KATUTURA


samedi, mars 11, 2006
 
Critique des médias

C’est une critique amicale de ce que je lis dans les journaux, de ce que j’écoute à la radio, jour après jour. N’ayant aucune formation, ce ne sera qu’un « feedback » constructif ! Jésus fut le premier porteur de bonnes et de mauvaises nouvelles dans la société de son temps. Sa méthode se voulait interactive. Elle le fut. Elle l’est aujourd’hui encore. Si on veut bien.

Exemple

La Réflexion, dans 24 Heures d’aujourd’hui, sous la plume de Jacques Pojet, est intitulée « Comment peut-on attendre sans rien faire le prochain petit Suleyman ? »
C’est vrai que la timidité du conseiller fédéral, Joseph Deiss, laisse songeur ! Il a bien essayé de nous défaire des bêtes féroces qui dévoreront d’autres « Suleyman » dans un temps proche ou lointain, son entourage politico économique a dit NON, et Deiss rentre dans les rangs en disant OK ! Les affaires sont les affaires !
Je me demande ce que dit le petit Suleyman que ces pitbulls « zurichois » ont expédié hors espace temps, en broyant ces os d’enfant à coups de crocs ?



Bien sûr que ce n’est pas si simple du fait qu’en Europe, on est enclin « à cultiver la complexité comme à plaisir ».
Les petits continueront à se méfier des forts, qu’ils soient chiens ou humains.



mardi, mars 07, 2006
 

L’inquiétude est une réalité à La Boillat

et Laurent (dans la Soupe est pleine) l’exprime comme j’aimerais
le faire en chantant avec Sandrine et les ouvrières de La Boillat
et du monde entier

Sandrine :
J'ai pas choisi d'être à l'usine
Ni d'être à longueur de journée
Juste un rouage de la machine
Mais faut bien que j' paye mon loyer...
Je travaille à Reconvilliers

Choeur :
On a décidé
Entre grands technocrates
De gagner
En fermant cette boîte
Plus d'oseille

Sandrine :
Qu'est-ce qu'ils vont faire aujourd'hui ?
Qu'est-ce qu'ils vont faire demain ?
C'est c' que j' me dis tous les matins
Qu'est-ce qu'ils vont faire de ma vie ?
Moi je n'ai qu'un besoin
C'est d' garder mon turbin

Je veux travailler
Je dois travailler
Pour gagner ma vie
Comme on dit
J' suis pas actionnaire
J' suis pas manager
J'ai que l' salaire
D'une ouvrière

Toutes leurs manœuvres financières
Leurs dividendes et tout l' tintouin
Les intérêts des actionnaires
Pour moi tout ça ne rime à rien
Mais ça décide mon destin...
Je travaille à Reconvilliers



OUVRIÈRES DU MONDE
Film de :
Marie-France Collard
Production :
Movimento
84 mn, 2000


Choeur :
On a décidé
Entre costards-cravates
De gagner
En fermant cette boîte
Plus d'oseille

Sandrine :
Qu'est-ce qu'ils vont faire aujourd'hui ?
Qu'est-ce qu'ils vont faire demain ?
C'est c' que j' me dis tous les matins
Qu'est-ce qu'ils vont faire de ma vie ?
Moi je n'ai qu'un besoin
C'est d' garder mon turbin

Un jour vous verrez
Se fermer toutes les boîtes
Pour donner
A deux ou trois pirates
Plus d'oseille

Sandrine + Choeur :
Plus d'oseille
Plus d'oseille
Plus d'oseille…



lundi, mars 06, 2006
 
Encore « La Boillat et uzine3 » à Reconvilier

C’est une affaire de patrons et d’ouvriers. D'intérêts diamétralement opposés.
Le pain quotidien pour les uns, la rentabilité accrue
et les attentes des actionnaires pour les autres!
Tout ça passe par la restructuration obligatoire, dit-on!

On le pressent depuis longtemps. Des conflits latents…
"qui se résoudraient par eux-mêmes si on laissait faire sans tant d'histoires!"

Laisser faire et raison garder, ça veut dire quoi?

En fait c'est une lutte de classe. Un embryon de lutte de classe!
Et les travailleurs, conscients de l’avenir. De leur avenir! Luttent.
Sans possibilité de dialogue entre partenaires égaux,
(Hé ! oui ! égaux autour d’une table ronde de la même hauteur pour tous)
ils se sont mis en grève ... ils luttent parce qu'ils n'ont pas le choix!

La « solution » qu’on devrait connaître après le 9 mars 2006,
devrait révéler bien des choses !

Mais on peut croire à un miracle… comme la durée de la grève !
Quelle endurance ! Rien n'est plus dure que de ne rien faire!

Ce chapitre de l’Histoire de la Boillat (et c’est pas fini) sera un jour écrite !


(Reconvilier avec la rue du moulin les maisons des employés de la fonderie)

J'en ai parlé avec un ami et voici sa réflexion qui se focalise bien plus loin que Reconvilier,
elle concerne l'avenir de notre société. Et elle est ouverte au débat sans lequel
la pensée n'avance guère...

« J'ai le sentiment que les gens hésitent à s'engager dans une lutte pour leur
indépendance, pour l'autogestion des ressources, car les perspectives sont
peu claires, il n'y a pas de projet de société en faveur duquel s'engager.
Alors, les travailleurs et les plus démunis restent avec l'espoir de pouvoir faire carrière
dans la société actuelle, plutôt qu'avec l'idée de la changer.

La question qui me semble essentielle est celle de la propriété privée. S'il
est certain que chacun a besoin de son espace privé, de son logement, de ses
habits, de sa nourriture etc., je ne vois pas pourquoi la propriété des
grandes fortunes est "sacralisée" comme elle l'est actuellement. Mais
remettre cela en question est extrêmement difficile car toute la population,
même les plus pauvre, semble attachée à la propriété privée. Il faudrait
pouvoir faire la distinction entre la propriété des objets nécessaires à la
vie quotidienne de soi-même, et la propriété des objets nécessaires à la vie
quotidienne des autres! Dès qu'on devient propriétaire des objets
nécessaires à la vie quotidienne de quelqu'un d'autre, on le prive de son
indépendance dans un pur but de lucre, ce qui me parait incompatible
avec une société solidaire. »

C’est Pierre Bayenet qui me dit ça. Je lui dis merci.
Et je peux vous transmettre son adresse :
C’est à Genève : rue Micheli-du-Crest 4
1205 Genève/GE



Le fric c’est pas tout !



dimanche, mars 05, 2006
 
Je prie que La Boillat fasse des petits


Ce dimanche 5 mars 2006 :

Que se passe-t-il dans les familles des travailleurs de « La Boillat »?
Quels sont leurs réflexions et les sentiments de leur cœur ?
Que se disent les parents et que se dit-on entre parents et enfants ?
Qu’est-ce que les enfants entendent, à l’école, dans les transports publics,
sur la place publique au sujet de « papa et maman qui font la grève » ?
Comment ressentent-ils cela ?

Heureusement www.uzine3.ch accueille qui veut bien venir,
ici à Reconvilier, c’est un début de « vivre ensemble »!

uZine 3, ouvert 7/7 jours et de midi à minuit, permanence assurée.

· Et pour les amateurs de bricolage et autres pro du bâtiment,
il y à du taf içi pour préparer le 1er concert de samedi.
· Et pour les amatrices de confiseries, la cuisine se recommande
pour accueillir vos spécialités...
· Et pour les amateurs de surf, nous avons bientôt 6 ordinateurs
en ligne dans notre mini cyber café.

Les ouvrières et les ouvriers célibataires, seuls, en couple ou en groupe,
comment se sentent-ils ? A quoi rêvent-ils la nuit
et quelle est leur première pensée au petit matin ?
N’est-ce pas d’abord au pain quotidien, qu’ils pensent, à leur travail,
à leur usine menacée, à leur salaire ? Gage de Vie ?



Quand la VIE est menacée, quand les revendications sont ignorées et les appels
au dialogue méprisés, les ouvriers n’ont plus que la grève pour se faire entendre!
Il faut un courage individuel et collectif héroïque pour faire face
au « pouvoir » d’un patron qui, lui, n’a plus de pensée, ni de sentiments à lui,

puisque le système en a fait une chose qui fonctionne pour le rendement
de l’entreprise et la satisfaction des actionnaires !
Le Capital s’approprie la pensée de ses serviteurs !

Je m’imagine mal comment ce patron tout-puissant et son administration passent le week-end ! Comment se sentent-il ?



Et s’ils venaient y faire un tour à uZine3 et se refaire un cœur ?
Là où la Boillat construit son avenir avec la foi du forgeron !
Sa foi et son marteau !
Le patron connaît-il seulement le site : www.boillat.ch ???


Et les Eglises?

Je prie que les églises qui, il y a juste un mois, avaient fait acte de présence
au sein même de l’usine en grève, manifestant leur solidarité avec les ouvriers,
persévèrent là où est leur raison d’être : au cœur de la lutte pour la justice.

Pour les Eglises et ses autorités, il ne s’agit pas de déclarations, de prêches, d’appels !!!
Il s’agit, comme Jésus, d’être là où un monde plus juste est en train de se construire,
pierre par pierre, revendication par revendication, grève par grève et,
on l’espère, négociations entre partenaires et non entre "Goliath et David" ! (Encore que!)

Il s’agit d’une urgence qui dépasse de loin La Boillat et Reconvilier .
La flore, la faune, la terre, la population de notre planète souffrent d’anémie aiguë
parce que les systèmes, au service du Capital, sucent son sang.

Il est encore temps de sauver ce qui reste à sauver. Comment?
sinon en disant NON aux « trônes et aux dominations ».
Comme Jésus l’ouvrier de tous les temps, comme sa mère
lorsqu’elle chantait le chant révolutionnaire de tous les temps :
le Magnificat!
Comme les grévistes de La Boillat à Reconvilier.

Je prie qu’elle « fasse des petits », cette Boillat et que, d’abord par solidarité
avec ses ouvrières et ses ouvriers, ensuite dans l’intérêt de tous
y compris des patrons, d’autres grèves s’organisent à court, moyen et long terme !
Si nulle autre arme de lutte n'est entendue!

Je parle comme une alter mondialiste ? Peut-être.
Pour moi comme pour d’autres, la réalité doit correspondre à l'idéal,
quelle audace que de l'affirmer!
Le rêve de notre Créateur est en chantier. Comme La Boillat.
Avec les enfants


Enfants de Reconvilier