KATUTURA


lundi, janvier 28, 2008
 


Si Jésus avait été à Davos

« La crise financière pousse l’élite mondiale à remplacer l’optimisme par la prudence »
(titre de la rubrique économique de l’AGEFI d’aujourd’hui, lundi. 28 janvier 2008).

Dès mercredi passé et jusqu’à aujourd’hui, les « décideurs » ont essayé de délibérer sur les problèmes
qui concernent directement la survie de notre espèce humaine. Les médias (selon les points de vue)
ont informé le public (nous) de ce qui transparaissait des débats et discussions. On a envie de poser
la question aux « décideurs » : « Qu’avez-vous décidé ? ». La crise vous pousse à la prudence.
Cela veut dire quoi la prudence dans l’urgence ? On attend pour voir…

Mais si Jésus avait été à Davos et qu’on lui ait donné la parole, je crois qu’il aurait simplement dit, en des mots très simples, sa vision du monde
et son projet de vie avec nous aujourd’hui.


· Concernant l’argent :

Jésus envisageait et nous propose « une communauté à la taille du monde,
organisée de telle sorte qu’il n’y ait ni pauvre ni riche ».
Sa compassion
est sans borne pour les pauvres et les opprimés, pour toute personne qu’il rencontre.

· Concernant le prestige :

Jésus envisageait et nous propose « un monde à l’image de celui des enfants,
celui où les échelles sociales, les rangs, les distinctions, les prestiges n’existent pas »
. Tout cela est remplacé par la famille, la plus petite
comme celle à l’échelle de la planète.

· Concernant la solidarité :

Jésus envisageait et nous propose « une union – une identité nouvelle - les uns
avec les autres et donc avec la nature, l’univers, et avec Lui »
.
Un pour tous, tous pour un. Un honneur à l’un est un honneur à tous.
Une insulte à l’un est une insulte à tous. Tout enfant est le mien…
Pour Jésus, "la solidarité globalisée supplante toutes les anciennes
« solidarités » de classe, de race, de caste, de religion, de langue"

en bref WWW = World Wide Web !

· Concernant le pouvoir:

Jésus envisageait et nous propose un monde où « le pouvoir n’est pas organisé
pour être servi, il n’appellera pas les hommes à se courber, à s’aplatir.
Le pouvoir sera un service mutuel pour l’épanouissement de tous ».

Les barrières, les frontières, les trônes, les dominations sont remplacés par le partage, la fête et la danse …

Jésus propose cela tout simplement. Aux « décideurs » de Davos de décider…

Références des citations:
« Jésus avant le Christianisme, évangile de la libération ».
Albert Nolan traduit par Jean-Marie Dumortier
Editions Ouvrières 1979



dimanche, janvier 27, 2008
 
Forum de Davos (5)

Il y a trois jours je disais dans le blog : « La Déclaration de Berne maintient cette année encore le « Public Eye People's Award » . La société civile se mobilise…et nous avons le droit, le devoir d’être attentif, pour l’avenir de notre planète, pour notre survie à nous tous… »




Public eye on Davos
» soit, la Déclaration de Berne, Pro Natura et d’autres organisations non gouvernementales ont décerné en marge du Forum économique mondial, les « les Oscars » « aux multinationales jugées les plus irresponsables dans leur comportement social et environnemental ».

Je ne sais pas comment s’est déroulée cette remise des Oscars … Parmi les lauréats des prix négatifs :
Areva et Glencore tandis que l'entreprise allemande de textile Hess Natur a reçu un prix positif pour ses produits biologiques.

Qui est AREVA ? C’est une multinationale exploitant l'uranium au Niger, les ouvriers travaillent dans " des conditions totalement scandaleuses …et les analyses montrent une contamination de l'air, de l'eau et du sol ; les mineurs ne bénéficient d'aucune information sur les risques sanitaires liés à leur travail…

Qui est GLENCORE ? C’est une multinationale située " dans le paradis fiscal de Zoug ", elle exploite des
mines de matières premières et agit «en toute opacité» et «sans scrupules», selon les organisateurs. Ils dénoncent la pollution causée par les mines de charbon de la société en Colombie. Ce fleuron de l'économie suisse est aussi accusé de « porter atteinte à la liberté syndicale et de réprimer toute velléité d'organisation de la part des ouvriers. »

Qui est HESS NATUR ? C’est une Maison allemande de vente par correspondance.
Elle est pionnière depuis 1976 dans la distribution de textiles naturels…
Un exemple récent : garantir à long terme l’achat de coton biologique aux cultivateurs du Burkina Faso.
Les petits paysans, avec l’aide d’un projet
de Helvetas et de Hess Natur ont adopté une production biologique…cela assure
non seulement l’avenir de plus de 2000 modestes paysans, mais aussi la gestion durable des sols.
Oscar positif pour HESS NATUR.
(Toutes les informations ci-dessus proviennent du site de la Déclaration de
(DB) Berne, www.ladb.ch et du Public eye on Davos, www.publiceye.ch .)

Ma réflexion : de quoi je me mêle ?… alors que je n’ai aucune formation, aucune expertise en la matière ? Parce que cela concerne les habitants de la terre,
et je fais partie du lot. Mon père m’a appris la valeur d’un morceau de pain en
termes de labour, de semailles, de climat (eh ! oui), de récolte, de gerbes et
de grains de blé à moudre… de farine à pétrir… d’enfants à nourrir ! L’Afrique
m’a fait toucher du doigt l’horreur et l’ampleur de la faim sans autres moyens
que de rejoindre l’engagement des exploités face au péché structurel de nos
systèmes et avec des moyens dérisoires, d’arrachers aux systèmes « le droit
de se nourrir soi-même » ! (visitez le site www.face-it-act-now.org/).
Je me « mêle » aussi du Forum de Davos à cause de la prière de Jésus, la seule
qu’Il a enseignée : le Notre Père… « donnez-nous aujourd’hui notre pain
quotidien… ». Quelle ironie de répéter cette prière de l’affamé alors que nos
huches sont pleines de pain frais ! Peut-être pas toujours… et je sais que
beaucoup partagent même de leur nécessaire sans que personne n’en sache rien.



vendredi, janvier 25, 2008
 
Forum mondial 2008 à Davos (4)

Le « melting pot »



Le «Forum économique mondial de Davos serait un melting-pot planétaire, un cadre privilégié pour
une réflexion et des échanges fructueux ». Parole de notre Conseil fédéral à Berne hier, le 23 janvier.
On éprouve une certaine fierté helvétique à la lecture du « programme des membres du Conseil fédéral
au WEF 2008 de Davos (www.news.admin.ch) » !
Jetez un coup d'oeil!

C’est quoi un « melting pot » ? Selon Wikipedia : c’est une expression anglo-américaine désignant
un creuset (utilisé pour fondre un métal par exemple). C'est devenu une métaphore pour désigner
un phénomène d’assimilation de personnes de diverses origines en une société homogène…Les USA,
en serait un exemple, selon moi l’Afrique du Sud et la Suisse également, à condition d’une égalité des chances…

Le qualificatif « planétaire » pourrait être un défi aux systèmes d’apartheid mondialisés.
Les agents économiques et politiques présents à Davos en sont-ils conscients ? Peut-être.
Mais « la Bourse qui plonge » fait peur !

Selon la Tribune de Genève: « Climat, terrorisme, finance: le WEF 2008 se fait peur ».
L’inquiétude des 2500 participants : la récession aux Etats-Unis? Et si oui,
tireront-ils l'ensemble
de la planète vers le bas ?
Prise de conscience plutôt brutale pour beaucoupalors que Condoleezza
Rice
rappelle tout simplement que les Etats-Unis restent encoreet toujours
au centre du monde
des «décideurs ».

Donc priorité sera donnée au problème des finances d’abord, puis viendront le climat et le terrorisme
s’il reste du temps…La terreur à Davos ? N’est-ce pas l’angoisse « d’un krach généralisé du système
financier, d’une gravité et d’une ampleur jamais observée auparavant ? » (Nouriel Roubini, économiste
et conseillé auprès du ministre des finances dans l’administration Clinton).

Ma réflexion : je pense que l’idée de notre Créateur n’est pas un « melting pot planétaire », c’est plutôt
une terre habitée par une grande famille métissée qui se construit laborieusement et se réunit autour
d’une table garnie des « fruits de la terre et du travail des êtres humains », notre pain quotidien.
Et je laisse résonner dans mon cœur les paroles du nouveau supérieur des Jésuites Adolfo Nicolas
(reprises avec gratitude de l’excellent blog de Philippe Baud) :

« N’oubliez pas les pauvres ! …Dans un univers mondialisé,
où le nombre des exclus absolus sans cesse augmente, l’évangile
a encore toute sa pertinence, reconnaissable à l’engagement
total de ses témoins ».



jeudi, janvier 24, 2008
 
Forum de Davos, suite

Notre ministre des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey a rencontré Condoleezza Rice,
secrétaire d’Etat américaine, à Kloten-Zurich aujourd’hui.
Sujets abordés par les deux politiciennes devant les médias :

· Condoleezza Rice a déclaré apprécier de pouvoir conduire des entretiens politiques pour la première
fois en Suisse et a remercié la Suisse pour son engagement dans le cadre de la conférence internationale
des donateurs pour l'Etat palestinien et son engagement concernant la bande de Gaza
· la situation humanitaire au Proche-Orient
· la situation en Iran, où la Suisse représente les intérêts des Etats-Unis depuis 1980
· le statut du Kosovo, qui veut devenir indépendant de la Serbie. Il faut rapidement définir son statut
· L'Afghanistan est également à l'ordre du jour

L’entretien a duré environ 30 minutes. Micheline Calmy-Rey et Condoleezza Rice ont fait l'éloge
des relations bilatérales entres les deux pays.

On ne peut qu’apprécier la diplomatie de notre minuscule et beau pays.

Ma réflexion : la réalité, la complexité, la recherche de solutions pour l’avenir de la population
de cinq pays traités en l’espace de 30 minutes…c’est incroyable mais pourtant vrai puisque la presse
le rapporte…quant au contenu de « l’entretien constructif et cordial » il faut patienter pour en
savoir plus.

Mais si, aujourd’hui, j’étais en train de fuir vers Egypte au travers des brèches – et quelle dangerosité -
d’un mur fraîchement dynamité pour y trouver du pain et de l’eau, et que les autorités égyptiennes
ne me refoulent pas, j’oublierais le WEF, sa hantise de la récession mondiale et je dirais simplement
merci pour ce morceau de pain et ce verre d’eau que m’accordent les Egyptiens !
J’oublierais Calmy-Rey et Rice et Davos !



La famille de Nazareth avait aussi demandé l’asile en Egypte. A notre connaissance elle avait reçu
un permis de séjour dans ce pays d’accueil…
Nous nous trouvons sur une étrange planète…Alors qu’Israël emmure le peuple palestinien,
l’Egypte l’accueille au quotidien pour le moment…comme jadis.

Davos discute,
Gaza a faim
Davos est protégé
Gaza emprisonné

So help us God !



mercredi, janvier 23, 2008
 
23 janvier 2008

Le Forum économique mondial 2008

A Davos, les décideurs parleront économie, géopolitique, écologie, entreprise, technologie et société.
Ils parleront aussi de sécurité, d’armées, de menaces terroristes et nucléaires…

C’est vrai qu’il était un peu naïf de ma part de souhaiter que les participants au Forum économique mondial
à Davos puissent faire, comme je l’ai dit, l’expérience de la pauvreté, de la soif, de la faim et cependant je maintiens ce souhait, cette prière. Il n’est d’ailleurs pas impossible que l’une ou l’autre de ces personnalités aient été exposées à la misère des plus pauvres. Leur pensée, leur volonté de percevoir la terre, ses richesses, sa population comme le plus précieux des biens. Non seulement à sauvegarder mais à promouvoir… pour l’épanouissement de chaque être vivant !

Mais nous avons nos Histoires… Chaque Nation a son Histoire… et son avenir



Après Nagasaki

Alors j’écoute Isaïe (Is 58:7-8) :
«Partager ton pain avec l'affamé, héberger chez toi les pauvres sans abri,
si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair ? Alors ta lumière éclatera comme l'aurore, ta blessure se guérira rapidement, ta justice marchera devant toi et la gloire de Yahvé te suivra »
.

Je lis, sur Internet, les informations que donne l’administration des hôtels à Davos, par exemple :
« A l’hôtel Belvédère, dans un cadre fantastique, vous pourrez facilement oublier les tracas de tous
les jours ». Mais les participants ne se reposeront pas, ils travailleront dur, on n’en doute pas et
« à leurs fruits, on les reconnaîtra ».

La Déclaration de Berne maintient cette année encore le « Public Eye on Davos »: la société
civile se mobilise…et nous avons le droit, le devoir d’être attentif, pour l’avenir de notre planète,
pour notre survie à nous tous…



mardi, janvier 22, 2008
 
WEF ou Forum économique mondial : 23 au 27 janvier 2008

Radio suisse romande, un matin de la semaine écoulé, (14-18-01 un journaliste pose cette question que je répète ici comme je l’ai comprise :
« Si vous aviez un conseil à donner à ceux et à celles qui vont se rendre à Davos pour le Forum économique mondial 2008 à Davos, que leur diriez-vous ? »

Voici ce que je dirais

Pour se préparer à cette importante rencontre, je souhaite que Brown, Condolizza, Blair, Trevor Manuel bref, les quelques 2 400 acteurs économiques, politiques, scientifiques et sociaux qui vont discuter, comme par le passé, de l’avenir de notre espèce et de notre planète, fassent un stage préparatoire sur le terrain, laissant de côté les théories des experts et les dossiers ficelés… par exemple :

Blair s’en irait, incognito et sans gardes du corps bien sûr, pour gagner son pain durant 2 mois chez les chômeurs cachés à Manchester en essayant de survivre grâce à la solidarité des autres chômeurs…

Idem pour Condo qui s’en irait dans les nombreuses poches de pauvreté de son pays où plus de « 60 millions de ses compatriotes pauvres vivent avec moins de sept dollars par jour » et qu’elle se confronte la violence, au manque de sécurité, de nuit comme de jour…surtout si tu as une peau basanée…

Idem pour Trevor Manuel d’Afrique du Sud qui lui, retournerait faire un stage dans les townships des Cape Flats à soigner les orphelins sidéens…

Idem pour chacun des délégués au WEF à Davos 2008. Ils iraient faire leur stage là où la nature s’effrite à vue d’œil, là où la respiration nécessite la protection d’un masque, là où il n’y a pas d’eau potable, là où la violence des structures tout azimut tue la vie. La certification de leur stage dûment effectué auprès des affamés de justice, de pain, assoiffés d’eau leur ouvrirait les portes du WEF 2008 à Davos.

Peut-être que le dialogue à Davos aurait une dynamique pleine de vie et d’énergie nouvelles. Les journalistes rapporteraient des débats, des projets, des conclusions qui redonneraient espoir et courage aux petites gens…, aux gouvernements, même aux alter mondialistes !

Je divague ? Non. J’ose parler d’expérience. En pleine lutte anti apartheid, modestement, nous avons essayé l’idée de ce stage en Afrique du Sud alors qu’on déplorait l’approche molle des certaines autorités face à l’urgence d’agir ensemble pour éviter le pire. Comment ? Durant une de rencontre des jeunesses étudiantes chrétiennes et autres, nous n’avons mangé que ce que les gens des townships les plus pauvres avaient pour
se nourrir à longueur d’années… c’était maigre. Mais nous avons invité quelques « autorités bienveillantes » que nous connaissions, religieuses, civiles et même politiques à venir partager notre menu pour un jour seulement ! Certaines se sont excusées. D’autres ont dû partir car des crampes d’estomac les gênaient…
et d’autres ont pleinement pris part à ce salutaire exercice de conscientisation !



Quelle leçon d’humilité pour nous tous. Notre énergie au travail s’est décuplée. Peut-être que le miracle
de la « Nation arc-en-ciel » est, en infime partie du moins, le fruit de ces petites audaces… Alors pourquoi
pas essayer cette recette toute simple lorsqu’il s’agit de sauver ce qui reste à sauver de notre espèce
humaine et de notre planète bien-aimée.

Davos 2008 est une chance et un défi… peut-être.



vendredi, janvier 18, 2008
 
Réflexion : Semaine de l’UNITE du 18 au 25 janvier 2008

Jean et Jeanne s’aimaient tendrement ! L’idée de « l’unité » entre Jean et Jeanne était qu’ils ne faisaient
qu’un ! « Un corps et une âme ». Jean était la moitié de Jeanne et Jeanne la moitié de Jean. Ils se
possédaient l’un l’autre exclusivement. Un Amour fusionnel et pas au-delà…pour un temps…
Marie qui aimait bien Jean et Jeanne vint troubler cette amitié, car Jean aimait bien Marie, et Jeanne
se sentit lésée… Nœud. Jean et Jeanne firent une pause pour réfléchir et pour se retrouver chacun
dans sa propre identité. Exclusive ! Puis, ils se confrontèrent l’un et l’autre à cœur ouvert.
Sincèrement ! Ils se retrouvèrent pleinement heureux lorsque leur amitié et leur union exclusive
devint inclusives !!! Leur relation d’amitié grandit dans la dynamique d’une liberté mutuellement
respectée. Le respect de la liberté de celui/celle que j’aime égale mon amour pour lui et pour elle !
Quelle richesse ! Parfois quel défi à mon EGO frileux.



Quelle richesse si durant la semaine de prière pour l’UNITE des chrétiens et des religions, celles et ceux
qui travaillent, vivent donc prient pour un monde meilleur pouvaient simplement s’inspirer de l’histoire
de Jeanne, de Jean, de Marie tout en s’appuyant sur ce qu’a dit Jésus.

Question : une institution, une église, une tribu, une nation, …ont-elles
un EGO collectif tellement enflé, qu’elles excluent d’amblée l’idée même
de l’inclusion inconditionnelle des autres et soupçonnent toute velléité
de liberté mutuellement respectée en tant que menace à leur rigide identité ?!


Jésus était conscient des EGOS collectifs qui fragmentaient sa région en son temps: les Romains des Juifs,
les Juifs des Samaritains, les castes sacerdotales des pécheurs, les riches et les puissants des pauvres…

Il montre l’exemple, concrètement, de l’ouverture inconditionnelle à tous ! Pas d’amour exclusif,
mais une compassion amoureuse inconditionnelle, inclusive de tous les humains, de la terre,
de l’Univers. Il dit :

· « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux » (Mat. 18, 20).

· ". Le Christ n’a-t-il pas prié: "qu’ils soient un, afin que le monde croie" (Jean 17:21)?

· Des premiers amis de Jésus, on disait : "voyez comme ils s’aiment, et comme ils
sont prêts à
donner leur vie les uns pour les autres. »

Benoît XVI en ce 1er janvier 2008, (ou est-ce le comprendre hors contexte ?)
dit que : « La famille a besoin d'une maison, d'un milieu à sa mesure où puissent
se tisser des relations entre ses membres. S'agissant de la famille humaine ,
cette maison c'est la terre, le milieu que Dieu Créateur nous a donné pour que
nous y habitions de manière créative et responsable
»

Responsables, donc dignes de liberté mutuellement respectée ! C’est ça ?

S’aimer dans des libertés mutuellement respectées, c’est ça, l’AMOUR.



L’institution est-elle le contenu de la famille humaine…ou seulement et tragiquement une forme
à tendance exclusive, voire sectaire? Est-ce que chacun s’y sent à la maison, chez lui en famille…

Le mouvement œcuménique semble stagner … il semblerait que les Catholiques par exemple,
(je suis membre de cette église) craignent de perdre quelque chose en accueillant
inconditionnellement les richesse des autres…ou en se joignant inconditionnellement aux autres …
d’où une espèce de malaise, de frustration quant aux fruits de notre prière durant cette semaine
(répétée année après année) pour l’UNITE.

Des rencontres ont lieu, par exemple à Genève.



jeudi, janvier 17, 2008
 
La Lettre de Mario

14 Janvier 2008

Mario, un ami de très longue date et jamais revu depuis 17, 18 années me découvre dans le blog de 24 heures et il m’écrit… il viendra jusque par ici, ce qui me réjouit.

Mario dit: «Dans l'attente, peut-être que tu pourrais incorporer dans le blog une pincée de mes réflexions suivantes…».
Les voici donc, les réflexions de grand-papa Mario, avec un grand merci «post-épiphanie!»

Claire-Marie

La règle d’or



«Dans quelques jours je vais devenir grand-papa pour la 5e fois, cette fois ce sera une petite fille, joie typiquement plus rare dans ma tribu (moins de 20% sur 4 générations!).
Un grand-père, pourquoi pas, ça chante aussi parfois son Magnificat tout seul en silence, en pensant à la future maman. Ensuite dans son cœur il se projette à la place du bébé à naître, puis de la descendance qui est déjà là, et à qui il ne laissera pas comme héritage beaucoup plus, hélas, qu'une Terre en pleine pagaille, en partie à cause des générations qui la précèdent et en partie on ne comprend pas pourquoi… en admettant notre terrible impuissance…

Pauvre Jeshua garçon ou fille de ce XXIe siècle, quelle peine auras-tu à renverser de leurs trônes - dans la réalité, pas avec ta console Nintendo - les puissants toujours plus puissants et à renvoyer les riches les mains vides, pas sans leur avoir fait promettre de partager, partager et encore partager…


Des richesses, de l'or de la terre, comme de toutes les autres ressources, il n’en restera bientôt plus assez pour la plupart. Ce qui n'a pas encore été gaspillé, perdu à jamais, se concentre dans des mains avides et irresponsables.
Cependant il existe un filon précieux méconnu, quasiment inexploité, inépuisable. D'un or qui pourrait sauver l'humanité de la ruine globale.

C'est celui de la Règle d'or:

«Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux: c’est la Loi et les Prophètes (Jeshua en Mt 7.12)

Je ne sais pas qui l'a appelée ainsi, ni quand.
Je sais que bien des Sages et des Prophètes avant ou après Jeshua ont proclamé celle qu'on a nommée «la règle d'argent»:

«Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse à toi-même». Très valable, quoiqu’en clé négative, et «passive», attentiste, voire réductrice…

Puis Jeshua l'a renversée, il a transformé l'argent en or.
Est-ce pour cela peut-être que bien des naïfs ont cherché en vain pendant des siècles la «pierre philosophale» alors qu'ils l’avaient sous la main?
A mon avis, Jeshua est le pédagogue le plus futé qui ait jamais existé.
L'or matériel, les entrailles de la Terre le cachent fort bien, et peu de ceux qui le trouvent peuvent en garder… les mineurs d'Afrique et d'ailleurs le savent trop bien…
L'or du cœur de la règle de Jeshua aussi, nous le trouverons seulement en creusant - un petit peu… beaucoup… mais il sera à tout le monde pour toujours!

La formulation de Joshua est sans équivoque: à la fois positive, active, concrète et holistique: au lieu de «Ne fais pas…» ça devient: «Tout ce que vous voulez… faites-le vous-mêmes pour eux».
Holistique! Tout, faites simplement tout. Creusons un peu dans nous-mêmes et découvrons ce que toi et moi nous aimerions - et que nous pourrions encore faire, on serait étonnés. Commençons sans tarder et demandons 30 ans de sursis à la Vie…
Actifs! Concrets! Positifs! «Faites» dit Jeshua, ne «souhaitez» pas seulement ceci et cela! Prenez l'initiative! N’attendez pas! Pas question de «faire», seulement en échange, pourvu que les autres «nous en fassent» autant! Commençons quand même, seuls s’il le faut! Sans déléguer: «…faites-le vous-mêmes». Faisons le premier pas! Allons vers l'autre!

Avertissement aux marchands et aux matérialistes 24 carats: la règle se conclut avec un rappel à la Loi (dont rien n'est à jeter aux orties) et aux Prophètes (même si en apparence il n'en naît plus beaucoup).
Attention encore, Jeshua a été clair: ton cœur est là où se trouve ton trésor. Le «bien» dont parle la règle de Jeshua, c'est clairement l'Être, pas l'avoir.
C'est pour cela que - heureusement - la règle d'or n'a rien à avoir avec un traité international d’échanges commerciaux et qu'elle ne sera jamais cotée en bourse.

Je dois dire enfin que dans l'Église à laquelle j'appartiens j'ai entendu ou lu bien des sermons, des articles, des livres… mais je ne me souviens d’aucun développement, ni d’un commentaire, ni même d’une citation de la Règle d'or… Trop pauvre, trop simplement vêtue, dans toute sa Beauté cachée, cette «Cendrillon de l'Évangile»? Parole trop simplette et trop facile à retenir? trop «laïque»? ou… conspiration du silence?

Dernier truc: pour moi la règle d'or c'est la vraie pierre philosophale tant recherchée, mais elle fonctionne à l'envers de celle-ci: une touche de cet «or» de Jeshua peut transformer tout en richesses, les vraies, celles de l'Amour du Royaume divin - et de sa justice: «…et tout le reste vous sera donné par surcroît» (Mt. 6, 33).

Et si nous fêtions l'anniversaire tout proche de Jeshua, initiateur de l'œcuménisme, en proclamant 2008 sans autre «année sainte universelle», sans cérémonies, sans liturgie, sans faste, mais avec toute la merveilleuse spontanéité du Magnificat, en mettant en pratique à chaque instant, chaque jour, pendant 366 jours, la règle d'or?

Allez les gars, à la mine!

Mario



jeudi, janvier 10, 2008
 
La signature

La signature de Jésus apposée sur une contrefaçon.

« Au nom de Notre Seigneur Jésus »
« Le Vicaire du Christ dit… »
« Parole du Seigneur »
et d’autres encore…





Une expérience indélébile : votre signature a été apposée sur une contrefaçon. Que sentez-vous ?
Que ferez-vous ?

Jésus

Je m’en réfère à Jésus. On ne trouve nulle part la signature du fils de l’homme apposée sur du papyrus…
il n’a rien écrit…sinon quelques signes dans le sable pour défendre l’honneur d’une femme sexuellement exploitée par les hommes qui allaient la lapider !



La signature de Jésus est sa vie, son vécu. Quel vécu ? Celui qui a été rapporté par celles et ceux
qui furent guéris par sa seule présence totalement humaine !

Mais voilà que, depuis la « conversion » de Constantin au christianisme, l’Eglise devient ancrée
dans l’empire romain. Les conversions se multiplient, la fraîcheur des origines disparaît, la crédibilité
des témoins de la Bonne Nouvelle s’effrite. Dans ce contexte, des chrétiens cherchent à vivre isolés du monde et se mettent à construire des monastères. Les Missions suivront.

Puis vient l’Institution et Jésus devient un problème, un objet d’étude, de controverses, de divisions.
Le petit peuple continue sa longue marche dans les sous-sols d’une Institution préoccupée d’elle-même,
de son prestige, de son pouvoir… apparemment inconsciente de la dynamique de Vie de l’Esprit de Jésus.
Un abîme se creuse entre la foi de la base en Jésus libérateur d’une part, et l’enseignement de dogmes
et la praxis du système hiérarchique d’autre part ! Jusqu’ à aujourd’hui.

Que ressent Jésus, aujourd’hui, présent, agissant dans l’intelligence et le cœur de ceux et celles qui,
comme Lui, n’ont que leur corps et leur vécu pour toute Parole ! Il l’avait pressenti. Lisez :

« C'est aux "petits" que le Père a daigné révéler ce qui reste caché aux
sages et aux habiles (cf. Mt 11, 25). Jésus partage la vie des pauvres,
de la crèche à la croix; il connaît la faim (cf. Mc 2,23-36 et Mt 21, 18) ,
la soif (cf. Jn 4, 6-7 et 19-28), et le dénuement (cf. Lc 9,58 ). Plus encore:
il s'identifie aux pauvres de toutes sortes et fait de l'amour actif envers eux la condition de l'entrée dans son Royaume (cf. Mt 25, 31-46 ). »

Et aujourd’hui, autant que jadis, et moins peut-être qu’à l’avenir !
Là est son authentique signature !

Il y a des hommes courageux qui ont eu l’audace de dire : « Jésus avait annoncé le Royaume,
et c’est l’Église qui est venue » (Alfred Loisy, L’Évangile et l’Église, Paris : A. Picard et fils, 1902,
p. 111.) Loisy fut excommunié le 7 mars 1908).

Et Gabriel Ringlet est prêtre, poète et théologien. Professeur de journalisme et d'ethnologie de la
presse à l'Université catholique de Louvain (Belgique), en même temps que vice-recteur de cette
institution : « L’Eglise a besoin de « Muer de la mue imaginale d'où sort le papillon, muer sa tête
comme le cerf qui perd ses bois ».

Il y a le dernier ouvrage d’Albert Nolan OP, intitulé « Jesus Today » (non encore traduit en français).
Albert nous aide dans un langage accessible à tous, à prendre Jésus au sérieux, à prendre les signes
des temps au sérieux, à prendre la menace de disparition de notre espèce humaine au sérieux, à prendre
au sérieux l’extrême urgence de retrouver notre dignité, notre responsabilité, notre compassion mondialisée, apprendre à avancer courageusement dans une totale insécurité avec la totale confiance
qu’Il agit en nous. Maintenant.



Il y a une connivence entre Jésus, le Fils de l’homme, et nous, et moi. Une confiance mutuelle.
Je me propose de chercher, de trouver peut-être, le secret de la force de Jésus, on pourrait
dire de sa « spiritualité de liberté totale » face à son engagement dans son milieu,
de même qu’aujourd’hui, avec nous, dans notre monde fragmenté qui cherche
à se rassembler ne serait-ce que
pour survivre
.

Et je mettrai mes réflexions sur mon blog.



dimanche, janvier 06, 2008
 
L’Epiphanie hier et aujourd’hui : un puzzle



C’était plutôt facile de célébrer l’épiphanie lorsqu’il n’y avait qu’à écouter ce qu’en disait Mathieu
dans son évangile : « des sages en chemin illuminé par une étoile cherchent et trouvent ce bambin
adorable dans une étable … ils en sont tout remués et s’en vont d’où ils sont venus, la Perse ( Iran, Irak)
en évitant le roi de la région jaloux de son pouvoir absolu et religieux. Ces sages païens ne se
convertissent pas ni ne se feront baptiser (on en parle plus à ma connaissance). Qu’est-ce qui s’est passé ? Tout simplement une rencontre. « L’innocence, comme la beauté est dans l’œil de celui qui regarde » .
Et leur œil était clair (si ton oeil est vraiment clair, ton corps tout entier sera dans la lumière selon Mt 6 :19-23) Nul besoin de présentation : on se reconnaît quand on s’aime. Nulle crainte. Pas besoin de garde
de corps ni de service de sécurité … et pourtant :

qu’en est-il aujourd’hui ? Si le vicaire du « roi des juifs », résident actuellement à Rome, s’en allait
payer hommage aux enfants de Bethlehem, comment s’y prendrait-il ? Les parents et les enfants
de Bethlehem parleraient-ils la même langue que le visiteur venant cette fois de l’Occident ?

Cela me dépasse… je me permets simplement de reprendre ce que j’écrivais en janvier 2007 :
« J’allais écrire une pensée inspirée par Jésus qui se montre au monde en son temps et en notre temps.
En son temps, comme la tradition le raconte, en notre temps comme l’actualité le rapporte :
dans la rue, dans les familles unies, recomposées, dans les prisons, sur les champs de guerre à basse intensité… dans l’actualité des quatre coins de la terre… Jésus se révèle et « nous passons sans le voir »
trop souvent... »

En 2008 : en Irak, au Kenya, au Darfour, au Pakistan… chez nous, ici… L’inaccessible étoile nous
guide-t-elle vers ce bambin adorable, tellement simple qu’il ne se distingue pas des autres, au contraire
il s’identifie aux plus petits… là est peut-être notre problème.

(Il y a un an j’avais complété mon petit texte par ce que j’avais lu dans le
Blog de Gilbert Salem

dans la « Vie des mots » (5 janvier 2007) et j’ai trouvé ce qu’est l’épiphanie :

. pour les chrétiens d’Occident
· au plan liturgique
· dans les églises d’Orient
· enfin l’épiphanie selon James Joyce dans un texte posthume
paru en 1956 et intitulé «Épiphanies».)



jeudi, janvier 03, 2008
 
Quand Internet se fait rencontre…



Le blog : un chemin vers la rencontre …

Sur ce chemin, on avance à petits pas en suivant l’étoile de « l’impossible rêve » , tranquillement,
sans précipitation jusqu’au moment ou, au détour d’un chemin, une personne, un homme, une femme
disent : « vous habitez où ? », comme Jésus on répond : « venez et voyez ».
Sans autre attente qu’une rencontre avec une ou deux ou trois personnes…

Ma rencontre se nomme « Daniel » : il avait exploré le blog « Katutura » dans la rubrique
« spiritualité » de 24 heures… et, aujourd’hui, le pauvre blog s’est enrichi de la sagesse
de son passage.

On a bu un petit café, mangé un biscuit de Noël et on a fait connaissance : que pouvons-nous faire
dans notre quotidien ?… poser des questions, scruter les signes des temps, chercher Dieu dans
ces signes, partager la faim, la soif des jeunes gens, chez nous, aujourd’hui dans nos écoles,
dans nos lycées, dans la rue. La faim : de sens dans l’absurde des systèmes qui nous emprisonnent,
la soif d’eau désaltérante dans le désert de leur cœur quasi vide d’espérance…
et bien davantage encore !

L’engagement n’est pas un choix, c’est simplement la fidélité à soi-même, à notre raison d’être…
Comment ? Avec les moyens, aussi modestes soient-ils, qui sont les nôtres… tenter de prendre
la jeunesse désemparée au sérieux, de « prendre les signes des temps au sérieux, de prendre Jésus
au sérieux » (« Jésus today » Albert Nolan) et de faire confiance à l’énergie qui nous habitent
comme les jeunes de Taizé à Genève ces jours derniers !

Merci aux blogs qui sèment le message de l’évangile, comme des petites graines qui doivent
parfois disparaître à la racine des êtres et des choses pour devenir porteuses de sève…
sur le chemin de l’inaccessible étoile. Merci à celles et à ceux qui gèrent les blogs !!!

Merci à Daniel !

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Mais je ne résiste pas à l’envie de partager quelques lignes d’un mail de François, un ami,
que je reçois à l’instant :

« …je pense à vous.
Je dis que je vous souhaite une aussi bonne année 2008 que possible,
car je trouve toujours étrange qu'on parte de l'idée que l'année qui commence
sera bonne, alors que nous savons qu'elle ne le sera pas.

Elle ne le sera pas pour les requérants d'asile et les sans-papiers,
elle ne le sera pas pour les populations exploitées par notre
système de mondialisation,
elle ne le sera pas pour les prisonniers, les condamnés à mort, les victimes
de la torture,
elle ne le sera pas pour celles et ceux qui souffriront
des changements écologiques,
elle ne le sera pas pour les victimes des catastrophes naturelles,
elle ne le sera pas pour ceux qui seront victimes de cruelles maladies,
de séparations, qui connaîtront des deuils.

Elle le sera sans doute pour un certain nombre de financiers et
d'entrepreneurs, un certain nombre de politiciens …
Elle le sera j'espère pour les amoureux qui pourront vivre leur amour,
pour celles et ceux qui pourront voir naître ou élever des enfants
en bonne santé et joyeux,
pour les amoureux de la beauté, de la poésie, pour celles et ceux
qui trouveront la paix dans leur foi,
pour celles et ceux qui ont le sens de l'humour et le don de
l'amitié,
mais ce que je souhaite à toutes et à tous, c'est de trouver la force de
jouir pleinement de ce qui vous sera donné et de trouver l'énergie pour
réagir contre ce qui est inacceptable… »
Merci François !