KATUTURA


lundi, juin 30, 2008
 
Méditation dominicale

Je m’assieds aujourd’hui au coté de Jésus au désert, plutôt que sur mon tas de foins parfumé que j’aime bien. Il ne s’agit plus d’un face à face avec mon bien-aimé. Il s’agit, ma main dans la sienne, de contempler, d’un même regard, la création. Notre planète et ses créatures dont nous sommes tous les deux en route avec eux !



Un long regard d’Amour et de Compassion inconditionnelle pour les créatures nées de la main de notre Abba pour sa gloire, son bonheur et le nôtre dans un Univers qui va se déployant « hors espace temps ».

Jésus et moi disons merci à notre Abba … en même temps que notre cœur douloureux bat avec celui des petites gens victimes des trônes et des dominations. L’arrogance, l’orgueil des dominateurs, de ceux et de celles qui se disent « dieu ». Les faux dieux ! Aussi présents dans notre monde en 2008, que lorsque Jésus est né, et bien avant ! Là est la « faille », l’erreur de notre Abba, d’avoir mis sa confiance en sa créature en lui donnant des ailes. Pour voler ! Vraiment ? est-ce une erreur ?

Le regard de Jésus est clair dès « l’avant, bien avant » sa naissance et son passage sur notre planète rend notre regard clair comme le sien si nous mettons notre main dans la sienne.

Jésus voit les enfants et leur dit : venez ! (Mc 10 :13-16)

Jésus voit le paralytique et lui dit : debout ! (Mc 2 :1-12)

Jésus voit celui qui ne peut pas le voir. Il lui dit : regarde et vas te montrer ! (Jn 9 :1-41)

Jésus voit Zachée. Il s’invite chez lui ! (Lc 19 :1-10)

Jésus voit, s’émeut, pleure. Il guérit ! (Lc 19 :41-44)

Jésus voit la femme violée et martyrisée par les hommes. Il la prend dans ses bras. (Jn 8 :1-11 et >Mt 21 : 28-32)

Aujourd’hui, en ce soir d’intimité avec notre Abba, ici à Bulle,

- Jésus et moi, regardons et nous voyons
- les enfants affamés au Zimbabwe…
- les gens paralysés de peur…
- les aveugles au sommet des hiérarchies et les aveugles nés
- les Zachée qui fonctionnent et se repentent en Suisse, où ? Et ailleurs ! (Bill Gate ?)
- les empires au bord du chaos Rome, Washington, Beijing Harare, Bagdad
- les hommes qui cherchent des proies dans les bordels, sur les trottoirs,
aux coins cachés des ruelles de Zurich et de Lucerne

Ce regard est une prière de compassion pas de pitié, d’analyse pas de plainte, d’engagement au-delà des concepts et des prières toutes faites

On parle facilement de justice, mais l’accomplir dans la boîte où je travaille ?
On parle facilement de fraternité, mais accueillir le prochain le plus proche ?
On parle facilement… si facilement de tout et de rien
Faire est une PAROLE : JESUS.

Je reste ma main dans la sienne, les pieds sur terre, des jambes quelques peu vieillissantes, et un cœur tout réchauffé.



samedi, juin 28, 2008
 
Katutura = nul n’a ici-bas un lieu qui dure

Election Watch !

Au soir de ce vendredi 27 juin 2008



solidarité au ras des pâquerettes

la réalité du petit peuple au Zimbabwe

L’Esprit de Dieu « renaît dans la plus petite amitié »

« Pratiquez la justice et l'équité ; délivrez l'opprimé des mains de l'oppresseur ; ne maltraitez pas l'étranger, l'orphelin et la veuve ; n'usez pas de violence, et ne répandez point de sang innocent dans ce lieu…
c’est ça, me connaître, dit Dieu » (Jérémie 22 :3 )

Dans la désolation du Zimbabwe Dieu se réfugie
dans l’amitié du chien et de l’enfant.




vendredi, juin 27, 2008
 
Prier



Ce n’est pas dire à Dieu ce qu’Il doit faire

Comme je le comprends, en cette veille du 27 juin 2008, prier c’est veiller « un moment avec Lui, Jésus »
ce jeudi « saint », angoissé à mort, réfugié au jardin des oliviers. Il a peur de la nuit proche,
il a peur du lendemain, un vendredi.

Veiller quelques heures avec Jésus « angoissé à mort » dans le jardin dévasté du Zimbabwe.
Etre conscient, être solidaire, être à longueur d’onde de l’agonie des millions de petites gens qui souhaiteraient que le soleil ne se lève pas demain, 27 juin !
« Jésus est vraiment en agonie jusqu’à la fin des temps » selon Blaise Pascal.
C’est plus qu’une belle phrase, c’est l’actualité.

Le petit David est terrorisé par le Goliath et son armée.
Il est terrifié David, sans fronde ni pierre, comme le sont les Zimbabwéens cette nuit et
Jésus avec eux dans son éternel présent.

Le soleil se lèvera demain bon gré mal gré

Jésus suait des gouttes de sang sous les oliviers, comme aujourd’hui en terre africaine ensanglantée…
un souffle passe :

la souffrance et l’injustice n’auront pas le dernier mot



jeudi, juin 26, 2008
 
Mandela à Londres

Selon les médias occidentaux, Mandela aurait été discret au sujet de la réalité au Zimbabwe.
En 2000 il avait dénoncé au Cap, « ces tyrans qui s’accrochent au pouvoir jusqu’à leur mort car ils ont commis des crimes ». (ma traduction) Il a donné des noms. Des journalistes lui demandent s’il parle également de Mugabe. Sa réponse : « Vous tous ici, savez de qui je parle. »

(http://www.namibian.com.na/Netstories/2000/May/Africa/007A98DA73.html)

Madiba aura son anniversaire le 18 juillet 2008. Mais il est invité à fêter ses nonante ans,
avec Gracia son épouse, à Londres durant les jours qui viennent.
Madiba « soupe » ce soir avec Elizabeth II et d’autres personnalités.

On l’accuse, même dans son pays natal, de son silence au sujet de Mugabe. On attend
qu’il s’exprime sur le Zimbabwe. Nous verrons.
Selon moi, être à Londres, UK, le fatidique 27 juin a une signification. Laquelle ?
Le 27 juin, donc vendredi, un concert à Hyde Park en son honneur,
37 participants avec, entre autres, Johnny Clegg !
Le 27 juin aussi, le Zimbabwe tremblera : On ne sait pas ! On prie.




Ce matin 26 juin 2008, du Nouvel observateur, les paroles de Madiba à Londres :
C'est le premier commentaire public de Nelson Mandela sur la crise politique au Zimbabwe.
Le symbole de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud a fait ces commentaires
lors d'un dîner à Londres pour son 90e anniversaire, en présence de l'ancien
président américain Bill Clinton.

"A notre époque, nous avons parlé haut et fort de la situation
en Palestine et en Israël,
et le conflit continue sans relâche. Nous avons mis en garde
contre l'invasion de l'Irak
et nous observons les terribles souffrances dans ce pays",

a déclaré l'ancien chef de l'Etat.
"Nous regardons avec tristesse la tragédie permanente au
Darfour (Soudan, ndlr).
Plus près de la maison, nous avons vu le déclenchement
de violences contre nos semblables,
des Africains, dans notre propre pays et
la tragique défaillance de la direction chez notre voisin
le Zimbabwe",
a poursuivi Nelson Mandela".

avec gratitude envers le Nouvel Observateur :
(http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080626.)



lundi, juin 23, 2008
 
Méditation dominicale

De mon tas de foin tout sec et embaumé en cette belle soirée d’été

Face au Christ au désert sur son tas de pierre


Saint Paul de Tarse, dans un excès d’humilité se dit être l’avorton de Dieu. On l’en aime d’autant plus,
et Dieu aussi. Hier et aujourd’hui, ce fougueux « avorton » s’est adressé à moi (incluse dans un groupe
des plus fraternel à Fribourg), il était présent en tant que chantre du Créateur. Le nôtre.
Comme à ses amis de Colosse environ 62 années après l’exécution de Jésus de Nazareth.
Renversé de son pur-sang sur le chemin de Damas les écailles lui tombent des yeux. Il voit.
Il est conscient qu’il voit et veut crier sur les toits son bonheur. Il chante d’une voix
q’il a dû léguer à notre regretté Pavarotti :



« Jésus est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre,
les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités.
Tout a été créé par lui
et pour lui.
Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
Il est la tête du corps de l'église; il est le commencement, le premier-né
d'entre les morts,
afin d'être en tout le premier.
Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui;
il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre
que ce qui est dans les cieux,
en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix ».
(Colossiens 1 : 15 – 20)

Je réfléchis : Il est le premier né de toute la création, la création, c’est nous tous, avec Jésus,
qui sommes nés avant toutes choses et toutes choses subsistent en Lui et en nous avec lui…
Il est l’image de Dieu invisible… Sans Jésus, sans nous en Lui, l’image de Dieu resterait cachée ! …
Quel vide ! Et quelle merveille d’être conscients de QUI nous sommes l'image!



L’hymne de Paul s’introduit comme par effraction dans ces paroles de G. Salem à C. Sigel
le 8 février 2004 :

"En nous, en moi, il y a l'AVANT,
le "maintenant" n'est pas tout à fait l'AVANT
on se sent moins pur que l'AVANT, souillé par les
multiples systèmes à travers lesquels nous cheminons
desquels nous profitons parfois pour un bien-être factice
et qui défigure notre AVANT: le rêve du créateur qui ne cesse
de me dire: je suis toi, l'AVANT " (de mémoire et de mon blog Katutura)

Et Jean Sébatien Bach habitait l’AVANT !

Dieu est une communauté, chacun y est bien à la maison, chez nous. Merci mon Dieu.



dimanche, juin 22, 2008
 
L'Afrique du Sud classe les Chinois dans la "race noire" – à leur demande


Welcome to Black Chinese brothers and sisters in South Africa!

Un fait:

Searle Street in District Six en 1967.
Une vingtaine de petites maisons de chaque côté de la rue étaient habitées par des Chinois (anciens extracteurs d’or dans les mines du Reef (JHB). Le régime d’apartheid avait classifié ces gens de race asiatique en tant que métis ou encore « blancs honoraires » mais sans droit de vote, ni à la propriété. Dans la maison chinoise que je visitais, une femme me raconte que son mari est mort. Il a été mis en terre au cimetière des Blancs… par inadvertance. Elle a reçu, plus tard, la visite d’un fonctionnaire qui ordonna que le mari chinois soit transféré dans la section destinée au morts « coloured » (métis) ou noir !!! Aux frais de son épouse et de sa petite famille en deuil ! Elle pleurait.

Voilà pour les morts. Tout ce qui n’était pas blanc comme neige était classé « non-blanc ».
Hors jeu ! Y compris les Chinois très pâles ! Et humiliés.

Bonjour surprise ! L’économie oblige ! Les Chinois à leur demande, sont désormais classifiés Chinois noirs.

« Les Sud-Africains d'origine chinoise dont les ancêtres ont émigré en Afrique du Sud il y a plus d'un siècle viennent d'obtenir d'un tribunal d'être classés dans la race noire ».

http://www.bbc.co.uk/french/news/story/2008/06/080619_chinois_afriquedusud.shtml

La BBC dit que leur communauté compte environ 200.000 personnes ; ils n’ont plus aucune attache avec leur pays d’origine même s’ils ont conservé la langue chinoise. YES/NO ! L’avenir le dira. En attendant la discrimination positive : c’est une affaire d’argent !



"Black is beautiful!"

Jolie Chinoise classifiée noire en Afrique du Sud aujourd’hui, juin 2008.

« La discrimination positive en faveur des Noirs fait émigrer les Blancs menacés par des départs en retraite anticipés forcés, des licenciements abusifs libérant des postes destinés aux Noirs
(donc aux Chinois noirs itou !) C’est une véritable fuite des cerveaux…blancs »
(merci à http://www.afrik.com).

La division de la société en castes raciales perdure et s’accentue. Motivée par le seul fric !
Lisez : «Il y a une formidable énergie chinoise pour l’Afrique»
http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/329297.FR.php

Les colons chinois ont-ils l’intention non avouable de piller ce qui reste à piller en Afrique ?
Ils s’y prennent mieux que les colons européens qui les ont précédés et qui ont envahi, exploité,
dominé en tant que maîtres blancs… civilisés et parfois chrétiens ! Les Chinois, eux seront
des Chinois d’amblée NOIRS. Ils seront vraiment chez eux ! Inculturation assurée.

Je réfléchis croyant rêver. La Nation arc-en-ciel émerge comme un bébé prématuré ! Elle va se développer dans la couveuse de nos rêves obstinés ! Nous sommes tous des Africains ! Riches de toutes nos diversités ! Quelle fraternité, quelle force ! Disait Madiba ! Les classifications selon la couleur, c’est fini !
Cher Madiba, Tutu, les gens des rues, Ntate, Bo Me ! Aikona ! Katutura !
On rêve, la couleur reprend ses droits là où on l’attend le moins : chez les Chinois alias
la mère patrie chinoise. Là-bas et ici.

Le continent et le monde arc-en-ciel ? A Dieu va !

Le mari de mon amie chinoise de Searle Street au Cap,
peut vraiment reposer en paix au cimetière noir du Cap.
Il est chez lui.

Comme j'ai de la difficulté au sujet des liens, on peut trouver les textes à l'aide des adresse que je donne. Mercic



mercredi, juin 18, 2008
 
Zimbabwe: en épluchant les actualités

Zimbabwe: (pour info) 12 835 000 habitants
Religions:
animistes: 41%
nouveaux mouvements: 2%
syncrétisme: christianisme et croyances africaines: 50%
christianisme: 25%
croyances africaines: 24%
islam: 1%
espérance de vie: environ 37,3 ans
taux d’alphabétisation: 90,7%
taux de chômage de la force de travail: 80% (Wikipedia)


Tu vois les nations naître et disparaître…

Des heures passées à éplucher les actualités, les journaux, les blogs, les sites, essayer d’écouter la radio ondes courtes, me laissent sur ma faim. Plus ça change, plus c’est la même chose: c’est comme si nous nous trouvions, comme il y a plus de trente ans, solidaires des Zimbabwéens, au bord d’un précipice et que des chiens méchants aboient à nos talons sans que nous puissions nous retourner! A l’époque, le regard rivé sur le «sauveur» Mugabe qu’on a mis sur le trône, aujourd’hui terrorisés par la caricature haineuse et armée du même homme, qu’on n’arrive pas à détrôner!!! A moins que!

Décortiquer les mécanismes qui ont fait basculer l’homme dans la démence et son peuple dans l’espoir désespéré d’une délivrance, ne peut se faire que dans la prière, l’Esprit de vérité. Il faut du temps.

Pour le moment, prier, est le seul recours des Zimbabwéens des villes, des townships et des champs. Reçu à l’instant ces lignes de personnes (que je connais personnellement et je ne dirai pas son nom) et qui depuis des années offre ses bras et son cœur à ce peuple humilié: «Il est totalement surprenant de voir le courage du peuple zimbabwéen en cette période de crise aiguë. La joie et l’espérance suintent à travers la souffrance et les larmes. Les pauvres gardent leur foi en Dieu, une foi invincible qui les sauve du désespoir et, plus étonnant encore, les rend optimiste… car nous savons que la prière peut influencer le cours des choses de ce monde…» (ma traduction).



Reçu aujourd’hui aussi, et avec gratitude du Conseil œcuménique des Eglises à Genève:

Pour publication immédiate: 17 juin 2008

Le COE invite les Eglises du monde entier à prier pour le Zimbabwe

Les Eglises du monde entier sont invitées à célébrer une journée de prière pour le Zimbabwe le dimanche 22 juin, marquant le début d'un temps de prière pour le peuple et le gouvernement de ce pays africain qui traverse une période difficile.

La journée de prière pour le Zimbabwe, initiative des chrétiens de ce pays, se déroulera peu avant le deuxième tour de l'élection présidentielle fixé au vendredi 27 juin.

"On ne saurait surestimer l'importance de cette élection, de son déroulement correct, de son résultat et de ses retombées", affirme le secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), le pasteur Samuel Kobia, dans une lettre aux Eglises membres du COE. "Les événements des semaines à venir mettront le peuple du Zimbabwe et le monde au défi de trouver des moyens de vaincre la violence dans l'exercice de la démocratie, et les résultats influenceront l'avenir de la nation et de la région", ajoute-t-il.

«Eternel, notre Dieu,
Devant toi, les nations grandissent et tombent,
et connaissent des temps d’épreuve.

Nous prions avec le Zimbabwe et pour lui
en cette heure de décision nationale,

Et nous appelons ta bénédiction divine sur tous
les habitants de ce pays.

Fais que les responsables du Zimbabwe recherchent
la justice par des moyens qui soient justes,

Que les électrices et électeurs s’attachent
à promouvoir le bien commun,

Que les observateurs et médiateurs internationaux
soient guidés par ta sagesse.

Ne nous soumets pas à la tentation, Seigneur,
mais délivre ton peuple du mal.

Fais que nous surmontions la colère, la jalousie,
la division et la violence.

Aide-nous à nous respecter mutuellement
malgré nos divergences,

Et enseigne-nous les choses qui favorisent
vraiment la paix.

Nous te le demandons au nom de Jésus Christ,
notre Seigneur. Amen.»

media@wcc-coe.org




lundi, juin 16, 2008
 
Ma méditation dominicale



« Assise sur tas de foins sec et parfumé, ses coudes vissés aux genoux, son visage
d’enfant paysanne entre ses mains, elle contemple l’horizon »

(J’écrivais ces mots dans mon blog Katatura le 30 décembre 2007)

Le 14, le 15 juin 2008, bien des années plus tard, idem.

Dans la solitude de mon tout petit coin de prière, le fatras des actualités s’écoule de ma tête
et de mon cœur. J’écoute … dans le vide de bruit, d’images, de mouvement, vide de temps.
Comme une fenêtre ouverte sur l’infini…l’amour de Jésus qui nous habite.

"Parle, Seigneur, ton serviteur écoute" (1 Sm 3,9.10) Et si Dieu ne dit rien, son silence est Amour…
et si Dieu est absent : l’attente est sa présence.

« …si vous entendez ma voix … toute la terre m'appartient -
et vous serez pour moi une nation sainte… » (Ex. 19 :5)

Dieu habite le présent. Le Verbe Jésus. J’écoute :

« Jésus, voyant les foules, eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues
comme des brebis sans berger…

…allez et sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. Guérissez
les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons.
Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement… »
(Mt 9, 36 et 10 : 8)

Ces paroles de Jésus sont rapportées par Mathieu, elles sont lues, aujourd’hui, dans toutes les églises,
pour ce qui me concerne, elles sont un rappel et un appel urgent… « la pitié de Jésus pour
les foules fatiguées et abattues » résonne dans mon cœur et dans ma tête, en moi.

Durant la semaine, avec beaucoup d’autres quand c’est possible, seule quand il le faut, j’essaierai
de permettre à l’énergie, à la compassion de mon bien-aimé, d’exister, de fortifier,
de consoler aujourd’hui ici, et plus loin, les personnes qui attendent que reviennent le printemps,
les oiseaux, les fleurs … avancer vers un plus de vie !

Si l’on savait le don de Dieu :

J’ai dit à l’amandier : « frère, parle-moi de Dieu…et l’amandier
s’est couvert de fleurs ».


Pacifiée, fortifiée, je quitte mon coin de prière encore à l’écoute…





vendredi, juin 13, 2008
 
Zimbabwe

Voici ce qu’écrivait Sam Farai Monro juste après le scrutin du 25 mars 2008:

« Comme si les élections n’étaient jamais arrivées"
« Aujourd'hui, une drôle d'énergie se dégage des rues. Les gens attendent. Les jeunes recrues de la police patrouillent dans les rues pour imposer une autorité qu'ils ne sont plus sûrs d'avoir. Le vendeur s'excuse pour le prix élevé de ses cigarettes. On baissera les prix demain. Après le changement.
Les rues attendent. Le pays s'est réveillé ce matin avec la rumeur que Mugabe était en train de s'enfuir en Malaisie. Selon le décompte des voix du MDC, ils sont en tête. La victoire est sur toutes les lèvres. Mais la fraude aussi. Parce que la Commission électorale du Zimbabwe doit encore donner ses chiffres "officiels". Elle doit encore transformer notre rêve en cauchemar. Les Zimbabwéens impatients ont eu droit à d'interminables clips musicaux et matchs de football sur la télévision d'Etat. C'est comme si les élections n'étaient jamais arrivées. Alors, la rue attend. Trépignant sur place. Elle attend. Elle espère."

(Sam Farai Monro est un poète et musicien zimbabwéen installé à Harare)

C’était à la Capitale : Harare. Les zones rurales vivaient autre chose : les gens faisaient déjà l’expérience
que leur « rêve était transformé en cauchemar ». On ne peut tuer le rêve ni la Foi.
Même au fond des enfers ! On en sortira.
Il faut parler. Se taire est lâche.



Le Journal « Le Monde » transmet des données en français que diffusait la BBC dans l’après-midi
du 12 juin, donc hier.
« A deux semaines du second tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe, qui se tiendra le 27 juin
entre le chef de l'Etat sortant, Robert Mugabe, et le candidat de l'opposition Morgan Tsvangirai,
la pression sur l'opposition s'accentue. Jeudi 12 juin, le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a été arrêté deux fois dans la même journée. »

« Dans la journée, son adjoint Tendai Biti, qui rentrait tout juste d'Afrique du Sud après plusieurs
semaines d'exil volontaire, a été appréhendé à l'aéroport d'Harare. Les autorités lui reprochent d'avoir annoncé la victoire de l'opposition après le premier tour du 29 mars, sans attendre les résultats officiels. "Nous l'inculpons de trahison et de déclarations portant atteinte à l'Etat. Pour le chef de trahison, il risque l
a peine capitale ou la réclusion à perpétuité.
Il est en garde à vue et nous enquêtons encore sur cette affaire",
a déclaré un porte-parole de la police. »

La BBC affirme, de son côté, que l’armée du pays est directement impliquée dans la campagne de réélection de Robert Mugabe
document dévoilé dans l’après-midi par la BBC :



« Mais on estime que toute l’armée n’est pas forcément vendue au potentat :
20 à 30% des forces de sécurité seraient politisées et le reste souffre avec le peuple ».
Il s’agit du peuple dispersé dans les gens les vastes zones rurales : le petit peuple n’a pas la parole,
beaucoup n’ont plus la force physique de gémir, beaucoup avaient mis, au risque de leur propre vie,
tout leur espoir en votant Tswangirai (même sans pouvoir le connaître autant qu’on aimerait). Pour avoir voté MDC (Mouvement pour le Changement Démocratique) ils ont été tués, battus, affamés, leurs maisons brûlées, ils sont menacés, terrorisés par le dernier slogan en date
« voter pour l’opposition le 27 juin 2008 est voter pour la guerre ».

D’innombrables personnes non zimbabwéennes restent au milieu du peuple ; aussi pour accueillir celles qui sont chassées de l’Afrique du Sud ! Des gens de partout travaillant dans des Eglises, des organisations gouvernementales, les endroits les plus reculés, restent avec le petit peuple.

Dernier ordre de Mugabe, détruire tous les satellites, donc plus de communication en dehors des frontières ! Sinon pour les officiels. Nous savons que ce sera impossible. Nous devons parler. Oui, je sais, il y a des souffrances chez nous, partout, en Birmanie, en Chine. Aussi en Afrique australe, aussi au Zimbabwe qui signifie : « La grande maison faite de pierres ».



mercredi, juin 11, 2008
 
Le ballon rond et Paul de Tarse, l’avorton de Dieu.



Il y a quelques années, un ami très cher m’avait donné un livre d’Alain Decaux :
« L’avorton de Dieu ». C’est le nom que Paul de tarse s’est donné dans un de ses moments
de vérité et d’humilité. Et pourtant A. Decaux dit : « L’homme est immense. Fou du Christ ».
Il ne l’a pourtant jamais rencontré sinon sur le chemin de Damas. Et puis c’est la course de l’intrépide Paul pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus. Dont l’Esprit est aussi présent, peeut-être, dans les stades de foot, puisqu'Il souffle où et quand Il veut.

Réfléchissant sur la folie quasi religieuse de l’Euro 2008, des millions de visages tendus vers l’écran à déguster la danse du ballon rond à la merci des footballeurs ; en pensant à l’avenir du mondial 2010 en Afrique du Sud, je me pose la question : ça vient d’où et depuis quand, le foot ? On ne sait trop que répondre à cette question, on a pas le temps : tant de matches par jour à voir, absolument. Et à désespéramment espérer que les Suisses gagnent demain ! Il faut même prier pour ça ! Tiens, prier ? Pourquoi pas ? Prier pour que les Suisses gagnent, c’est aussi prier pour que les autres perdent ! Pauvre Dieu ! Surtout après le pépin d’Alexandre Frei et son genou et ses chaudes larmes.

Jusqu’à présent, il y a quelque chose d’affectueux dans cette folie amicale à la Suisse. On se demande pourquoi les millions d’Euros pour assurer la sécurité alors que tout se passe bien. Ouf!

(mascotte de l’Euro 2008)

Les joueurs (il y en a des chers et il y en a des moins chers) sur le marché du foot. Ils gagnent tant de fric par
« but peut-être » je ne suis pas sûre… à moins que ! Les entraîneurs et les capitaines : il faut simplement
les voir évoluer durant le match ! Je pense parfois à de Funès et Bouvril que j’aime bien.
Mais quelle angoisse dans leurs yeux ! Et les fans ? Je n’ose en parler, j’aime surtout les enfants garçons
et filles, l’émerveillement dans leur regard pur hors de ce monde ! L’adoration des héros.

Mon frère m’a dit une fois que le sport est formateur. Lui qui a passé sa vie à encourager le
« sport pour tous » sait de quoi il parle. Il me questionna, moi, sa « sœur » face à face :
qu’est-ce qu’il en dit Saint Paul ? J’ai cherché et je reviens à l’Avorton de Dieu à la carrure d’un athlète.
Un homme fougueux, musclé, travailleur, caractériel et vaincu par un seul regard de Jésus absent.
Paul dit aux Corinthiens (9 : 24-27) :

Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ?
Courez de manière à le remporter.
Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible… "Au reste, la couronne de justice m'est réservée".


Je souris et continue de réfléchir en surfant et je trouve :
« Ce n'est pas le moindre paradoxe d'un sport-spectacle mettant en scène les ambivalences de la condition humaine : juste et pécheur, tantôt génial tantôt odieux, chanceux ou maudit, le footballeur, cet esclave adulé mais si vite déchu des temps modernes, n'est-il pas un miroir de notre propre destinée ? » (Denis Müller, professeur d'éthique à la faculté de théologie et de sciences des religions de l'Université de Lausanne.
Propos recueillis par Henri Tincq).

(Je reviendrai ces prochains jours sur les ambivalences de la condition humaine en Afrique australe
s’il y a lieu)



lundi, juin 09, 2008
 
Méditation dominicale

You may say I’m a dreamer but I’m not the only one



Chaque après-midi, lorsque c’est possible, j’écoute l’émission « Hard Talk » à la BBC
Ce grand homme qui n’a l’air de rien, le professor Wallace Broecker mérite le nom de grand-père
de la science climatique. Le 5 juin 2008, Stephen Sackur l’a interviewé dans son émission « Hard Talk » .

Introduction : notre planète souffre de l’émission de l’accumulation de Co2 et se réchauffe dangereusement. Un consensus scientifique international force une prise de conscience urgente afin d’agir avec l’espoir de sauver ce qui reste à sauver. Quoi faire ? Quand il s’agit d’agir sérieusement, le consensus se fragmente comme la glace polaire dans les eaux tièdes.

Au déclin d’une vie consacrée à la recherche du phénomène, Wallave Broecker ne doute pas des dangers du réchauffement globale de la planète, mais il reste optimiste. Et son beau visage reflète une tranquille sérénité en répondant aux questions de Sackur qui le pousse à scruter l’une après l’autre, ses hypothèses de savant.
Je ne peux rendre compte des réponses fascinantes de Broecker, ses explications étaient pourtant si simples que je désirais que dure l’entretien pour en savoir plus…sur les changements climatiques (pour des uns, une réalité – les tsunamis et bien d’autres choses même pour nos paysans – pour des autres une théorie,
pour tous une appréhension), sur la circulation océanique, sur les possibilités de stockage du gaz carbonique ! J’ai retrouvé Wallace Broecker grâce à Google, par exemple :

Effets de serre, réchauffement climatique, stockage du gaz carbonique comme sujet de méditation dominicale ? Oui, car vers la fin de l’entretien, Stepehn Sackur taquine Broecker :

« You are a dreamer… vous soufflez le chaud et le froid… ».

Réponse de Broecker avec un sourire d’enfant espiègle :

« YOU are a dreamer…if… »

Fin de l’émission. Elle a duré 20 minutes. On peut la visionner à la BBC HardTalk sur l’écran.
C’est alors que m’est revenu en mémoire :

You may say I'm a dreamer
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us
And the world will live as one
(www.zoldi.org/ John Lennon)

Les paroles de cette chanson sont la Bonne nouvelle de ce dimanche, avec Jésus au désert.
Et je donnerais beaucoup pour l’avoir en français. Elle s’inspire (que Lennon le dise ou non)
de l’Evangile de Jean 17 :1.
L’écouter, c’est prier, avec le scientifique, le journaliste, nous tous.

Je suis un rêveur selon vous ? Mais je ne suis pas le seul, j’espère qu’un jour nous rêverons ensemble
dans un monde sans murs ni frontières, ni tribus, ni races, ni nationalités, chacun libre de vivre
avec les autres tel qu’il est. Aimé de son Créateur. D’emblée des personnes de bonne volonté !

Jésus rêve avec nous, dans un univers où l’infiniment petit joue sa partition dans l’infiniment grand
et vice-versa. Jésus au désert réfléchit, sa réflexion est une prière, la nôtre et celle d’une terre
qui s’enfante dans l’incertitude et l’insécurité et la douleur.

Rêver, c’est être confiant malgré tout.



mercredi, juin 04, 2008
 
Des mots pour le dire




En Afrique australe : la détresse des africains dans l’actualité de juin 2008

Des mots pour le dire (par un Africain en détresse)

J’écris ceci d’un cœur brisé

Suis-je Sud-Africain? Peut-être oui, peut-être non !

Noire est ma peau, la tienne aussi

Mes gènes sont africains
Lorsque les Blancs tyrannisaient vos leaders

Je les protégeais, ma maison était la leur
mon pain partagé avec eux

Oui je les protégeais…sans arrières pensées
Suis-je Sud-Africain? Peut-être oui, peut-être non !

Je suis Venda, je ne parle pas zoulou

Je suis Shangaan, je ne peux parler zoulou

Un coude en zoulou: c’est quoi ? Dis-moi ?
Tu ne parles pas ma langue

On ne parle donc que le zoulou en Afrique du Sud ?

Non je n’habite ni Gauteng ni Johannesburg

Je ne suis pas né ici mais je suis Sud-Africain
Si tu me chasses, où me réfugier ?

Je ne bats ni ton père ni ta mère ni ta sœur

Ils travaillent dans la région minière, de chez moi

Je ne me moque pas d’eux parce qu’il ne parlent pas ma langue
Je suis bronzé, très bronzé

Les traits de mon visage te sont étrangers ?

Maintenant j’ai peur d’être expulsé «chez moi »

Dans la rue ,j’ai peur de ne n’avoir ni permis de séjour ni carte d’identité
Il y a des centaines d’années, les Blancs faisaient

Ce que toi mon frère Noir, fais aujourd’hui : tu singes les Blancs

Pour quoi ? Pourquoi ? Me traiter ainsi ?

Moi, le Sud-Africain noir d’aujourd’hui ?

Tu penses être meilleur que moi dans ton pays « arc-en-ciel » ?

Tu me dis responsable du chômage dans ton pays ?
Qui te fait croire que je suis moins qu’un homme ?

Si tu me chasse au Venda, nous chasserons tous les Zoulous

Au Kwazoulounatal! Oui, KZN!

Que les Tswana retournent au Botswana

Que les Sothos retournent au Lesotho

Et les Ndebele au Kwandebele

Et les Xhosa chez eux au Cap de l’Est

Oui et que les Swazi rentrent au Swaziland
Est-ce de l’ignorance ?

Tu n’as pas de travail, c’est ta responsabilité

Mets ton intelligence au travail

Debout et travaille!
L’éducation est ta force

Choisis d’être humain

Avant 1994, les Blancs étaient tous des cons

A l’heure qu’il est: tu dis que nous sommes

De trop, des gens de trop ! Des cons quoi !
A qui le tour quand tu m’auras balayé de ton pays ?

A qui vas-tu t’en prendre si je ne suis plus là ?

Qui vas-tu accuser de m’avoir tué ?

Si tout ça vaut la peine !

Je ne suis pas né ici, quel dommage

Je ne peux parler zoulou, quel dommage

Le noir de ma peau inquiète Johannesburg, quel dommage

Je nettoie les WC que tu refuses de nettoyer, quel dommage

Je laboure ton jardin, quel dommage

Je répare tes chaussures, quel dommage

J’ai protégé tes leaders durant leur exil, quel dommage
Oui, votre pays d’exil…c’était mon pays natal

Par dessus tout, j’ai construit les routes de ton pays

Quel dommage !!!

Je t’en prie, mon frère, que règnent la paix et la prospérité

Pour et parmi et entre tous les africain noirs du continent

(Ecrit par un Africain en détresse. Essai de traduction par Claire-Marie Jeannotat) Ces «mots pour le dire» c’est un des millions d’Africains réfugiés où immigrés volontaires en Afrique du Sud, qui essaie de le «dire»! Un souffle de colère, de dépit, de désillusion. Un gémissement, une rage, un sanglot. Des mots, il faut des mots pour le dire quand on est homme. Un lion rugirait, un cerf bramerait, un ours grognerait.

Lui, l’Africain réfugié en Afrique – et ailleurs – d’ailleurs ( !) le « dit avec des mots ». Comme un souffle…

Savez-vous que, ce soir, en regardant des «flash» de «foot» des footballeurs à l’écran tv, je me suis dit: tiens, ce ballon, qu’est-ce qu’il ressent des coups de pied suisses ou portugais durant et à la fin d’un match… sous les hurlements d’une foule en délire ? Qui est-il, ce ballon ?

Dans mon inquiétude et ma tristesse, j’ai vu Mugabe (à Rome réfléchissant à la famine dans son pays s’il vous plaît !) et son copain Mbeki, footballeurs de « service »… et le ballon entre les deux: l’Africain. Le Peuple pris entre deux gouvernements… sans qualification de ma part.



lundi, juin 02, 2008
 
Ma méditation dominicale

Jésus au désert aujourd’hui, ce 29 mai 2008



Le même qu’au désert il y a 2ooo ans. Recueilli dans son Moi des profondeurs ! Son cœur bat au rythme de la terre ! A quoi pense-t-Il ? Seul, Il prie. Prier c’est à dire être en « hot line » avec Abba. Ici, aujourd’hui, son désert, c’est Lausanne, ou la Gruyère ou l’Irak.

Samedi, pour ses compatriotes juifs c’était le Sabbat, aujourd’hui dimanche, pour celles et ceux qui se réclament de Lui et qui se disent chrétiens, Yechouah est totalement concentré, conscient de ce qu’Il ressent, déchiré entre ces deux pôles : sa vision d’une société fraternelle et solidaire et l’expérience qu’il est en train de vivre dans la réalité de sa Palestine. Il sourit, une larme Lui échappe. Il joint ses mains, Il incline la tête, Il baisse les paupières, Il tourne son regard au plus profond de son être.

Tous les êtres humains habitent son cœur qui vibre et vit en moi, en nous tous, qui traversons notre petite terre comme une randonnée unique. Une randonnée d’écoliers. Le cheminement compte, l’arrivée ? Nous savons au plus profond de nous-mêmes, que ce ne peut être que l’éblouissement du « hors espace temps ». Ce n’est pas en vain que l’Amour nous attire. C’est notre raison d’être.

La terre, Jésus au désert avec moi cet après-midi, intensément présent, du nord au sud, de l’est à l’ouest, Oh ! pas dans le vague ! Non ! C’est très concret :
· il voit la maman de Yves qui vient de mourir et des cœurs meurtris
· le bébé de Carine encore en train de naître et des cœurs réjouis
· les femmes et les enfants au Darfour, au Soudan, en Colombie et en Bolivie, en Suisse, à Pépinet, à Montenol, sur les rives de l’Amazone et du Doubs ; Il contemple l’UDC, les Verts, les casques bleus. Les bureaux de vote. Oui, Il est même là !
· Il entend les résultats des votations : trois X non ! Il faut bien savoir dire Non pour dire Oui au bon sens et à l’avenir. Il voit Woza au Zimbabwe, une Suisse sans armée, Blair et Clinton qui parlent de Foi, les pauvres qui vivent la Foi. Des amoureux sur le banc public et les copains d’abord (je les vois de ma fenêtre sur la place du marché). Frank, le malien qui s’ennuie de chez lui. L’effroi des Chinois et la déréliction des enfants de Birmanie. Le souci des Footballeurs aux genoux blessés et des actionnaires de l’UBS… Je reste toute proche de Yechouah, notre cœur bat au rythme des petits, des poètes, des cœurs d’enfants et, lentement, comme un chaud rayon de soleil avant que le jour disparaisse, comme le murmure d’un ruisseau au désert, la prière, la seule que Jésus ait jamais enseignée à la demande de ses amis, nous murmurons : Aboun d'ouashmaya…Notre Père qui es aux cieux. Les cieux, bien sûr, c’est ici et maintenant, au désert de l’espace-temps que nous traversons.