KATUTURA


mercredi, janvier 31, 2007
 
Signes des Temps

Da Vidy Code : La souffrance

Nous voici dans l’espace où l’on aime pas être, celui de la douleur.

Selon Laurent:

La douleur physique, comme la peur, est d’abord un signal d’alerte salvateur…elle active l’instinct de conservation et appelle des mesures protectrices.

La douleur est redoutable même davantage que les blessures ou les maladies. Elle peut d’ailleurs servir d’instrument de terreur, sous forme de châtiment corporel ou de torture.

Pour apaiser la souffrance et pour soigner son corps, l’homme a développé des connaissances empiriques puis scientifiques, de l’opium à l’aspirine et de la compresse de feuillages au bistouri. La médecine a progressé.

Sous nos latitudes, les soins sont devenus une affaire d’économie et de rentabilité, d’où une inégalité flagrante devant la souffrance et la maladie. Dans les pays riches, l’espérance de vie est deux fois plus grande que dans les pays les plus pauvres.

Mais depuis toujours, confronté à la souffrance, l’homme recourt à la magie, aux croyances, aux talismans … il compte sur les miracles et les dieux guérisseurs.

Les poussées de souffrance et de foi vont souvent de pair : «moi qui n’ai jamais prié Dieu que lorsque j’avais mal aux dents…», chantait Brel en 1962…

Ex-votos



Dans l’Antiquité, les souffrants s’adressaient surtout à Apollon, dont ils garnissaient les sanctuaires d’ex-voto variés, que ce soit pour demander la guérison ou pour remercier le dieu de l’avoir accordée.
Cette coutume de l’ex-voto fut recyclée dans l’église catholique, où elle est encore bien vivace, tout comme l’espoir d’une guérison miraculeuse dans certains sanctuaires, Lourdes en tête.



ex-voto à Sainte Philomène en Allemagne

Selon moi:

"Quand l’enfant a mal ou qu’il a peur, il crie : Maman. C’est là qu’est le divin pour le petit.

« En Afrique rurale, on dit que si une personne est malade, tout le monde est malade » (Sobonfu Somé).

« Le village ou la tribu sont considérés comme un immense arbre avec des milliers de branches. Lorsqu’une partie de cette entité vivante est malade, il est nécessaire d’examiner l’arbre entier. Ainsi lorsque quelqu’un est malade au village, tout le monde se fait du souci ; cela rappelle à chacun qu’il y a là quelque chose de potentiellement dangereux pour tous » (Sobonfu Somé).



Selon ma compréhension d’Albert Nolan dans "Jésus aujourd’hui":
un signe de notre temps est que nous prenons conscience que nous formons un seul arbre (ou famille humaine) avec des milliers de branches. Davantage encore : nous formons un seul arbre avec la totalité de la planète terre et avec l’univers. La douleur du plus petit résonne dans l’être de tous ! Tous vont se tourner vers le cri de douleur de la partie malade et agir pour ôter cette douleur, cette souffrance. Sans Apollon, à notre ère, et sans ex-voto de guérison car il arrive que la mort soit aussi la guérison de la douleur pour l’individu ! Cela ne saurait l’être pour l’espèce humaine? Pour les espèces ? Pour la planète ?



Jésus a voulu que l’être humain vive : « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance » (Jean 10, 10).

Y a-t-il contradiction entre ce que Jésus désire le plus fort au monde, et il le répète à tout bout de champs, et l’état de douleur mortelle de la famille humaine, qu’elle se trouve au Nord ou au Sud, à l’Ouest ou à l’Est ?

La soif de guérison est un autre signe des temps… urgence de se débarrasser, soi-même et les autres, de la souffrance inutile causée par la folie des systèmes qui paraissent avoir leur propre impulsion et nous mènent à l’abîme… la mort…




mardi, janvier 30, 2007
 
Signes des Temps

Da Vidy Code : les éléments

Avec Laurent dans l’espace des éléments : « Les Gaulois du 4ème siècle avant notre ère avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête. »



Le ciel :
l’homme est tout petit face à foudre, aux ouragans, aux déluges, à la grêle… Il est conscient de sa petitesse.

Il doit s’abriter, c’est là l’origine de l’architecture. Il cherche aussi à observer pour prévoir, c’est l’origine de la météorologie.

Quand la nature le dépasse, l’homme a tendance à la voir surnaturelle ; c’est peut-être bien l’origine de la religion.

Il vénère le Soleil sans lequel rien ne vit, et peuple le ciel de dieux qu’il lui faut amadouer sans cesse, pour avoir la pluie ou le sec, pour éviter la tempête ou de gel.



La terre :
Les dangers viennent aussi de la terre : les tremblements de terre et éruptions volcaniques, raz-de-marée et inondations, éboulements et avalanches, incendies… on se protège avec un mélange de technique et de superstition…
C’était dans l’ancien temps…

Au 21e siècle de notre ère, on a chassé le surnaturel du ciel et de la terre, mais on ne contrôle toujours ni la météo ni les fléaux naturels.

En revanche, on sait en provoquer : aux dangers de toujours s’ajoutent désormais :
les cataclysmes engendrés par l’activité humaine, le trou d’ozone, l’effet de serre et le dérèglement climatique, avec à la clé El Niño, les ouragans tropicaux, les canicules, les inondations, la fonte des glaces, les chutes de pierres et les coulées de boue.
A la crainte primitive face aux colères d’une nature intraitable s’ajoute ainsi la crainte moderne face aux réactions d’une nature trop maltraitée ».

Réalités et risque du réchauffement climatique, Paris 29 janvier 2007 .

Selon « Jésus aujourd’hui » (A.N.)

Signes des temps :

avec la désintégration de notre planète nous souffrons d’une désintégration de toutes les cultures traditionnelles :

les cultures occidentales
les cultures africaines
les cultures asiatiques
et bien d’autres cultures indigènes

L’être humain se trouve en état d’insécurité totale ; ce qui donne lieu à une autre signe des temps : retour au fondamentalisme

fondamentalisme chrétien
fondamentalisme musulman
fondamentalisme hindou
fondamentalisme juif



en contradiction les uns avec les autres, ces fondamentalismes ont en commun la volonté d’une autorité absolue qui leur garantit une certaine sécurité absolue !

Il ne sert à rien de chercher des boucs émissaires à ce qui arrive, mais faire face à la réalité, en prendre conscience peut nous rendre de grands services.

Mais je reviens à Laurent (et aux éléments de Da Vidy Code) et je vais paraître très vieux jeu, mais être vieux jeu, en l’occurrence, me fait vraiment plaisir !

« Quand la nature le dépasse, l’homme a tendance à la voir surnaturelle ; c’est peut-être bien l’origine de la religion ». C’est le mot « religion » qui fait problème, il évoque institution, autorité, dogme, droit canon, péché, soumission …domination des ignorants et des femmes surtout…
La foi de Jésus en son Créateur et en ses frères les créatures que nous sommes, n’a rien à faire avec ce type de religion-là née de la peur et qui fait peur à longueur de siècles…

Je voudrais partager la culture jurassienne de mon enfance face aux éléments qui nous dépassent, qu’ils se manifestent dans le ciel ou sur la terre. Je ne crois pas que notre foi terrienne était ce qu’on nomme aujourd’hui « religion », dont les adeptes adorent un Dieu en tant qu’être suprême, enfermé dans un dogme, enseigné par une autorité et des fonctionnaires de l’institution religieuse : un Dieu, objet d’étude, objet d’un culte, objet d’une adoration à partie d’une monstrance … Ce n’était pas ça. La foi des paysans.

Notre foi terrienne , et elle reste en moi, était d’être conscient que notre vie est liée à la vie de la terre et que notre âme est liée à l’âme de l’univers, le ciel et la terre et tous ses habitants : faunes, flores, humains…c’était simple. Et ça reste simple aujourd’hui.



Exemples :

Quand papa semait le blé…quand il regardait le blé qui lève, quand on faisait la moisson…qu’on liait à la main les gerbes de longs épis dorés, et qu’on faisait avec notre farine notre pain… on savait ce que voulait dire « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Nul besoin d’un enseignement ! C’était la vie.

Après les semailles, papa faisait des minuscules croix en bois et les plantait aux quatre coins des champs de blé, d’avoine, d’orge, j’allais avec lui et je savais que Jésus était de la partie, tout simplement, paysan comme nous.

Idem lorsque papa et maman aspergeaient les écuries avec l’eau « bénie » de Pâques, quand maman allumait une bougie alors que grondait le tonnerre, quand on collait aux portes une image de la Sainte Agathe pour nous protéger du feu (de la terre et de l’enfer)…quand maman chantait de sa belle voix alsacienne : « Quand je contemple dans les cieux, le doux éclats de mille feux, mon œil se perd dans cet espace que Dieu créa si brillamment… »

Ce Dieu-là n’était pas un objet d’étude ou d’adoration, il faisait partie de notre nature, de notre finitude et de notre infinitude !

Il n’empêchait pas l’ouragan (en juillet 1936) d’arracher la moitié du toit de notre ferme et d’aplatir les champs de blé ! On ne pensait nullement à une sorte de punition de Dieu…on était content que ce ne fut pire et Dieu se mettait au travail avec nos bras de paysan pour reconstruire la ferme et ramasser ce qui restait des blés massacrés par la grêle.

Ce n’était pas une espèce de religion sous le contrôle d’une institution, ce que je viens de décrire, c’était tout au plus ce que d’aucuns nomment une « religiosité populaire » qui me ravit, même aujourd’hui en y pensant ! Cela faisait partie de notre quotidien comme le pain qu’on partageait à la table de famille, qu’il fut frais une fois tous les 15 jours ou rassis entre temps !

Et puis nous avions la Saint Fromond, vous connaissez ?

l’Ami des paysans et des terriens de tous poils, un compagnon de Saint Ursanne et de Saint Imier ! Un ermite du VIIe siècle ayant vécu à Bonfol, (la décharge de Bonfol, en service de 1961 à 1976, on y trouvait un large éventail de déchets organiques issus de la production chimique venant du côté de Bâle, ça vous dit quelque chose ?) Eh bien notre Fromond ne fait pas partie de la liste officielle des saints canonisés reconnus par le Vatican, on ne comprend pas pourquoi les liturgistes vaticanais l’ont rayé de la liste, toujours est-il qu’il est vénéré par les populations jurassiennes et alsaciennes depuis au moins 500 ans. Voilà l’exemple d’un homme de la terre qu’on aime au Jura.



Notre âme jurassienne fait intégralement partie de l’âme de la terre et de la planète et de l’Univers. Nous somme liés au Créateur qui est Amour !

Quand j’étais petite, j’étais émerveillée par les tournesols qui, toujours, tournaient leurs corolles vers le soleil ! Comme nous vers ce qui nous dépasse. Hors institution, « ce qui nous dépasse est une énergie de Vie, pas une angoisse ! ».




Nous verrons plus tard qu’Albert revient, dans un contexte bien au-delà du Jura, sur l’univers dont nous faisons partie comme Dieu Amour en fait partie.



lundi, janvier 29, 2007
 
Signes des Temps

Da Vidy Code : la nuit

"L’homme est un animal diurne. Dépourvu de vision nocturne, il est handicapé dans l’obscurité. Il ne peut plus voir venir le danger ni anticiper les embûches.

La maîtrise du feu, il y a 500'000 ans au moins, ouvre une première brèche dans les ténèbres. Viendront ensuite les chandelles, les lampes à suif, les lampes à huile.



En Occident et chez les riches, il suffit d’un geste, aujourd’hui, pour que la lumière soit. Mais il suffit aussi d’une panne de courant pour que remonte la peur du noir.

Les lieux sombres inquiètent toujours, la crainte de l’humain malintentionné ayant remplacé celle de l’animal.

Et si désormais la nuit évoque parfois les plaisirs, elle reste le domaine traditionnel du mal, du crime et des cauchemars. Notre imaginaire l’a peuplée de vampires, de loups-garous ou de fantômes… "(selon L.F.)

Pour ce qui me concerne, aussi longtemps que j’ai vécu à l’abri dans notre ferme du Clos du Doubs, la contemplation des nuits étoilées était une expérience spirituelle de la Beauté originelle, celle du Créateur (il n’y avait que peu de lumière électrique à l’époque à la ferme).



En Afrique australe, quand j’avais la chance de travailler dans des zones rurales où les lumières électriques n’existaient presque pas, la contemplation des étoiles, bien plus grandes et étincelantes que dans l’hémisphère nord, était, encore une fois, la chance d’un frémissement divin …

Mais la marche du temps change les choses et c’est vrai qu’aujourd’hui, presque partout sur la planète, il faut être fou pour s’allonger sur le sol, seul(e) en pleine nuit, et contempler le firmament ! Au Jura comme en Afrique du Sud ! (C.M.)

Les créatures de notre ère post moderne paraissent glisser dans l’abîme de la peur, refoulée d’abord (après avoir pris toutes sortes de risques) puis, intériorisée, puis « domestiquée ». Faut vivre avec ! Dans les Eglises - et j’ai entendu ça dans des églises catholiques - on prêche « la confiance totale en un Dieu Tout puissant » ! Je crois savoir que les plus nombreux clients de SECURITAS sont les Institutions catholiques… et chrétiennes. Contradiction ou « Signe des temps ? »



En même temps, et c’est l’avis d’Albert Nolan, (selon ma traduction et mon interprétation) les hommes et les femmes de notre époque post moderne, sont dépouillés de toute sécurité. Au fond de leur cœur, ils se sentent aussi nus et vulnérables derrière leurs barreaux dorés, que notre premier ancêtre dans sa savanes africaine ! Derrière ses barreaux parfois électrifiés ( !) ils restent le prédateur des plus faibles, des « surplus people »… comme de la nature qui devrait le nourrir… les affamés se taisent ... et la nature se venge, ou plutôt, elle montre des signes (Signes des Temps) d’un manque d’âme, car le ciel et la terre, l’univers, a une âme liée à notre âme dès avant les temps !

Les experts réunis à Paris ces jours pour se pencher sur cette maladie vont-ils dire un mot de foi en notre Créateur, un seul peut-être, face à notre planète qui les regarde les yeux dans les yeux. Dans ce regard : notre Créateur !?

Nous faisons l’expérience d’une nuit sans étoiles, sans la Croix du Sud et sans l’étoile du Berger… et la nuit ténébreuse fait peur! Elle paralyse l'espérance de l'aurore...

On comprend dès lors qu’on se tourne vers la drogue, les vampires, la magie, l’occultisme, le sexe effréné, les sports, la neige artificielle à prix d’or, la course à la Bourse…on cherche des distractions, des divertissements…et on « bosse » comme des fous pendant la journée… mais la nuit reste dans le cœur des gens, lourd d’un désespoir refoulé car comme le dit Joanna Macy :

« la terreur qui guette notre avenir s’accroche aux filaments de notre conscience, une terreur qu’on ose ni nommer ni confronter. » (ma traduction)



dimanche, janvier 28, 2007
 
Signes des temps : Da Vidy Code

« Il y a deux millions d’années, dans l’environnement hostile de l’Afrique originelle, l’animal humain, handicapé de nature, vit avec la peur. Celle d’être dévoré, ou encore chargé, broyé, embroché, piqué, mordu... Du fauve au reptile, du pachyderme à l’insecte, le danger mortel est partout pour ce drôle de singe bipède, fragile et nu.



Aujourd’hui, c’est l’inverse : l’homme est devenu le prédateur absolu. Il achève le saccage des derniers espaces vierges. La vie sauvage est une attraction touristique, un sujet de documentaires, un paradis perdu. La jungle est urbaine et la «nature» un lieu de détente.

Mais la peur originelle reste tapie au fond de l’homme moderne : elle peuple ses contes, ressurgit en phobies des araignées ou des serpents, remonte chez qui s’aventure seul en savane ou en forêt tropicale. Et même dans une paisible futaie du Gros-de-Vaud, il suffit d’un bruit soudain pour la réveiller. » (L.F.)

Les hommes d’il y a 2000 ans vivaient avec la peur. Surtout ceux et celles de « L’Afrique originelle » peut-être. Mon expérience de l’Afrique, bien que limitée, me dit que la communauté permettait de ne « pas mourir de peur ». Mais la communauté pouvait aussi anéantir l’individu, lui faire peur… On peut mourir de peur, même dans une communauté de personnes. (C.M)

« Aujourd’hui, les multiples « signes des temps » ressemblent à un courant d’air qui souffle dans toutes les directions… nous prenons conscience, collectivement, que nous sommes arrivés au bord du précipice, du chaos. Nous appréhendons l’approche d’un Big Bang qui va faire bondir notre histoire… en avant. Nous savons que l’Univers se développe « comme il se doit », et nous avec !



Les signes des temps n’indiquent pas une direction future qui serait certaine. Ils indiquent une avancée irréversible. On sait qu’on va…mais on ne sait pas où on va.

Pour nous, c’est ou bien ou bien ! Ou bien on laisse faire parce qu’on y peut rien et que l’important est de se défaire de ses peurs et de profiter, profiter du temps qui reste…

Ou bien on relève le défi… on donne au Créateur la chance de nous interpeller en relevant le défi… sans idées préconçues. Nous essayons de faire face à la réalité d’aujourd’hui, que cela nous chante ou pas, car il n’y a pas d’autre réalité… trouver des boucs émissaires, des coupables ne sert pas à grand chose. Au contraire cela nous empêche de découvrir la signification ou le sens des signes des temps… et d’agir de notre mieux dans la mouvance de notre Histoire. » (selon A.N)




J’ai réalisé cela, mais pas complètement, en visitant Da Vidy Code qui, selon moi, est un signe des temps. Nous devenons conscients que nous faisons partie de la réalité. Il n'y a pas de porte de sortie. Mais nous sommes des êtres conscients et nous pouvons agir.

A visiter du 1er décembre 2006 au 29 avril 2007 au Musée Romain à Lausanne.



samedi, janvier 27, 2007
 
Da Vidy Code

Aux archives de Katutura.blogspot, on trouve 5 réflexions au sujet de l’exposition Da Vidy Code au Musée Romain à Lausanne :

· le 4 décembre, Musée romaim
· le 6 décembre, Da Vidy Code
· le 7 décembre, Chard, t’oses pas !
· le 8 décembre, Da Vidy Code (encore une fois!)
· le 9 décembre, le Musée romain et les signes des temps (ces 5 textes se trouvent aussi dans le site www.message-entre-deux-mondes.com/

· le 26 janvier 2007, j'ai tenté une réflexion sur « La force des faibles », mais cette fois, avec Albert Nolan et son livre « Jesus Today » « Jésus aujourd’hui ».

Aujourd'hui, samedi, 27 janvier, j’aimerais mettre, côte à côte :

Albert Nolan qui cherche un sens aux des signes des temps aujourd’hui, il le cherche en cet homme, « Jésus aujourd’hui », comme il le recherchait en l’homme « Jésus avant le christianisme » durant les cruelles années de lutte pour le déracinement de l'Apartheid en Afrique du Sud. (NOLAN, Albert— Jésus avant le christianisme. L'évangile de la Libération. Traduit de l'anglais par Jean-Marie DumortierParis, Editions Ouvrières, 1979 et que les éditions du Cerf ont réédité en 1995).
Jésus avant le Christianisme futune source d’inspiration, de courage pour tous ceux et celles confrontés aux systèmes d’Apartheid en Afrique du Sud jusqu’en mai 1994.

Laurent Flutsch, qui s'occupe du Musée romain à Lausanne, y expose la peur diffuse qui hante les habitants de notre planète, au moyen de l'exposition nommée Da Vidy Code. "Les signes des temps nous crèvent les yeux… " D’un espace fermé à une autre espace fermé, nous prenons conscience de ce qui, selon moi, paraît l’évidence à la sortie: L’avenir ne devrait plus nous faire peur car il n’existe pas.
Nous arriverons au bout de nos peurs en plongeant dans le chaos qui nous ramène
à l’origine d'avant la création...

Mais je me trompe bien sûr car le but de Da Vidy Code est justement de nous aider à réfléchir sur les moyens de poursuivre la création à partir de notre réalité en 2007 ».

Et « Jésus aujourd’hui » avance avec nous. Homme de notre temps, je l'imagine s’entretenir avec Laurent et Albert aujourd’hui, comme il l’avait fait sur la route d’Emmaus en son temps alors qu’on le croyait disparu !




(avec ma profonde gratitude)


Laurent



Albert



Voilà ces trois hommes qui vont nous accompagner d’une chambre à l’autre de Da Vidy Code au Musée romain...en fait, à travers l'espace.

La visite au premier espace fermé est pour demain. Il me faut trouver le code…



vendredi, janvier 26, 2007
 
Signes des temps

Da Vidy Code

Jesus Today - Jésus aujourd'hui

Rencontre

Laurent Flutsch: il nous fait connaître les découvertes de l’archéologie




Albert Nolan
: il nous aide à connaître la spiritualité de Jésus




La force des faibles

L’homme est né peureux

"Au début de son histoire, dans la savane africaine, l’homme est un animal plutôt vulnérable, donc craintif"

Il n’a que sa peau pour le protéger du dehors.

" Mais le développement de son cerveau lui permet de compenser artificiellement sa faiblesse naturelle… Contre les dangers et la peur, il s’arme, s’équipe, aménage. Il prévoit, se prémunit, accumule des réserves"

" Son intelligence est devenue raison et conscience"

Il prend peur face à sa fin : la mort parce que c’est l’inconnu et qu’il n’y peut rien… la mort et l’inconnu l’inquiètent. Il ne peut s’imaginer un « hors-espace et hors temps ». Pour se rassurer il met un ou des dieux dans un au-delà, une espèce d’espace-temps continu. …une éternité

"La trouille épouse l’histoire humaine, pour le meilleur et souvent pour le pire"

L’homme n’arrive pas à maîtriser ses angoisses, sa peur … Il va à la limite de ce qu’il essaie d’inventer pour se protéger :

" Avec le développement technologique, ce sont paradoxalement les anciennes parades contre le danger et la peur qui, poussées à l’excès, sont devenues dangereuses et effrayantes "

Exemples :

· La cours aux armements mène à la catastrophe nucléaire qui hante les humains aujourd’hui

· Exploiter la terre comme on traie une vache à sec, on la rend stérile, pire, nocive, polluée et polluante… l’air qui reste n’est plus respirable ni l’eau buvable

· Accumuler et capitaliser sème la famine. D’un côté l’obésité, de l’autre les squelettes. Entre les deux : le système économique

· Croire : la foi... la religion : hiérarchisées pour dominer les faibles… « faire croire que , faire croire à l’autorité qui détient, seule la vérité »

"En fin de compte, c’est la peur humaine qui fait peur"

Signes des temps et « Jésus aujourd’hui »

(Jesus Today –A Spirituality of Radical Freedom, by Albert Nolan, Orbis Books, October 2006)

Albert a écrit “Jésus avant le Christianisme » et, puis « Dieu en Afrique du Sud ». Albert a écrit ces deux livres dans le contexte de l’Apartheid en Afrique du Sud.

Son dernier livre, « Jésus aujourd’hui », s’adresse à nous tous où que nous soyons. J’ai lu « Jésus aujourd’hui » de la première à la dernière page. L’anglais et le français sont quasi une seule et même langue pour moi lorsqu’il s’agit de la pensée d’Albert Nolan, de la spiritualité de Jésus.

Je prends la responsabilité des passages que je traduis et adapte en voyageant d’une chambre à l’autre de "DA VIDY CODE – Chiard t’oses pas !"

Dix espaces fermés par des portes à code racontant les grandes craintes humaines, des plus ancestrales aux plus modernes, peur d’être dévoré, peur de la nuit, de la mort, du lendemain…
J’y voyagerai main dans la main avec « Jésus aujourd’hui ».

(S’il vous plaît, allez voir dans mon site « message entre deux mondes » à l’adresse www.message-entre-deux-mondes.com/
vous y trouverez la rubrique « Da Vidy Code et Jésus aujourd’hui côte à côte »




jeudi, janvier 25, 2007
 
Ce 25 janvier 2007

Saul devient Paul. Jésus lui fait comprendre qu’en persécutant les petits, il le persécute, Lui ! Et Paul a compris. Il a repris la route, sans son cheval et un beau jour il a dit : «Il n'y a ni hommes ni femmes, ni Juifs ni Grecs, ni hommes libres ni esclaves, vous êtes tous un en Jésus-Christ» (épître aux Galates). Imaginez qu’il vienne aujourd’hui proclamer cela chez nous… à Davos ? à Nairobi plutôt ? à Lausanne ?



Comme promis, je suis de retour auprès de la famille Katutura pour faire à chacune et à chacun un signe d’amitié.



La veille de Noël 2006, le Journal « Matin Dimanche » publiait un article, histoire de faire « naître comme Jésus sur la paille de Bethléem » le blog Katutura.blogspot. Ce texte, et celui qui suivit dimanche dernier, donc ce 21 janvier, sont signés par Yves Lassueur. C’est plein de générosité, d’engagement et de sens de l’humain, ce qu’écrit l’auteur des textes ! Pas étonnant que la famille d’amies et d’amis de Katutura se soit élargie et ça m’encourage à aller de l’avant, à faire mieux.

Toucher du doigt ce qui se passe, au quotidien chez nous et au-delà, fait mal, et parfois aussi, fait du bien. Dans les deux cas : un défis puisqu’il s’agit de permettre à celui qu’on nomme « Jésus aujourd’hui », de nous dire ce qu’il ressent, Lui, de tout ça ! De notre actualité.

Tout ça : chacun de nous peut dire ce que c’est pour elle, pour lui. Là où elle se trouve, où il se trouve. Un mélange, une mouvance d’ombres et de lumières. On est ballotté dans l’entre deux !

A Davos par exemple : le Forum économique mondial qui a pour but prioritairement de trouver des moyens pour sauver ce qui reste à sauver de notre planète en danger. Un autre style de vie ? Sans qu’on touche pour autant au superflu ni au confort auxquels on s’est tellement habitués que c’en est devenu des nécessités !

Pour garantir la sécurité des participants venus à Davos, des millions de francs et des milliers de gendarmes qui scrutent jour et nuit la terre et le ciel, même les petits oiseaux doivent faire gaffe s’ils se mettent à gazouiller dans le ciel de Davos !

A Nairobi par exemple : le Forum social mondial. Quelques 57 000 participants, selon l’ATS d’aujourd’hui. Beaucoup de Kenyans, les gens du pays donc, n’ont pu payer l’entrée au Forum…mais « pour la première fois, l'Afrique était aussi représentée à un forum social, et avec elle vraiment le monde entier", a déclaré la conseillère nationale Liliane Maury-Pasquier (PS/GE). Un consolation ? Un espoir.
Quoi qu’il en soit, les gens se rencontrent et partagent leur expérience de vie, leur espérance sans illusion d’un monde meilleur, leur volonté de survivre et de vivre en chantant « We shall overcome today… »



Je me demande si l’Esprit de Jésus plane en même temps sur Davos et sur Nairobi ! Et ce qu’il souffle aux uns et aux autres ?
Merci aux centaines d’amis qui ont visité ce blog, qui m’ont envoyé un message… nous formons aussi un Forum, des petite graines qui tombent dans les sillons de la terre labourée, la nôtre ! Le désherbage se fera à la main...



mardi, janvier 16, 2007
 
À bientôt

Il y a un temps pour tout

Tous ceux et celles qui jettent un coup d’œil sur Katutura sont des amis. Je vous appelle mes amis parce que c’est ce que je ressens en pensant aux visiteurs, aussi ceux qui, « surfant », tombent dessus comme au creux d’une vague… surfer veux bien dire jouer avec les vagues en restant plus ou moins debout dans la mouvance.



Je désire mettre des bribes de l’actualité, qu’elle soit locale, régionale, et surtout, bien au-delà de toute frontière dans ce blog. Je prie que mon regard soit un peu le reflet du regard de Yechouah, un regard amusé et rieur sur les enfants ; un regard de tendresse sur Nahtanael parce qu’il n’y avait en lui ni artifice, ni ruse (Jn 1 :47) ; un regard d’amour sur le jeune homme riche : « Jésus, l'ayant regardé, l'aima » (Mc 10 :21) ; un regard d’infinie tristesse sur Jérusalem : "Quand il approcha de la ville et qu'il l'aperçut, Jésus pleura sur elle … » (Lc 1941-44) ; un regard bouleversé et dur sur les commerçants malhonnêtes du Temple (Jn 2 : 13-25) ; un regard de compassion pour l’enfant de Jaïrus : « Thalita Koumi » (petite-fille, lève-toi), aie confiance en toi, crois en toi ! Hop !



Au désert le regard de Yechouah rejoint le nôtre en 2007 : « Qu’advient-il de notre chère planète ? qu’advient-il des créatures en qui j’ai mon propre devenir… »



Dès demain, le 17 janvier dans la soirée, et jusqu’au 25 janvier, je vais me retirer chez mes consœurs. Je sais, c’est un luxe, mais j’en ai besoin pour être plus « à jour », plus consciente du regard de Yechouah sur nous, ici et maintenant et Oh ! pour le courage et la persévérance de rejoindre son action, pour bâtir, avec lui et toutes ses créatures, un monde nouveau. Un monde où l’on commencera sérieusement à
« transformer les missiles nucléaires en socs de charrue, en serpes, en pioches.. » (Michée 4 :3), un monde où on s’appropriera la force de ce petit prophète Michée (6:8) lorsqu’il murmurait, dans son monde à lui, qui ressemblait tellement au nôtre, aujourd’hui :
« On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; et ce que l'Eternel demande de toi :
c'est que tu pratiques la justice,
que tu aimes tendrement
et que tu marches humblement avec ton Dieu ».




vendredi, janvier 12, 2007
 
Le DAKAR: le rallye continue...

Elmer Symons a fini sa course



« Le pilote est sans doute mort sur le coup. Son corps a été transporté à la morgue d'Er Rachidia et la famille prévenue. Elmer Symons est Sud-Africain mais il vit aux Etats-Unis (à Northcross en Géorgie)", a précisé Etienne Lavigne. Il était né le 14 février 1977 à Ladysmith en Afrique du Sud. » (selon la presse)
Elmer avait 29 ans et il se réjouissait de disputer une épreuve qui l’avait fait rêver depuis qu’il était enfant. Selon son site Elmer était habité par sa passion qu’il partageait avec de nombreux amis qui, aujourd’hui, le pleurent, y compris son frère Kingsley... à ses côtés, dans son équipe d'assistance.
"Apprendre, apprendre, apprendre" ».
" Il espérait … Il avait vite appris les subtilités, hier matin en quittant Ouarzazate".



Ouarzazate.

"Le Dakar ne pardonne jamais rien. Ni la faute, ni le manque d'expérience, ni la fatigue. Symons a-t-il fait une erreur, a-t-il manqué de métier sur ces premières étapes africaines? "Pour un débutant, c'est une course très dure. Il faut bien suivre le road-book, ne pas se fier aux traces sur la piste, faire des petits rallyes avant celui là", explique Nanni Roma, le pilote Mitsubishi, ancien vainqueur à moto.

Elmer Symons "repose en paix" !

Une modeste réflexion à la lumière d’un contact avec un correspondant fort apprécié :

j’ai épluché les rapports des médias (Internet) et ma première pensée en apprenant cet accident de parcours de Elmer a été pour lui, bien sûr, mais aussi pour son frère, sa parenté, ses nombreux amis qu’il présentait sur son site. Et j’ai dit une prière… de sympathie pour eux tous, pour ses collègues et concurrents, pour la population africaine, silencieuse peut-être, mais à qui rien n’échappe et, comme je suis sud-africaine, je peux dire par expérience qu’il y a des vagues de sympathie pour cet homme malchanceux né sur ce continent aimé.

Peut-être qu’une fleur germera là où est tombé Elmar.



Avec mon ami Sadibou que je n’ai pu contacter, je reste opposée, c’est clair, à cette course au travers des sables du Sahara ! Les organisateurs, les promoteurs, les sponsors vont certainement évaluer ce dernier accident mortel et réfléchir !

J’ai parlé autour de moi avec des gens qui soutiennent le Dakar. Une des choses positives que j’ignorais est la découverte, sur le site officiel de ce qui est nommé « humanitaire » soit "Dakar en chiffres", avec une interview de Rémi Hemeryck, délégué général de l'association en lien avec la course le Dakar Ose-t-on se poser la question au sujet de la motivation du projet ? Se donner bonne conscience? Pour ce qui me concerne, je l’accepte sans arrière pensée…

Actions Dakar en chiffres

• 186 000 personnes touchées
• 65 projets
• 300 000 € financés à 75% par A.S.O.

Sensibilisation - éducation à l'environnement
• 953 membres de groupements formés à la gestion des ressources naturelles
• 25 989 enfants et adultes sensibilisés aux bonnes pratiques environnementales

Protection, valorisation des sols et des ressources forestières
• 1 208 foyers améliorés construits
• 888 ha de terres agricoles protégés
• 21 656 arbres sauvegardés
• 132 089 arbres plantés
• 69 compostières réalisées
• 3 dunes fixées

Protection sanitaire et hygiène de l'eau
• 62 latrines et 62 puisards réalisés
• 5 mares aménagées
• 85 canaris (réservoirs d'eau) mis en service
• 1 132 familles bénéficient de la collecte des ordures

Dakar

La question lancinante reste :
Qu’en pense la communauté africaine (je ne parle pas des autorités des pays africains traversés), qu’en pensent les parents des victimes, qu’elles se nomment Boubacar Diallo (10ans), Mohamed Ndaw (12 ans), ou Elmer Symons 30 ans…

Et l’âme du désert et ses vaguelettes ?




jeudi, janvier 11, 2007
 
Question de Maurice :

Où avez-vous lu dans la parole de Dieu que nous devons avoir foi en nous-même ?

C’est l’article de Matin Dimanche du 24 décembre 2006 (Yves Lassueur) qui pousse Maurice à me poser cette question et je m’efforce, non pas d’y répondre, mais de réfléchir avec lui s’il le veut bien, de réfléchir avec tout un chacun, sur le défi qu'elle pose, cette question: « croire en soi ».

Maria, vous connaissez?

La foi vécue de Maria devint vraiment sa FOI en Dieu lorsque, ayant quitté à contre coeur la protection du couvent pour se lancer dans l’inconnu d’une famille menacée par les Nazis de l’époque, se met à chanter à tue-tête, comme un psaume des montagnes tyroliennes, « I have confidence in me » que je traduis timidement en « je crois en moi » , j’ai confiance en moi…sans aucune prétention, sans orgueil, simplement dans la joie d’aller au service des autres. (Film la Mélodie du Bonheur)



Julie Andrew chante sa foi sur la mélodie de Richard Rogers … Elle incarne magnifiquement cette femme courageuse Maria Augusta von Trapp (née Kutschera, née en janvier 1905 et décédée le 28 mars 1987) et c’est magnifique! Elle rayonne, elle communique sa foi autour d’elle, sa foi en elle-même lui donne la force et l'immense amour de bâtir la famille Trapp qui s’élargit au-delà des frontières.

« …. j’ai confiance en moi !
J’ai confiance au jour qui naît
d’une nuit paisible
tout s’éveille
j’ai confiance en la confiance
’ai confiance en moi »

Quelle différence entre avoir confiance en soi et avoir foi en soi ?

Avoir foi en soi, avoir confiance en soi, n’est-ce pas un « droit de naissance » qui grandit en moi dans un groupe de gens nés, comme moi pour être libres, dans la dynamique joyeuse de la liberté de chacun… ? Nos parents créent la foi en nous-mêmes en nous apprenant à faire nos premiers pas , à culbuter, à se relever, à avancer…
« Avance et tu seras libre » a dit le poète musulman



Chadad 6ème siècle

http://www.calligraphie.over-blog.net/album-165833.html – 20

C’est ce que Dieu dit aux peuples par les paroles de Sages de tous les temps:

« Pour croire à la nature et à Dieu, crois à ton âme; par elle, tu croiras à toi-même. Ton âme! tu l'estimes autant qu'elle t'estime; tu es tout par elle ... »

TERTULLIEN TÉMOIGNAGE DE L'ÂME.[Traduit par E.-A. de Genoude)

www.tertullian.org/french/g2_03_de_testimonio_animae.htm - 29k

Et le Cantique des Cantiques, écoutez:

Lève-toi jusqu’à toi-même (Ct 2,10).

Et Jésus:

« Ta foi t’a sauvé », il l’a répété souvent : à l’aveugle sur le chemin de Jéricho ; à la femme qui touchait les franges de son manteau derrière lui ; à Jaïre dont la petite fille venait de mourir…

" Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé ". Mc 17 :19

Les lépreux: c'est en chemin qu'ils sont guéris.
Alors parmi les 10, il y en a 9 qui sont tellement pressés de retrouver leur place dans la société qu'ils vont vite voir les prêtres pour dire : " voyez on est guéri " ! Et il n'y en a qu'un qui ne va pas d'abord se montrer aux prêtres, car pour lui il y a quelque chose de plus urgent, c'est de reconnaître la tendresse de Dieu. Il repart en arrière et tombe aux pieds de Jésus pour lui dire merci. Celui-là justement c'est un étranger, c'est un samaritain, c'est un hérétique. Jésus lui dit : " relève toi, ta foi t'a sauvé. " (Lc 11-19)

« Ta foi t’a sauvé » : ta confiance t’a rendu libre, elle t’a remis debout. « Va », maintenant regarde et marche par toi-même, poursuis ta route, elle ne fait que commencer. (Mc 10 :49)

Mais Jésus, triste comme nous parfois, leur disait : " Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa maison. " Et il ne pouvait faire là aucun miracle, si ce n'est qu'il guérit quelques infirmes en leur imposant les mains. Et il s'étonna de leur manque de foi, selon moi, foi en eux-mêmes d'abord! Mc 6 :1-6

Jésus bouleverse les dogmes d'alors:
« ce n'est pas pour juger le monde que je suis venu, c'est pour le *sauver. » (Jn 12:47)

A l'homme prostré:


" Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. (Mc 2:11)

A la belle Samaritaine, païenne comme pas une! Jésus parle:

"L'heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité.'' (Jn 4:23)
Attention: quand la Samaritaine demande à Jésus s'il faut adorer Dieu dans le Temple, comme les Juifs, ou sur la montagne, comme les Samaritains, la réponse est que l'heure vient où on adorera le Père non dans le Temple ni sur la montagne, mais en esprit et en vérité.
C'est le véritable oecuménisme. Cher Jésus, que dit-il aujourd'hui au sujet de loecuménisme?

Cher Maurice, ce qui me turlupine quand j’entends dans nos églises des sermons très bien construits et très bien articulé avec hauts parleur efficaces, c'est qu'on dirait qu'ils doivent à tout prix « nous faire croire » en Dieu dans un langage sans dérive…tellement étranger à notre réalité!

On dirait qu’il faut à tout prix défendre la Foi et, comme mon ami Albert Nolan (auteur de « Jésus avant le Christianisme » Ed. Ouvrières, Paris 1979 ) nous le disait il y a des décennies de ça, … « notre recherche - de Jésus avec nous – n’est pas une tentative de sauver la foi à tout prix, mais d’essayer de découvrir, chemin faisant la vérité qui nous rend libre » (Jn 8:32), c'est-à-dire qui nous permet de croire en nous-mêmes!

Et Jésus, nous dit-on est la Parole de Dieu, donc, comme je le perçois, le verbe à l’indicatif présent, en nous.
Je ne peux pas croire en Jésus sans croire en moi, ni vice versa. J’en suis consciente. Des années durant nous avons, en Afrique Australe, (pardon d’y revenir si souvent) chercher à prendre conscience de soi, donc à croire en soi, dans une réalité, à respecter sa dignité d’homme tout simplement, dans un système où les églises flirtaient avec les autorités et justifiaient l’apartheid (négation de Dieu) tout en nous exhortant de croire en Dieu ! Dont l'Esprit était muselé dans le système! Quel Dieu pour quel homme ?

Hors des murs institutionnels, nous avons cherché et, partiellement, trouvé l’homme, Jésus, « tellement humain qu’il est Dieu » (Edward Schillebeecks) qui nous propose d’avoir foi en nous-mêmes. Le chemin continue.
Donc, oui, je crois en moi, telle que je suis et, surtout, telle que je deviens jour après jour. Cela me dit de croire en toi aussi. Idem.

Mais j’ai un immense problème :

Comment les millions d’affamés peuvent-ils dire « je crois en moi, je crois en Jésus ? Ils ont un visage, ils sont membres de notre famille humaine ».

Comment les millions de prisonniers peuvent-ils dire « je crois en moi, je crois en Jésus ? Ils ont un visage. Ils font partie de notre famille humaine ».

Comment les millions de sans domiciles fixes peuvent-ils dire « je crois en moi, je crois en Jésus ? Ils ont un visage, ils font partie de notre famille humaine».

Comment les millions d’orphelins sidéens peuvent-ils dire « je crois en moi, je crois en Jésus ? Ils ont un visage. Ils font partie de notre famille humaine ».

Comment les étrangers peuvent-ils dire « je crois en moi, je crois en Jésus ? Ils ont un visage.Ils font partie de notre famille humaine ».

La liste peut être très très longue et, selon la Bible, cher Maurice, Jésus balbutie une réponse parfois difficile à croire… sans aucun intérêt institutionnel pour lui, et c’est :

"J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !' Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?" (Mt 25 :35-39)

Etrange : « Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? » ceux et celles
qui ont eu foi en Jésus parce qu’ils avaient foi en leur propre compassion, ne le savaient même pas ! »


Voilà, Maurice, ma réflexion, elle n’a rien d’une réponse, elle chemine…en fredonnant le refrain de Maria von Trapp : j’ai confiance …



dimanche, janvier 07, 2007
 
Plusieurs voix: un seul message

Hélène Küng
Al Gore
Isaie
La Soupe
Pedro Arrupe SJ

Ce message recueilli avec amour juste avant Noël

" notre espérance est sans illusion… "

Accroupie auprès de la petite planète pour souhaiter à tous ses habitants : bonne année 2007, et que chaque jour soit un pas en avant vers un plus de vie, plus d’amitié, plus de profondeur et de vérité dans nos relations les uns avec les autres, je fais ma prière avec une immense espérance complètement dépouillée d’illusion… plus facile à dire qu'à faire... des mots « en l’air »? Non, c'est le vécu quotidien qui m'apprend à prier ainsi. Mais je sens une certaine solidité et vérité purifiées dans cette espérance sans illusions !

Alors j’ai pensé à « une Vérité qui dérange » film que j’ai vu et apprécié.



Al Gore au secours de la Planète... sans illusions!

« D'une seule voix, les chercheurs et défenseurs de l'environnement qui ont découvert le film applaudissent des deux mains ». C’est Al Gore, on lui prête des motivations autres peut-être que la seule défense de notre planète. Mais est-ce que l’un ne va pas sans l’autre ?

Et puisque nous sommes dimanche le 7 janvier, j’ai relu le texte vigoureux d’Isaïe 60 et je me suis dit que lui déjà, avait une espérance sans illusion… et qu’Isaïe pourrait aujourd’hui se nommer Al Gore ou l’équipe de la Soupe face à face avec François Marthaler…ou bien d’autres encore !




Marc Chagall
Izaiáš / Isaie

(avec reconnaissance)

Il est fort le prophète. Il nous parle ainsi :

« Cieux, écoutez! terre, prête l'oreille! Car l'Éternel parle. J'ai nourri et élevé des enfants, Mais ils se sont révoltés contre moi.
Le boeuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître: Israël ne connaît rien, mon peuple n'a point d'intelligence.
Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d'iniquités, à la race des méchants, aux enfants corrompus! Ils ont abandonné l'Éternel, ils ont méprisé le Saint d'Israël. Ils se sont retirés en arrière...
Quels châtiments nouveaux vous infliger, quand vous multipliez vos révoltes? La tête entière est malade, Et tout le coeur est souffrant… ».

C’est une espérance sans illusion! Cher Isaïe!

Après l'écriture Sainte: la Soupe

La Soupe me console chaque dimanche parce qu’elle a le goût de la vérité. Trop souvent les demi vérités où les mensonges déguisés en certitudes immédiates de nos media se moquent tout simplement de nous, les lecteurs ou les auditeurs en pensant qu’on va gober tout ça…qu'on va "croire ce qu'on veut nous faire croire".

Aujourd'hui la Soupe a eu l'idée géniale de « cuisiner ». Oh ! bien poliment François Marthaler… et en l'entendant on découvrait un homme dont l'espérance était sans illusion... c'est un défi ce type d'espérance-là!

François Marthaler, lui aussi porte le souci de l’avenir de la planète et de ses habitants en commençant par ceux du Canton de Vaud, mais pas seulement. Il parle en homme engagé, sans langue de bois, on a envie de travailler avec lui à sauvegarder ce qui reste à sauvegarder de notre belle nature! Don du Créateur!




La Soupe nous aide à une écoute critique constructivement des media, y compris l'écoute de La Soupe bien sûr. Et j'ajoute une petite réflexion gratuite: en Afrique du Sud, l’écoute critique faisait partie du programme d’enseignement dès l’école primaire… est-ce que cela se pratique chez nous ? Je ne sais pas. J'en doute un peu quand je vois ces regards, intelligents pourtant, rivés sur l'écran "télé" et qui paraissent totalement réceptifs ... à ce qui s'y passe!

J'espère, puisque nous sommes en début 2007,
mais

c’est une espérance sans illusion, une petite espérance quand même!

A lire si on veut bien : L’Espérance ne trompe pas , écrit par un grand homme qui le 6 août 1945 se trouvait tout près de Hiroshima, lorsque la bombe atomique explose... il sait de quoi il parle quand il dit: L'espérance ne trompe pas!



Plusiers voix: un seul message...



vendredi, janvier 05, 2007
 
Epiphanie



J’allais écrire une pensée inspirée par Jésus qui se montre au monde en son temps et en notre temps. En son temps, comme la tradition le raconte, en notre temps comme l’actualité le rapporte : dans la rue, dans les familles unies, recomposées, dans les prisons, sur les champs de guerre à basse intensité… dans l’actualité des quatre coins de la terre… Jésus se révèle et « nous passons sans le voir » trop souvent...

J’ai visité le Blog Salem et j’ai trouvé ce qu’est l’épiphanie :

· Pour les chrétiens d’Occident
· Au plan liturgique
· Dans les églises d’Orient
· Enfin l’épiphanie selon James Joyce dans un texte posthume paru en 1956 et intitulé «Épiphanies».

Je mets le lien de Gilbert car ce qu'il écrit

m’instruit, m’inspire et m’aide à aller au-delà pour découvrir Jésus qui se révèle ici et maintenant dans notre actualité.

J’ajoute mes images à moi :

L’épiphanie de Jésus aujourd’hui




mercredi, janvier 03, 2007
 


Elle est née sans l’avoir demandé. En 1916. Elle fut mise dans le berceau des enfants d'une famille de huit ! Elle grandit. Belle jeune fille, elle alla à l’école du village. Comme nous tous, elle apprit l’allemand durement dans la région bâloise. Elle revint à la ferme. Elle se maria avec un homme, un grand travailleur, un ouvrier totalement loyal à sa fabrique (qui l’exploitait, comme tous les autres ouvriers, honteusement). Elle éleva ses enfants avec un amour intense!

Elle s’occupa de ses parents vieillissant et les soutint jusqu’à la fin. Son mari, atteint l’âge de la retraite n’en profita guère, usé qu’il était… il n’avait pas manqué un jour de travail durant ses quarante années de service dans cette fonderie aux propriétaires richissimes ! Il mourût tôt. Elle survécu courageusement. Elle aima ses enfants, ses petits enfants d’un amour intense, aveugle.



Elle assuma les gifles des sales langues et se tut. Elle se laissait piéger par quelques uns, qui savaient pertinemment qu’elle les prenait sur parole, qu’elle acceptait ce qu’ils racontaient avec l’innocence qui ne peut mentir…

Elle vieillit, elle faiblit… elle était reconnaissante des visites. Il y eu quelques fidèles jusqu’au bout du chemin alors qu’elle atteignait, en ce dernier jour de 2006, l’autre rive où l’attendait le Dieu de VIE, et ceux qui l’avaient devancée dans cet océan d’Amour divinement humain.



Tout est clair. La bougie a brûlé jusqu’au bout.
« L’homme meurt comme est né l’enfant ». Mais c’est une nouvelle naissance au pays de la Liberté originelle ! L'accomplissement du rêve du créateur! MERCI!

En souvenir de notre Sœur, Bougie qui s’est éteinte le 31 décembre 2006... et brille pour l'éternité!