KATUTURA


samedi, août 29, 2009
 
Méditation



« Il n’y rien entre Dieu et l’homme »
“There’s nothing between Allah and man”
“L’empathie vient avant la compassion »
« Empathy precedes compassion »

Il me dit cela avec la simplicité d’un enfant. Lui, un grand et bel homme, un regard oriental qui faisait penser à Yeshuah, fidèle au jeûne du Ramadan depuis 40 ans, assis face à moi qui buvais du thé citron rafraîchissant. Il était environ 11h00 du matin, et le soleil plongeait dans les vagues tranquilles, pas de brise mais un vent léger l’empêchait de nous dessécher complètement. Sourire de bonheur naturel, aussi naturel que le frémissement des vaguelettes du sable fin. Je savais que, dans quelques heures, ce serait le vol vers la Suisse après un mois en compagnie de gens qui, en famille, bébés compris, s’amusaient dans le sable, jouaient à la balle dans l’eau, s'aspergeaient, se poursuivaient, jouaient au surfing, aux pirouettes pour « échouer » comme un cerf-volant sur la modeste plage. Des torses masculins reluisants, cuivrés, des femmes ravissantes en maillots de bain modestes, en shorts et jupes comme chez nous et j’ai même contemplé l’une d’entre elle dans la mer à l'aise dans l'eau, enveloppée de rose argenté qu'elle était de la tête aux pieds comme une particule d'astronaute reflétée de là-haut. Puis j'en ai vu deux, trois, quatre.
Mon bienfaiteur et moi, échangions quelques impressions sur ce lieu, cette région, la réalité humaine des rives de la mer Marmara, précisément au point de rencontre de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique. Ce point qui semble distiller le souffle d'un devenir « inter-être » possible! Nous avons parlé des gens, des coutumes, de l’histoire et, tout naturellement du sens de la vie et du moment présent. C'est alors qu'il a dit:

« Il n’y rien entre Dieu et l’homme »
« There’s nothing between Allah and man…”

Il dit cela comme un enfant qui prend ta main pour avancer. Je n'ai rien dit. Un seul mot serait superflu.
Je venais de relire deux livres durant mes vacances : « Suivre Jésus » et j’avais souligné à la page 181 : « Les mystiques soufis ou musulmans disent : Dieu est plus proche de moi que ma veine jugulaire ». Et de citer Maître Eckhart qui affirme « que le fondement de notre être est le même que le fondement de l’être de Dieu. Au plus profond nous sommes UN » (Saint Paul, Actes 17,28).
Le deuxième livre relu, « L’art du Pouvoir », j’avais souligné à la page 138 « Le grand réveil se produit quand nous reconnaissons que ce que nous cherchons est en nous. » Du même auteur in « L’énergie de la prière:

"Celui qui s’incline et celui devant lequel il s’incline
ont tous deux la nature du vide
la communication entre eux
est donc sublimement parfaite ».
Pas besoin de long débat face au mystère: « Il n’y a rien entre Dieu et l’homme » c'est notre être: un mystère. "

Puis, la deuxième remarque tranquille de mon bienfaiteur :

“L’empathie vient avant la compassion »
« Empathy precedes compassion ».

Du même coup, cela fait tilt et la phrase soulignée dans « Suivre Jésus aujourd'hui » :

« L’empathie est plus large que la compassion…, mais l’empathie s’étend aux personnes même quand elles ne souffrent pas. »

La phrase soulignée dans « L'art du Pouvoir » à la
page 129 « La souffrance de l’autre est notre propre souffrance et le bonheur de l’autre est notre propre bonheur. Sous la lumière de la non-discrimination, le bonheur et la souffrance sont collectifs et non individuels. »
Toute parole devenait superflue, voire déformante. Ce mystère - être UN – c'est simplement silence et émerveillement.



« Suivre Jésus aujourd'hui » traduction française de « Jesus Today » Ed. du Cerf, 2009.
« L'art du Pouvoir », Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste vietnamien, Guy Trédaniel éditeur, 2009.

Méditer dans la réalité humaine, douloureuse, violente, merveilleuse, belle comme le « Mystère que nous sommes! » Et dire Merci!





vendredi, août 28, 2009
 
Élection présidentielle en Afghanistan le 20 août 2009



Les journalistes, envoyés spéciaux de la BBC étaient sur place, essayant de rapporter les faits dans les contextes des différents endroits clé et dans le rayon de leurs possibilités.
Les menaces directes des Talibans, qui allaient perpétrer les pires atrocités sur les gens ayant l’audace d’exercer leur droit de vote, se répandaient partout, c’était comme une rumeur paralysante. Des messages et des informations contradictoires disséminées dans les zones rurales et urbaines allaient terroriser les plus courageux.
Un attentat à la bombe – et l’on sait que ce n’est pas un fait unique - des explosions, des morts, des agonisants traînés sur les écrans TV, généralisait la rumeur.

Les autorités à Kaboul s’efforcèrent d’interdire aux médias la publication de ces violences. Ce qui mit l’équipe des journalistes de la BBC dans l’embarras et la possibilité d’exposer leurs confrères journalistes afghans que l’on abat d’abord, quand ils gênent et expose la fraude. Le porte parole de l’équipe BBC fit cette déclaration que je cite de mémoire : « Nous sommes ici pour rapporter les faits. Il serait cependant non professionnel d’exposer, à répétition, un attentat aussi grave soit-il, donnant ainsi l’impression que tout le pays est à feu et à sang alors que des régions entières sont relativement paisibles. Terroriser par l’écran les gens ayant accès à la TV en Afghanistan et biaiser la vérité hors des frontières de ce pays. La surveillance de la commission électorale indépendante était efficace… » Je crois que négociation résolut le problème de la mise en garde des autorités en charge de la Sécurité.
En suivant les informations au fil des jours, j’ai eu de l’admiration pour cette équipe de journalistes, efficaces, intelligents, engagés, proches des gens (des Talibans aussi) dans leurs contextes variés ont la nécessaire patience d’attendre, de vérifier, de focaliser ce qui se passe dans la réalité humaine. Le peuple afghan a sa dignité propre, il est impliqué dans la reconstruction, encore une fois, de sa nation, de ses terres de son avenir. Choisir le meilleur parti et le meilleur leader dans une réalité d’une extrême complexité. Un peuple conscient que des intérêts bien au-delà des frontières afghanes forçait une espérance sans illusions !

Le but des médias, me semble-il, est d’informer de telle manière que des réseaux de solidarité se construisent pour un monde plus juste.

http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/8205787.stm -