KATUTURA


mercredi, novembre 19, 2008
 
Mes lectures




Federico Garcia Lorca

Ecouter le poète c’est comme écouter ce qu’il y a de meilleur en soi. Et même lorsque s’égrènent timidement les jours et les années, « les archives dans les souvenirs de mon – notre - enfance » résonnent comme l’appel de Jésus :

"N’oubliez pas l’enfant en vous », il est le meilleur de vous-mêmes !"

"Mais qui unit les vagues aux soupirs et les étoiles aux grillons?"
(Harmonie)

Qui unit l’innocence de l’enfant à la sagesse du vieillard ?

"Je crois que d'être né à Grenade me donne une compréhension et une sympathie à l'égard de ceux qui sont persécutés – le gitan, le noir, le juif, le maure que chaque Grenadin porte en soi." (Aguilar ; la mort de F.G. Lorca, p 12)

"Toute mon enfance est village. Bergers, champs, ciel, solitude. La simplicité, en somme.
Je suis très surpris lorsqu'on croit voir dans mes œuvres des hardiesses personnelles, des audaces de poète. Pas du tout. Ce sont des détails authentiques qui semblent étranges à bien des gens parce qu'il est étrange aussi d'aller vers la vie de cette façon si simple et si peu pratiquée: voir et entendre. C'est pourtant si facile, n'est-ce pas?... J'ai de grandes archives dans les souvenirs de mon enfance pour avoir entendu parler les gens. C'est la mémoire poétique et je m'y rapporte." (La mort de F.G. Lorca, p 7)

"Je serai toujours du côté de ceux qui n'ont rien et à qui on refuse jusqu'à la tranquillité
de ce rien". (idem p 20)

"Je ne serai jamais un politicien. Je suis un révolutionnaire car il n'y a pas de vrai poète qui ne soit révolutionnaire" (idem p 36)

Tant qu'il y aura déséquilibre économique le monde ne pensera pas. Je l’ai constaté.
Des hommes longent les rives d'un fleuve. L'un est riche, l'autre pauvre. L'un a le ventre plein et l'autre souille l'air de ses bâillements. Et le riche dit: "Oh, la jolie barque que l'on voit sur l'eau! Regardez, mais regardez le lys qui fleurit sur la berge." Et le pauvre de murmurer: "J'ai faim, je ne vois rien. J'ai faim, grand-faim." C'est normal.

Le jour où la faim disparaîtra, il se produira dans le monde l'explosion spirituelle la plus forte qu'ait jamais connue l'humanité. Il est absolument impossible aux hommes d'imaginer la joie qui éclatera le jour de la grande Révolution. N'est-il pas vrai que
te parle en pur socialiste?" (idem p 37)

Le désir de cette explosion spirituelle : c’est quoi ? C’est le moteur, ce sont les ailes
de la plume d’un écrivain qui nourrit la pensée. Comment dire merci ?



dimanche, novembre 16, 2008
 
Méditation dominicale 16 novembre 2008



Le buisson ardent

Moïse faisait paître le petit bétail de son beau-père Jethro. Il emmena brouter ses bêtes jusqu’au mont Horeb, on ne sait trop pourquoi il se dirige de ce côté-là. Un buisson en feu l’intrigua, il voulut l’éviter, mais les flammes s’élançaient non-stop comme un appel à la réflexion ! Moïse, fasciné, un peu perdu et craintif, ôta ses sandales et s’accroupit sur ses talons. " Je Suis Celui qui Suis " remua dans son cœur de pasteur la réalité de ses compatriotes israéliens dominés par les Egyptiens. Une vraie mise en situation, écoutons :

http://mythesfondateurs.perso.cegetel.net/Le%20buisson%20ardent.htm

Yahvé dit : "J'ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte.
J'ai entendu son cri devant ses oppresseurs ;
Oui, je connais ses angoisses….

Maintenant, le cri des Israélites est venu jusqu'à moi,
Et j'ai vu l'oppression que font peser sur eux les Egyptiens.
Maintenant va, je t'envoie auprès du Pharaon,
Fais sortir d'Egypte mon peuple, les Israélites."

Rien que ça ! Voilà où mène la méditation et le cœur à cœur avec Dieu : Va ! Agis ! Libère !

Qu’est-ce que me chantent les flammes du buisson ce week-end, à Bulle ? C’est simple : elles ont le visage, le vécu, la voix de notre Conseiller fédéral Samuel Schmid, qui avait assumé la responsabilité du Département fédéral de la défense (DDPS) il y a huit ans dit-on, et qui s’en ira tout soudain. Il donne quelques raisons de sa démission le mercredi, 12 novembre, face aux médias :

· Vivre l'exclusion de celui qui pense autrement, sentir monter en soi un esprit de résistance. Résister par fidélité aux valeurs comme la liberté, le respect et l'écoute de l'autre
· Tenir le coup, résister à la pression et à la diffamation.
· Considérer son âge et les signaux d'atteinte à sa santé
· Savoir écouter son corps, et détecter une certaine «fatigue de l'esprit. »
(Je cite ces 4 raisons de mémoire, librement)

Ceci est un langage nouveau dans la bouche d’un politicien. Des raisons dépouillées de calculs. Profondes, transparentes. Celles d’un homme droit ! Cela me coupe le souffle. Presque.

Mon Dieu qu’il est difficile d’imaginer autre chose qu’une langue de bois dans la bouche d’un politicien! Tant on dirait que la sinuosité des propos, l’esprit tordu, l’incapacité d’écouter la voix du peuple font partie de leur fonction et de leurs intérêts partisans et/ou personnels !

Je suis surprise : ce que dit Samuel Schmid sonne vrai ! Comme Nelson Mandela. J’ai l’audace de dire « comme Jésus aujourd’hui ! » Encore un souvenir : le 10 décembre 2005, je crois, Samuel Schmid avait été « l’invité surprise » de la Soupe, l’émission dominicale, joyeusement satirique de la RSR 1ère. Je n’ai pas pu re-entendre cette émission mais je me souviens que les garçons et filles de la soupe, taquins qu’ils sont, avaient, oui, une approche respectueusement rigolote des fourberies du système et de ses fonctionnaires. C’est l’aromate de la soupe.

Le Président de la Confédération le savait. Il s’est prêté au jeu, respectueusement itou ! Si bien que la conclusion – après la promesse de l’enfer – m’a impressionnée par l’affectueuse gratitude et le respect que lui a témoignés l’équipe de la Soupe !

Il y a un tel contraste entre cette Soupe et l’espèce de « mise en accusation télévisée » de Samuel Schmid, quelque temps après les remous Nef ! Là, le journaliste invitait des représentants de différents partis à mordre à pleines dents l’accusé Schmid. On le sentait humilié en tant qu’homme ! Sans autres armes de défense que sa peau !
J’ai eu honte d’être suisse ce soir-là ! Et je suis contente de la conclusion de François Nussbaum/Berne Arcinfo.ch 13.11.08 :

« Schmid, un homme blessé par la virulence et la perfidie des attaques subies durant des années. Il avait une autre conception de la culture politique. » La déclaration la plus noble peut-être, de Samuel Schmid, a été sa reconnaissance d’avoir « fait des erreurs, d’avoir été (trop) confiant… » Encore une fois on semble entendre le langage de Mandela. Montrez-moi un politicien, une autorité qui dise humblement : « J’ai fait une erreur ou je me suis trompé » ???

L’armée dans tout ça et dans ma méditation ? Nul de nous ne choisit de naître dans un monde où règne la globalisation des armes, cela fait partie de cette faille depuis que Caïn a tué son frère Abel et que le Créateur a demandé « Où est ton frère ? » Jusqu’à aujourd’hui.
J’appuie de toutes mes forces le mouvement GSsA, une Suisse sans armée, y compris en tout premier un Vatican sans gardes suisses armés. Mais je respecte le responsable d’une armée de Défense qui fait ce qu’il peut dans cette faille belliqueuse ! Croire à l’utopie d’une planète sans armée, c’est simplement croire à la dignité d’un seul homme ! Tout homme.
J’écoute la mélodie, la plus belle, d’Isaïe 2,3-5, « Ils, les hommes, forgeront leurs épées en soc de charrue et leurs lances en faucilles. Une nation ne lèvera plus l'épée contre l'autre, et l'on n'apprendra plus la guerre. »

Jésus à Pierre : «Remets ton glaive au fourreau ! » (Jean 18 :11)

Encore Jésus à Pierre : « Remets ton épée en son lieu, car tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée. » (Matthieu 26:52)

« Yes, moi j'ai eu le plus étrange des rêves que j'n'ai jamais eu ! J'ai rêvé que le monde était d'accord pour ne plus faire la guerre ! » (Graeme Allwright: “The strangest dream!”

Chanter cela, c’est encourageant, Miriam Makeba a montré que le chant et la lutte pour la justice et la paix sont UN. C’est une lutte, un travail. Jérémie clamait : "Ils disent: paix, paix! mais il n'y a pas de paix!" (Jérémie 6 :14)

En méditant voici que je prends la défense de Samuel Schmid, et alors ? Quand on permet à l’Esprit de Jésus de s’exprimer en nous, il va souvent à rebrousse poils des médias.

Par exemple, Matthieu 8 ; 5-17 rapporte la rencontre entre le Centurion de l’armée d’occupation romaine et Jésus ici :

http://viechretienne.catholique.org/meditation/10807-un-exemple-etonnant…

Nous nous trouvons en bonne compagnie.
Demeurer cœur à cœur avec Yeshuah, contempler le buisson enflammé de notre quotidien, puis partir avec Lui en essayant de construire la paix. Petitement. Chez nous, plus loin.
Je crois que Jésus jette un regard de tendresse sur le chef démissionnaire du Département de la Défense suisse.





mardi, novembre 11, 2008
 
Adieu Mama Africa !



Miriam Makeba quelques minutes avant sa mort… à Naples !

Elle est morte en chantant sans attendre les applaudissements !
Engagée dans tous les combats, engagée jusqu’au bout, elle se retire dans les coulisses et meurt sans attendre les applaudissements ! Oui ! la dernière note, le dernier souffle, le dernier battement de son immense cœur africain crie, murmure, une dernière caresse sur la peau du tambour qui déverse le trop-plein de sa tendresse à travers la brousse, les townships, Manhattan Brothers, « Gomorra », Roberto Saviano et tous les traqués des mafias. Naples, hier soir, ce matin : « Hamba Kahle, porte-toi bien » Mama Africa, notre rossignol de Soweto veille de là où elle vient d’arriver : Home ! Surtout ne faiblissons pas. Comme Miriam, notre sœur, mère, amie, son dernier souffle est la dernière note du chant de toutes les libérations. Un chant repris en chœur jusqu’à notre dernier souffle !

Nelson Mandela : « Elle était la première dame sud-africaine de la chanson et elle mérite le titre de Mama Africa. Elle était la mère de notre combat et de notre jeune nation…Ses mélodies enflammées ont fait résonner la douleur de l'exil et de la distance qu'elle a ressentie pendant 31 ans. En même temps, sa musique nous a donné un profond sentiment d'espoir. »

Mama Africa, ta voix persiste dans nos cœurs : la lutte continue, la victoire est certaine. La victoire ? :

"Pata, Pata". ("un petit rien", en zoulou). C’est tout c’est rien. La vie : un petit rien !



samedi, novembre 08, 2008
 
Méditation dominicale du 9 novembre 2008



Etre un avec Jésus, avec l’espèce humains, la nature, l’univers est une expérience qu’on ne décrit pas. On vit intensément la conscience d’Unitude, l’espace d’un moment et qui, bien sûr, inclut notre perception limitée de l’actualité, dans le creuset du passé et l’audace de l’avenir ! Un moment privilégié avec Jésus inspiré de l’Evangile. Par sa présence active en mon cœur momentanément très attentif et laborieusement réfléchi, j’essaie de faire ce qu’ Il attend de moi et de nous tous selon Matthieu 10, 27 :

« Ainsi Jésus définit-il la tâche de ses apôtres : "Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière, et ce que vous entendez à l'oreille, criez-le sur les toits »

(http://pagesperso-orange.fr/jean-claude.bologne/Allbib.html)

L’actualité : Barack Obama sous les projecteurs le 5 novembre. Je regardais le show, la jubilation y compris l’enthousiasme de mes compagnes et j’ai eu une pensée qui je n’ai osé partager ce jour-là et que je partage aujourd’hui : « Cela me fait penser à l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem ! » Quand j’ai raconté ce sentiment, on m’a répondu: « Tu ne serais pas un peu déphasée ? »

J’ai donc « l’audace d’espérer » que notre bonne volonté et notre prière seront sa force et la force de celles et ceux qui s’efforcent à temps et à contre temps de construire le règne de Dieu. Comme Jésus en son temps et avec Lui aujourd’hui.



Dimanche, 9 novembre 2008, Jean le bien-aimé rapportera la colère de Jésus sur le parvis du Temple (Jean 2,13-22) dans toutes les églises catholiques.

« A Jérusalem. Jésus trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »

Cliquez, si vous en avez envie, sur cette adresse. On y trouve ces textes d’une actualité saisissante :

http://croireenlefilsdelhomme.unblog.fr/tag/3-textes-des-lecture-du-jour/

Cela correspond à ce que nombre de gens, moi y compris, ressentent face à l’apparente richesse du Vatican. Je suis humiliée, profondément gênée car cela n’a rien à faire avec Jésus au désert ! Cela a à faire avec sa colère au Temple de Jérusalem qu’on va commémorer et commenter à la basilique Saint-Pierre à Rome, demain !

Jésus est ailleurs, au creux de cette « faille » où nous luttons. Marginalement. Avec la multitude d’affamés de justice à qui Jésus s’identifie aujourd’hui comme hier et qui, aux USA, acclame Obama qu’ils contemplent avec leurs immenses yeux de naufragés !

« Yes we can ». L’audace d’espérer ! Créer un monde où chacun pourra manger à sa faim et boire à sa soif. Nous dirons de plus en plus joyeusement « Yes we can » !!! Oui, avec l’Amour et la force de Jésus nous le pouvons même s’il faut passer par l’échec. Il existe un abîme profond entre l’ Hosanna de Jérusalem et l’ Alléluia de Pâques !
Nous sommes dans l’abîme, entre les deux.



mercredi, novembre 05, 2008
 
Prière pour un leader



10 mai 1994

« Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne sommes
pas à la hauteur.
Notre peur fondamentale est que nous sommes puissants
au-delà de toute limite.
C'est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui
nous effraye le plus.
Nous nous posons la question :

« Qui suis-je moi, pour
être brillant, radieux, talentueux et merveilleux? »

« En fait qui êtes-vous pour ne pas l'être?
Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde. »

L'illumination n'est pas de vous rétrécir pour vous éviter
d'insécuriser les autres.
Elle ne se trouve pas non plus chez quelques élus.
Elle est en chacun de nous.

Et au fur et à mesure que nous laissons brûler notre propre
lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la
permission de faire de même.
Si nous nous libérons de notre propre peur, notre présence
libère automatiquement les autres.

Nelson Mandela

(L'original de cet extrait est en réalité de Marianne Williamson, il capte si bien la pensée et l'attitude de Madiba! Cela se comprend qu'on le lui ait attribué, même par mégarde!)

Madiba offre cette prière à tout président, leader, notamment, en ce 5 novembre 2008, à Barack Obama



mardi, novembre 04, 2008
 
Mes lectures
Préambule



Question de Federico Garcia Lorca :

« Mais qui unit les vagues aux soupirs
et les étoiles aux grillons? » F.G. Lorca

Cité dans la présentation de l’île Radio Suisse Romande (Expo 02) aux lacustres potentiels.
J’eus l’occasion d’habiter l’île.


Dès lors les vagues, le ciel, les poissons, les oiseaux se mirent à réfléchir avec moi sur le radeau tout en aiguisant ma curiosité : mais qui est Federico Garcia Lorca ? Quelle réponse à la question ?

De retour à Lausanne, j’ai trouvé, à la Bibliothèque des informations, des biographies,
des textes du Poète. Comme un cadeau tombé du ciel ! Ayant rendu les livres empruntés,
je trouve, dans une petite librairie au coin d’une rue du Flon :

Titre : Federico Garcia Lorca (collection Poètes d’aujourd’hui)
Auteurs : Armand Guibert et Louis Parrot
Editions : Pierre Seghers, 1947

Je l’ai acheté, lu comme on boit l’eau au ruisseau, comme on dévore un morceau de pain complet !

Je me retrouvai, gamine de 13 ans en juillet 1936 à notre ferme de la Fin du Teck.
Un orage déchaîné, la grêle, les blés d’or couchés alors qu’on allait moissonner lendemain !
Un quart de la toiture arraché. Je sentais le regard de papa sur la tache jaunie, tachetée
de grêlons blancs comme des hosties égarées ou une manne qui nous narguait ! La main
de papa était moite et son regard humide ! Maman était déjà au travail pour parer au plus pressant afin que la vie continue malgré tout.


Curieusement, cela n’empêchait pas mes parents de discuter, de commenter les actualités
hors de nos frontières rapportées par les journaux et la Radio. Il était question justement
de Franco et de ses phalanges, hélas associés à la droite catholique de l’époque. Il était question de la révolte des rebelles qui aspiraient à une vie plus juste ! Je percevais la perplexité dans leurs arguments contradictoires de mes parents. Deux camps : les rebelles, athées, communistes, brûlant les églises, tuant les prêtres, brûlant les églises.
Et puis le caudillo Franco, défendant l’ordre établi, maintenant la loi et l’ordre, les valeurs chrétiennes. Les autorités ecclésiastiques soutenaient Franco.


Quelles étaient les causes et le but de cette guerre civile? D’où venaient les armes ? L’hebdomadaire l’Echo Illustré, avait publié l’histoire d’une Sœur infirmière qui soignait un
prêtre gravement blessé par les rebelles sans Dieu. Elle tomba amoureuse de son patient
qui mourut et la Sœur de dire : « Que m’importe à moi d’être aimée pourvu que j’aime ! »

Dans mon cœur de d’adolescente, je commençais à me faire une opinion. De prendre parti.
Pour la Justice et la Paix en Espagne ! Si les vaincus et les victimes du franquisme pouvaient écrire l’Histoire… Aujourd’hui, peut-être que Federico Garcia Lorca m’aidera à voir plus clair !


Je me retrouve en 2002 sur l’île au large de Forel. Je contemple les vagues paisibles
et je rêve en plein soleil. Les souvenirs émergent des profondeurs fluides du temps.
Ils mûrissent, fleurissent, portent toutes sortes de fruits ! Pour construire le règne de Dieu comme l’a révélé Yeshuah ! La question de l’inconnu Federico Garcia ne me quitte pas.


Serait-ce le souffle de son Esprit qui unit les vagues aux soupirs et les étoiles aux grillons ?
Je suis comme un petit grillon égaré sur un radeau à qui sourit l’étoile qui va me faire découvrir un poète, un musicien, un peintre aux milles nuances. Un beau fou captif du rêve du créateur. Ce rêve que seule, la Bonne Nouvelle de Jésus peut réaliser par la voie des poètes aussi.



L’Enfant muet

L’enfant cherche sa voix
(le roi des grillons l’a prise)

Dans une goutte d’eau
l’enfant cherchait sa voix.

Je n’en veux pas pour parler
mais pour en faire une bague
qui portera mon silence
en son tout petit doigt

Dans une goutte d’eau
l’enfant cherchait sa voix.

La voix captive au loin
Mettait un habit de grillon.

(Page 117, traduit par Armand Guibert)

http://montdutemple.blog.lemonde.fr/2005/12/



« Le jour est Dieu qui descend
et le soleil la brèche par où Il passe » F.G.L.



samedi, novembre 01, 2008
 
Méditation dominicale (2)



Jour des morts

« Leur regard me contemple…Leur tendresse sentie, c’est l’ange gardien ! »

Questions :

Le regard d’un enfant assassiné, celui des victimes de la faim, de la soif, de la prostitution, celui des suicidés, des exécutés contemplerait-il les coupables ? Le plus terrible, c’est que les systèmes protègent les vrais responsables qui restent invisibles ! Contempler qui dès lors ? Pardonner à qui ?

La tendresse des « Saints Innocents post modernes » n’a que Jésus enfoui dans leur plus profonde pureté pour contempler et pardonner.

La capacité de tendresse et de pardon de Jésus, si seul dans nos déserts habités, est un mystère, identique à sa capacité d’aimer.

« Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger; s’il a soif, donne-lui de l’eau à boire.
Car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête, et l’Eternel te récompensera. »

( Prov. 25 :21-22).


Jésus avait appris les Ecritures, y compris le proverbe ci-dessus. Mais Il va bien au-delà en s’identifiant
aux victimes des ennemis, debout face aux systèmes injustes. Par exemple : Dietrich Bonhoeffer et les gazés, Oscar Romero et les opprimés du El Salvador, des milliers de par le monde qui occupent notre pensée ce 2 novembre 2008, Jour des morts. C’est-à-dire des vivants.


Dans les églises catholiques, un lumignon brûlera en souvenir de chaque personne décédée durant l’année. C’est une tradition et c’est bien. Mais l’Eglise catholique, « universelle » dit-on, donc sans frontières selon l’adjectif, pourrait allumer un lumignon pour chaque mort en Irak, en Afghanistan, au Soudan, dans les banlieues de Paris, les taudis de Johannesburg, en oubliant aucun de nos frères en humanité. Une immense promesse de Vie illuminerait notre terre…car c’est dans la mort que la Vie brille
de tous ses feux.

Le changement est en marche et les morts-vivants nous indiquent le chemin. Avons-nous peur qu’ils ne manifestent quelque chose qui nous inquiète ? Comme l’abandon des armes, des armées, des trônes et des dominations ?
Anecdote : C’était dans un township du Cap nommé Maitland. Le dimanche, la petite église vétuste était bondée ! La Jeunesse étudiante et la Jeunesse ouvrière chrétienne (JEC et JOC) se retrouvaient pour
la journée et animaient la liturgie eucharistique. Avec bonheur, je faisais partie de ces jeunes et nous
étions chargés des chants ! Un dimanche nous avons trouvé, appris, décidé de chanter ce cantique irlandais du 15ème siècle (en anglais bien sûr !) qui fait chanter Jésus Christ crucifié :


Le Seigneur de la danse

« Je dansai le matin, lorsque le monde naquit,
Je dansai entouré de la lune, des étoiles, du soleil,
Je descendis du ciel et dansai sur la terre,
Et je vins au monde à Bethléem.

Dansez, où que vous soyez,
Car je suis le Seigneur de la danse
Je mènerai votre danse à tous, où que vous soyez
Où que vous soyez
Je mènerai votre danse à tous.

Je dansai pour le scribe et pour le pharisien,
Mais eux n'ont voulu ni danser ni me suivre
Je dansai pour les pêcheurs, pour Jacques et pour Jean:
Eux m'ont suivi et ils sont entrés dans la danse.

Je dansai le jour du sabbat,
Je guéris le paralytique,
Les saintes gens dirent que c'était une honte...
Ils m'ont fouetté, m'ont laissé nu,
Et m'ont pendu bien haut, sur une croix,
Pour y mourir.

Je dansai le vendredi, quand le ciel devint ténèbres
Ils ont enseveli mon corps, et ont cru que c'était fini,
Mais je suis la danse et je mène toujours le ballet.

Ils ont voulu me supprimer,
Mais j'ai rebondi plus haut encore,
Car je suis la Vie, la Vie qui ne saurait mourir.
Je vivrai en vous, si vous vivez en moi,
Car je suis le Seigneur de la danse...

(Sydney Carter poète anglais du XIIIe siècle)

http://www.spiritualite2000.com/page.php?idpage=1571

Ce chant choisi par la Jeunesse JOC et JEC, choqua profondément le prêtre, les consœurs et une
poignée
de fidèles. C’était profane, irrespectueux nous a-t-on reproché à haute voix.
Qu’attendait-on de nous ?

Nous avons continué de chanter « le Seigneur de la Danse » hors les murs de l’église. La Vie,
parfois,
fleurit hors les murs et certainement hors les tombeaux.