afrique Australe, nous avons bien été obligés de rouler en voiture,
des milliers de miles, sur des routes interminablement rectilignes sans horizon,
sur des pistes tortueuses à souhait. Les transports publiques: une nébuleuse,
Les pauvres marchaient et les voitures filaient côte à côte
sans un regard l'un pour l'autre
Eternels "lièvres et tortues"… Où et quand la rencontre?



Ce n'est qu'un petite pensée qui ne s'aventure
ni chez les ouvriers de Fiat, de Citroën, de Toyota…
ni ne s'approche des puits de pétrole…

Yeshua marche, nu pied, ou chaussé de sandales, incognito,
il laisse une trace que j'essaie de découvrir







samedi, septembre 20, 2003
 
Bulle, Fribourg, Lausanne, un peu partout dans le monde
des nuages de confusion



peur des voleurs, peur les uns des autres
on veut être si sûr de soi, peur de se tromper
de glisser, de tomber… on s'habille de prudence
de silences cacophoniques… Oh! confusion confusions!

je réalise avec effroi que je m'y laisse prendre!
"mes mains faiblissent, mes genoux tremblent"
j'ai presque "oublié celui que mon cœur aime"
Yeshua: il a vécu tout ça bien avant nous, avant moi
de la mort, Il a fait surgir la vie, avec passion, de tout son cœur!

Il le fait aujourd'hui à travers moi et toi, si je choisis la vie
j'avais oublié ça en ne pensant qu'à mes bobos de cœur et d'esprit

j'entendais des paroles amies, sans reproche, me dire:
"reprends la route comme le font des milliers de petites gens,
il est précieux le temps qui reste, tu l'aimes tant!"

J'ai ouvert la Bible:

Is 35:3-4 "Fortifiez les mains affaiblies, affermissez les genoux qui chancellent.
Dites à ceux qui ont le cœur troublé: Prenez courage ... "

Yeshua agit aujourd'hui grâce à vous, grâce à moi, j'avais oublié
je n'oublierai plus: les prudences virent à la confiance
libre et forte



le risque confiant: c'est le sel dans la soupe,
le levain dans la pâte, là lumière sur le chandelier

Oh! la vie reprend, merci à vous, amis précieux
présents, même quand vous êtes engagés
à l'autre bout du monde ou juste à la rue d'à côté







dimanche, septembre 14, 2003
 
Fête de la croix glorieuse



14 septembre: jour anniversaire de Genaro Ruiz Camacho.
Il aurait 48 ans aujourd'hui. Indien du Mexique, exilé au Texas, il est condamné
à la peine de mort. Il passe 8 ans dans le couloir de la mort à Huntsville.
L'actuel président des USA, George Bush, à l'époque gouverneur de l'Etat du Texas,
ignore tous les appels, les recours: Gino meurt par injection mortelle le 26 août 1998.



J'ai correspondu avec Gino durant environ un an. Nous sommes devenus amis,
lui, sa maman, sa grand-maman, sa jolie femme Victoria, ses quatre enfants.
Une foule d'amis ont participé aux efforts qui auraient pu stopper l'exécution.
Mais non. Sur la table d'exécution, Gino dit: "je vous aime tous. C'est un nouveau départ,
je vous attends au paradis!"
Nous avons fait le deuil ensemble.

Happy birthday, Gino! Vous aimez les paysages pleins de fleurs!
Oh! et vous aviez la nostalgie du Mexique!














vendredi, septembre 12, 2003
 
La planète

"C'est à se demander, parfois, si l'on est sur la bonne planète"
(Samuel Beckett, Nouvelles et Textes pour rien, ed. de Minuit, p. 108)



n'empêche que nous y sommes physiquement liés, corps et âme
à cette planète bien-aimée toujours en construction.
Les générations s'y succèdent, fleurs, animaux, êtres humains (dont moi)
comme une vague, un souffle, une tempête
ajoutant une pierre, une couleur, une pensée à l'édifice
selon le rêve de l'architecte Créateur

dans ma prière du matin, je lui dis mon inquiétude, au Créateur,
au sujet de la planète: l'amour bascule dans la violence la vie dans la mort.
Pas besoin de nommer les victimes, les media s'en chargent…
parfois on a l'impression d'être des survivants dans un cimetière de morts

qu'en pense Yeshua: Il est mort et Il vit, c'est clair! Il agit
Il vit et transforme des réalités de mort en réalités de vie
par le courage des gens que je côtoie tous les jours:
Déborah qui fait les nettoyages en sifflotant un air de Sicile
Pierre, Jacques, Jean, Paul, André, Marie, Anne, Emilie, Pauline
qui gagnent leur pain à la sueur de leur front
dans mille et un métiers, pas toujours faciles à gérer

Tous, êtres planétaires, sont les exécutants du rêve de notre Créateur
une symphonie… une Passion selon St Jean de J.S. Bach aussi.



Passiflora



lundi, septembre 08, 2003
 


8 septembre: joyeux anniversaire, Marie!

Ce matin, à la Basilique Notre Dame du Valentin, Lausanne, la liturgie essayait
de célébrer l'anniversaire de la naissance de Marie, la mère de Jésus,
j'avais envie d'entendre: joyeux anniversaire!

J'ai continué de réfléchir: oui, Marie est bel et bien née!
Oui, notre Yeshua bien-aimé avait un grand-papa et une grand-maman:
Joachim et Anne, les parents de sa maman. Les a-t-il connus?

Ils étaient déjà très vieux lorsque leur petite fille Marie, est née.
Joachim et Anne s'aimaient tendrement. Vingt ans durant,
leur relation amoureuse n'arriva pas à faire fleurir l'enfant de leur rêve,
jusqu'à ce que, un beau jour (qu'on dit être le 8 septembre), une petite fille naisse.
A Jérusalem, dit-on. Comme tous les bébés du monde, elle était la plus mignonne,
la plus pure, la plus belle! Ils lui donnèrent le beau nom de Myriam (en hébreu),
ce qui signifie "princesse de la mer". En français, nous l'appelons Marie,
comme le font les évangélistes. Je l'aime, ce nom,
c'est le nom de toutes les femmes, celui de LA femme,
car il est fait des cinq lettres du verbe AIMER!

Marie, dans tous les cas, aura certainement raconté la vie de ses parents à Yeshua,
qui s'avérait être un petit garçon vif et curieux dès sa plus tendre enfance …



J'ai l'impression nette que grand-maman Anne était une éducatrice ouverte au monde
alors que grand-papa Joachim s'occupait plutôt du Temple.
On a vu, plus tard, Marie, adolescente, fiancée précoce, épouse, maman,
vive et vigoureuse; elle n'hésite pas à se mettre en route, seule, pour visiter la parenté,
dont Elisabeth sa cousine; quelques mois plus tard, enceinte de quasi neuf mois,
elle voyage à dos d'âne vers Bethléem, puis vers l'Egypte, puis vers Nazareth,
puis vers Jérusalem… jusqu'au Golgotha où son enfant est tué
comme le sont tant d'innocents depuis, et aujourd'hui encore …
des Golgotha partout sur la planète! Et Marie, toujours debout …toujours avec…

Ce que j'aime surtout chez cette fille du peuple, la femme du charpentier de Nazareth,
c'est sa voix: elle chante avec élan, avec plaisir! Elle ne chante ni des mièvreries
ni des niaiseries: elle chante, comme le lui a appris sa maman Anne, des psaumes,
et ce cantique de Samuel (1S,22,1,7-8,5) qui ne cessent de me faire réfléchir:

< Mon être magnifie l'Adôn,
mon souffle exulte en Elohim, mon sauveur,

Voici : désormais tous les âges
diront mon allégresse.

Il fait prouesse avec son bras:
Il disperse les orgueilleux en l'intelligence de leur cœur.
Il descend les puissants des trônes,
et il élève les humbles.
Les affamés, il les remplit de biens,
et les riches, il les renvoie, vides.

Il soutient Israël, son enfant,
au mémorial de sa merci,
comme il l'a dit à nos pères,
en faveur d'Avraham et de sa semence,
à perpétuité.> (traduction Chouraqui)

Bon anniversaire, Marie!







jeudi, septembre 04, 2003
 
(due to problems with blogger Katuturaenglish, I exceptionnally post this entry in the French section, after all, languages brotherhood is also a human value, don't you think so?)

(this should have been posted on September 2nd 2003)
Read, with pleasure, in "The Observer", International Edition,
31st August 2003, page 24, the thinking of Richard Ingrams
in the wake of the squabble between the BBC and the British Government,
concerning the motives for going to war in Irak!



"Just say you're sorry! Why is our Prime Minister so incapable
of admitting that he may have made a mistake?" asks Richard Ingrams.

Ingrams points out that journalists may publish stories, and, at times,
have to apologize for errors admitted. Or, as is the case concerning Blair
and the media, they may be asked, forcefully by the Prime Minister,
to admit mistakes (to cover his own lies).
The Prime Minister lied publicly to justify war in Irak.
"Today, writes Ingrams courageously, what Blair claimed as true,
was false: no weapons, no linkages, no uranium, no 45 minutes threats.
Yet it would never occur to Blair to do what he wanted the BBC to do:
admit that he got it wrong".



The haunting question keeps nibbling at my mind's door: "Why can't the powerful,
or better still, why can't the people in power, in any system,
the ecclesiastical included, ever admit having made a mistake?
Claiming infallibility.

Why do they preach forgiveness and are unable to ask forgiveness?
And pray, in the anglican as in the reformed as in the catholic churches
the Our Father together?








samedi, août 30, 2003
 
Suicides

Ce jeune homme qui revient du service militaire… il a tout ce qu'il lui faut, apparemment… quelques jours plus tard, vêtu de son uniforme, il se tue, dans les environs de la capitale suisse: Berne.
Pourquoi?



Cette jeune fille. Mère de deux adorables petits. Je la croise la veille au soir, elle me dit: "Tu viens passer?" Je dis: "Oui, mais pas ce soir, je suis vannée". Elle dit: "OK". Le même soir, elle se suicide. Je n'ai pu la "revoir", qu'à l'enterrement…

Cette jeune religieuse contemplative, belle comme le jour… si pure. J'ai pris mon petit déjeuner assise, face à elle. A midi,un train l'avait écrasée.
Mais pourquoi?

Et Sœur Sourire dont la voix et la guitare hantent nos moments de tendresse?

Et David Kelly: harcelé, à mort, pour avoir cherché, et dit la vérité?



Ce prêtre, seul, oh! si seul dans sa tristesse… que fait l'institution pour l'accompagner dans ses limbes? Apparemment pas grand chose sinon de lui offrir "un espace vide d'amitiés et de relations". Il se suicide… dans le nécrologue, on écrira son nom, tout comme s'il était mort "normalement"… c'est faux.



Ces gens, connus, m'interpellent. Tous leurs compagnons, suicidés. Que non! tués par la froideur des institutions, et par ma négligence parfois, me posent la question du Créateur: "Qu'as-tu fait de ton frère?" (Gn 4:9, 10) à moi.




mercredi, août 27, 2003
 
Peter Regli et Wouter Basson

Quand on a vécu l'apartheid dans sa réalité concrète
quand, en Suisse, on a essayé, comme on nous le demandait,
de dire ce qu'était cette réalité
quand on a senti la connivence entre les systèmes économiques
Suisse - Afsud, leur fraternité...

quand on se sentait soupçonné d'amitié communiste
simplement parce qu'on exprimait le besoin urgent
"du plus grand bien pour le plus grand nombre"
et qu'on invoquait Jésus le Libérateur des opprimés
pour nous aider et nous soutenir dans la lutte

quand on a douloureusement senti que les institutions, aussi religieuses,
avaient besoin de nos "témoignages" pour sauver la face
confrontées qu'elles étaient à l'inévitable moment stratégique de mai '94…



et quand on a vu l'évolution des relations - financièrement motivées -
Suisse Afrique du Sud… dès lors et jusque à aujourd'hui…

On ne peut plus s'étonner que Wouter Basson
soit blanchi par une certaine justice sud africaine



et que Peter Regli soit blanchi dans une même foulée



on a mal à la tête, au cœur, au ventre
on voudrait vomir cette tiédeur fétide d'une justice "des forts et des riches"

et l'on se dit: la "Commission pour la Vérité et la Réconciliation"
avec Desmond Tutu, Madiba, tant d'autres prêts à l'écoute, au pardon…
pourquoi Wouter Basson et Peter Regli ne se présenteraient-ils pas
devant cette Commission pour dire ce qu'ils ont sur le cœur?
ils se sentiraient mieux et pourraient rejoindre ce peuple arc-en-ciel…








mardi, août 26, 2003
 
Eté 2003

C'est sec

mai, juin, juillet, août

c'est l'été qui n'en finit pas. La terre, surtout celle des paysans, a soif
le foin se faire rare et le lait des vaches est naturellement
maigre, bleuté, comme l'eau qui se traîne entre les berges
du Doubs… les petites truites meurent faute d'oxygène



les gens guettent un petit nuage, là-haut, puis deux, trois, quatre
un arrosage, une douche, un averse, de l'eau, l'or bleu
qui nous fait vivre autant que l'air
ah! la soif appelle l'eau!
on sent qu'elle approche, cette eau tant désirée
on la sent venir et nous disons merci
pour la soif, pour l'eau, pour la vie