KATUTURA


mercredi, novembre 29, 2006
 
Le pape en Turquie :

les médias s’en donnent à cœur joie mais dans quel but ?
Quel message de sens et d’espoir pour les millions de petites gens qui cherchent un sens
à une vie qu’ils n’ont ni choisie, ni désirée ? Ce show médiatique, qu’est-ce qu’il révèle ?
Jésus de Nazareth dans notre société telle qu’elle est ? Questions… sans réponse



Quand le désarroi, les questions, le dégoût tambourinent dans mon cœur et dans ma tête
et que j’ai envie de pleurer comme un enfant qui se trouve seul face aux grimaces
de la marée humaine, l’absurde total !!! je cherche Jésus.
Je le cherche avec véhémence, je le veux, j’ai besoin de sa main, de son souffle
pour retrouver l’Amour et l’énergie qui permettent de vivre et de faire vivre !
Ce n'est pas facile. Il faut une prière en recherche... dans le désert...

La raison du désarroi, du dégoût, des questions sans fin ?
Tout simplement ce branle-bas de combat dans les médias pour « couvrir »
le voyage pastoral de Benoît XVI Turquie !

Et qu'est-ce que je vois?

Le pasteur change de couleur à la descente d’avion:
le voici, en pleine contradiction avec lui-même, sans explication
et sans excuse à des petites gens comme nous, le voici devenu
politicien et diplomate :

"BENOÎT XVI souhaitait que son voyage en Turquie soit plus pastoral que politique.
Or, dès son arrivée hier à Ankara, la politique a pris le dessus.
Accueilli par le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le Souverain Pontife
lui a déclaré qu'il pourrait voir d'un bon oeil l'adhésion de son pays à l'Union européenne. ne véritable révolution pour un pape qui, avant son élection,
s 'était ouvertement opposé à cet élargissement, vu comme « une grande erreur ».
Le pape théologien s'est fait politicien et diplomate.

Correctif juste à temps :
« Nous ne faisons pas de politique, a cependant précisé le père Federico Lombardi,
directeur du bureau de presse du Saint-Siège, mais nous voyons favorablement le chemin
de la Turquie vers l'Union européenne. »
Le Saint-Siège « n'a pas le pouvoir ni la compétence pour intervenir
sur les points précis regardant l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, a-t-il ajouté….

Alorsd pourquoi dire "OUI" aujourd'hui à la face du monde? Comme si...

Est-ce que c’est la fonction qui fait l’homme ?

Est-ce, par la force des choses, la politique double visage comme on dit en Afrique?
Pour la protection de l’Institution ecclésiastique, même au prix de l’intégrité…
au moins dans la mesure où les petites gens, les préférés de Jésus,
regardent à la télé ce pape entouré de hauts fonctionnaires et de plus « 12 000 policiers,
certains positionnés sur les toits... Ces mesures de sécurité adoptées sont plus élevées
que celles prises pour le président George W. Bush… dit la presse…



Les petites gens au coeurs desquels Jésus vit aujourd’hui …Les foules, vous savez, celles de
Palestine et de partout ailleurs... qui attendent la Bonne Nouvelle...AUJOURD'HUI...

eux qui comme Jésus, n’ont que leur peau pour les protéger.

Le gouffre séparant Jésus « fait homme » au cœur des masses, de son « vicaire » romain :
je n’essaie même pas de le regarder…

Il est tellement actuel, Jésus de Nazareth, aujourd’hui dans les sous-sols d’humanité…




Suite demain…



dimanche, novembre 26, 2006
 
La dignité des moins que rien :
La dignitad de los nadies





Le dernier documentaire de Fernando E. Solanas, La dignitad de los nadies ,
traduit en français par «La dignité du peuple» ou « des pauvres».

Carine Ilegems a vu le film. Elle en parle:

"Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim"
("La grasse matinée", in Paroles , de Jacques Prévert)

Il est terrible, le délabrement social filmé par Solanas:
il est terrible, le destin des enfants qui ne sont pas nourris le week-end,
parce que la cantine scolaire est fermée;

il est terrible, le sort des paysans acculés à vendre leur domaine suite
aux faillites orchestrées par des banques usurières;

il est terrible, le dénuement de cette famille qui ne possède qu'une baraque isolée
et une charrette permettant aux parents de chercher tout déchet revendable
pour nourrir leurs huit enfants;

il est terrible, le chagrin des proches de cet activiste social assassiné
par les policiers réprimant une manifestation....."

Lisez la suite chez Carine Ilegems , cherchez ce documentaire sur Internet
ou ailleurs, allez le voir pour en revenir, plus proches de nos frères et sœurs :

"les moins que rien dans leur dignité reconquise..."



samedi, novembre 25, 2006
 
Notre planète ce soir de novembre 2007

Je la contemple avec les yeux et le cœur du Christ au désert :



A l’origine de notre planète : le Créateur. Il l’a voulu belle, bonne, sa planète. Il ne pouvait vouloir que cela car Il est l’Amour, la Beauté originels. Et la plus belle oeuvre d’art de sa création est l’être humain : l’homme, la femme. Comme la faune et la flore, les humains vont naturellement vivre, poursuivre le travail du Créateur. Créer en s'aimant les uns les autres. Ce désir et cette énergie font partie de sa nature…

La femme et l’homme
Toi et moi
Nous
En état de création permanente et continue.

Qu’est-ce qui n’a pas marché dans la mouvance créatrice ?
Pour en arriver où on en est arrivé aujourd’hui?

Un mélange de beau et d’horriblement laid, de compassion infinie et de cruauté sans pitié,
de tendresse qui réchauffe et illumine et de froideur qui paralyse et marginalise
les frères et les sœurs de notre famille humaine.
C’est un mélange de générosité sans borne et de rapine illimitée.

Qu’est-ce qui n’a pas marché et qui ne marche toujours pas ?



Les livres, dits saints, cherchent à dire, voire à affirmer ce qui n’a pas marché…
et ce qui a marché selon les auteurs. Ils disent ça au nom de la vérité, au nom de la religion…
Ces histoires de religion sont grevées de violence et de mort, dans les temps passés,
et jusqu’à aujourd’hui dans l’enfer de l’Irak et de mille autres Golgotha…
Aujourd’hui, en ce moment …

Au cœur de notre chaos, dans cette atmosphère quasi apocalyptique,
au cœur de ce mystère que je ne comprends pas, que je ne comprendrai jamais,
naît un homme, comme une étoile dans la nuit :



Un inconnu d'abord, mais un homme tellement humain,
qu’il est fils et enfant de Dieu comme nous.
De Bethléem au Golgotha, il vivra en tant qu’enfant réfugié en Egypte,
adolescent questionneur et difficile face aux autorités, (Lc 2, 41-50) comme nous.

Il vivra en tant que charpentier dans l’atelier de son père Joseph, situé dans un village
d’où « rien de bon ne pouvait sortir » selon Jean 1 :46.
Puis il partira annoncer la Bonne Nouvelle !
A droite, à gauche, dans sa région et au-delà, son regard porté aux extrémités
de sa chère planète. La nôtre.

Il n’a pas de domicile fixe. C’est un fait.
Il le dit : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux
du ciel ont des nids: mais le Fils de l'homme n’a pas un lieu
où il puisse reposer sa tête ».

Motivé par une immense compassion pour chaque homme,
mais d’abord pour le plus petit des petits, il va à la rencontre des gens.
Rien ne lui échappe. Il décèle la perversité des systèmes tant religieux que politiques
et clame aux victimes des « puissants et des dominateurs » :

« Que votre foi en vous-mêmes vous mette debout…
pour construire un monde de justice, de paix ».
(Jean 5 :8)



Jésus rend aux marginaux leur dignité.
Il en fait ses collaborateurs aujourd’hui en 2006, comme en son temps terrestre.

Motivé par une immense compassion, ils sont dans la mêlée, ici, en Suisse
dans les sous-sols dissimulés des palais des riches, sur les escaliers de l'église Saint Laurent
à Lausanne...
Ils sont dans la mêlée au Moyen Orient, en Tchétchénie, aux USA et en UK,
au Darfour et au Cap, au Bangladesh et au Sri Lanka…

ils ne sont pas nommés dans les médias, ils font ce qu’ils peuvent : ils partagent leur pain,
ils soignent les blessés, ils enterrent les morts tellement nombreux qu’ils n’en connaissent
pas les noms : ils sont leurs frères tout simplement.

Et puis, ils témoignent de ce qu’ils vivent et voient à qui a des oreilles pour entendre
et des yeux pour voir. Ces témoignages fâchent et menacent le fonctionnement
des systèmes qui les emprisonnent, les torturent, les tuent.
Les journalistes dénoncent l'injustice comme Jésus en son temps.

Les chefs se lavent les mains du sang des justes et brandissent leurs armes de guerre
et la vie continue, celle du Golgotha d’aujourd’hui pendant que,
dans moult églises et temples on entend dire : « la paix soit avec vous ! »

Et que le Christ poursuit sa prière, seul, au désert…avec nous, si on veut bien…




mercredi, novembre 08, 2006
 
Peut-on pardonner les péchés de l’apartheid?

David Beresford pose la question dans “The Guardian, November 7th 2007”.

Il pense, avec raison que c’est une question agonisante

Aujourd’hui, dans cette petite ville côtière nommée George, P. W. Botha a été enterré.
Nos autorités politiques étaient présentes. Un signe de maturité politique et de volonté
de réconciliation. Un appel à la population afrikaner et blanche en général… je le crois...

Oui, je comprends que la majorité de la population africaine est profondément blessée.
Je sais aussi qu’a travers ses agonies et ses morts, la mort de ses enfants durant les années
de lutte pour la justice, je sais que cette population ne cherche pas la vengeance.
Je sais qu’elle va « pardonner le pardon de Thabo Mbeki »
au disparu, à celui qui, aujourd’hui : fait face, en vérité, à son passé…
fait face à Jésus crucifié et ressuscité…



Orage et Paix



mardi, novembre 07, 2006
 
Les journaux sont importants, la radio et la télévision aussi
pour ceux et celles qui cherchent à savoir ce que vivent les terriens de notre petite planète.
D’innombrables journalistes essayent de nous informer des petites histoires qui font
la grande Histoire, dans tous les pays du monde !



Je lis les titres de l’actualité mondiale :
le Nicaragua et Daniel Ortega,
les USA et l’agitation des républicains et des démocrates,
l’Irak et la condamnation à mort par pendaison de Saddam Hussein,
les nombreux pays, y compris le Vatican plaidant
pour l’abolitionde la peine de mort,

en Afrique du Sud la polémique au sujet du respect accordé
à l’ancien tyran P.W. Botha, mort…
le SIDA qui atteint 40 millions de personnes,
l’enfer du Darfour,
la république démocratique du Congo qui ne sait où elle va...

chez nous les employés de la Poste menacés par les restructurations,
les ouvriers de la Boillat à Reconvilier blessés dans leur honneur de grévistes…



Je pourrais remplir des pages et, dans ma prière du soir :
penser, méditer, dire à Dieu en son absence :

notre créateur fait homme en Jésus, tu nous a appris
le Notre Père, je te trouve où dans cette actualité,
dans cette foule dont je ne peux me désintéresser car c’est ma famille ?

Combien de chaînes à briser, de frontières et de trônes à renverser
pour accéder à la Liberté ? Comment nous y prendre,
individuellement et collectivement ?



Paul a dit aux Galates ( 5 :1)
« C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. »

La liberté est un lieu où les hommes peuvent s’épanouir.
Mais personne n’est libre tant que nous ne sommes pas tous libres.

Mandela :
« Les chaînes d’un seul membre de mon peuple étaient les chaînes
de tout mon peuple et les chaînes de mon peuple étaient mes propres chaînes…
je savais parfaitement que l’oppresseur doit être libéré tout comme l’oppressé.
Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine,
il est enfermé derrière les barreaux des préjugés et de l’étroitesse d’esprit…
l’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité… »

(page 644, Un long chemin vers la Liberté, Mandela, Editions Fayard)



Madiba est un début de réponse à ma question:
où trouver la Parole de Jésus dans l'actualité?



dimanche, novembre 05, 2006
 
Saddam Hussein a été jugé selon le tribunal en fonction à Bagdad.
Il a été condamné à mort. Par pendaison.
Des uns, disent les médias, jubilent. Ceux qui pratiquent la peine capitale dont les USA.

Les autres, et nous en sommes, en Suisse comme en Afrique du Sud, peinent depuis des années
à faire abolir, partout la peine de mort. Partout dans le monde... à commencer par les USA!



Malgré la polémique face à l'intelligent "pardon" de nos autorités sud-africaines après la mort
de P.W. Botha, il me semble que le Sud est en avance sur le Nord pour ce qui concerne
ce qui reste d'humain, de noble, chez l'HOMME du 21ème siècle. La COMPASSION!



samedi, novembre 04, 2006
 
Le tyran P.W. Botha est mort :

questions :

le maudire la haine au cœur ?

le remettre au jugement de ses victimes, mortes de sa main et de son système,
et avant tout, le remettre au jugement de son créateur ?



L’Afrique du Sud sous le régime de P.W. Botha, c’était comment?

P.W. Botha est mort. Sur le blog Katututa on trouve les réactions de nos dirigeants
actuels en Afrique du Sud, y compris notre Madiba.

Ces paroles conciliantes de nos dirigeants, au-delà de l’aspect diplomatique, révèlent
la maturité politique de la Nation et le chemin parcouru vers une société réconciliée,
sans oublier pour autant son passé !

On pourrait mal comprendre, ayant vécu ou ayant été témoin (comme moi) de la cruauté
de P.W. Botha du temps de son règne, la magnanimité des réactions officielles ou quasi officielles
de nos dirigeants actuels. Et je pense également à Helène Suzman, à Nadine Gordimer.

Réfléchir sur l’origine – au-delà d’une motivation pragmatique de diplomatie – de l’attitude
de « pardon » est difficile, mais nécessaire pour essayer d’être vrai et pour faire justice
au peuple proche de mon cœur : le peuple d’Afrique du Sud.

J’ai cherché et trouvé sur Internet des variantes aux agences de presse occidentales.

Hopewell Radebe est journaliste (Deputy News Editor, Business Day, Johannesburg)

Des réactions plus enracinées dans le vécu historique des gens de Soweto par exemple.
J’ai trouvé des personnes profondément blessées par le fait qu’un tyran, en son temps,
fut pardonné par ses victimes-mêmes, en l’occurrence Madiba. On oublie presque les mots de Nelson Mandela :
« M. Botha reste un symbole de l’apartheid, mais c’est aussi lui qui a fait
les premiers pas vers un changement et vers des négociations avec l’ANC et ses représentants… »

Le Congrès des Syndicats sud-africains (COSATU) s’exprime ainsi :
« Botha restera l’homme de l’apartheid raciste… crime qu’il n’a jamais reconnu comme tel,
qu’il n’a pas regretté puisqu’il a refusé de comparaître devant la Commission pour la Vérité
et la Réconciliation (TRC). »

La Congrès Pan Africain (PAC) est convaincu que « permettre des funérailles officielles et mettre
les drapeaux en berne est une insulte au peuple africain. »

Par contre, Jan Hofmeyer, de l’Institut pour la Justice et la Réconciliation tente d’expliquer
que P.W. Botha pour la majorité des Sud-africain« n’a aucune espèce d’importance ».



Yasmin Sooka, qui a œuvré de longues années lors des auditions devant la Commission
pour la Vérité et la Réconciliation, reconnaît que les paroles conciliantes de Mandela,
de Mbeki et d’autres plus enclins à pardonner, sont un peu trop généreuses. On la comprend
et c’est pour cette raison qu'il est bon d'écouter Hopewell Radebe:

Un adage africain « nous dit que nous ne devons pas offenser les morts par des paroles blessantes…
que l’on ne se querelle pas sur la tombe d’une personne défunte .»
Et qui dira que l’âme de l’Afrique n’inspire pas Mandela ?
Thabo Mbeki n’a-t-il pas écrit sa pensée sur la « Renaissance africaine » ?

Reste la vérité historique du « Grand Crocodile défunt » et Radebe énumère:

· C’est lui qui a militarisé le pays a l’extrême : les soldats étaient moins aux frontières du pays
qu’autour et derrière les préaux et les portes de nos écoles, des églises, et de tout lieux
de rassemblement.

· Des milliers de jeunes objecteurs de conscience européens ont été emprisonnés, harcelés,
psychiquement torturés et, pour beaucoup, conduits à l’exil.

· La Jeunesse africaine était la cible des hommes de la Sécurité de l’Etat.
Des milliers sont morts, des dizaines de milliers ont été torturés, bannis, harcelés.

· Tous ceux et celles qui étaient solidaires de la lutte des opprimés étaient taxés
de « communistes ».

· Les lois discriminatoires, telles l’interdiction des mariages mixtes, le port obligatoire,
sur sa personne en tout temps, de la carte d’indenté raciale ainsi que d'autres lois iniques,
ayant été abrogées par la force des pressions internationales, les fonctionnaires
de l’Etat continuèrent, et durant longtemps, de les appliquer… impunément.

Hopewell Radebe mentionne ces atrocités qui ne sont que le sommet de l’iceberg avant de dire :

A quoi cela sert-il de garder la haine dans son cœur ?

La majorité des Sud-africains veut consacrer son énergie à la reconstruction du pays.
Même si nous devons tous en subir pour longtemps encore les séquelles économiques d’abord,
même si nous avons tous besoin de guérison, guérison de l’âme et guérison du corps,
guérison du tissus sociale tout entier !
P.W. Botha, décédé, rencontre dans l’au delà ses victimes,
il rencontre avant tout son créateur à qui appartient le jugement.

(La BBC NEWS a repris le sujet en date du : 2006/11/03 00:05:13 GMT)



jeudi, novembre 02, 2006
 
Vraiment, je suis fière de mon pays, l’Afrique du Sud

Pourquoi ? Pour sa grandeur d’âme, l’âme du peuple qui porte en elle le sens de l’histoire,
de la mouvance, donc du pardon, en l’occurrence et actuellement, à une homme qui représente
les Sud africains Blancs qui formaient sa constituante politique au temps les plus cruels de l'apartheid!

P.W. Botha, je m’aventure à dire qu’il s’est laissé « convertir » par la force des choses…
Les perdants de la lutte anti apartheid ne sont pas les vaincus humiliés. Le temps leur a permis
de mûrir un repentir naturel à tout homme au cœur noble et de devenir vraiment
des Sud-Africains unis à tous leurs frères et soeurs! UBUNTU !

La mort du « Crocodile » est l’occasion de montrer où en est le processus de Vérité et
de Réconciliation. C’est vrai qu'aujourd'hui ce sont les chefs qui s’expriment,
mais je crois qu’ils disent au moins partiellement et peut-être un peu trop officiellement,
l’incroyable force de pardon du peuple africain ! En toute lucidité historique !

Madiba : « M. Botha reste un symbole de l’apartheid, mais c’est aussi lui qui a fait
les premiers pas vers un changement et vers des négociations avec l’ANC et ses représentants… »



Mbeki : « Botha a assumé la gouvernance à l’époque la plus difficile de notre histoire…
il a réalisé qu’il était futile de s’agripper au système d’apartheid…
»



F.W. de Klerk : « il a préparé le chemin (même à contre-cœur) qui conduira à une
nouvelle Afrique du Sud… et c’est sous sa présidence que l’activité syndicale
fut légalisée, que plus de cent lois discriminatoires y compris la loi interdisant
les mariages mixtes, furent révoquées…
»



Helen Suzman : « confronté à la résistance populaire et à la critique universelle,
il a opéré des changements irréversibles dans le paysage politique de son temps… »



Tony Leon : « Botha s’est peu à peu détourné de la rigidité aveugle de ses
prédécesseurs
y compris de Verwoerd ! »



Mangosuthu Buthelezi: « Botha a joué un rôle que nul ne peut nier
durant la période de transition vers une nouvelle Afrique du Sud ! »




Frank Chicane est allé présenté les condoléances des autorités à la famille de Botha… qui,
pour respecté les deniers désirs du défunt, veut une mise en terre discrète
et nullement étatisée.



Les drapeaux sont en berne jusqu’après les funérailles de ce « crocodile » dont l’âme
doit être purifiée par la noblesse du peuple qu’il a opprimé…

Et alors?
La nation arc-en-ciel ! Est-ce une inaccessible étoile ?
Un nation à construire…un très long chemin à parcourir
Le rêve de Madiba, de Desmond Tutu.
Le rêve et l’espérance profonde des « gens de tous les jours.»



Notre rêve à tous…
Sous le regard de Jésus




"Les gens sont fondamentalement BONS.
Nous sommes créés pour l'Amour, la Générosité,
le Partage, la Compassion, la transcendance.
Nous sommes créés pour accéder aux étoiles...
" D. Tutu



 
P.W. Botha est mort, mardi, le 31 octobre 2006

Je me souviens comme si c’était hier qu’un ami, Smangaliso (aujourd’hui maire de Pretoria),
me disait en 1978 alors que P.W. Botha succédait à J. Vorster :
« Attention, ce sera même plus dur qu’avant… »
Le bien nommé « crocodile » fut sans pitié pour la plus petite opposition à son régime.
Des milliers sont morts assassinés, emprisonnés, torturés. En 1989, F.W. de Klerk le remplace.
Une lueur d’espoir pointe à l’horizon…

« L'ancien président d'Afrique du Sud Pieter W. Botha est mort à l'âge de 90 ans.
Il a dirigé l'Afrique du Sud de 1978 à 1989, pendant les années de répression les plus dures
du régime d'apartheid, sur fond d'isolement international »

Et le temps passe. Il est mort.

«Alors que pour beaucoup M. Botha restera un symbole de l'apartheid, nous nous souvenons
aussi de lui pour les démarches qu'il a entreprises afin d'ouvrir la voie vers l'accord final négocié pacifiquement dans notre pays», a ainsi déclaré Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid
devenu en 1994 le premier président noir de l'Afrique du Sud démocratique.

Thabo Mbeki, qui a succédé à Mandela en 1999, a de son côté souligné qu'il faut mettre au «crédit»
de Botha «le fait que quand il réalisa la futilité de lutter contre ce qui était juste et inévitable (la fin de l'apartheid), il a, à sa façon, pris conscience que les Sud-Africains n'avaient pas d'autre alternative
que de se rapprocher les uns des autres».

C’est un fait que P.W. Botha n’a jamais demandé pardon. Il a refusé de comparaître devant
la Commission pour la Vérité et la Réconciliation. Faut-il pour autant ne pas pardonner ?
Si Mandela peut, en son nom et au nom de son peuple dire : qu’il repose en paix,
alors, je peux aussi. RIP. Et que Dieu ait pitié de son âme !



il ne pouvait pas demander pardon...