KATUTURA


jeudi, avril 30, 2009
 
Mettre la main devant la bouche et se laver les mains


Ce jeudi matin jour de marché à marché à Bulle. J'aime aller explorer et rencontrer les gens de la campagne gruyérienne et même du canton de Vaud. Sur le chemin du retour, une femme bien bâtie a éternué presque comme un coup de tonnerre tout près de moi. Elle a ri et elle a dit: « Au moins cette fois tout le monde m'entend! »
Cela m'a fait penser à l'actualité "grippe A H1N1" .

Je me suis demandé si je pratiquais vraiment l'hygiène élémentaire! On fait parfois les choses très machinalement et j'ai un peu surfé pour vérifier
ce que tout le monde ou presque fait sans y penser:
Se laver les mains, mettre la main devant la bouche quand on tousse,
et voici un fait trouvé à l'adresse ci-dessous:
« Un homme éternuant dans un ascenseur vide, répandant le virus sur les boutons d'appel, où le prochain visiteur, un homme âgé, pose son doigt, avant de tenir la main de son épouse qui va à son tour toucher celle d'une petite fille ...»
Donc impérativement se laver souvent les mains!
(http://www.lesechos.fr/)



Hygiène respiratoire pour éviter de contaminer les autres
· Se couvrir la bouche lorsque l’on tousse
Se couvrir le nez chaque fois que l’on éternue
Se moucher et ne cracher que dans des mouchoirs en papier à usage unique, que l’on jette immédiatement à la poubelle
Se nettoyer les mains régulièrement, en particulier après s’être mouché.
Attention : bagues et bracelets sont des pièges à microbes qui diminuent l’efficacité du lavage. Comment se laver les mains à l’eau et au savon ?

Mouiller
Savonner, de préférence avec du savon liquide
Prendre le temps de frotter sans brosser entre les doigts, les paumes et sur le dos des mains, sans oublier les pouces, et nettoyer les ongles en frottant doucement les doigts contre la paume opposée
Rincer sous l’eau courante
Sécher avec un essuie-main à usage unique
Dans les supermarchés: ne touchez que les fruits, légumes etc. que vous être sûrs d'acheter. Lavez les fruits, les salades etc. avant de les manger.
Attention aux bonbons et gourmandises ouverts à l'étalage...

· C'est un privilège d'avoir ce qu'il faut pour « rester propre ». En Afrique les étudiants venant de townships surpeuplés étaient, la plupart du temps, d'une propreté méticuleuse, Dans leurs huttes ou leurs abris dénudés: idem.
Les mesures d'hygiène élémentaires ne sont pas toujours abordables, mais l'ingéniosité est une ressource qui va de pair parfois avec la pauvreté, mais pas toujours.

La menace et la pandémie de la "grippe A H1N1" ne doit pas reléguer à l'arrière plan la pandémie du Sida,
c'est pourquoi je saisis cette occasion de dire que l'usage du condom en tant que protection élémentaire et préventive contre la pandémie HIV + SIDA, est impérativement recommandé. Ainsi que les médicaments antirétroviraux aux mamans séro positives qui allaitent leurs bébés.
Ma bonne santé est aussi liée à la bonne santé de tous.



mercredi, avril 29, 2009
 
Le passeport
J'écris dette petite réflexion à chaud ce soir parce que, citoyenne parmi les autres, le passeport me concerne, et que l'avenir du passeport et de mes frères et sœurs suisses européens, planétaires me concerne! "On est responsable de sa rose!" C'est ma prière ce soir.
JE le porte afin de passer une frontière. On admet donc les frontières qui deviennent de plus en plus des murs infranchissables et menaçants. Frontières pour sortir du pays et pour y revenir. Ce soir je regardais Infrarouge avec un groupe de personnes aux opinions, réactions aussi variées et manifestées que celles des protagonistes qui débattaient sous la baguette adroite de Esther Mamarbachi. Madame la conseillère fédérale a parfaitement géré sa partie. Elle a maintenu ce qui était rapporté dans le Matin.ch : «Sans puce, le passeport ne vaut pas plus qu’une carte d’étudiant», elle ne l’a pas affirmé de cette manière, mais elle suivait ce chemin-là. Poliment, quasi spontanément. A l’occasion, comme une skieuse slalom à l’aise et qui arrive à bon port.

Je sais que je vais voter NON. Les raisons données pour le NON par le jeune homme dont les parents avaient été fichés, je les partage. Mais j’ai une expérience de vie, en Afrique du Sud encore, de la signification d’un passeport.
Durant le temps de l’Apartheid – et l’Europe sans s’en rendre compte prend le relais de l’Afrique du Sud en la matière – mon passeport d’européenne sud-africain ne me posait pas de problème. Mais pour la majorité au milieu de laquelle je vivais, c’était des outils de contrôle, d’exploitation, de domination, de discrimination raciale qui rongeait l’infinie patience des NON-blancs en l’occurrence. On nommait de passeport : DOMPASS ! Le passeport-idiot. Obligation de le porter sur soi. Je pourrais écrire des pages sur la dynamique alias dynamite potentielle qui faisait de l’être humain : un bout de papier à produire sur demande. Tous les détails y sont sans oublier la race, l’ethnie, ou le mélange des deux, le lieu de résidence pour des personnes toujours fugitives, en recherche de travail et de pain ! En Europe, ici à Bulle, dans le Canton de Fribourg et en Europe : que pensent et que ressentent les sans-papiers et sans domicile fixe ?




lundi, avril 27, 2009
 
Pourquoi ?

· En regardant la télé journale de 19h30 de soir. L’actualité : la grippe porcine.
· Un Allemand qui traite un suisse d’Indien, un Suisse qui réplique et lance : t’es un nazi !
· Une affiche de l’UDC : des musulmans en prière devant le palais fédéral à Berne et l’injure classique de l’UDC « utilisez vos têtes ».
· Le Pape se rend sur les lieux du séisme d’Aquila, j’espère qu’il va scruter les ruines des fragiles maisons écroulées des pauvres…eux, disparus !

Ma réflexion au sujet du Nazi et de l’Indien. Un enfantillage, des réactions anodines ? Mais que ressentent les personnes directement attaquées, blessées ?
Affiche de l’UDC : pourquoi cette méchanceté ? Cette peur ? On crie « au loup ! » Faut provoquer ! Pourquoi ? Pourquoi le journaliste de la TSR s’étend sur ces mesquineries comme s’il s’amusait et comme s’il nous amusait ?
Dans les deux cas, on va couvrir ça. On s’explique superficiellement mais sans demander « Pardon », Spectacle sans analyse ni conclusion
« En ce qui concerne l’affiche hideuse de l’UDC : « Pour la haute cour, l'affiche controversée ne viole pas l'article 261 bis du Code pénal. "Même si elle montre un manque d'ouverture et de tolérance, elle ne rabaisse pas les musulmans", a affirmé un juge » (Il est musulman, ce juge ?)

http://www.lematin.ch/flash-info/suisse/affiches-udc-musulmans-priant-procedure-penale

Pourquoi ? Pourquoi exposer sur nos écrans la partie négative et nauséabonde de l’actualité d’abord…et quelques avancées techniques ensuite !

« Ils ne savent pas trop ce qu’ils font » Qui sont-ils ?





samedi, avril 25, 2009
 
Méditation dominicale 26.04.09

Retraite pour reprendre souffle


Chers amis visiteurs, avez-vous déjà fait une retraite? Je pense bien. Ceux qui se sont aventurés dans le mariage ont fait une « lune de miel » peut-être, ou une escapade en montagne ou auprès de l'eau. Seuls ou avec d'autres. Donc je ne vous apprends rien mais je partage quand même ce court vécu avec vous.

Les sœurs font une retraite de 8 jours annuellement. On peut faire plus, ou moins, c'est selon. La Maison-mère offre un choix: le thème, l'accompagnatrice(accompagnateur) spirituel, le lieux et le nombre de jours. J'ai choisi la semaine du 14 au 21 avril pour aller à Menzingen (Ct Zoug). Le thème: « Les paraboles de Jésus » Nous étions une trentaine de sœurs de partout + un théologien qui, deux fois par jour à présenté « les paraboles » à sa manière.
Que j'ai aimée.


Je sentais le monde et ses créatures habiter mon coeur et je me sentais vraiment dans l'Unitude. Aimée de Dieu en mon coeur habité!
Pas de médias. Comme vous, à l'occasion, je vidais ma tête encombrée de trop de choses, de pensées contradictoires, d'images filantes, de bruits discordants, de ras le bol, de désirs, en fond, je sentais mon « Moi » profond un peu enflé! Gonflé si vous voulez! Ce vide, je crois pouvait accueillir un souffle tout frais, le message de Jésus aujourd'hui. Il me disait: « Je t'aime comme tu es! » Et les autres aussi! Jésus me donne l'exemple. Voilà. On essaie de s'aimer comme on est.

A peine rentrée à Bulle que je m'énerve déjà du « show » victorieux de JZ en Afrique du Sud ayant piraté Mandela pour se faire des voix! Heureuse de la libération de deux consoeurs Tamouls hier! Heureuse que la pluie est tombée au Zimbabwe! Heureuse que Soeur Rose reprend vie quand refleurit son jardin! Heureuse et malheureuse du cran de notre ministre H.R. Merz au USA. Et du bla-bla au quart de tour de politiciens. Malheureuse que la réfugiée desespérée de Macédoine n'ait trouvé personne... jusqu'à la dernière minute, au bord du chemin en Thurgovie, le symbole d'une tragédie qui, qui forcément se poursuit...et nous: témoins et/ou spectateurs cheminons en pensant à elle et aux siens. Je trouve que les médias ont bien traité cet « incident »!

Et pour demain, le FORUM TOUS DEHORS, vous connaissez?
Pour se serrer les cœurs et construire, ensemble.
C'est à Montreuil, près de Paris je crois. Et voici l'adresse du site:
http://cspmontreuil.unblog.fr/2009/04/03/22/

En bref, c'est quoi LE FORUM Tous dehors ?!

Pour se serrer les cœurs et construire, ensemble.

Des groupes de discussion libres se mettront en place avec ceux qui s’y intéressent ; personnes, institutions, organisations etc, autour des thèmes
du travail
des femmes,
de la santé
du logement,
de la répression
la liberté de circulation et d’installation
les conséquences de la politique Françafricaine,
Les 25 et 26 avril, à la Parole Errante, ces idées seront discutées, débattues. Ce Forum est un moment pour échanger des expériences de lutte, émettre des propositions, pour tisser des liens, et construire actions et alternatives.
TOUS DEHORS !?
Hors des barrières mentales
des murs, des frontières, .
Dans nos rues,
dans nos quartiers.
ICI ET LA BAS, RÉSISTONS!






jeudi, avril 23, 2009
 


La « Nation-arc-en-ciel » existe toujours, dans la volonté de chaque personne, je ne peux en douter.

Ces jours-ci, on met en pratique, en Afrique du Sud, le droit « one man one vote » (suffrage universel), un droit durement acquis.

Le résultat des élections : victoire de l’ANC et de Zuma. Tout a été préparé en vue d’assurer ce résultat de votation « free and fair ».
Pour être sûr de la victoire il fallait utiliser Nelson Mandela car, « En Afrique du Sud, le père de la "nation arc-en-ciel" est plus qu'une icône, il est l'objet d'un véritable culte. Le vieil homme est devenu une belle oriflamme à chevelure blanche, que l'ANC, auquel il a consacré toute sa vie politique, sort de sa retraite quand le besoin s'en fait sentir. Et c'est le cas. »

Voici la déclaration pré enregistrée de Mandela

"Rappelons-nous, dit M. Mandela d'une voix sourde, que notre première tâche est d'éradiquer la pauvreté et d'assurer une meilleure vie à tous nos concitoyens." "Rappelons-nous, poursuit-il, que la responsabilité historique de l'ANC est de mener la nation vers la construction d'une société unie et non raciale."

Il n’a pas cité le nom de Zuma qui, sauf improbable coup de théâtre, sera, dans quelques jours, le quatrième président de la nouvelle République sud-africaine. Mais la présence de M. Mandela à ses côtés vaut approbation.

« Si je pouvais, j’irais certainement voter, mais je ne voterais plus pour l’ANC et certainement pas pour Zuma ». C’est ma propre conviction qui n’a fait que grandir depuis 1999 (réélection de Mbeki). C’est la conviction de l’opposition, celle de Desmond Tutu, celle de Brink et de tant d’autres qui ont une foi solide en cette « nation arc-en-ciel en devenir »

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2009/04/21/afrique-du-sud-l-immense-deception-d-andre-brink_1183341_3212.html

http://bibliobs.nouvelobs.com/20090422/12112/jacob-zuma-est-un-demagogue-selon-andre-brink

Les gens de Kliptown iront-ils voter ? Je pense que oui et je crois qu’ils voteront ANC et Zuma car, comme les masses de pauvres de par le monde, « on préfère l’illusion d’avoir bientôt à manger à sa faim, que la rhétorique – fut-elle honnête - qu’un ventre vide ne peut et ne doit pas accepter ! »



Kliptown
Les promesses : « Le candidat en campagne a promis plus d’éducation, de social, de santé et la redistribution des terres. Mais il a aussi voulu rassurer les investisseurs, la minorité blanche et la classe moyenne noire (2,6 millions de personnes sur les 39 millions du pays) alors qu’un Africain du Sud sur deux est pauvre, un sur trois sans emploi et que la récession sévit… »
· Ce que je crains : Zuma a suscité une controverse en déclarant récemment que, de tous les groupes de Blancs dans le pays, seuls les Afrikaners sont véritablement sud-africains.
· C’est lorsque, à chaque meeting ou presque il se met à chanter : Umshini Wami («Donne-moi ma mitraillette»), quasi, dit-on, comme un hymne national. Quelle influence chez les jeunes sans travail et sans espoir de formation ?
Je ne veux pas insister sur ses démêlés avec la justice : « Sans se prononcer sur le fond, le parquet a abandonné début avril les poursuites pour corruption à son encontre, en raison d'«abus de pouvoir» commis par le chef de l'enquête ».

Le texte de Sabine Cessou dans Libération, va au-delà de l’actualité :
«Nous irons de scandales en affaires, comme sous son prédécesseur Thabo Mbeki, mais le pays sera quand même géré.Zuma dirigera le pays cinq ans, peut-être dix. Une génération doit partir. Ensuite, une autre prendra la relève, celle qui n’aura pas connu l’apartheid. Alors, une nouvelle ère pourra vraiment commencer.»

http://www.liberation.fr/monde/0101563159-les-urnes-ameres-de-jo-burg

Voilà, c’est ma « Galilée » pascale, ce peuple au sourire étoilé de larmes amères !



lundi, avril 13, 2009
 
Lundi de Pâques



Chaque jour de carême j’ai essayé d’écrire un petit billet dont le but était de permettre à Jésus d’avoir son mot à dire dans notre réalité concrète C’est-à-dire, d’en découvrir le SENS à la lumière de son expérience de vie liée à la nôtre aujourd’hui. C’est une spiritualité contextuelle.

Une spiritualité contextuelle, soutenue par une théologie de la libération dont la méthode, celle de Jésus lui-même en son temps, est de chercher le sens de ce que nous vivons et d’y découvrir, si c’est possible : Dieu.

L’énorme problème en Occident, c’est l’infranchissable fossé, dirait-on, entre, d’une part, ce que dit, prêche, fait L’Eglise et, d’autre part, ce que vivent les gens qui cherchent un sens à leur vécu, à leur expérience de vie dans l’intégralité de leur personne humaine. Il n’y a pas ou peu de symbiose. Ceci est douloureusement perçu, tout spécialement au moment des « fêtes » : Noël, Pâques. Des liturgies préparées, exécutées par des experts pour une audience de fidèles qui vont répondre « amen » aux textes qui leur sont lus, lesquels ont été scrutés, approuvés.



La spontanéité, une exclamation, la manifestation d’un besoin adressé au Créateur, comme le cri des Hébreux : c’est exclu. Souvent, les cérémonies sont un beau « spectacle » (sic). Une saison, et on passe à une autre dans le calendrier liturgique.

Un peu comme, dans les supermarchés, on passe de l’opportunité financière des fêtes et saisons pour trouver ce qui se vend avec le plus de profit : les sapins ou les œufs. C’est selon.

Ce vécu ecclésial, est devenu routine pour les uns, et source de critiques loyales pour les autres. Où se trouve, dans la liturgie, le vécu dynamique des gens face à Dieu ? Peut-être « Hors des murs, hors du camps … » comme Jésus (Hébreux 13, 12-14). Portant sa honte aujourd’hui (Jesus today, A.N. Orbis books, 2006).

Deux hommes - http://arts-cultures.cef.fr/livr/livrpast/lpastx25.htm- -

Les voyageurs sur la route d’Emmaus

Ils ne font pas partie des douze, ces deux-là. Ils rencontre un autre voyageur et la conversation s’engage. Ils parlent de quoi ? Des rumeurs au sujet de ce Jésus. Que se passe-t-il au juste ? Des rumeurs courent. Cet homme était si proche des gens de la rue et des chemins de traverse qu’il était connu par « ceux qui marchent et qui sont perdus…». Il est tard. On a faim. On s’arrête à la première auberge pour manger quelque chose en continuant la conversation. Le partage des expériences de vie et du pain sont une seule et même chose. Cela revigore. Ils trouvent un sens à leur confusion et l’étranger disparaît.
Il ne reste que le SENS découvert dans la communion des trois.
Cela m’est arrivé souvent, ces rencontres inattendues sont autant de communions avec le ressuscité, en cheminant.

http://www.pointkt.org/index.php?option=com_content&view=article&id=122:sur-le-chemin-demma&catid=22:fiches-bibliques&Itemid=37

Ils continuent la route dans la nuit car le travail les attend, la famille, les enfants, la société ; ce lieu, Jésus le nomme « Galilée ».
Dans le blog de Pâques, j’ai dit que c’était sur ce lieu de travail que Jésus les attendaient pour construire une société plus humaine, plus unie. Ensemble.
Nos Galilée ?
Moi, où je me trouve sans l’avoir voulu
Vous, là où vous travaillez pour gagner votre vie et participer à l’amélioration de la vie sociale en ce temps de récession
Dans nos fermes agricoles
A l’école
À l’hôpital
A la rédaction d’un journal, à la production d’articles
A enfanter des enfants et à en prendre soin
A enterrer nos morts
A faire des vacances
A faire de la politique
……………………….
A préparer la soupe et le pain quotidien
A continuer la route. La longue, longue route ! entre ombres et lumières jusqu’au bout.

ENTRE LES OMBRES ET LA LUMIERE
Paroles: Jean Debruynne

Entre les ombres et la lumière,
Chacun de nous risque un chemin.
L'un va devant, l'autre derrière,
Mais si nous unissons nos mains,
Si nous portons ce monde lourd,
Chacun son pas, chacon son tour,
Nous pourrons voir naître le jour.
Nous marchons tout le long des nuits,
Nous allons d'errance en errance
Franchissant les gués de l'ennui
Pour accueillir nos différences:
Nous sommes tous gens de couleurs.
Nous venons tous de nos passés,
Nos mains sont toujours un peu sales.
C'est que nous avons traversé
Tant de vieux mondes en cavale:
Nous sommes tous gens d'un passé.
C'est quand il fait si froid dehors
Que dedans nos soleils brûlent.
Main dans la main et coeur-à-corps
Le gel et la faim nous stimulent:
Nous sommes tous gens de désir.
Nous avons le coeur en jardin
Avec des rosiers de poètes.
Chacun de nous est un chemin
Chacun de nous est un prophète:
Nous sommes tous gens de la paix



dimanche, avril 12, 2009
 


Allez, il vous précède en Galilée
Mt 28,7

Marie-Madeleine a pour Mission d'aller dire aux hommes (les apôtres à l'époque) de se mettre au travail sur les chantiers du monde. Ils auront du mal de croire la le souhait de Jésus énoncé par la bouche de femmes!
Aussi en ce beau matin pascal, je me permets de partager la pensée d'une consœur américaine, Joan Chitester (bénédictine) et que j'aime beaucoup.
Jésus ressuscité vous attend en Galilée, pas à Jérusalem, pas au centre de pouvoir et d'affaires profitables, pas en tant que chef d'un establishment, état ou synagogue. Non! Jésus les pousse et les appelle en Galilée, la périphérie méprisée d'Israël, la région peuplée de pauvres et d'opprimés, les oubliés des hiérarchies. En Galilée-même, là où il a travaillé dur durant sa vie publique, Jésus attend de ses apôtres qu'ils en fassent autant!
Cela résonne en mes oreilles ce matin: où est ma et notre Galilée? Joan: « Nous avons « contribué » (par notre silence y compris) à la fabrication d'armes nucléaires, à passer des législations en faveur des riches et au détriment des pauvres. A nous revient la tâche soit de faire annuler, amender et de recréer un système législatif qui permette à tous de manger, de dormir sous un toit, d'aller à l'école. D'arrêter la dégradation de la justice, la torture, le mépris de la vie de la naissance au tombeau. Notre tâche consiste à énoncer, annoncer la Bonne Nouvelle de la justice, de l'égalité pour la paix ». Merci Joan!
(Pour ma part, j'ai compris la Résurrection le jour de la mort sous la torture de Steve Biko, le 12 septembre 1977 à Prétoria. Et si vous cliquez Katutura Steve Biko, vous verrez que, chaque avril je crois, depuis l'année 2003, j'évoque l'expérience collective de la résurrection! L'esprit de Steve vivant, enflammait ce pays pour obtenir enfin la libération des chaînes de l'apartheid!)
Pâques n'est pas l'aboutissement, c'est la naissance de Jésus actif aujourd'hui, dans nos Galilée helvétiques, européennes, mondiales, oui, gruyériennes, vaudoises et jurassiennes. Si on le lui permet. Il y a pénurie grave d'actions prophétiques aujourd'hui, tant les systèmes de sécurité font tout pour prévenir toutes velléités en ce sens!!! Il y a urgence! Pâques 2009 est l'occasion, dans la joie exultante de Jésus ressuscité, de se mettre au travail en nos Galilée respectives.



Joyeuses Pâques!



samedi, avril 11, 2009
 
O BEATA NOX



Réflexion durant cette nuit étoilée
Par voie mystique l’infiniment petit rejoint l' infiniment grand".
(Chronique de Gilbert Salem, 24 heures, 10.12.05)

O BEATA NOX

Réflexion durant cette nuit étoilée

"Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; Nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s'est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d'Adam qui nous a valu un tel Rédempteur ! Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l'heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ; ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu."

http://www.ocp.org/songs/31392

Les nuits de mon enfance à la ferme jurassienne: aucune lumière électrique au dehors. La nuit était singulièrement pure et silencieuse. Dès les premiers beaux jours nous restions dehors le soir à se défaire de la fatigue du jour en regardant le ciel. Nous regardions les étoiles, filantes parfois avant, qu'un après l'autre, nous n'allions nous coucher et dans ma chambre encore, je restais assise sur le rebord de la fenêtre pour contempler cette voûte ensorcelante. Maman m'avait appris à chanter: Quand je contemple dans les cieux, le doux éclat de mille, mon oeil se perd dans cet espace... Une mélodie simple et douce comme une berceuse... C'était au Jura.
En Afrique du Sud, la première nuit dans la périphérie du Cap, les étoiles m'accueillirent comme pour dire: tu es en pays connu, le pays des étoiles immenses, on se regardait presque les yeux dans les yeux et j'ai appris à contempler la croix du sud! Une petite créature humaine organiquement liée à l'infiniment grand!

Jésus sans doute a contemplé les même étoiles que nous, dans ses nuits d'insomnie, de prière. Lui fallu faire face à la réalité. Sans avoir une pierre où reposer sa tête, il allait son chemin faisant le bien en passant. Sa société ressemblait à la nôtre, pas complètement, non, mais le fait reste que les trônes, les dominations, engendraient une poignée de riches et des foules de pauvres.
Etre conscient de cette injustice structurée nous plonge avec Jésus dans une nuit sans étoile. Notre énergie avec la sienne construit le royaume selon son regard, sa pensée, ce qu'il savait être le « plus grand bien pour le plus grand nombre ». Il a lutté, il a perdu, il fut exécuté comme un vulgaire agitateur, une menace au système de la loi et de l'ordre. « Il valait mieux qu'un seul homme meurt, disait le chef religieux ». Il est mort. Plus d'étoiles, la voûte céleste est un caveau vide, sinon pour sa dépouille... que des femmes chercheront partout lorsque qu'une certaine étoile restante, celle de l'aurore les attira irrésistiblement vers ce qui ne peut mourir: l'AMOUR! La pierre roulée, au caveau deux anges attendent dit-on, quelque part l'étoile nous fait signe, « l'impossible étoile » de cette nuit bienheureuse, le sens de notre existence ...

(Je me permets le texte en Anglais, le texte en Français, moins bien que l'Anglais, je crois, suit)

To dream the impossible dream
To fight the unbeatable foe
To bear with unbearable sorrow
To run where the brave dare not go.

To right the unrightable wrong
To be better far than you are
To try when your arms are too weary
To reach the unreachable star

This is my quest, to follow that star,
No matter how hopeless, no matter how far
To be willing to give when there's no more to give
To be willing to die so that honor and justice may live

And I know if I'll only be true to this glorious quest
That my heart will lie peaceful and calm when I'm laid to my rest

And the world will be better for this
That one man scorned and covered with scars
Still strove with his last ounce of courage
To reach the unreachable star.

To dream the impossible dream
To fight the unbeatable foe
To bear with unbearable sorrow
To run where the brave dare not go.

To right the unrightable wrong
To be better far than you are
To try when your arms are too weary
To reach the unreachable star

This is my quest, to follow that star,
No matter how hopeless, no matter how far
To be willing to give when there's no more to give
To be willing to die so that honor and justice may live

And I know if I'll only be true to this glorious quest
That my heart will lie peaceful and calm when I'm laid to my rest

And the world will be better for this
That one man scorned and covered with scars
Still strove with his last ounce of courage
To reach the unreachable star.


(Joe Darion/Mitch Leigh) adaptation française Jacques Brel

Rêver un impossible rêve, porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre, partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure, aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure, d'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête, suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps ou ma désespérance
Et puis lutter toujours sans questions ni repos
Se damner pour l'or d'un mot d'amour, je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore bien qu'ayant tout brûlé, brûle encore, même trop,
même mal
Pour atteindre à s'en écarteler, pour atteindre l'inaccessible étoile.

http://www.youtube.com/watch?v=7YBeepShsgo



Bonne Nuit pascale



 
Samedi Saint: silence

La dépouille de celui que j'aime gît à mes côtés. Encore quelques heures et elle sera enfouie dans la terre. C'est le silence. Les eaux sont calmes comme un regard d'enfant.



L'être aimé rejoint son créateur après sa petite aventure terrestre; il n'est pas plus loin de moi que Dieu, et Dieu m'habite. La paix, pas celle de la mort, celle de la vraie vie comme la fleur qui, timidment, surgit du sol rugueux pour s'ouvrir et déployer son innocence à la lumière!

Le samedi du silence, c'est l'adoration du sens de la vie accomplie. Se taire, c'est la plus belle louange.



« Tiens-nous éveillés, une fois au moins,
Révèle ce qui gît au fond de nous,
Ne nous force plus à enfanter dans la souffrance
Domme à notre enfantement un sens plus lourd. » R.M.Rilke



vendredi, avril 10, 2009
 
Vendredi Saint



Je me permets ce partage d'une expérience de vie personnelle. En fait, c'est une expérience de mort, celle de mon frère Jean, ce vendredi saint à l'heure précise où j'écris, il y a 5 ans. Jean et Jésus, je les confonds, dans la vie, dans la mort et, à cet instant « hors espace temps » dans la plénitude du moment présent.

Je ne veux pas m'étendre, aujourd'hui, sur les interminables textes liturgiques soigneusement préparés et exécutés, ni sur l'adoration (sic) de la croix, du bois où Jésus mourut et qu'on nous demande d' embrasser! »

Pour beaucoup, pour moi, s'abandonner à l'Amour qui nous unit dans la mort lumineuse de bonheur qui nous a fait vivre dès notre naissance est le sens de ce jour. Le mystère pascal, un passage vers la liberté radicale. (Paul disait: « Qui me délivrera de ce corps de mort? »(Paul aux Romains 7:24) et plus proche de nous:


« Ce corps qui fut pétri du limon de la terre
Fleurira comme un lys pour Votre éternité. » Geneviève DUHAMELET.

Jésus ni mon frère Jean n'ont le monopole du « vendredi Saint ». A l'heure où j'écris, des personnes humaines meurent, de faim de pain partagé réservé aux repus. Là est le mystère. Et le défi impossible à relever par la seule évocation du mystère pascale. Un défi qui exige l'analyse des racines de l'injustice économique, car la lutte est intégralement liée au mystère pascal. Jésus, Jean et l'espèce humaine meurent au cœur de cette lutte enceinte de vie.
Je me permets de partager la souffrance au cœur de la vie chantée par Aimé Duval, SJ.
http://www.sjmex.org/procura/audio/aime_duval_concierto_1959/il_na_pas_eu.mp3

Et Jésus, Jean, comme des millions d'autre n'ont jamais connu le mensonge. Quand on a faim et soif de justice on ne ment pas, on cherche et on chemine. Souvent pourtant dire la Vérité et faire la Vérité nous plongent dans le mystère pascal:

http://films7.com/videos/guy-beart-la-verite

"Un cimetière ne nous attriste que parce qu'il est le seul endroit du monde où nous ne retrouvions pas nos morts. Partout ailleurs, nous les portons avec nous. Il suffit de fermer les yeux pour sentir ce souffle contre notre cou et, sur notre épaule, cette main fidèle."
(in "A la place du Mort", chez B. Campiche, auteur: Gilbert Salem)



jeudi, avril 09, 2009
 
Jeudi saint




Parfois on se lave les mains avant de se mettre à table, Chez Jésus on se lave plutôt les pieds. Pourquoi?
Se laver les pieds quand on travaille en zone rurale, la terre et les chemins sableux, les rafales de vents répandent une traînée de poussière qui s'enfile jusque entre les orteils, sous la plante des pieds, dans les oreilles, les yeux et les cheveux, sans parler des habits qu'on peut secouer en les ôtant. Quant au reste, on attend le soir, si l'eau coule, un mince jet de douche te délivre et ta peau commence à respirer, sinon tu prends un seau quelconque et avec l'eau louche de la citerne en taule ondulée, et une lavette, tu fais du nettoyage à la main.

Les lieux où Jésus vécut ressemblent à certaine zone d'Afrique australe où j'ai vécu. Se laver les pieds ou laver les pieds d'un passant ou d'un visiteur est aussi normal que de lui montrer les WC artisanat au fond de l'enclos.

Jésus avait l'habitude et avant ce repas, si eux n'ont pas eu l'idée de se laver les pieds les uns les autres, Jésus s'est mit au travail et il a lavé ces pieds poussiéreux et sales des pêcheurs et ceux de sa mère comme un geste de politesse ordinaire. Pierre, dit-on se serait rebiffé et Jésus lui dit « Pourquoi? Laisse faire! Ce pauvre Pierre voulait alors qu'on le lave en entier! » Ils étaient rugueux, ses apôtres, et puis dans leur culture, un peu comme dans les cercles religieux actuels, ils auraient plutôt pensé que c'était le service des femmes! Jésus leur a simplement donné l'exemple. Concrètement.

« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (Jean 13, 14).

Puis ils mangent et boivent avec plus ou moins d'appétit et, dans l'ambiance lourde d'un orage menaçant, Jésus les rassure que lui-même est conscient d'être recherché par la police. Ils mangent du pain et boivent du vin, fait maison, comme toujours et leur dit d'en faire autant en se souvenant de Lui. Ils pigent? Comment dire? Quelle lourdeur! Jésus n'y tient plus, il s'en va, trois le suivent jusque sous les oliviers, Il prie son Abba, le seul qui reste présent en Lui alors que les autres dorment et que sa mère est retournée chez elle. Jésus alors se sent vraiment seul mais il ira jusqu'au bout car il pense au long terme au-delà de la menace d'exécution dont il est bien conscient.



Il leur avait dit qu'Il ne les laisserait pas seuls, qu'Il serait présent s'ils le lui permettent et s'ils savent le reconnaître comme Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre, Mère Térésa et beaucoup, beaucoup d' autres, des anonymes, des athées, qui au fond d'eux-mêmes reconnaissent Jésus aujourd'hui, chez nous et au de-là, “J’ai faim, soif, je suis emprisonné, étranger, expulsé, dépouillé... et vous êtes là! » Pas à l'église, mais dehors sur le parvis, plus loin, ailleurs... ceux et celles que les systèmes humilient mécaniquement!

Écoutons le témoignage que Dom Helder Camara racontait aux chrétiens du Brésil : Un jour, des fidèles viennent me demander de célébrer une messe de réparation dans leur village. Pourquoi ? Parce que des voleurs ont pillé l’église. Ils ont cassé le tabernacle, emporté le ciboire, et, en partant, ils ont jeté les hosties dans la boue. J’y suis allé, bien sûr, et je leur ai dit : Vous êtes horrifié parce que le Corps du Christ a été jeté dans la boue. Mais n’oubliez pas qu’ici et ailleurs, le Corps du Christ est jeté dans la boue quand les pauvres et les petits sont humiliés.”




mercredi, avril 08, 2009
 
Mercredi saint


Matthieu 26,14-25.

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR

Matthieu raconte à sa manière l’histoire du Judas ; les chefs des prêtres le monnayent afin qu’il leur livre Jésus, son ami. Il s’agit de sous avant tout, jadis comme aujourd’hui. Le coupable pour Matthieu, c’est Judas ! A l’église ce matin le célébrant a eu la bonne idée d’éviter d’en parler. Il parle d’autres choses que je ne comprends pas. Et les « fidèles » restent avec l’image de « judas maudit, qui se suicide », lue en concluant : « Parole du Seigneur ! » Mais dans l’ambiance actuelle, cela sonne étrangement ambigu.
Je tombe providentiellement (oui, je crois encore à ces petits clins d’œil de la Providence comme on dit) sur un « éclairage » signé Guy Musy, dans l’excellent dépliant de la COTMEC (Commission Tiers monde de l’Eglise catholique). Je le lis, téléphone à Guy Musy pour avoir la permission de transférer ce qu’il écrit sur mon blog. Il est tout à fait d’accord. Alors voici :

NON COUPABLE

Dans son message de Nouvel An notre bon Monsieur Merz, président de notre non moins bonne Confédération nous encourageait à développer initiatives et endurance pour traverser la zone de tempête qui se profile à l’horizon. On croyait entendre Winston Churchill exhortant ses compatriotes à tenir bon sous les bombes nazies. Mais, à la différence du premier ministre anglais, notre président ne désigna pas les responsables par leur nom comme si la crise financière et la récession qu’elle génère, avec son cortège de chômeurs, des entreprises en faillite et ses banques en dérout,e était un séisme imprévisible dû à quelques glissements de plaques tectoniques échappées à la vigilance des géophysiciens. A moins que la fameuse « main invisible dont parlait A. Smith se soit fatiguée de diriger l’orchestre du « laissez faire, laissez passer », partition préférée des économistes libéraux.
Donc pas de coupables à l’horizon ! Tout au plus, quelques bavures commises par des randonneurs hors-piste, bien incapables de déclencher à eux- seuls l’avalanche. Pourquoi s’en prendre à ce M. Madoff, maître-nageur (en eau trouble !) si sympathique, si galant, si élégant ? Pourquoi serait-il le seul à porter le chapeau de sa gestion désastreuse, alors que des millions d’autres en ont profité avant de réclamer sa peau ?
Non. S’il y a « crime », la responsabilité ne peut être endossée par un quarteron de banquiers et d’hommes d’affaires particulièrement véreux. Toute une société a tiré parti – silencieusement – de leurs malversations. Rien ne sert de faire pendre quelques boucs émissaires si on se refuse à amender le système ou, mieux, à le changer ! (Guy Musy)

De même pour ceux et celles qui se sentiront encore une fois dégoûtés par les trahisons de Judas et de Pierre face à Jésus ! Sont-ils coupables et sommes-nous tous des Non Coupables de trahison et de reniements ? Un regard d’enfant sur le système institutionnel ecclésiastique et ses ramifications jusqu’à nous, jusqu’à moi, suffit pour montrer l’urgence d’amendements, ou mieux de changement radical du système, selon l’Esprit de Jésus.
Jésus le montre le chemin :
« Jésus n’a pas fondé une organisation. Il a inspiré un mouvement… c’était inévitable que le mouvement s’organise… Jésus n’avait pas de successeur… le mouvement était multiforme, en fait il était informe, spontané. Son seul point de cohésion, c’était la personnalité de Jésus lui-même… Jésus, ses amis le sentaient, était la charnière de l’histoire humaine. » (Jésus avant le Christianisme, l’Evangile de la Libération par Albert Nolan, Editions ouvrières 1979, Paris, pp. 162, 163)

http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=5578



mardi, avril 07, 2009
 
SEMAINE SAINTE 2009

La Leçon de vie que Jésus nous donne...




« Notre expérience de la vie est une expérience de souffrance, la nôtre et celle des autres. L’histoire de l’humanité, au moins depuis qu’elle a été fixée sur des documents écrits, est une expérience de souffrance. Nous y trouvons les récits des grandes civilisations, de nos victoires et de nos conquêtes militaires, de nos découvertes et de nos inventions. C’est un cache poussière brillant qui dissimule les horribles souffrances humaines qui ont permis tous ces évènements. (Albert Nolan et J.B. Metz, p.26 Jesus Today)

« Notre expérience de vie » en cette « Semaine Sainte » des Eglises chrétiennes pourrait être le terrain d'où émerge, le contenu de la liturgie et des expressions de Foi des gens qui cherchent un sens à cette expérience de Vie. Et je répète: « Nous devons moins nous apitoyer sur les malheurs qui frappent Jésus qu’accueillir la leçon de vie qu’il nous donne dans sa passion. » (Fr. Antoine-Marie Leduc, o.c.d. )

Quelle est la leçon de Vie que Jésus donne au vécu globalisé de notre temps?
  • Le sens et le vécu du SIDA, du Choléra qui ravagent des populations
  • Le sens et le vécu du Zimbabwe et de la pandémie: famine structurée
  • Le sens et le vécu des catastrophes naturelles, celle d'aujourd’hui à Aquila en Italie
  • Le sens et le vécu des interminables guerres, émeutes parfois planifiées dans l'intérêt du marché des armes
  • Le sens et le vécu de la récession qui provoque la pitié envers les riches spoliés et l'oubli des affamés, des chômeurs, des SDF, des éjectés
  • Le sens et le vécu des mamans qui enfantent dans la douleur et jubilent de bonheur une fois le bébé dans leurs bras
  • Le sens et le vécu des innombrables événements heureux, personnels et individuels aussi bien que collectifs et communautaires
  • Le sens et le vécu d'un printemps ensoleillé qui nous sourit et nous fait tressaillir
  • Le sens et le vécu de l'Institution Catholique ces dernières années
  • Le sens et le vécu des Institutions politiques dans les différents continent
  • Le sens et le vécu de l'émergence d'un OBAMA, du témoignage d'un Mandela, d'un Dalai Lama, mais surtout le sens et les vécu des héros de l'ombre, ceux qui ne sont jamais nommés dans les médias et qui nourrissent notre courage, ceux que nous connaissons et ceux que nous ne connaissons pas.

  • Nous pourrions continuer... la quête de sens en moi: le sens de ce que j'e vis, en vous tous: le sens de ce que vous vivez au plus profond de vous-mêmes, puis dans votre vie privée, puis dans votre vie sociale et professionnelle
Il me semble que toute notre épaisseur humaine habite la VIE de Jésus qui, elle, nous habite dès avant notre naissance comme la musique de Jean-Sébastien Bach habitait le Créateur avant la création!
Ainsi les quelques paroles de Jésus, sa vie intensément vécue, vivante et porteuse d'une espérance là où il n'y a pas de signes d'espérance visibles, son témoignage de la compassion de Dieu, Notre Père commun. Un Père qui n'a pas voulu, ni ne peut vouloir les souffrances ni la mort de son fils et de ses enfants, ni de nous tous, un Père et Créateur qui, Oh! Mystère, est douloureusement conscient de la faille dans sa création! Mais Jésus l'homme, totalement libre, dé-enchaîné, dépouillé de tout sauf de l'AMOUR muté en COMPASSION pour nous, cheminant avec Dieu fait homme en nous, vers la VIE dans son intégrité originelle, Dans la pensée du Créateur. C'est peut-être comme une timide étincelle de VIE NOUVELLE, à travers la réalité pascale. Aujourd'hui.

La Foi, parfum de grande confiance pour suivre Jésus dans sa Passion. Jn 12, 1-11
http://www.meditationfrance.org/spip.php?mot35

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 13,21-33.36-38
http://catholique-nanterre.cef.fr/Evangile-de-Jesus-Christ-selon,8660




lundi, avril 06, 2009
 
SINGES et SIGNES des TEMPS

(On pourrait dire que c'est un conte post-moderne. Un conte qui révèle la perversion de la rapine, de la cupidité, de l'esclavage absolu au Capital qui ne s'arrête à rien pour accumuler, qui se répand comme un virus, fait ses victimes et « disparaît ». Edmond Savajol partage l'histoire avec moi et je le remercie de pouvoir partager avec vous ce conte qui nous aide à comprendre. Au bas de la page, j'ai mis les adresses de sites où vous retrouvez Edmond Savajol à qui je dois beaucoup.)
L'Histoire des singes: Explication limpide de la Crise
ou d'humains!!! Inhumains.



Dans un village, un homme apparut et annonça aux villageois qu'il achèterait des singes pour 10 $ chacun.
Les villageois, sachant qu'il y avait des singes dans la région, partirent dans la forêt et commencèrent à attraper les singes. L'homme en acheta des centaines à 10$ pièce et comme la population de singes diminuait, les villageois arrêtèrent leurs efforts.
Alors, l'homme annonça qu'il achetait désormais les singes à 15$.
Les villageois recommencèrent à chasser les singes.
Mais bientôt le stock s'épuisa et les habitants du village retournèrent à leurs occupations.
L'offre monta à 20$ et la population de singes devient si petite qu'il devint rare de voir un singe, encore moins en attraper un.
L'homme annonça alors qu'il achèterait les singes 50$ chacun.
Cependant, comme il devait aller en ville pour affaires, son assistant s'occuperait des achats. L'homme étant parti, son assistant rassembla les villageois et leur dit :
"Regardez ces cages avec tous ces singes que l'homme vous a achetés. Je vous les vends 35$ pièce et lorsqu'il reviendra, vous pourrez les lui vendre à 50$. "
Les villageois réunirent tout l'argent qu'ils avaient, certains vendirent tout ce qu'ils possédaient, et achetèrent tous les singes.
La nuit venue, l'assistant disparut. On ne le revit jamais, ni lui ni son patron ; seulement des singes qui courant dans tous les sens.
Bienvenue dans le monde de la bourse !
Ajout: imaginons les transactions de millions de singes avec des acheteurs villageois qui empruntent de l'argent à taux d'intérêt tellement élevés qu'ils risquent de perdre tout ce qu'ils possèdent, et en plus, créent des d'immenses dettes pour leurs enfants et petits-enfants! Nous comprendrons mieux la portée de la catastrophe des Marchés boursiers. »
http://www.lavie.fr/l-hebdo/notre-point-de-vue/categorie/19/article/0999-vive-la-pensee-copie-1/retour/11/hash/9571cf048e.html?tx_ttnews[sViewPointer]=3

http://www.croire.be/

http://www.lavie.fr/



samedi, avril 04, 2009
 
« Seigneur, donnez-moi seulement,
sur mon opacité, mon absence, mon vide,
Seigneur, ah laissez seulement tomber
comme derrière le char de la moisson on laisse à glaner à ces gens
de peu qui n'ont su amasser nul bien,
laissez jusqu'à moi, Seigneur, tomber un peu de
Votre lumière » Jean-Paul de Dadelsen




Demain, et jusqu'à Pâques, les cérémonies religieuses, dans les églises catholiques au moins, seront multiples, longues. Des lectures, des prières répétitives, des amen. Et puis, après Lumen Christi dans la nuit, un alléluia. Je ne sais pas comment cela se passait à la synagogue au temps de Jésus: « La Pâque Juive (Pessah ou Pesah) commémorait la libération du peuple juif de l'esclavage qu'il subissait en Égypte, tel qu'il est relaté dans le livre de l'Exode ». Les Hébreux sont sortis d'Egypte après 400 ans d'esclavage.

Donc six jours avant la Pâque juive, Jésus se rend à Jérusalem. On le connaît après trois années vécues au milieu des gens. Les nouveaux esclaves (des romains et des Chefs des Prêtres et de la synagogue) veulent l'avoir en tant que libérateur, et les autorités se sentent menacées et veulent sa mort. Mais Jésus n'est pas politicien dans le sens d'un pouvoir qui gouverne, Il est un frère dans le sens familial « du plus grand bien pour tous ». Dans une lutte de libération c'est difficile de faire la distinction entre les deux: le politicien et le frère. Les gens crient donc « Hosanna » qui ne signifiait pas un cri de joie et de victoire, mais qui était un appel: qui veut dire littéralement: « sauve donc ! ». « Aide-nous, nous avons besoin d'un leader qui soit aussi l'un de nous, un frère, un rassembleur ». Jésus savait, il connaissait les siens et les siens le connaissaient... en partie! Mais citons simplement Mathieu 21:1-11:

« Quelques jours avant la fête de la Pâque, Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent à Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples : «Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les-moi. Et si l'on vous dit quelque chose, vous répondrez : 'Le Seigneur en a besoin, mais il les renverra aussitôt.'» Cela s'est passé pour accomplir la parole transmise par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d'une bête de somme. Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
Ils amenèrent l'ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s'assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d'autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : «Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, l'agitation gagna toute la ville ; on se demandait : «Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : «C'est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »

Pas de garde ni de police, ni de papa mobile à verres anti balles. Dieu sait pourtant s'il était en danger, menacé, recherché. La foule (était-elle si nombreuse?) ne s'en rendait pas compte... d'ailleurs, les foules sont trop facilement manipulables. Que d'exemples en notre temps!

Jésus sera trahi, arrêté, torturé, jugé, condamné, exécuté! Comme des milliers depuis et jusqu'à aujourd'hui. Des innocents, des engagés. Une femme me disait (son fils était un objecteur de conscience blanc sud-africain: « Jésus n'a pas pu souffrir plus que beaucoup de gens aujourd'hui! »

« Notre regard de foi sur la personne de Jésus pendant les jours de sa passion ne doit pas nous amener à nous apitoyer d’abord sur le sort de Jésus. Comme le dit Jésus : « pleurer d’abord sur vous ». Car lorsque nous contemplons Jésus dans son chemin de croix, ce n’est pas d’abord l’injustice de son sort qui doit nous frapper, mais la manière dont Jésus nous ouvre le chemin de la Vie. Nous devons moins nous apitoyer sur les malheurs qui frappent Jésus qu’accueillir la leçon de vie qu’il nous donne dans sa passion. » (Fr. Antoine-Marie Leduc, o.c.d. )
Cette leçon de vie, c'est quoi? Des gens autour de moi la vive et me montrent le chemin, des gens de tous les jours, des ramasseurs de poubelles, des caissières de supermarchés, des journalistes, des chômeurs des mal-nourris, des anonymes, de toutes religions, de non religion. Des humains. A nous de voir. Un excellent sujet de méditation.





vendredi, avril 03, 2009
 
Au purgatoire gris clair, je vous expédie

Sur les bancs de l'école primaire



La plupart de mes consœurs ont eu une formation d'enseignant. Elles ont fait face à des classes d'élèves, écoliers, étudiants qu'elles se devaient de former, d'éduquer de passer des examens, d'obtenir des résultats. Aussi même quand elles sont très âgées (comme moi), on sent qu'elles ont été marquées par l'accomplissement scrupuleux de leur tâche de maîtresses, de professeurs, de « donneurs de leçons » ! Quand elles ont une responsabilité quelconque dans une communauté ou dans un groupe, si elles ne se sont pas « recyclées », ça marche moins bien car les enfants sont des adultes. La plupart du temps, un dialogue permet la prise de conscience que nous sommes toutes adultes et co-responsables. Je suis du lot, bien sûr.



Voici que hier soir à la « télé » (19h30), nous avons éclaté de rire devant le spectacle tragi-comique, et c'était cordial et pitoyable, car on s'y reconnaissait (!) Il s’agissait des « paradis fiscaux et ce qui va avec ». Il s’agissait du diminutif Nicolas Sarkozi, index, épaules et tête en mouvements mi-saccadés, faisant la leçon aux « gosses »: "Si le mouvement (initié par la Suisse) est terminé, (faire un examen de conscience, acte de contrition et réparation dirait-on) la Suisse sera montée dans la liste blanche, sinon, elle sera descendue dans la liste noire ». Pour le moment, les enfants, vous êtes au purgatoire, gris-clair. Votre « home work » (devoir) est de grimper vers la zone blanche comme la France, sinon vous tombez dans la zone noire... il faut « re-moraliser l'économie » ça c'est dit doucement et très rapidement.



Nicolas est en même temps chanoine honoraire romain et Instit-prof. Mais voilà la conjoncture n’est pas propice à sa baguette ! Il fait la leçon à des élèves qui ne sont même pas face à lui pour lui répondre. Des Suisses en plus! Ainsi, quand nous avons entendu la colère polie, voire humble, de notre ministre Hans-Rudolf Merz, les sœurs l’accueillirent dans leur cœur ! Que voulez-vous, Enough is enough!

Soudain : Autre éclat de rire, c'est quand ce cher ministre des finances, ayant dit ce qu'il avait sur le cœur et toute sa volonté d’obéir aux avertissements « à la Sarko », comme un bon élève qui promet de faire ses devoirs, ajoute avec un regard d'une immense candeur: «
Mais notre secret bancaire reste », Me le régent Nicolas!

Je crois qu'il y avait une espèce de sentiment de ras la patate chez les suissesses fribourgeoises, mes compagnes et autres, et qu'on aurait presqu'en envoyé une pantoufle, ou une sandale à la tête de Sarko.

Non, mais où est le problème? Les Suisses savent bien que leurs institutions ont besoin de conversion et c'est le carême. ( Elles ne peuvent plus faire autrement). Nous sommes prêts à lancer des tomates aux systèmes, à leurs architectes et à leurs concierges, nous le faisons depuis longtemps, mais quand « un petit pignouf agité » fait l'école, perché sur l'escabeau de son arrogance cocorico, à des personnes conscientes des problèmes et prêtes à réfléchir à leur rythme, on ne lui en veut même pas. On en rit comme des écoliers plus malins que lui et, surtout mieux élevés et oui, plus honnêtes et transparents à la fin. J’espère n’avoir blessé personne.



jeudi, avril 02, 2009
 
G20 à LONDRES



En écoutant la BBC entre 17 et 18h00

Etait-ce une perte de temps ?

Dans une salle sans fenêtre, Gordon Brown vient déclarer : "Le G20 marque l'avènement d'un "nouvel ordre mondial". Sa conclusion : "Aujourd'hui, le monde s'est uni pour lutter contre la récession mondiale. Pas avec des mots, mais avec un plan de reprise mondiale et de réformes assorties d'un calendrier clair", a déclaré le Premier ministre britannique Gordon Brown dans sa déclaration concluant le sommet. Puis il a annoncé le prochain sommet en Écosse. Ce sera en septembre 2009, un nouveau G20 consacré à mettre en musique les décisions du jour. Il sera l'occasion de vérifier que les grandes déclarations ont bien été suivies d'effet. Puis Brown s’est efforcé de répondre aux questions très pertinentes des journalistes au sujet de l’attente des gens, des chômeurs, des sans-abri, il a répondu en ne répondant jamais à la question. Là, quand il n’avait plus en main son papier il répondait machinalement selon le souffle du système de « l’ancien ordre mondial » encore bien en vie ? Question d’une consœur : « D’où proviennent ces tonnes de dollars puisque les banques sont vides ? » Qu’aurait répondu Brown ? Les mots pour les G20 ont-ils la même signification que pour nous, pour les millions qui n’ont pas de compte en banque ?

Une chose m’a quand même frappée, une phrase de Brown au sujet de la pauvreté, particulièrement en Afrique, « When we see people suffering, we will not pass by to the other side ! » En passant ! La seule étincelle évangélique. La parabole du Bon Samaritain actualisée au G20 à Londres ? Sans doute lit-il l’Evangile.

« Et qui donc est mon prochain ? » Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. (Luc 10 :25-37). Aujourd’hui :

Qui sont les gens dépouillées, rouées de coups, à moitié mort ?
Qui sont les brigands ? Qui sont les Samaritains ?

En 2005, le G8 à Gleneagles en Ecosse. Et puis ce chant : « Nous sommes le monde » « We are the World » (Un CD spécial a été produit en 2005 pour les 10ans de la chanson. Tous les profits iront à 90% en Afrique et 10% aux États Unis pour venir en aide aux sans-abri ».

Je l’ai re-écouté ce soir et si vous cliquez : vous pourrez l’entendre, malheureusement en Anglais, mais vous entendrez peut-être la motivation profonde des manifestants, dans la rue où chez eux qui se posent la question : « Comment des messieurs-dames du G20 ont-ils l’audace de ce qu’ils disent en notre nom ? Nous ont-ils consultés ? Leurs conclusions répondent-elles à nos besoins d’avoir un peu de travail et de pain, ce soir, pas demain ! »

http://www.sumo.tv/watch.php?video=983123




Ma prière ce soir est que « le nouvel ordre mondial » planifié par les G20 et voulu par Jésus il y a plus de 2000 ans, ressemble un peu au « royaume de Dieu » . Non, écouter la BBC n’était pas une perte de temps, je l’espère.



mercredi, avril 01, 2009
 

Signes des temps



Une consœur m'a dit ce matin:« On ne peut plus faire confiance à la météo. On avait dit qu'il y aurait du soleil et il n'y en a pas ». Je pensais: « Le soleil est pourtant là et on ne le voit pas ».
Parfois je me dis qu'on ne peut voir l'Esprit de Jésus ressuscité: il est pourtant ici, au plus profond de nous tous. Etre consciente de sa présence amicale et active me console parfois, d'autres fois elle me propulse vers ce qui doit être à longueur de vie une lutte: Annoncer sa bonne nouvelle, la libération totale de chaque être humain, en dénonçant tout ce qui enchaîne chaque être humain! Le monde en construction d'une part et le monde en état d'autodestruction d'autre part.

Nous étions conscients de ces deux faces d'un même monde en Afrique du Sud. La libération prendrait longtemps, nous doutions parfois que nous allions pouvoir vivre un jour hors de l'enfer de l'apartheid. On entendait: Touche pas à l'apartheid protégé par l'armée et le Capital étranger. Touche pas à mon Capital. Mais la lutte dans « les sous-sols d'humanité » se poursuivait, on sentait un regain d'énergie, de foi en soi. La montée vers Pâques, c'est un chemin rocailleux. Il y a des blessés, des cadavres. Et un filigrane de résurrection.
Ainsi aujourd'hui, nous sommes conscients, avec acuité, depuis des années, des deux faces du monde et du gouffre qui les sépare: la réalité du Capital gobalisé pour la pseudo liberté des riches aux prix de la souffrance des enchaînés, ceux qu'on avait l'honnêteté, autrefois, de nommer prolétaires. Il a bien un vernis de progrès, des projets, des petits succès, mais le capital reste en place avec ses managers et ses temples bancaires. Il y a la voix de quelques prophètes marginalisés ou liquidés. Ceux et celles qui disent: « Un autre monde est possible », et qui se mettent au travail en créant des comportements alternatifs, chez nous, plus loin.

En Afrique du Sud je me disais: Je doute de voir L'Afrique du Sud libre de mon vivant. J'en doute mais la lutte continue car elle, seule, donne un sens à la vie.
Puis les choses se sont accélérés … et bien que les derniers kilomètres fussent les plus durs, sans le voir, on s'est trouvé en mai 1994 et le suffrage universel!

En Europe, même réalité, même signes, on doute encore... on nous traite toujours d'utopistes, de rêver « d'un ciel sur la terre », on cite Karl Popper : « Wer den Himmel auf Erden schaffen will, schafft Hölle. » On nous dit que la sécurité règne et « qu'on est bien chez nous! ». Ce qui est vrai. Mais notre pensée et notre volonté et toute notre énergie concordent à nous faire nager à contre courant et peu à peu on se trouve en compagnie de beaucoup d'autres dans cette montée vers « Pâques ». Et les signes se font plus clairs pour un plus grand nombre. Bush fait basculer le monde dans la haine, la peur, les guerres et « c'est comme la paume d'une main qui écrit sur les murs en plâtre: Mené, Mené, Teqel et Parsîn et le prophète Daniel interprète: « Dieu a mesuré ton royaume et l'a livré;
tu as été pesé dans la balance et ton poids se trouve en défaut; ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. » (Dan 5:25-27), C'était à l'époque de la débâcle de Babylone. Mais n'y a-t-il pas des similarités?

Je ne refais pas l'histoire des crashs financiers et économiques et la panique des pouvoirs et des dominations que seul un Burki a le don, avec sa délicieuse ironie, d'exposer, mais je peux dire que les subprimes
, la débâcle des Bourses et des boursiers, les golden boys, les fatcats et la l'accumulation des « surplus people » des chômeurs des SDF même à deux pas de la Maison Blanche comme chez nous. La confrérie des « Madof »... les abcès crèvent de toutes parts... les fraudes, la corruption, les multiples parachutes dorés... les sous qui disparaissent, on entend des dirigeants dire: « Oui, nous avons été surpris, nous ne nous attendions pas, nous ne pensions pas etc etc ». Hier soir encore, je me suis efforcée de visionner jusqu'au bout « Infra rouge au sujet du secret bancaire et de l'affront ressenti parce que un méchant a dit « La Suisse ressemble à une réserve d'Indiens ». (Entre nous je ne vois pas pourquoi on devrait se sentir humilié d'être comparé à des Indiens, des Noirs, des Kaffirs...ça sonne plutôt arrogant de la part de celles et ceux qui s'indignent). Puis le malaise parce que la Suisse ne sera pas à Londres demain, n'ayant pas été invitée à la réunion des 20 leaders. On cherche les coupables de notre splendide isolation grütliénne et c'est comme un nuage sur le plâtre qui écrit des choses incompréhensibles, incroyables. Pas d'interprètes disponibles du type de Daniel. Nos médias sont tellement gauches pour dire l'actualité – analyse quasi inexistante – il y a des journalistes courageux, oui mais on sent l'autocensure, soit par crainte de l'éditeur soit par respect du lectorat. Dieu et la foi dans ce cadre-là? Une théologie inductive enracinée dans le vécu des gens? On en a peur, l'autorité ecclésiastique a fortement découragé toute velléité de foi qui libère des systèmes et donne aux pauvres la parole! Alors, on fait ça comme on peut « hors des murs » comme a fait Jésus et répété saint Paul. Mais qu'elle belle occasion manquée d'annoncer le Kairos qui si on le lui permet: fera apparaître Jésus aujourd'hui parmi nous! Il y a de bons types parmi les 20 à Londres, il y a des prophètes parmi les manifestants qui hurlent leur faim de justice et d'un monde nouveau.

« The times they are a-changing » et si tu ne veux pas bouger, les événements, te pousseront, et si tu regardes toujours en arrière tu seras bientôt comme la femme de Lot: une statue de sel. (Gn 19:24

La réunion de demain à Londres est-elle vouée à l'échec? Je souhaiterais que ces milliers de manifestants soient écoutés, entendus des G20 pour faire mentir la prédiction d'échec. Je souhaiterais que nous tous, mains dans la main, quittions nos lieux sécurisés, descendions dans la rue pour nous joindre aux manifestants. On en est proche. Encore nous faut-il passer par « Pasqua mysterium » être prêts à partager le pain, l'eau, la terre.
Les structures d'un nouveau système, basées sur le partage de la terre, de ses ressources, de l'eau, du travail et des revenus selon les besoins de chacun seraient un signe que Jésus ressuscite. On pourrait nommer et célébrer cette espérance-là à Pâques. Concrètement.



 
Ce matin, à la radio suisse romande 1ère j'ai entendu Aline Viredaz: rubrique « signature ». Je cite le dernier paragraphe:



« Le navrant, aussi et enfin : ne sommes-nous pas à moins de deux semaines de Pâques ? N’est-ce pas la grande fête qui fonde l’espérance chrétienne ? Ne serait-ce pas le moment de nous parler un peu de ce Jésus crucifié, mort et ressuscité, sans lequel le Vatican peut fermer boutique ? »

Nous pouvons, nous-mêmes, parler avec Jésus et nous pouvons parler de lui en partageant nos réflexions, nos efforts pour « actualiser » (« verwirklichen », disait Martin Buber) Jésus aujourd'hui. Je ne pense pas que, pour le moment, l'institution ecclésiastique puisse nous parler, à nous qui formons la base, de Jésus actif aujourd'hui. Les longues liturgies n'ont rien de spontané et ne sont pas nécessairement une source d'énergie christique pour continuer la construction de notre monde. Prendre Jésus au sérieux et prendre son Evangile au sérieux, nécessite un processus de conversion continue aux « Béatitudes ». Il ne s'agit pas de carrières vers les hauteurs d'une hiérarchie quelconque, il s'agit d'une carrière vers le bas, vers ce Jésus vivant, agonisant, mourant et ressuscitant chez nous, chez nos voisins, en nous-mêmes souvent. C'est un peu cela, la dynamique du mystère de Jésus! Le Vatican est un Etat, le peuple de Dieu est sans frontière, beaucoup n'ont pas une pierre où reposer leur tête. Jésus gît là, au milieu d'eux, pas inactif, mais comme celui dont la résurrection « en directe », chaque jour, prouve que la mort n'a pas le dernier mot. Cela se passe au goutte à goutte!

Demain,1er avril, n'est pas tellement je jour où l'on prend les choses, ni soi-même au sérieux. On peut parfois douter de soi, mais on ne peut douter des gens de bonne volonté qui essayent de saisir l'occasion, en cette période de récession, de relever le défi pour créer sur les ruines d'un système capitaliste sauvage un monde nouveau construit avec passion à la lumière de Pâques.

Je n'ai pas réussi à poster ce billet hier soir, Alors le voici avec toute mon amitié de premier avril.

Ajout:

La Justice


La Vertu de Justice est une qualité morale,
elle permet un juste équilibre entre les hommes.

Équilibre matériel qui assure à chacun la dignité humaine.

La Justice est aussi au service du Bien de l'être humain,
elle est active dans l'humilité


Elle avance à petits pas, nous emportant vers le mystère de Pâques!