KATUTURA


samedi, août 30, 2008
 
Méditation dominicale 31 août 2008



Etre vraiment conscient de l’infiniment grand dans l’infiniment petit est hors parole, hors tout ce qui n’est
pas divinement humain. Mon ami Albert Nolan dit que «La méditation de Jésus était une expérience
d’union avec Dieu (Abba) avec lui-même, avec les autres et avec l’Univers » (page 118 in Jesus today »,
Orbis Books).

Ce moment de méditation, au désert avec Jésus signifie, être conscient, au plus intime de moi-même,
de l’âme, de la souffrance, de la mort, de l’espérance, de la vie en direct et en continu des personnes,
de la nature, de l’univers à travers le temps et l’espace.
L’espace d’un moment, la densité du Dieu vivant dans le vide total et temporaire de mon Ego me guérit,
me purifie, me fortifie! Pour m’envoyer vers les autres, vers la nature, à la rencontre de l’Univers.

Hier, grâce à l’amitié d’une consœur, j’ai pu me rendre au Jura où mon frère aîné, (94 ans)
« marche vers la lumière » aux soins palliatifs. Il savait la raison pour laquelle je me hâtais vers lui, sa femme aussi. Nous avons mangé ensemble, une table à cinq. Paisible, taquine même. Mon frère a mangé quelques grammes me disant que les « médicaments » qu’il déteste le rassasient. Je percevais l’Esprit de Jésus, de son repas d’adieu, la cène comme on dit. Nous avons parlé des farces, qu’enfants, nous avons faites en ramassant des pommes de terre ; nous avons évoqué les chevaux, les paysans, la politique paysanne
et l’importance de la paysannerie pour la survie de la race humaine!

L’ambiance festive de notre repas commun avait la saveur poivrée de la douleur lancinante et irréversible
du moment, alors que l’immense bouquet de tournesols tournés vers le soleil murmurait que tout, tout chagrin dans la vie des hommes engendre la résurrection. La Pâques de Jésus, c’est le sceau indélébile qui scelle le chemin de notre espèce humaine qui s’enfante en mourant.

Nous nous sommes dit adieu sans dire « reviens ou… je reviendrai » ! Nous laissons ça à la garde de Dieu, conscients que nous revenons tous à la Maison de notre Créateur bien-aimé – dont la nostalgie n’a de cesse
de nous faire désirer fort, très fort, d’arriver enfin chez soi chez Lui ! Ensemble, car cette maison du Seigneur – qu’on nommait le Paradis - est habitée, peuplée…des gens, de la faune, de la flore, des étoiles et du reste ! Mystérieusement.

La maladie, la proximité de la mort, la violence, les guerres incessantes, les afflictions intolérables, qu’elles soient une expérience individuelle, personnelle ou collective, peut être une guérison, une croissance, un mûrissement qui fait naître la VIE, en fait la plus belle symphonie de Jean Sébastien Bach: « Jésus que ma joie demeure… » http://www.jeansebastienbach.musicblog.fr/.../.

Oh ! je sais, de belles paroles ! Ce moment de méditation qui paraît distiller des réalités cruelles en béatitude n’est facile pour personne ! Se réfugier dans la méditation comme on se réfugie dans la jupe de maman
quand on a peur, Saint Paul serait d’accord mais il nous avertit…Aïe Aïe Aïe !

« Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant… » 1 Corinthiens 13:9-11, http://monepeelabible.centerblog.net/4.html (aller aux dernier chapitre, très intéressant !).

Je crois que devenir homme nous rend humble car c’est dans la lutte qu’on fait l’expérience de qui nous sommes vraiment. On y laisse des plumes comme Jacob sur son échelle même s’il prétend avoir vaincu
Dieu lui-même ! (Genèse 32 : 23,24,30).

Ou encore la dispute entre Dieu et Job : Je crie vers Toi et tu ne réponds pas ; je me présente sans que tu me remarques. Tu es devenu cruel à mon égard, ta main vigoureuse sur moi s’acharne” (Job 30, 20-21). Voir le malade et son entourage dans la Bible : http://www.pastoralesante.org/article.php3?id_article=78.

Voilà quelques réflexions nées du moment de cœur à cœur avec Jésus au désert suite au voyage précipité au Jura.





mercredi, août 27, 2008
 
Katutura, mais qu’est-ce que c’est, ce nom là ?

La question revient régulièrement. La réponse est, pour moi, si simple et évidente que je n’ai jamais pris
la peine d’en raconter l’origine, la genèse, l’actualité. Du moins pas dans les détails et je m’en excuse.

Raconter l’histoire de Katutura, en Namibie, sans l’avoir vécue est difficile. Même les historiens bien documentés connaissent leurs limites…

Selon Wikipedia, 26 000 ans avant Jésus Christ déjà, des gens habitaient un pays vierge, jeune et neuf, sans frontière, sans nom en « Afrique ». Une terre d’accueil pour les nomades. Il y avait des animaux, il y avait ce qu’on ose à peine nommer la flore, la flore du désert ! Unique, on la voit fleurir et mourir en moins d’une heure ! Allez voir ! C’est une adoration !

Ce pays d’accueil est l'actuelle Namibie où l'on trouve les traces les plus anciennes d'art rupestre sur le continent africain, elles sont attribuées aux nomades, les Bushmen , premiers habitants de la région.


Peinture SAN. Plateaux de Brandberg, Namibie env. 33 000 ans

Le temps avance. Un colon avant-coureur, Jacobus Coetse, chasseur d’éléphants est le premier Blanc à s’aventurer dans la région ouvrant ainsi la voie aux chasseurs, aux explorateurs aux missionnaires, aux militaires aux marchands ! Ils flairent le sous-sol : l’uranium, le cuivre, l’argent, les diamants.
C’est en 1750, et c’est fatal pour la population.

L’exploitation, la domination, les tribus massacrées au moindre signe de révolte envers les envahisseurs anglais, allemands, en outre, comme en Afrique du Sud, les Missionnaires sont invités à venir civiliser, convertir, baptiser, alors que dans les faits, leur seule présence cautionne la colonisation.
Eux, les Missionnaires, sont protégés les forces armées qui tuent les Africains!



En janvier 1904 la population Hereros, estimée à 80 000 âmes, se soulève. Le général allemand major Lothar von Trotha, débarque dans la colonie avec un renfort de 3500 soldats. Sa mission est de se défaire des « surplus peole ». L’ordre d'extermination (Vernichtungsbefehl) est ainsi rédigé :

«À l'intérieur de la frontière allemande, tout Herero, avec ou sans fusil, avec ou sans bétail, sera fusillé. Je n'accepte plus ni femme ni enfant, je les renvoie à leur peuple ou fais tirer sur eux. Telles sont mes paroles
au peuple herero. Le grand général du puissant empereur. Von Trotha».

Après les massacres il reste 15 000 Hereros.
La capitale (allemande) Windhoek (coin du vent) est rapidement construite.
Les Hereros restants sont chassés dans une zone tribale éloignée. Avec le temps et l’étonnante résilience
de ce peuple, le Hereroland comptent 44 000 âmes en 1964. L’étonnante résilience du peuple africain
qui rebondit plus loin, plus haut après chaque humiliation, chaque anéantissement!

(Voir l’excellente information sur le génocide des Hereros par les Allemands sur le site : http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=512)

Mais qui sont donc ces Hereros d’où surgit Katutura ?

« Les Hereros: Peuple pasteur, agriculteurs et éleveurs de bétail. La culture Hereros divise dans des rôles

très précis, celui des hommes qui transmettent l'éducation religieuse, l'organisation politique... et celui
des femmes, qui transmettent tout ce qui est matériel, bétail, habitat.... Les femmes portent toujours aujourd'hui une tenue héritée de l'époque victorienne et des missionnaires allemands. Elle consiste
en une robe longue sous une panoplie de jupons et une coiffe avec deux "cornes" pointues »
(plusieurs sites sur le sujet dans Google).

Pour survivre les Hereros doivent donc se rapprocher de la capitale Windhoek pour y trouver du travail
et du pain. Selon les lois de l’apartheid, la région est divisée en zones blanches et en zones noires. Les noirs sont assignés à résidence à l'Ouest de la ville dans un endroit appelé "Old Location". En 1955 les dirigeants déplacent les Noirs dans un nouveau quartier indigène. La grande majorité des résidents refusent cependant de déménager vers le lieu de résidence qui leur est assigné à 5 kilomètres de Windhoek.

http://farm3.static.flickr.com/2300/2302189994_307a7f9ef2.jpg?v=0

En décembre 1959, les boycotts et les protestations dégénèrent. Le massacre de Old Location
(11 personnes tuées par la police, 44 blessées) marque le début de la résistance effective à l'administration sud-africaine et à l'apartheid. Le déménagement des habitants du Old Location est définitivement terminé
le 31 août 1968. Dans le Transvaal où j’enseignais à l’époque, nous étions tous engagés à collectionner des couvertures et des tentes que des représentants des Eglises transportaient vers Katutura (je n’étais pas du nombre). Les autorités les repoussèrent et les activistes passèrent outre. Petite victoire.


Et la vie continue.

Dès 1959 donc, j’ai pu vivre de près ce que j’essaie d’écrire aujourd’hui. La population a été déportée à coup de camion. Vous trouvez la description d’une déportation du genre dans « Histoire Inavouée de l’apartheid » (page 101). Prototype de la méthode de déportation forcée vers les Bantoustans
en construction d’alors.

La presse sud-africaine à laquelle je rends hommage suivait et publiait cette monstruosité.
Les gens « dumped » (déversés) ont dit Aikôna ! Katutura. Ce qui signifie : Non ! Nous n’avons pas
ici d’endroit permanent ! Ce qu’on raconte moins, c’est que les Africains semblent avoir une connaissance presque vécue des termes bibliques ! Ils ont une spiritualité du vécu, de la nature.

L’apôtre Paul ne disait pas autre chose aux Corinthiens 2 (5 : 1) :

Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. Et celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l'Esprit. »
(Voir Louis Segond, http://www.europepourchrist.org/bible/2co.php)

Combien de morts sur le « long chemin vers la Liberté » ! Ils sont mis en terre sans mausolée ni croix
ni autre signe ! De leurs cendres poussent des tiges, des épis et du pain de vie.
Les survivants continuent la lutte. La rage de vivre triomphe. Ils défrichent, cherchent de l'eau,
construisent des WC, des pistes, dans le sable, des abris, des shacks, puis des maisons. Ils bâtissent
des écoles, des dispensaires, des lieux de prière pour tous, ils délimitent un terrain de " foot ".
Ils bâtissent un centre communautaire en vue de promouvoir la culture héréro. Et tant d'autres choses encore !
Windhoek la capitale capitaliste est reléguée dans l’ombre de Katutura la vibrante !

Un lien personnel de plus avec Katutura : dans les années 60’ en Afrique du Sud, la lutte contre le fléau
de l’apartheid peinait ! Je travaillais avec la Jeunesse étudiante chrétienne (YCS, la plupart des étudiants européens) ainsi qu’avec la Jeunesse ouvrière chrétienne (YCW, la plupart des travailleurs africains).
Mike, le jeune animateur eut l’idée magnifique de créer un journal forcément clandestin pour informer, inspirer, resserrer les liens entre les uns et les autres. Ce Journal de la Jeunesse engagée fut nommé
« Katutura ». Il paraissait quand c’était possible de l’éditer de le ronéotyper et de le distribuer largement. Beaucoup de temps, de réflexion dans l’élaboration de Katutura. Le contenu était l’actualité
de proximité analysée dans le contexte plus large, et mis à la lumière de l’Evangile, des prophètes,
des sages…en vue d’une action coordonnée. Il était attendu, disséminé, lu, partagé…et traqué par la police cela va sans dire. Le journal Katutura proposait aussi des choses très pratiques en un langage symbolique et/ou codé afin de nous aider à « faire la justice, aimer tendrement, marcher humblement avec le Dieu de l’Exode ! Sachant que la grâce n’est pas une bricole, mais comme Bonhoeffer nous l’apprenait :
«a costly grace » ! Prendre au sérieux la grâce de notre engagement collectif, c’est bien plus difficile
que le récit que j’essaie d’en faire ! Katutura !

Katutura paraît me poursuivre comme quelqu’un qui m’aimerait bien.
Quand je suis revenue en Suisse dans le but d’informer sur ce qui se passait en Afrique australe,
mon sentiment a été assez souvent : Aikôna Katutura ! Soit, je n’ai pas ici de lieu permanent !

Quand j’ai commencé le travail avec les réfugiés, au Jura, à Lausanne, mon sentiment a souvent été :
Aikôna! Katura!
Je n’ai pas ici de lieu permanent !

Quand je me suis retrouvée dans notre foyer de Sœurs âgées à Bulle, j’ai eu le sentiment :
Aikôna Katutura !

Il n’y a rien de permanent sur notre planète puisqu’elle ne cesse de bouger …et nous avec !
C’est « la dynamique du provisoire » (Roger Schutz). Il n’y aura rien de permanent dans la mort
puisque l’univers ne cesse de se développer et nous avec, c’est Pâques en direct et en continu !
La vie nouvelle. Le mystère de la mouvance hors espace temps !

Entre temps, il y a ces « coups de pouce » du Bon Dieu inattendus et qu’il faut prendre au sérieux.
En voici un exemple : un journaliste de la Rsr 1ère , totalement inconnu jusqu’alors, était de garde lors
de mon séjour sur le radeau du lac à « l’île de la Radio suisse Romande » au large de Forel, en 2002 je crois.
Il eut l’idée pour moi ( !), de créer en un clin d’œil un blog avec Blogspot ! Il fallait un nom pour ce blog, j
’ai dit sans hésiter : Katutura …Même un blog n’a pas de « cité permanente ». Il dure quand même
depuis quelques années et s’est même trouvé un jumeau dans la blogosphère de 24 Heures.
Grâce à un autre « coup de pouce » du Bon Dieu !

Entre temps, j’ai appris à surfer sur Internet et, par miracle Google m’annonce :

La population de Katutura affirme aujourd'hui :
" Nous sommes ici et nous y resterons ".

Je continue ma recherche et je tombe sur le livre:
“Katutura : a place where we stay, life in a post-apartheid township in Namibia” by
Wade C. Pendleton. (1996 Center of International Studiesm Ohio University,printed in the USA).
Je cherche encore, et trouve l’adresse e-mail de l’auteur, je lui écris. Il me répond aussitôt comme
tout Sud-africain le fait par habitude, il m’envoie gracieusement ce livre et bénit mon blog Katutura.
Jusqu’à ce jour nous restons en contact amical et constructif. C’est une amitié.

Voici quelques adresses utiles de Wade Pendleton et d’une partie de son engagement !



C'est Wade

http://www.iiz-dvv.de/index.php?article_id=725&clang=2

http://www.queensu.ca/samp/sampresources/samppublications/

Migrations en Afrique australe :



Conclusion : Katutura est pour moi l’aspect éphémère de notre « fugue » sur la terre.
Une espèce d’évasion de la main du Créateur pour faire le bien comme l’Homme de Nazareth,
l’homme parfait nous l’apprend : « Lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien » ((Act. 10:38).

Jésus vivait le sens profond de Katutura. L’Evangéliste Luc dit : « Le Fils de l’homme n’avait pas de lieu
où reposer sa tête » (Luc 9 : 58). Un homme « sans domicile fixe », les gens le trouvaient partout,
là où ils le cherchaient, dans le moi profond comme dans le cœur des gens, dans la nature et dans l’univers.



Avec hommage à Wade Pendleton de Claire-Marie



samedi, août 23, 2008
 
Méditation dominicale

La gerbe de blé



Les signes d’amitié, vous connaissez ? Quand nous étions enfants sur le chemin vers l’école,
nous ramassions quelques fleurs des champs pour les offrir à Paul, Monsieur le régent.
Sur le chemin du retour, nous cueillions, un par un, des boutons d’or pour la « maison ».

Nous ne connaissions pas encore le conseil des fleuristes modernes: « Dites-le avec des fleurs ! »
C’est tellement évident que les fleurs expriment l’amour d’un cœur d’enfant. Pas de mots : un parfum,
une couleur, une forme… un enfant murmurant : je t’aime. Sans parole. Juste un sourire.
Un épi doré et cent grains de blé !
Cent épis qui s’inclinent vers toi sur leurs longues tiges et qui t’enivrent de la senteur des champs d’or,
des greniers pleins de grains dodus, de la farine que notre meunier ajoulot vient de moudre, de la pâte
qui lève dans le pétrin, des deux mains paysannes qui saisissent la pâte pour la former en boules souples marquées d’un signe de croix discret, puis qui les déposent sur la tôle enfarinée, l’enfournent dans le four
à bois chauffé juste à point.

Attendre … puis retirer ces miches précieuses, chaudes, rondes et brunes pour les déposer une à une
dans le couffin à pain comme on y dépose le PAIN de VIE. Car c’est ça. Sans autre cérémonie ni liturgie
que celle, magnifique et irremplaçable du labeur du paysan ! Ce PAIN DE VIE, fruit de la Terre et du travail des hommes. C’est ça.
Je l’ai appris à la ferme. Sans catéchisme et sans dogme ! En faisant la « fournée », comme nous disions
chez nous, papa me permettait, avec des restes de pâtes de former, de mes mains d’enfant, des oiseaux
qui se mettaient à gazouiller en sortant du nid où ils avaient cuit ! La maison embaumait le pain frais.
On le partagerait un ou deux jours plus tard seulement, papa et maman ne coupaient pas le pain,
ils le brisaient. Chacun son morceau et ses miettes.



Quand un ami très cher m’a remis cette gerbe de blé samedi passé, j’ai revécu cette expérience du pain
de mon enfance. Le passé et l’avenir, c’est aujourd’hui !
Epoque de la globalisation et du néo libéralisme sauvage.

Je médite avec le paysan de Nazareth, Jésus, Notre frère et Seigneur, lui qui a eu l’audace de dire
qu’Il était lui-même PAIN, si on a faim vraiment, et qui a eu l’audace de défier les règles sacrées
de la synagogue pour assouvir la faim …mais écoutons plutôt Matthieu (12 : 1-8), il raconte :

« A cette époque, un jour de Sabbat, Jésus traversait des champs de blé. Comme ses disciples avaient faim, ils se mirent à cueillir des épis pour en manger les grains.
Quand les pharisiens virent cela, ils dirent à Jésus:

---Regarde tes disciples: ils font ce qui est interdit le jour du sabbat!Il leur répondit:

---N'avez-vous donc pas lu ce qu'a fait *David lorsque lui et ses compagnons avaient faim?
Il est entré dans le sanctuaire de Dieu et il a mangé avec eux les pains exposés devant Dieu. Or, ni lui ni ses hommes n'avaient le droit d'en manger, ils étaient réservés uniquement aux prêtres.
Ou bien, n'avez-vous pas lu dans la Loi que, le jour du sabbat, les prêtres qui travaillent dans le Temple violent la loi sur le sabbat, sans pour cela se rendre coupables d'aucune faute?
Or, je vous le dis: il y a ici plus que le Temple. Ah ! si vous aviez compris le sens de cette parole:
« Je désire que vous fassiez preuve d'amour envers les autres plutôt que vous m'offriez des sacrifices, vous n'auriez pas condamné ces innocents ».
Car le Fils de l'homme est maître du sabbat.
Ma méditation dominicale, mon expérience d’amitié avec Dieu est donc l’expérience d’une gerbe de blé, d’un morceau de pain !

http://www.biblegateway.com/passage/?book_id=47&chapter=12&version=32

Aujourd’hui, ce 3ème week-end du mois d’août 2008, que pensent ceux/celles qui promulguent
les lois de l’économie de marché et les appliquent par la force des armes ?

P.-S. Si j’avais des ailes, je m’envolerais tout droit vers Echallens, dans le Canton de Vaud comme
le Journal 24 Heures nous y invite en pages 1,2,3 de ce vendredi 22 août.
C’est la fête du Blé et du Pain à Echallens. On pourra y déguster du pain « enfourné ».
Quel régal !
Sûrement que même le pain « paillasse » sera partagé à qui a faim ! Je ne sais trop en quoi consistera
la « critique » qu’on promet dans le journal. Mais j’aime tellement les grains, les épis, les champs,
les miches faites maison que je me régale rien que d’y penser !

« Partageons aujourd’hui notre pain quotidien, notre eau quotidienne…c’est la seule prière collective que Jésus nous a apprise. »



vendredi, août 22, 2008
 
Deux mondes

Avant hier soir je regardais « Passe-moi les Jumelles » qui recevait l'alpiniste Erhard Lorétan, l'homme
aux quatorze 8'000 m. Cela fut suivi d’un reportage consacré aux secours en montagne.



Deux choses m’ont frappée :
· Erhard Lorétan, ayant atteint le sommet, dans son isolation splendide dit : « C’est un autre monde ! »
Il n’arrive pas à expliquer son expérience mystique de l’au-delà. La Présence de l’infiniment grand.
Une personne !

· Puis une touriste blessée au fond d’un ravin, SEULE, et l’équipe de secours en montagne qui prend
les plus grands risques pour la sauver ! « Un autre monde ! ». Ces deux mondes des profondeurs
et des hauteurs dans notre beau pays, la Suisse. Passion et solidarité.

Après l’émerveillement du moment, les actualités.

Un tout autre monde
,
quoique pas exclusivement, nous faisons partie de ce monde-ci et de ce monde-là :
le comportement de nos autorités qui font à Roland Nef un cadeau de « 435 000 francs! C'est le montant minimum que va toucher Roland Nef pour quitter son poste de chef de l'armée » (Tribune de Genève, 21.08.08). La manière désinvolte de M. Couchepin d’annoncer cette honte comme une chose due, choque !

Une récompense pour une faute, ou autre chose que nous, gens ordinaires, ne comprenons pas ?
Dans notre pays romand : des personnes tabassées dans la rue, les salles d’attente, « finir aux urgences du CHUV ou au cimetière ! Et être obligé de débourser 500.-francs avant de pouvoir porter plainte !
Pour éviter un engorgement des tribunaux et un surcroît de travail aux juges !!! » (Temps Présent, reportage 21.08.08).

Proche de ce monde-ci en l’occurrence, ce monde-là :

Le Zimbabwe par exemple, le peuple stagne dans sa déréliction. Il y a un mois que je n’ai plus mentionné ce pays dans le blog. A l’heure qu’il est d’autres sujets brûlants occupent les médias dans tous les continents. Inutile de les énumérer.

Le Zimbabwe pourrit parce que sa tête est pourrie, Mugabe qui dit que « tant qu’il vivra, Dieu le veut là ! » Des chefs d’Etats voisins, dans une espèce de loyauté alias copinage culturel malsain entre chefs africains, bricolent, bredouillent, font semblant, laisse le passer le temps et les gens mourir…A l’arrière les chefs militaires veillent ! Aux intérêts des actuels ou futurs investisseurs chinois et autres !

C’est pourtant faux de dire que tous les chefs et présidents africains sont corrompus. (encore faut-il s’entendre sur le sens du mot : corruption).

Par exemple Levy Mwanawasa :
l'homme tranquille avait brisé le pacte de silence des dirigeants africains au sujet de « la folle dérive du président zimbabwéen, Robert Mugabe, est décédé dans un hôpital à Paris. Il avait 59 ans. Lors de négociations pour la paix au Zimbabwe, au sommet de l’Union africaine à Charm el-Cheikh, Levy Mwanawasa a brusqué ses pairs en rendant responsable Mugabe du naufrage d'un Zimbabwe qu'il décrivait comme un "Titanic en train de couler". » Il a dénoncé en juin dernier «le silence» de ses voisins – y compris le silence de Thabo Mbeki d’Afrique du Sud - malgré les violences dans le pays.



Levy Mwanawasa s'est démarqué de l'habituelle culture de solidarité entre leaders africains par solidarité pour les gens habitant cet autre monde, celui des pauvres et des opprimés ceux qui n’ont même plus le « droit » d’être exploités puisqu’ils ont du nombre des gens de trop, « surplus people ».
Un autre monde dans une splendide isolation ! Quelle expérience de vie pour eux ?
Quelle expérience mystique ?


Ce chef prophétique, dont on a jamais beaucoup parlé, président de la Zambie voisine, est mort !
Son exemple reste et son esprit souffle sur cette Afrique tourmentée. C’est ma prière.



mardi, août 19, 2008
 
La vérité sort de la bouche des enfants !



Ecoutons Severrine Suzuki et ses camarades, ECO_92, l’Organisation des Enfants en défense de l’environnement :

Avec le plus grand bonheur, je transmets le message de Edmond SAVAJOL que j’ai reçu aujourd’hui.
Le voici :

Vous avez du déjà entendre ce discours d’une enfant de 13 ans à l’ONU, il est peut-être bon de le réentendre. Edmond.

DISCOURS A L'ONU SUR L'ENVIRONNEMENT « le: 06 Juillet 2008 - 15:29:47 »)


(Et d’une conférence des Nations Unies, au Brésil en 1992.
En 1992, Severn était âgée de 12 ans. La vidéo est en anglais avec un sous-titrage en français.
ECO : Organisation Environnementale des Enfants
Date : 3-14 juin 1992)

à diffuser sans modération et à méditer...

La jeune canadienne de 15 ans a osé DIRE à la plus grande tribune du monde, ce que tout le monde
pense tout bas...
Pourvu qu'elle soit entendue de tous...

Cliquez sur le lien:

http://www.youtube.com/watch?v=5JvVf1piHXg

Ecoutez : c’est sous-titré en français. C’est clair ! On est tellement d’accord, on a envie d’applaudir.
Surtout, on a envie de continuer d’agir aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui comprennent
la portée du discours de la fillette ! Merci !

Edmond Savajol, son site :

http://religions.free.fr/6200_bible_femmes/6202_jesus_femmes.html

De ce site rayonnent la fraîcheur, l’audace, le courage pour poser des questions avec les nombreuses personnes qu’on rencontre chemin faisant !

L’adresse internet d’Edmond Savajol est ed.savajol@wanadoo.f

Pour mieux connaître Severrine Suzuki :

http://forum.frequencebonheur.fr/index.php?topic=451.0



dimanche, août 17, 2008
 
Méditation difficile



Jésus, notre frère
D’où vient son Amour, sa Force ? C’est ma question. Jésus n’a pas de théorie spirituelle. Il vit.
Sa spiritualité consiste à être conscient de l‘Amour qui l’habite. Il prie, il médite à l’écart. Il permet à son Abba de respirer en Lui, comme il respire en l’Univers. Etre conscient de la réalité sociale, politique,
est une expérience vécue par des uns, subie par des autres. Une question de vie pour des uns et de mort
pour des autres.
Les médias en particulier, que je regarde en communauté, en font un quasi divertissement, passant des tourbillons de fusées sur Pékin au sang des « émeutiers » abattus par les forces de l’ordre dans ce même pays au même moment ! Sans transition ! Law and Order. La Loi et l’Ordre! Les Forces de l’Ordre et de la Sécurité ! Surveillance des Jeux et de la violence à quelques milliers de kilomètres l’un de l’autre. De même, l’étrange comportement diplomatique des « chefs de gouvernement» serrant la main de Hu Jintao, avec des paroles
de circonstances. Ni chaud ni froid. Ni oui ni non. C’est flou. C’est tiède, opportuniste. L’hypocrisie institutionnalisée.

« La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques. » (Hannah Arendt in Du mensonge à la violence ; du mensonge en politique, Agora pocket, p, 9)

Le Pékin Show, couronné par la bénédiction de Bush dans son pieux exercice diplomatique dans une église : "Cela montre simplement que Dieu est universel, que Dieu est amour, et qu'aucun Etat, aucun homme ou aucune femme ne devrait avoir peur de l'amour de la religion", a déclaré Bush, l'homme qui a ouvert la porte aux fondamentalistes religieux aux Etats-Unis et qui prône la guerre sainte contre l'Islam.

http://www.lindependant.com (11.08.08). Amnesty International a quand même accusé M. Bush de cautionner la politique gouvernementale chinoise en choisissant Kuanjie, une église placée sous le contrôle étatique, et non pas une église indépendante. N’est-ce pas se servir de Dieu à ses propres fins, Dieu « piégé » par ces paroles d’un pauvre politicien. Face au monde. A la crédulité des uns, à la révolte inarticulée des autres, je suis dans le lot. Ma méditation sent la révolte. Ma prière aussi. Comme David en son temps :
« Jusqu’à quand jugerez-vous avec perversité Et aurez-vous égard à la personne des méchants ?
Faites droit au petit et à l'orphelin ; Rendez la justice au misérable et au pauvre. Délivrez le petit et l'indigent, Sauvez-le de la main des méchants » …(Psaume 82)!
Tout dépend du point de vue. Celui de Jésus, je le trouve dans Matthieu 5 : 12
( http://www.bible-service.net/site/522.html)
L’affamé voit un bol de riz différemment du repu. Les Moines tibétains voient les jeux olympiques différemment des organisateurs. Les athlètes différemment des spectateurs. Les chefs d’Etats des gens de chez eux. L’objectivité, cela existe-t-il ? Pour les philosophes peut-être. Tant mieux. Beaucoup de gens sont piégées par ce « qu’on leur fait croire ». Est-on assez lucide, assez fort, a-t-on des amis qui nous aident à y voir clair ?
« A-t-on la force de nager à contre courant quitte à y perdre sa « réputation », son gagne pain, des amis mêmes ? De plus comment savoir que ce n’est pas moi qui fait fausse route en m’accrochant à l’homme de Nazareth ? » (A.Nolan)

Jésus a vécu ces moments de doute. Ce tête à tête avec Jésus peut aussi être une dynamique qui témoigne du rêve de Dieu dans un monde en lambeaux, mais si beau, et dont on se sent responsable! Avec Lui. Qu’en pense-t-il Jésus ? « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. » (Mt 5 :44-45) Comment puis-je affirmer que tel ou tel est méchant ? Jésus : « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! » (Luc 6, 41). C’est avant tout le système qu’on analyse, critique et combat. Cela n’est guère possible sans se confronter aux gardiens des systèmes qui font souffrir et mourir les gens par millions! Là, on a pas le choix.

« Devant l’injustice, disait le poète Denis Brutus, on a pas le choix ». Jésus est divinement conscient de cela ! Aujourd’hui. A Beijing comme à Bulle.

Ce que je trouve dans en page 22 de 24 Heures le 13 août conclut ma méditation : « L’Art, seul pont entre les fragments d’un monde brisé ». Il s’agit de Barry Green, musicien et écrivain. Il dit : « Seul la musique…permet d’établir des ponts. Nous les artistes cherchons à transcender ce qu’il y a au fond de nous et, par là, inspirer les autres. Cela va bien au-delà de l’art lui-même.

« Pour un artiste , ce qui compte avant tout, c’est d’aller en profondeur, au fond de soi, pour se rendre disponible à la créativité ».

Et de citer Vedran Smailovic, violoncelliste jouant l’Adagio en sol mineur d’Albinoni alors que les bombes tombaient sur Sarajevo : « Vous me demandez si je ne suis pas fou de jouer du violoncelle pendant qu’ils bombardent ? Pourquoi n’allez-vous pas leur demander s’ils ne sont pas fous de bombarder pendant que je joue du violoncelle ? »

Merci, mon Dieu, de m’aider à avancer avec ton immense peuple à travers nos déserts, nos vallées, nos lacs, nos mers ... vers l’arrivée !



mardi, août 12, 2008
 
Quand les chevaux se réjouissent




C’était le rendez-vous et la fête ce week-end passé à Saignelégier. Comme chaque année les juments, pouliches, poulains toutes générations confondues sentaient approcher le « concours ». Ils hennissaient de plaisir et d’impatience d’un pâturage à l’autre, d’une écurie à l’autre. La Bichette, la Minette, la Stella, la Brunette et la Fuchs vibraient alors que les paysans coiffeurs soignaient la crinière et la queue comme eux seuls saivent le faire, et qu’ils brossaient et brossaient le cou, les flancs, le dessus et le dessous du ventre, les fesses, la croupe et qu’ils ciraient les sabots pour les faire reluire comme une dame aux ongles faits!
Par prudence, les étalons restaient à l’écart. Ils s’appellent Marco Polo, Jules César, ou empruntent des noms d’hommes à l’apparence chevaline plus proches de notre ère et de notre pays !

Les juments mûres se réjouissaient de la course de chars, mais les plus jeunes, les pouliches, Oh ! Comme elles attendaient leurs cavalières assises sans selle à même leur dos, sans étriers ni éperons pour s’élancer galopant dans le vent fes Franches Montagnes! Le poulains, les pouliches gambadaient, exploraient, regardaient et attendaient leur tour l’années prochaine ! Un pur plaisir pour tous. Une communion du cheval, de la cavalière, des gens. L’évasion dans l’amitié. Un bonheur fait maison. Qui dure jusqu’à l’année prochaine !



(http://www.marcheconcours.ch)



samedi, août 09, 2008
 
Méditation dominicale

Le Bon Dieu pédagogue



Jonas, d’emblée on l’aime ce petit Jonas, parce qu’il nous ressemble tellement !

Le Créateur s’efforce de gérer sa création inachevée. Pas facile. Ninive par exemple l’inquiète et l’irrite. Il appelle Jonas l’apprenti prophète, l’envoie avertir les Ninivites de se corriger.
Jonas Lui fait faux-bond, prend la direction de Joppe, monte sur un vaisseau en route vers Tarse, bien loin de Ninive, espérant secrètement se débarrasser de son Maître et Seigneur ! Pas pour longtemps. ! L’ouragan éclate, les matelots ont peur, ils prient « chacun son Dieu » pendant que Jonas dort comme un bienheureux au fond du bateau. On le réveille. Qu’il prie son Dieu ! On imagine l’embarras de Jonas ! Prier le Dieu qu’il fuit !
Les bons matelots tentent de trouver la cause de la colère de la mer ! Ils tirent au sort et découvrent que le passager Jonas est le problème ! Un dialogue d’une transparence inimaginable s’engage entre l’équipage et Jonas qui avait déjà raconté à l’équipage « qu’il fuyait Dieu ! ». Les matelots, touchés de cette candeur, demandent à Jonas :

- Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous?
- Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête. (Jonas 1 :11,12)

Mais les marins n’y pensent pas. Ils rament et rament vers la terre ferme et les vagues leur tiennent tête. Jeter l’innocent Jonas à la mer leur fait peur… ils le font la mort dans l’âme et les flots se calment d’un coup.
Dieu a tout prévu, le gros poisson accueille en son sein le naufragé et l’abrite pour la traversée, trois jours et trois nuits. Le temps pour Jonas de faire sa prière et de revenir à lui! Comme un coquin d’enfant, il reconnaît sa faute, il se plaint, à genoux, il cajole la Bonté Divine et promet de faire mieux et de dire merci si son « sous-marin » l’amène à bon port ! Une chance !
Mais Dieu le rattrape juste à temps et lui rappelle sa Mission : aller implorer les Ninivites de se convertir pour éviter la catastrophe. Jonas est coincé et s’exécute en prenant son temps. Trois jours pour traverser la « ville divinement grande » et se mettre à clamer l’avertissement du Créateur : « Encore 40 jours et Ninive sera détruite. »
Tout pécheurs qu’ils étaient, les Ninivites n’étaient pas butés : « Ils publièrent un jeûne, se revêtir de sacs du plus grand au plus petit, le roi y compris, s’assirent sur les cendres, ils crièrent avec force qu’ils allaient se corriger. Qui sait si Dieu ne se ravise pas ? Ne se repentira pas ? Et que nous en serons quittes pour la peur ? ». C’est ce qui arrive !
Incroyable mais vraie cette COMPASSION du Père ! Pardonner rend heureux et notre Abba est heureux de la conversion des Ninivites !
Mais Jonas est mécontent! On pourrait dire qu’il anticipait le spectacle de la ruine de Ninive ! Il est dépité, il se fâche ! Il se fâche parce que Dieu est bon ! Question : « As-tu raison de te fâcher, Jonas, dit Dieu ? » C’est à cet apprenti prophète qui n’en démord pas que Dieu a à faire maintenant. Un vrai prophète n’a aucun intérêt personnel ! Jonas n’en est pas encore là, il doit mûrir.
Jonas va s’asseoir à l’écart de la ville en liesse d’avoir retrouvé la paix. Il boude sous une espèce de hutte faite de ses mains et Dieu lui fait cadeau d’un ricin pour lui donner de l’ombre et le délivrer de son mal de tête ! Jonas boude toujours. Têtu. Egoïste. Malheureux. Dieu met alors un petit ver qui pique le ricin qui sèche. Le soleil tape, Jonas veut son ricin à tout prix sinon il vaut mieux nourrir. Voici le Bon Dieu pédagogue, amicalement Il dit à Jonas :

- As-tu raison de t’irriter pour ce ricin ?

- Oui, j’ai bien raison d’être fâché à mort !
- Toi, tu as de la peine pour ce ricin qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit et en une nuit a périt. Et moi, je ne serais pas en peine pour Ninive, la grande ville, où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche, ainsi qu’une foule d’animaux ?! (Jonas 4 : 9-11).


Je savoure cette histoire, parabole ou conte, narration elle me révèle Dieu. Je médite dans la douce lumière de Jésus en mon cœur. Au fond j’ai bien des ressemblances avec Jonas, c’est peut-être pour ça qu’il m’amuse et me fait sourire. Devant le défis de circonstances fluides , il y a pas mal de tentatives d’évasion, de dérobade. Laisser à d’autres « le sale boulot de dire de temps en temps une vérité ou l’autre, quitte à en perdre une illusion de popularité ». Les autres le feront bien mieux que moi qui ne suis pas même un petit prophète-né comme on dit . Humilité, hypocrisie, dérobade, ou les trois en même temps ? Et vous ?


Je médite et la douce lumière de Jésus m’assure qu’il y a en nous tous, mêmes les mécréants (tes) des vestiges de cette infinie et universelle compassion de Dieu pour tous, inconditionnellement et sans exception.
Je médite, ce cœur à cœurs avec Jésus me rend consciente de la chance de découvrir jusqu’où va l’AMOUR et comment une simple histoire, celle de JONAS, nous le révèle avec une pédagogie humoristique et ironique…

(selon le Livre de JONAS : http://www.bibliques.com/lr/cm/jon.htm)

Lire la Bible :




vendredi, août 08, 2008
 



Le 27 juillet 2008, j’écrivais dans le blog Katutura :

D’où vient la force de Jésus, d’où lui vient sa spiritualité ? (suite)

Qu’est-ce qu’un prophète ?

« C’est celui, celle qui ose parler lorsque les autres se taisent.

Ceux, hommes ou femmes, qui ont le courage de critiquer (constructivement et sans intérêts pour eux-mêmes), leurs institutions religieuses, leur société et leurs structures injustes. Ceux et celles qui critiquent les pratiques égoïstes des dirigeants, des patrons alors que d’autres se taisent, sont des prophètes.»

(Ceux qui critiquent des nations hostiles ou des religions étrangères ne sont pas nommés prophètes) (Selon Jesus Today, A. Nolan, Orbis Books 2006).

La parole et le comportement des prophètes créent des tensions et des conflits entre le prophète et l’establishment. C’est inévitable.

Dans les Ecritures hébraïques, nous trouvons des prophètes confrontés aux rois et parfois aux prêtres.

Jésus était douloureusement conscient du sort réservé aux prophètes comme rapporté dans les Ecritures. J’imagine son inquiétude, sa peur, son besoin d’avoir recours à Dieu sur la montagne, au désert, sur une barque solitaire, dans un petit coin de prière en prenant conscience de l’appel de Dieu ! « Abba, devait-il supplier, je t’implore pour le courage quotidien ! » qu’exige ma Mission sur cette petite terre, au milieu des gens, tes créatures, nées pour être heureuses, surtout les pauvres, les « surplus people » que créent les systèmes.

Sa Mission prophétique! Il est née pour l’accomplir !

(Jésus s'en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa en chemin cette question : Qui dit-on que je suis ? Ils répondirent : Jean Baptiste ; les autres, Élie, les autres, l'un des prophètes, Mc 8 :27-28) Jésus.)

Jésus n’a pas n’a pas renoncé, il n’a pas nié la perception de ses compatriotes. Il a vécu sa Mission et la vit aujourd’hui ici et maintenant. L’inspiration profonde de la spiritualité de Jésus avait donc sa source dans la spiritualité des prophètes.

Le 23 juillet, j’avais cité le prophète Michée, (6, 8), et le 6 août, Jonas qui a inspiré le Jésuite américain John Dear et de nombreux américains à commémorer la destruction de Hiroshima. Ces Américains prient pour la paix en ce jour anniversaire de l’horreur causée par « Little Boy », comme fut baptisée la bombe atomique

(www.fatherjohndear.org).


Le 9 août, ils commémoreront l’effroyable massacre de 75 000 habitants d’un coup et d’un autre 75 000 morts des suites de la bombe atomique « Fat Man » lâchée sur Nagasaki ! Le Père John Dear et ses amis critiquent leur pays natal, les Etats Unis d’Amérique. Ils prient sur la place publique. C’est un geste prophétique courageux.

http://loyolapress.org/johndear/JohnDear_Artwork.gif

Prière tibétaine pour la paix

Om Tare Tuttare Ture Sarva Shantim Kuru Swaha.
Om and Salutations to She who is the source of all blessings,
Please bring peace to all.

(Prière et salutations à ELLE qui est la source de toutes les bénédictions. Je t’en supplie, accorde la Paix à tous ! en ce 08.08.08, ouverture à Pékin, des jeux (Thich Nhat Hanh)).

Ces gestes prophétiques qui se multiplient discrètement sur notre petite terre sont répercutés ici et là aux quatre coins de l’horizon pour notre encouragement.



mercredi, août 06, 2008
 
HIROSHIMA : 6 août 1945 et 6 août 2008



Il y a 63 ans aujourd’hui la bombe les Etats Unis d’Amérique faisaient tomber sur Hiroshima, la bombe atomique. C’était en 1945.
L’historien Gar Alperovitz (1) a écrit que la défaite du Japon était de toute façon proche.
Mais les USA voulaient tester leur « bombe » et montrer à l’Etat soviétique, sa supériorité.
La victoire sur les Japonais n’était donc pas la priorité, celle-ci étant de lancer une course aux armements
de destruction massive post guerre ! Une manœuvre donc ! Hiroshima et Nagasaki furent le lieu de l’expérimentation, les cobayes pourrait-on dire !

Hiroshima Ninive et Los Alamos au Nouveau Mexique

(je dois ce qui suit à Catholic News Reporter : http://ncrcafe.org/node/2034

Aujourd'hui, pour commémorer, dans la prière ce massacre, quelques centaines de personnes ont fait le “pèlerinage” à Los Alamos, Nouveau Mexique, là où est née la “bombe” assassine ! Ils ont médité le livre
de Jonas (2) le prophète pour le moins très humain et ambigu comme beaucoup de prophètes. Jonas qui rechignait d’écouter l’appel de Dieu lui disant d’aller avertir les Ninivites de ce qui allait arriver à moins
qu’ils ne lisent les signes des temps et se convertissent ! Jonas obéit à la fin ! Lui et tous les Ninivites se revêtirent de sacs, s’assirent dans la cendre, et se repentirent de leur péché ! Je prie avec eux ce soir.

Aujourd’hui même alors que j’écris, ces pèlerins américains pour la plupart, se rendirent à Los Alamos, se vêtirent de sacs et s’assirent dans la cendre au bord de l’Avenue Trinity
Drive ! Dans le silence et la méditation ils ont prié notre Abba de Paix pour la grâce aux USA et partout ailleurs, du désarmement nucléaire et de toutes les armes de destruction massive ou autres.




L’armée USA avait nommé la bombe"Little Boy"

(1) www.abebooks.fr/.../tn/+The+Decision+To+Use+The+Atomic+Bomb+And+The+Architecture+Of+An+American+Myth - 147k –

(2) www.bibel.lu/spip.php?article6 - 30k



dimanche, août 03, 2008
 
Méditation dominicale



Unie dans un moment d’intimité à Jésus au désert, je suis unie à l’Univers.
«Dieu immanent, il est un avec l’univers, en même temps, parce que Dieu est le SELF, le Créateur de l’Univers, Il le transcende ! Il transcende tout ce à quoi on peut penser et qui constitue l’Univers. Les mots nous manquent. » (Jésus today, Albert Nolan, page 179, ma traduction).

« Il n'y a pas, concrètement, de la Matière et de l'Esprit: mais il existe seulement de la Matière devenant Esprit ». in
« Le phénomène humain » par Pierre Teilhard de Chardin (Poche - 1 février 1970)

« Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ? »
(Lamartine (milly ou la Terre Natale 1826)



« Vous êtes un enfant de l'univers, pas
moins que les arbres et les étoiles vous avez le droit d'être ici. Et qu'il vous soit clair ou non, l'univers se déroule sans doute comme il le devrait. »
(Texte anglais : Desiderata, supposé être écrit par en 1927 par Max Ehrmann (1872-1945).

La méditation nous aide, je crois, à prendre conscience que nous existons unis à tout ce qui est Univers.
Pour moi, j’ai parfois conscience de la souffrance « de l’espèce humaine » (pour me restreindre aux humains) dans sa totalité insupportable ayant fait l’expérience de la souffrance d’un seul être bien-aimé,
faisant marginalement l’expérience de la souffrance cruellement injuste de millions de personnes proches
ou lointaines…souffrance de mon impuissance, mes limites.
J’ai aussi conscience du bonheur, de la joie,
de la beauté profonde de la création et des créatures qui nous habitent. Et de l’entre deux.
Ou des deux liés comme la serrure et la clé peut-être.

Jésus, l’homme parfaitement humain est tiraillé à mort entre ces apparentes contradictions !
Lui, cependant, je sais, est la SOLUTION puisque « il attire tout à LUI » (Jean 12 :32).
Méditer, je croix, c’est rester avec Jésus, le temps que je peux, à cette « croisée », cette espèce de faille
qui nous défie : avec Jésus, nous sommes en train de prendre part au « développement de l’Univers ».
Un mystère qui nous dépasse, qui nous émerveille !



Ce matin à la Radio suisse romande la première, j’ai entendu la trop courte présentation de « Wall E »,
un film d’animation quasi sans dialogue, réalisé par le réalisateur Andrew Stanton.
J’ai cherché un peu d’information, entre autres, j’ai trouvé dans le journal « LA CROIX par Stéphane Dreyfus ce qui suit:

"Une part de la très grande beauté du film réside dans l’économie de dialogues. (…) Mais ce qui pourrait bien faire de Wall-E un futur classique, c’est sa puissance symbolique et sa charge critique. Surconsommation, pollution, illusion technologique et repli sur soi sont autant de thèmes attaqués de front."

« Attaqué de front » par qui ? Par un adorable petit robot nettoyeur d’ordures ! Il paraît que « on ressort
de là (du film) délicieusement diverti et interpellé comme rarement sur le sort de l’humanité. Sans avoir jamais senti la leçon passer."

Je n’ai pas vu « Wall E » mais j’espère bien une fois, le voir ! Wall E joue avec des chenilles, il est triste parmi les détritus, les déchets, les nôtres, qui débordent des poubelles, il doit nettoyer, c’est monotone, répétitif,
ad infinitum, il se demande à quoi ça sert (parfois comme moi), et surtout, Wall E se sent seul !
Se sentir seul signifie que quelqu’un existe ! Voilà qu’apparaît Eve. Et Eve partage avec Wall E
l’inaccessible rêve ! Le bonheur, c’est-à-dire un SENS à sa vie de nettoyeur de rue ! Il a une raison
de vivre, de continuer sa Mission de purifier la planète de nos saletés, bouts de cigarettes, détritus,
ordures quoi ! Même si ça doit durer 700 ans ! Il n’est pas seul. Wall E devient conscient de son âme !
Les faiseurs d’ordures ont-ils/elles perdu leur âme ! « L’absence d’âme qui nous rend capable de faire
ce que nous faisons à notre Planète ? Le cinéma sauve l'âme qui sauve la planète!
Qui a dit que les histoires étaient une perte de temps ? »

« Alors évidemment, dit une commentatrice de cinéma, un robot garant de la survie de l'humanité
cela peut sembler bizarre »… quoique...

Je reste tranquillement consciente de l’intimité de ce moment de méditation avec Jésus.
Je sais qu’Il ne m’en veut pas du tout d’avoir eu une distraction comme disait les maîtres spirituels
il y a longtemps. Wall E faisant partie de l’Univers, pourquoi pas ?




samedi, août 02, 2008
 
1er août : méditation




« Seigneur, accorde Ton secours
Au beau pays que mon cœur aime »

Refrain : «Tu m’as dit d’aimer et j’obéis mon Dieu protège mon pays »

(Texte entier de la prière : http://www.geocities.com/sufmontfort/chantP.html)

Je suis organiquement liée à la terre natale. Je suis terrienne. Un long fleuve agité de générations d’humains qui se succèdent dans un perpétuel enfantement à la terre et retour à la terre. Des humains d’une merveilleuse variété de couleurs, de senteurs et, « puisque l’infiniment grand anime l’infiniment petit » de pensées.
Cette terre natale : c’est là où je suis née, c’est la patrie, c’est le pays puisque nous sommes fondamentalement tous des « pays-ans ». Ce n’est pas nécessairement une nation ! C’est plutôt, selon l’idée du créateur, une famille élargie. Cette terre m’aime puisqu’elle m’a donné VIE par père et mère ! Cette expérience d’amour me rend capable d’aimer. Donc ce « beau pays », je l’aime naturellement, tendrement même : faune, flore, espèce humaine tout compris. Cela ne m’empêche pas d’aimer une personne, un animal, une fleur…en particulier ! Un pays, un peuple !

Mais le refrain de la prière patriotique « Tu m’as dit d’aimer et j’obéis : mon Dieu protège mon pays » me pose problème. Pourquoi ? C’est un « ordre » ! Peut-on aimer sur commande ? Est-ce l’AMOUR, donc Dieu, qui dit ça ? Non c’est le légiste, celui qui fait la loi ! Peux-ton aimer sans avoir été aimé ? Ne serait-ce que par le regard de compassion d’un chien ? (Voir blog Salem du 30.07.08) Cela me semble impossible. Albert Nolan l’exprime magnifiquement dans « Jesus today » chapitre 7 ! Aimer est un sentiment qui ne se commande pas. Je suis tout à fait d’accord avec Albert !

Encore : Tu m’as dit d’aimer et j’obéis ! C’est l’amour du pays, ça ? Ou bien n’est-ce pas plutôt « dire à Dieu ce qu’il doit faire, parce que, moi je fais ce qu’on m’a dit de faire » ??? Il doit protéger mon pays quoi qu’il advienne en dedans ou hors des frontières ! Si nécessaire au moyen d’une armée et de guerres !
La première fois que j’ai revu mon pays, ma maison, ce qui était nouveau et ce qui restait de ma famille, après 17 années d’absence, nous avons ressenti l’AMOUR mûri, des gens, de la terre, des animaux surgis du même limon, comme un élixir ! Je parlais avec les pâquerettes, les vaches, les vaux, les chevaux, les oiseaux, les renards, les écureuils. La présence de la famille, la dynamique de la relation : c’était l’expression d’un amour qui libère les uns les autres, pour continuer la route.

Aujourd’hui, 1er août, je pense affectueusement à celles et à ceux qui ont leur terre natale ailleurs ! Aux quatre coins du monde ! Et qui fêtent le pays d’accueil avec les autochtones comme on dit ! Un pincement de cœur quand on est seul, vous connaissez ?

Vive Le Locle, ce premier août 2008 et la marche du temps !